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courant alternatif n° 247 février 2015 est sorti

dimanche 8 février 2015, par admi2


sommaire

édito page 3

société

page 4 Etre ou ne pas être Charlie ?
La question n’est vraiment plus là

écologie

page 7 RTE encore, nucléaire toujours !

big brother pages 10, 11

écologie

page 12 Une expansion du loup en France inéluctable ?
Un rapport au territoire et au politique

mouvements sociaux

page 16 Un collectif de précaires de l’Education nationale
en Haute-Garonne

page 18 Luttes pour le logement : où en est-on à Lyon ?

International

page 20 Assistance technique au développement interntional :
L’autre nom de l’exploitation capitaliste

page 22 Belgique : Grève générale, une fois !

L’mouvement

page 22 Réseau communiste antigestionnaire -
bilan des rencontres d’hiver

pages 25 Une lecture : Comité invisible - à nos amis

pages 26 A propos d’Affinités révolutionnaires (Besancenot - Löwy)

Pour ouvrir le débat

pages 27 Faire des enfants, un droit nouveau ? (à propos du livre d’Escudero)

point de vue

pages 30 Polémiques et caricatures au sujet des référendums
d’autodétermination en Ecosse et en Catalogne

l’économie en brèves page 32

EDITO

Attentats meurtriers les 7-8 janvier à Paris, et la la cote du Président remonte de 21 points. Incroyable, non ? Sûr qu’il va devoir s’agiter pour conserver ce capital de sympathie que sa politique sociale libérale assumée lui avait fait perdre. On ne va pas couper à de nouvelles lois sécuritaires comme au renforcement des précédentes afin de nous protéger, de défendre nos libertés, nos valeurs communes, on en passe et des plus républicaines. Les « socialistes  » français ne sont pas les « sociaux-démocrates » norvégiens qui, au lendemain du double attentat commis en 2011 (77 morts), ont refusé de changer quoi que ce soit à leur arsenal législatif, car s’en prendre aux « libertés démocratiques » c’était tomber dans le piège tendu par Breivik, le tueur d’extrême droite. « Habituez-vous à vivre avec le terrorisme », déclare Valls et, sous-entendu, acceptez d’être de plus en plus fliqués afin que nous vous en protégions. La définition du terrorisme est un monopole d’Etat. C’est lui qui détermine qui est terroriste et qui ne l’est pas, et dans ce cas ce n’est jamais celui qui le dit qui l’est. Sa définition du terroriste est extensive et ne s’arrête pas à la vision qu’en ont les 3,5 millions de personnes qui sont descendues dans la rue le 11 janvier. Selon le bon vouloir de l’Etat, le terroriste peut être épicier sur le plateau de Millevaches ou irlandais à Vincennes – dont la preuve de la culpabilité est la bombe que la police a déposée dans leur appartement. En revanche, il n’est pas question de terrorisme quand ses «  services  » commettent un attentat meurtrier contre le Rainbow Warrior ou quand ses forces armées torturent des villageois kanak afin de leur faire avouer où se sont retranchés les preneurs d’otages d’Ouvéa, qui seront tous abattus, prisonniers compris. Il n’en est pas non plus question quand la gestion des manifestations consiste à châtier physiquement les manifestants en les blessant, les mutilant, les tuant.

Même s’il n’y a pas eu d’hystérie «  anti-Arabe  » ou «  anti-musulmane  » à la suite des attentats, les agressions racistes se sont multipliées contre les musulmans ou supposés tels (autant en huit jours que durant l’année passée), et ce sont toujours eux les principales victimes des forces de répression. C’est donc en revenant sur les meurtres des 7 et 8 janvier et sur ce qui s’est ensuivi que nous ouvrons ce numéro de Courant alternatif.

Durant la vaste mise en scène de l’unité nationale, ce rêve de tous les dirigeants du monde, ce moment magique où la lutte des classes est oubliée et où toutes et tous vont uni(e)s derrière celui qui sait ce qui est bon pour eux et pour elles, ce qu’il faut faire pour les rassurer, les protéger. Durant cette unité de façade, la politique libérale qui enrichit les riches et appauvrit les pauvres progresse sans infléchir son cours. E. Macron met la dernière main à sa loi, celle dont on dit : « Dans la loi Macron, tout est bon pour les patrons. » Un peu plus de deux mois après le vote au Parlement de la loi sur la transition énergétique, le gouvernement précise ses projets concernant le nucléaire. On ne s’était pas fait d’illusions sur la volonté de Hollande et de ses gouvernements de limiter un tant soit peu la production d’énergie nucléaire. On avait bien compris que la fermeture de Fessenheim était une promesse faite pour attirer les voix des écologistes, mais qu’elle serait reportée le plus tard possible au point qu’il ne serait certainement pas possible de la tenir. Aujourd’hui, avec les déclarations de S. Royal, les choses sont claires : on n’arrêtera des réacteurs que si on peut les remplacer par d’autres d’une nouvelle génération (EPR par exemple – voir « Nucléaire : des intentions gouvernementales lumineuses »). Quant à la transition énergétique, ce n’est en réalité que l’adjonction au nucléaire d’autres sources d’énergie. Il n’est pas question de remplacer le nucléaire par les énergies renouvelables : nous aurons le nucléaire plus les éoliennes, les hydroliennes, etc., et, pour relier le tout, de nouvelles lignes THT (voir « Réseau de transport d’électricité encore, nucléaire toujours ! »).

Si ces perspectives ne sont pas des plus réjouissantes, force est de constater que certain(e)s ne baissent pas les bras. Ainsi ceux et celles qui se battent pour procurer un toit à ceux qui n’en ont pas (lire « Luttes pour le logement  : où en est-on à Lyon ? ») ; ou les précaires de l’Education nationale de Haute-Garonne qui, depuis un an, ont constitué un collectif de lutte et d’information, mais aussi de rencontre, qui permet à chacun et chacune de reprendre confiance. Ils se battent, mais sans se faire d’illusions car, comme ils le disent, « seule une rupture avec le capitalisme changera l’école » (cf. « Un collectif de précaires de l’Education nationale en Haute-Garonne »). Il y a encore du chemin à faire, mais une seule chose est sûre, c’est que seule la lutte paie.

OCL-Lyon, le 24/01/2015

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