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Courant alternatif 308 mars 2021

Abolir la société policière

Autant en emporte le vent réformiste. Les mauvais jours finiront.


vendredi 5 mars 2021, par admi2

Faut-il « couper les crédits » de la police (Defund the police), la refonder comme certains y appellent par chez nous ou plus simplement l’abolir ? Ces quelques réflexions depuis les États-Unis ne manqueront pas d’enrichir le débat français.


Abolir la société policière

Autant en emporte le vent réformiste. Les mauvais jours finiront.


Je vous écris des États-Unis (1), où l’on commémorait, il y a quelques jours, le 51ème anniversaire de l’assassinat par la police et le FBI de Fred Hampton, le leader du Black Panther Party. Les États-Unis, où les policiers tuent plus de mille personnes par an (2), où le racisme de la police, ce n’est pas que des statistiques et des probabilités, mais ce qui a façonné l’histoire du pays depuis les débuts de la colonisation de peuplement des terres Amérindiennes et les origines de la police dans les « slave patrols » (3). Je vous écris parce que, si les noms de George Floyd et de Breonna Taylor ont fait le tour du monde, c’est que les États-Unis c’est aussi Black Lives Matter et un mouvement d’une ampleur sans précédent pour l’abolition de la police. Je vous écris, car l’enthousiasme du printemps dernier est aujourd’hui un peu retombé.
Je vous écris, parce que c’est mon métier d’observer les politiques pénales et les débats critiques qu’elles suscitent (4). Je connais la grammaire et la dynamique des débats autour de la police, mais aussi les cycles politiques et médiatiques enclenchés par le spectacle du travail policier, tel que les vidéos du meurtre de George Floyd et du lynchage de Michel Zecler le donnent à voir. Je vous écris, car je crois reconnaitre quand des brèches s’ouvrent et avoir une idée de ce que nous pouvons y perdre ou y gagner… Je vous écris car je connais un peu ce à quoi vous devez assister en ce moment et notamment la médiocrité des arguments qui sont échangés. Et puis, je devine bien la troupe des réformistes à laquelle vous avez aujourd’hui affaire…

La troupe des réformistes

Il y a ceux qui pointent une dérive. Certains disent depuis deux ans et les Gilets Jaunes, d’autres disent depuis 30 ans ou évoquent la création de la police nationale par Pétain. D’autres enfin évoquent la logique du chiffre, parlent de Nicolas Sarkozy et d’une militarisation de la police. Pour les uns comme pour les autres, c’est une manière d’éviter de poser la question de ce qu’est la police et des effets de son existence. Il y a ceux qui recourent à des euphémismes. Ils parlent d’interpellations musclées ou même de bavures pour ne pas dire « violences commises par dépositaire de l’autorité publique » ou homicide. Ils parlent de contrôles au faciès, pour ne pas dire harcèlement de rue à caractère raciste. Pour désigner les victimes de violences policières, ils disent les jeunes – et ils veulent leur parler. On ne leur fera pas dire qu’en France, la police agresse, mutile et tue de manière disproportionnée les Arabes, les Noirs, les Rroms, les gitans… bref les non-blancs. Il y a les autres, ceux qui usent de formules fortes. Ils se prétendent disposer à aller jusqu’au bout (d’on ne sait quoi d’ailleurs) et peuvent même évoquer les sept péchés capitaux (5) de la police ou faire leur mea culpa. Inutile de prêter trop d’attention à ces gesticulations, elles tomberont vite dans l’oubli après la consultation publique, l’enquête parlementaire ou le rapport à laquelle se réduira généralement leur véritable portée. Il y a ceux qui ont la voix pleine d’émotions quand ils parlent de l’État de droit et qui le défendent, comme s’il était autre chose que les droits de certains. Il y a aussi ceux qui croient en une police républicaine et qui en parlent comme si la République était de leur famille et l’État leur ami le plus sûr.
Il y a ceux qui tiennent à faire part de leur indignation car ils découvrent l’infâme et nous assurent qu’ils n’ont jamais rien vu et entendu de tel – eux qui ont toujours choisi de ne regarder, ni écouter...
Et puis, il y a les policiers. Ceux qui ont les yeux humides et affichent un air consterné. Ils sont les chouchous des médias. Parce que « Ils-ne-sont-pas-tous-pareils », c’est le refrain que toute la troupe des réformistes finira par reprendre à l’unisson. Dans ce rôle (de composition), vous avez Alexandre Langlois (6) et on peut lui reconnaitre un certain talent. Il donne la réplique aux syndicats de police. Les yeux humides et la consternation des uns, la colère et les menaces des autres : la technique du bon flic et du mauvais flic, ce n’est pas qu’au cinéma. Elle leur permet d’entonner en chœur la complainte de leur travail trop dur et de leurs missions incomprises et d’en appeler – par la suite – à la raison et à l’empathie. Ce n’est évidemment pas la première fois que cette troupe, qui s’est déjà beaucoup donnée en spectacle, se produit en France. Elle a joué ici aussi et je dois admettre qu’à mon grand dégoût, elle a remporté un certain succès. Nous avons donc eu notre lot de consultations, d’enquêtes parlementaires et de rapports (7). Notre lot aussi de « bons flics » qui disent « Black lives matter », mettent un genou à terre et se font applaudir pour cela (8) – tandis que nos « mauvais flics » disent « Blue lives matter »(8bis). Et bien évidemment, nous avons eu aussi droit à la mise en scène de la découverte indignée de ce que fait la police – ce dont a témoigné la popularité parmi les femmes blanches du slogan « George Floyd summoned all mothers when he called for his mama » : Georges Floyd a invoqué toutes les mères quand il a appelé sa maman (9).

La chanson

À force de les écouter, les indignés et les stupéfaits, ceux qui sont émus et ceux qui consternés, on connait la chanson. Son fameux refrain « Ils-ne-sont-pas-tous-pareils », mais aussi ses trois couplets.

Premier couplet : « Le problème de la police, c’est d’abord les mauvais policiers : les brebis galeuses ». C’est souvent avec quelques froncements de sourcils que ce couplet est entonné, car il s’agit de défendre une police « exemplaire », et donc de ne pas hésiter à en appeler à une plus grande responsabilité des policiers et à des sanctions en cas de « manquements ». Assez naturellement, puisque la troupe des réformistes croit qu’il existe de mauvais policiers, elle plaide pour l’amélioration de leur recrutement. Puis quand vient l’objection des autres policiers, de ceux qui n’ont rien fait, la troupe répond qu’il faut améliorer la formation. Tout cela pour ensuite évoquer les humains derrière les uniformes et les risques du métier – et la troupe en profite parfois même pour parler de revaloriser le métier ou les salaires. Ce couplet, c’est celui des escrocs, de ceux qui s’emploieront, coûte que coûte, à défendre l’institution policière.

Deuxième couplet : « La police est question de manières et plus précisément de bonnes manières ». Parce que, la troupe des réformistes aime à le dire, police et politesse auraient quelque chose en commun. C’est pourquoi elle se passionne volontiers pour les techniques policières (clés d’étranglement, désescalade, etc.) et pour l’adoption de nouvelles règles en matière d’usage de la force. Le monde policé dont rêve la troupe, c’est celui de l’équilibre des pouvoirs. Elle croit à l’amélioration du contrôle de la police – l’indépendance de ses instances de contrôle est, pense-t-elle, sa botte secrète. Ce couplet, c’est le préféré du gauchisme républicain et du citoyennisme, c’est celui de tous les renoncements.

Troisième couplet : « La police n’est pas mauvaise en soi, mais il y a des polices meilleures que d’autres ». La troupe des réformistes ne peut se contenter que l’on supporte l’existence de la police, elle voudrait qu’on l’aime. C’est pour cela qu’elle nous parle autant du dialogue entre la police et la population et qu’elle vante la police de proximité. Elle veut restaurer la confiance et elle fait mine que les caméras-piétons constituent une concession. Elle peut même aller jusqu’à évoquer les syndicats de policiers et une culture policière qu’il faudrait changer. Comme elle nous promet la meilleure des polices, elle est prête à chercher l’inspiration ailleurs. Pour cela, sont convoqués des experts chargés d’expliquer ce que seraient nos particularités et travers nationaux en matière de police – comme s’il y avait, quelque part, une bonne police. Ce couplet, c’est celui du parti de l’ordre, qui nous prédit le chaos dans un monde sans police – comme si son monde n’était pas notre cauchemar.

La chanson réformiste, je vous promets qu’on la connait bien ici. Certes, on ne dit pas brebis galeuse, mais bad/rotten apples (pommes pourries) et la culture policière a un nom : Blue culture. À nous aussi, on a fait le coup de la formation des policiers : ici, leur truc, ce sont les formations sur les implicit bias (préjugés implicites) (10) qu’ils combinent avec la mise en avant du recrutement de policiers issus des minorités ethniques. On nous parle également beaucoup des techniques policières, des clés d’étranglement, mais aussi des perquisitions sans sommations, comme celle au cours de laquelle Breonna Taylor a été tuée (11). À nous aussi, on fait miroiter les exemples d’autres polices : à vous, on parle de la police allemande et de sa technique de désescalade (12) comme si la violence de la police était chose inconnue en Allemagne (13), à nous, on parle des villes d’Eugene (Oregon) et d’Olympia (Washington) (14) et de leurs programmes qui redirigent certains appels à la police vers des services psychiatriques. La chanson réformiste, certains l’entament sans vergogne, car ils savent bien que, au fond, elle profite essentiellement à l’institution policière elle-même et participe à renforcer sa légitimité. Si vous saviez comment, ici, la diversité et les formations aux bias implicites font partie des politiques de communication des forces de police… D’autres reprennent la chanson réformiste avec sincérité, mais avec naïveté et par méconnaissance des questions policières. Ils ignorent qu’avec elle, ils piocheront dans une vieille boite à idées qui n’a jamais fait de miracles. On ne règle par le racisme structurel de la police en soumettant les policiers à des formations sur leurs préjugés implicites (15) ou en recrutant des policiers plus divers. On ne règle pas non plus la question de l’usage excessif de la force par les policiers en les équipant de caméras-piétons (16). Comme l’a rappelé Alex S. Vitale, George Floyd a été tué par la police de Minneapolis qui était connue pour avoir mis en place à peu près toutes les réformes possibles et imaginables (17).

La foire réformiste et nous

Depuis le printemps dernier, nous avons assisté ici à une véritable fièvre réformiste en matière de police (18). Au niveau fédéral, deux propositions de loi George Floyd Justice in Policing Act of 2020 et Justice in Policing Act of 2020, défendues respectivement par les démocrates et par les républicains, ont été débattues mais elles sont désormais toutes deux dans les limbes législatifs. C’est en fait surtout au niveau des États, des comtés et des villes que de nombreuses réformes de la police ont été entreprises. Ainsi, l’Etat de Virginie a passé pas moins de 16 réformes en la matière. Parmi celles-ci, la Breonna’s Law, adoptée aussi par la ville de Louisville, interdit à la police de mener un mandat sans frapper à la porte du domicile ou sans s’annoncer. Au niveau fédéral comme au niveau local, les réformes discutées ou adoptées sont souvent les mêmes : interdiction des clés d’étranglement, renforcement des instances de contrôle des départements de police, durcissement des règles autour de l’usage de la force… Depuis le printemps et à la faveur également des élections du 3 novembre dernier, beaucoup de mesures de ce type ont été prises – sans assurance qu’elles changent réellement la réalité du travail policier.
À la foire réformiste, une seule chose est sûre : on ne tire jamais le gros lot. Alors, pour notre camp, marquer des points, c’est faire reculer la police et l’affaiblir, en la privant de ses ressources (armes et budget notamment), ce qu’explicite le slogan états-unien « Defund the Police » (19). Pour cela, la distinction faite aux États-Unis par de nombreux mouvements abolitionnistes, notamment Critical Resistance, entre les réformes réformistes et celles qui peuvent constituer des étapes vers l’abolition de la police (20) est un outil précieux. Si on ne veut pas de leurs réformes (le seul lot de consolation que toute cette foire peut nous offrir), il faut couper les trois têtes du dragon réformiste qui souffle le chaud et le froid sur les mobilisations actuelles.
La première tête dit : « La police avec nous », comme si la police n’avait pas toujours été contre nous. La deuxième tête dit « Il faut refonder la police », comme si une autre police était possible dans une autre démocratie et dans un autre capitalisme… Et la troisième tête débite tout un tas de revendications qui ne visent qu’à servir ses intérêts (négociations, retrait de l’article 24, etc.) et à saper nos aspirations. Si on ne veut pas que tout soit déjà écrit, on ne peut laisser faire ces débats convenus où chacun joue sa partition et use des mêmes arguments éculés. On ne peut se contenter que les politiques formulent de vagues promesses avant que ne commence une autre séquence politico-médiatique. Si on ne veut pas que tout soit déjà écrit, il faut imposer les termes du débat. Plutôt que de dire que la police fonctionne mal, disons au contraire qu’elle fonctionne admirablement au regard de ce qui est attendu d’elle : protéger l’État, le système capitaliste, le racisme structurel et le patriarcat. Plutôt que des seules violences policières, parlons de tous les crimes d’État (21) et disons franchement que ce qui nous occupe, ce sont toutes les nuisances qu’entraine l’existence de la police.
Si on ne veut pas que tout soit déjà écrit, il faut répondre à trois questions.
Première question : Par qui sommes-nous protégés et par qui voulons-nous être protégés ? Pas par la police, ni hier, ni aujourd’hui, ni demain. Pas non plus par une photo, les médias ou la justice… C’est ce que dit parfaitement le slogan qui résonne dans les manifestations états-uniennes : « Who keep us safe ? We keep us safe ! » (Qui nous protège ? Nous nous protégeons !)
Deuxième question : Que voulons-nous ? Une société sans police. Formuler clairement notre projet d’abolir la police permet d’énoncer nettement que nous ne luttons pas contre les violences policières mais bien contre la police.
Troisième question : Quelle est notre cible ? L’État. Il faut tracer une ligne entre nous et ceux et celles qui travaillent à son sauvetage et entretiennent le mythe d’un État qui protège, qui mentent sur sa fonction réelle dans une société capitaliste et raciste.

Notre camp

Si nous ne voulons pas que l’histoire soit écrite par d’autres que ceux et celles qui sont les véritables sujets politiques de l’existence de la police… Si nous ne voulons pas être sous la coupe de ceux qui trouveront toujours le moyen de capitaliser sur une mobilisation, un moment politique ou la violence de l’État, alors il faut affronter la question de l’organisation et de la direction stratégique des mobilisations actuelles et de notre camp dans la lutte contre la police. On pourrait s’interroger sur ce qu’il y a de singulier dans la place qui est faite aux avocats dans le moment présent. Cette place qui permet d’entretenir le mythe (souvent teinté d’un certain mépris de classe) que laisse parfois entendre l’usage du slogan « Police partout, Justice nulle part ». Comme s’il y avait d’un côté une police qui piétine nos droits et de l’autre une Justice soucieuse de les défendre.
Il faudrait sans doute questionner également la place qui est faite aux journalistes et aux médias en général dans les mobilisations actuelles. Car il se peut bien que ce soit les mêmes qui fassent leur beurre à coups de scoops, en faisant de la violence de la police un spectacle, et qui ne veuillent pas partager le sort commun de ceux et celles qui subissent l’ordre policier. Il me semble difficile de faire l’économie d’un débat sur la sélection à laquelle les médias procèdent dans le choix de ceux et celles qui accèdent à l’espace public, de ceux et celles à qui ils demandent leur expertise et à qui ils confèrent le titre d’expert-es. On ne peut qu’être perplexe, par exemple, de l’espace médiatique qu’a occupé un flic infiltré -Valentin Gendrot (22)- au regard de celui qui a été laissé aux victimes de la police et à leurs proches, aux collectifs, aux militants et militantes, je pense en particulier à Amal Bentounsi (23) du collectif Urgence Notre Police Assassine ou à la militante et journaliste Sihame Assbague.
Pour faire face à notre camp, les réformistes usent de deux armes : la dissociation et l’électoralisme. En France, ils accusent les casseurs de décrédibiliser le mouvement ou de le détourner, comme ici ils ont reproché aux looters (pilleurs) de desservir Black Lives Matter. Ici, la virulence de Joe Biden à l’égard des pilleurs n’a pas été une surprise, mais il aurait dû être un signal pour ceux et celles qui nourrissaient des illusions sur ses positions en matière de police en raison des promesses qu’il a concédées au cours de sa chasse aux électeurs. La sortie récente de Barack Obama (24), au cours de laquelle il a réduit « Defund the Police » à un slogan et l’a accusé d’avoir faire perdre des voix aux démocrates, est un rappel bienvenu des déconvenues auxquelles s’exposent ceux et celles qui se laissent aveugler par les tactiques électoralistes.

Les mauvais jours finiront

Je vous écris des États-Unis. Parce que cela fait six mois que George Floyd est mort et que la police continue de tuer. Parce qu’après le tourbillon de réformes de la police qui a suivi les mobilisations du printemps et de l’été, rien n’a vraiment changé. Je vous écris, car si j’ai des raisons d’espérer, c’est que Black Lives Matter a nettement fait perdre du terrain à l’innocentisme (25), à cette idée que seules les victimes innocentes mériteraient notre solidarité et que certaines victimes vaudraient plus que d’autres. Mon espoir, c’est celui d’un front avec toutes les victimes. Celles qui ont un casier long comme un jour sans pain, celles qui n’auraient jamais dû être là, celles qui n’ont pas obéi aux ordres. Celles qui n’ont pas de témoins et aucune preuve de ce qu’elles ont subi. Les victimes des crimes policiers et les victimes des crimes pénitentiaires. Car les violences policières, ce n’est qu’une partie de la violence de l’État. Et on est du côté des victimes de l’État ou on est de l’autre côté. Je vous écris, car je suis remplie de craintes aussi. Un prisonnier-e sur cinq dans le monde est dans une prison états-unienne (26). Qu’il y a, parmi eux et elles, Mumia Abu-Jamal, Leonard Peltier et tant d’autres (27). Ma crainte, c’est celle d’un front de lutte trop étroit. Car on ne combat pas la police sans être uni contre toute la répression – celle qui touche spécifiquement les musulman-es, les Gilets Jaunes ou les (futurs) mouvements étudiants. Je vous écris d’un pays qui a pensé qu’il suffisait d’ouvrir les yeux pour voir. Et puis qu’il suffirait de montrer l’infâme pour susciter l’indignation et le scandale. Et que par sa seule existence, le spectacle du scandale ferait cesser l’infâme.
Ce que je sais de l’infâme, c’est que les larmes des blanc-hes et les réformes n’y changeront rien.
Ce que je sais, c’est que c’est pied-à-pied qu’il faut lutter contre la police. Que c’est ainsi qu’on la fait reculer, car elle ne recule que quand nous avançons. Car elle ne recule que quand nous attaquons.

Gwenola Ricordeau, décembre 2020

Publications :
Pour elles toutes, femmes contre la prison, éd. Lux Editeur, 2019
Les détenus et leurs proches, Solidarités et sentiments à l’ombre des murs, éd. Autrement, 2008
Les prisonniers ont-ils (encore) une sexualité ? in Le Sociographe 2008/3 -n°27- pages 32 à 42

1- Je remercie les personnes avec qui je discute régulièrement des questions soulevées dans ce texte pour leur temps, leurs réflexions et leur confiance.
2- https://mappingpoliceviolence.org/
3- Les « slave patrols », des milices constituées d’hommes blancs, étaient le bras armé du système esclavagiste. Voir : Connie Hassett-Walker, « racist roots of American policing : From slave patrols to traffic stops », https://theconversation.com/the-rac...
4- « Aux États-Unis, un élan profond de réforme de la police et de la justice », Mediapart. https://www.mediapart.fr/journal/in...
5- « Gérald Darmanin et les ‘sept péchés capitaux’ de la police », https://www.lesechos.fr/politique-s...
6- « Policier, il présente sa démission, écœuré par la loi sur la sécurité globale », https://france3-regions.francetvinf...
7- Pour une histoire de ces commissions et de ces rapports aux États-Unis (jusqu’à la President’s Task Force on 21st Century Policing du Président Barack Obama), voir : Stephen M. Underhill, « Decades of failed reforms allow continued police brutality and racism », https://theconversation.com/decades...
8- « Police officers kneel in solidarity with protesters in several U.S. cities », https://www.cbsnews.com/news/protes...;; Diane Goldstein, « I’m a White Cop and I Support Black Lives Matter », https://www.vice.com/en/article/mvk...

8bis « les bleus comptent aussi »
9- Employé dans un contexte judiciaire, le terme « summon » signifie « citer à comparaitre ».
10- Ces formations sont censées permettre aux participant-es de comprendre leurs propres préjugés et d’éviter ensuite les comportements discriminatoires.
11- Elle a été tuée dans son sommeil au domicile de son compagnon par des policiers qui sont entrés dans le logement sans s’identifier dans le cadre d’une perquisition.
12- « Manifestations violentes : la désescalade, principe de la police allemande », La Croix, https://www.la-croix.com/Monde/Mani...
13- Paul Rocher, Gazer, mutiler, soumettre : Politique de l’arme non létale, Paris, La Fabrique, 2020, pp. 157-159.
14- « This town of 170,000 replaced some cops with medics and mental health workers », https://www.cnn.com/2020/07/05/us/c...;; « This City Stopped Sending Police to Every 911 Call », https://www.themarshallproject.org/...
15- « Can Cops Unlearn Their Unconscious Biases ? », The Atlantic, https://www.theatlantic.com/politic...;; « NYPD Study : Implicit Bias Training Changes Minds, Not Necessarily Behavior », https://www.npr.org/2020/09/10/9093...
16- « Body Cameras Haven’t Stopped Police Brutality. Here’s Why », https://www.wired.com/story/body-ca...
17- Alex S. Vitale, « The answer to police violence is not ’reform’. It’s defunding. Here’s why », https://www.theguardian.com/comment...
18- « Voters around the U.S. approve local police reform measures », https://www.nbcnews.com/politics/20...
19- « Supprimer les fonds de la Police ». Le slogan, forgé par les abolitionnistes qui désignent ainsi une tactique, a été repris par certains réformistes pour le réduire à un simple arbitrage financier.
20- Voir la traduction française du document de Critical Resistance https://www.jefklak.org/wordpress/w...
21- interview par Secours Rouge Toulouse. https://secoursrouge.org/loi-securi...
22- « Un journaliste infiltré donne à entendre les violences policières », Mediapart. https://www.mediapart.fr/journal/fr...
23- Amal Bentounsi, « Loi de sécurité globale : pourquoi l’application UVP (Urgence Violences Policières) est-elle invisibilisée ? », https://blogs.mediapart.fr/amal-ben...
24- « Polémique. ‘Defund the police’, un slogan qui a nui aux démocrates ? », https://www.courrierinternational.c...
25- Voir le plaidoyer de Jackie Wang « contre l’innocence » dans Capitalisme Carcéral, Paris, Divergences, 2019.
26- Source : https://www.prisonpolicy.org/blog/2...
27- Sur les prisonnier-e-s politiques aux États-Unis, : https://www.thejerichomovement.com/home

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