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Courant Alternatif 298 mars 2020

Le numéro 298 de mars est sorti

jeudi 12 mars 2020, par OCL Reims


SOMMAIRE

EDITO  PAGE 3

DOSSIER RETRAITES
PAGE 4  le mouvement des retraite, continuité et apogée d’une période
PAGE 7  un mouvement qui devrait laisser des tractes
PAGE 9  le mouvement à poitiers et au pays basque
PAGE 10  Strasbourg ; un mouvement en berne
PAGE 12  toulouse : un mouvement tenace
PAGE 13  Caen, on est toujours là !
PAGE 14  le mouvement dans le Mantois
PAGE 15  Mouvement des retraites : bilan... d’étapes ?

LUTTES SOCIALES
PAGE 17  lycées : un rapport de force encore incertain
PAGE 20  avocats en lutte : une grève historique

BIG BROTHER  PAGE 22

TOUCHONS LE FOND
PAGE 24  finance et capitalisme

SANS FRONTIÈRES  PAGE 28

GREENWASHING
PAGE 30  Engie, symbole d’un désaroi stratégique

VERTEMENT ÉCOLO  PAGE 32

Edito
Trop à perdre et beaucoup à gagner

Les directions syndicales ont annoncé la prochaine date après la journée d’action du 20 février : 31 mars ! Signe pour elles qu’il faut enterrer un mouvement qui n’a que trop duré, et qui a montré trop de signes de débordements. Et Martinez qui a le culot de dire qu’il ne lâche rien. A continuer à ce petit jeu là, ce sont peut-être les bases qui vont continuer à les lâcher progressivement, eux, les buros, comme on peut le voir un peu partout en France – dans les secteurs qui ont principalement animé la lutte -, avec la multiplication ou la persistance d’assemblées de lutte, dont on parlera dans ce numéro.

Certains secteurs ont pris le relais après la grève historique des cheminots et de la RATP : la culture, les bibliothèques parisiennes, l’énergie, les éboueurs et incinérateurs, les avocats, et la santé et l’éducation bien sûr, sans compter les actions contre les candidats et représentants LREM un peu partout. On a donc un mouvement de basse intensité qui dure, dure, comme celui des GJ, et dont on espère qu’il repartira fort, on ne sait quand… Même s’il faut bien avouer que le soufflé est retombé bien bas.

Après la grève et la manifestation du 17 février, portées par quelques syndicats des transports, et que certains imaginaient comme un début de dépassement coordonné de l’intersyndicale en dehors d’une « journée d’action », les espoirs ont été un peu douchés. Cette manifestation vers l’Assemblée nationale - qui commence à examiner le projet de loi - n’a pas réuni grand monde... A la base en tout cas, les appels se multiplient à partir « tous ensemble » pour avoir enfin un rapport de forces gagnant. Mais ces appels ont lieu en ordre dispersé. Quelques exemples : la coordination RATP / SNCF pourrait viser la grève générale à partir de mai, et essaie de réunir sous sa banière un maximum de structures, comme la CGT Raffinerie Grandpuits et la CGT Energie Paris en vue de rencontres nationales pour la grève générale ; dans l’enseignement supérieur, c’est facs et labos morts à partir du 5 mars ; la Black Week contre Blackrock à partir du 16 mars ; le samedi 14 mars un énième appel au tous ensemble écolos / syndicalistes / Gilets Jaunes… Parallèlement, d’autres structures se montent : une coordination de mobilisation du bâtiment en Ile-de-France, un village des grèves hebdomadaire place de la République à Paris, et certaines assemblées locales perdurent.

Il faut toutefois relativiser la portée de ces initiatives. Déjà, ce sont souvent des appels creux qui n’engagent que des signataires militants sans base réelle. Ensuite, cela fait penser à l’appel du 5 décembre, avec de longues semaines de préparation en amont, et finalement, malgré une journée très réussie et le départ d’un mouvement historique à bien des égards, la grève générale tant attendue n’a pas eu lieu. A vouloir à tout prix partir tous ensemble, on perd en spontanéité, et dans un contexte où les assemblée de base n’ont pas franchement réussi à construire l’autonomie dans le mouvement, on dépend d’appareils militants ou syndicaux pour donner le « la ».

Une chose est sûre, le gouvernement ira au bout de sa réforme. Les miettes qu’il a lâchées à quelques secteurs sont ridicules. Même avec un texte mal foutu et retoqué par les instances de l’État, des scandales à répétition (Delevoye,…), des mensonges éhontés (Blanquer sur l’augmentation des profs), de l’amateurisme politique, il reste droit dans ses bottes. Il faut imaginer ce qu’il perdrait en crédibilité s’il venait à perdre.

En face, la cocotte minute sociale siffle depuis un moment déjà, mais explosera-t-elle ? Sans se donner de soupape de sécurité pour faire baisser la pression sociale avec des quelques compromis (et ce depuis le début du quinquennat), et avec des partenaires sociaux en situation de faiblesse, le gouvernement risque une nouvelle explosion sociale incontrôlée, à l’image des Gilets Jaunes. Pour le gouvernement comme pour notre camp, il y a trop à perdre et beaucoup à gagner : ça passe ou ça casse !

Ile-de-France, 26 février 2020

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