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CA 328 mars 2023

La lutte pour les retraites : on en est où ?

jeudi 9 mars 2023, par Courant Alternatif


Déjà attendu en décembre, c’est finalement, le lundi 23 janvier, que le projet de réforme des retraites a été présenté au conseil des ministres. Sans surprise, il s’inscrit dans la lignée des réformes des retraites passées de la Ve république et dans le projet de société ultra-libérale et anti-précaires de Macron (loi travail, réforme de l’assurance chômage etc). A chaque plateau télé, interview radiophonique, communication papier, les ministres (Le Maire, Borne etc) le martèlent en boucle : il ne faut surtout pas « augmenter le coût du travail ». Alors, là encore, on va faire des économies sur le dos des salariés, se désengager, reculer sur les droits des travailleurs et puis laisser la porte ouverte en grand pour les fonds de pensions privés.
Notre système de répartition représente une part importante du budget (14 % du PIB aujourd’hui), pour nos gouvernants n’envisageant que les choses comptablement, il est tentant de l’attaquer. A chaque proposition de réformes, des luttes se sont engagées, victorieuses ou non, nous reviendrons sur ces luttes qui ont toutes ébranlé l’opinion.
Dans le projet de loi actuel, la mesure phare ne concernera pas la baisse des pensions mais la durée de cotisations (report de 2 ans ) et l’augmentation de l’âge légal de départ à taux plein (de 62 à 64 ans). D’après les chiffres publiés par la DREES (1) : 4 retraités sur 10 bénéficient d’un minimum de pension, 3 sur 10 perçoivent moins de 1000€ bruts mensuels de pension de droit direct. On comprend donc le choix du gouvernement : l’inflation se chargera déjà de diminuer le pouvoir d’achat des retraités !
Nous ferons ainsi, le point sur les grandes lignes de la réforme actuelle, et plus particulièrement en zoomant sur son impact sur les femmes qui avec les plus précaires seront les plus lésées. Nous présenteront aussi, la temporalité choisie par le gouvernement pour imposer sa réforme, via le 47-1, précariser se fait toujours plus rapidement ! Si dans l’hémicycle, c’est la foire d’empoigne, nous nous intéresserons plutôt à la réaction syndicale et populaire.
Si l’union de l’ensemble des 8 centrales syndicales contre le projet a été affirmée dès le départ (voire même dès la ré-élection de Macron), celles-ci prennent leur temps pour se jeter dans la bataille. Les syndicats se calent en permanence sur l’agenda ministériel attendant la présentation de la loi pour appeler à la première journée d’action. Ensuite, alors qu’ils ont réussi à mobiliser de manière extrêmement massive (plus de 2 millions de personnes dans les rues le 19/01), ils tardent maintenant à appeler à la grève générale et reconductible (des appels timides pour le 7 mars).
Nous essayerons donc pour finir ce petit dossier de présenter un retour d’étape de ce premier mois de mobilisation ainsi que nos analyses, doutes et espoirs pour la suite. Quand les sondages indiquent que 7 personnes sur 10 ne veulent pas de la réforme, que 6 sur 10 sont favorables au blocage du pays et de l’économie ou que la DREES indique que « 60 % des non-retraités souhaitent partir à la retraite à 60 ans ou avant »…. Il faut savoir commencer une grève quand la colère sociale est là !

Voir en ligne le dossier :

(1) cf panorama 2022 de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques.

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