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Edito 184 Novembre 2008

lundi 10 novembre 2008, par Courant Alternatif


Depuis le temps qu’on nous annonce sa venue, elle est finalement arrivée, la crise financière et économique. Tout est le fait d’une minorité qui s’en est mise plein les poches. Tout se passe au-dessus de nos tête. On peut néanmoins chercher à comprendre mieux ses tenants et ses aboutissants (voir p.4). On sait déjà que ce ne sont pas les plus riches qui vont le plus mal s’en sortir. Ce n’est pas non plus la fin du capitalisme. Tout va être fait pour sauver ce système, et au final c’est la grande majorité de la population qui va payer. Les partisans du moins d’Etat possible quand le libéralisme débridé est le moyen le plus sûre de gagner rapidement du fric se reconvertissent dare-dare au retour à l’Etat protecteur. Sarkozy se lance dans des discours de "véritable socialiste" déclarent des socialistes. Ceux-ci, bons socio-démocrates en voie de transformation en démocrates-sociaux, qui n’ont vraiment de socialiste que l’étiquette, se voient doubler sur leur gauche, avec délectation, par le chef de l’Etat français. S. Royale pour reprendre la main demande la présence de représentants de l’Etat dans le Conseil d’administration des banques. L’UMP lui fait savoir que cette idée est déjà en discussion au sein du parti. Ce n’était déjà pas facile de faire la différence entre la droite et la gauche, on peut pas dire que ça s’améliore. En revanche, nous ne voyons pas l’ombre d’une riposte collective qui nous permettrait un tant soit peu de prendre en main notre futur, et les décideurs travaillent donc dans leur coin sans être inquiétés. Le nucléaire poursuit immuablement son existence, d’incidents en incidents, et l’été 2008, n’a pas permis de déroger à cette règle (voir p. 8). EDF a finalement commencé à résoudre le problème des "assemblages suspendus" à la centrale du Tricastin, l’annonce de cette résolution ayant été faite comme par hasard la veille de la manifestation du 25 octobre. Cette manifestation a réuni quelques centaines de personnes, et plus d’une centaine de gendarmes mobiles. Le peu de participants peut s’expliquer par le fait que les organisateurs, comme une grande partie des groupes présents, n’ont pas fait, ou trop peu, d’efforts pour appeler à la manif.. Là encore, une opposition massive et déterminée tarde à se faire jour. D’autant plus qu’il y a une forte volonté de développer encore plus le nucléaire sous prétextes de flambée des prix de l’énergie et de réchauffement climatique. Deux EPR sont déjà en chantier, dont un à Flamanville, et on nous annonce la construction de nombreux autres en France et de part le monde. Au printemps dernier, nous constations dans l’éducation le développement d’un mouvement social de résistance, contre les mesures gouvernementales, d’une certaine importance. La mobilisation dans l’Education a repris doucement à la rentrée (voir p. 13). Une manifestation de 80000 personnes (ce qui n’est pas une mobilisation énorme compte tenu du nombre important d’appelants) a déjà eu lieu le 19 octobre à Paris, mais c’est très loin d’être suffisant. Le gouvernement a déjà décidé de tout, et il en faudra plus pour l’arrêter. Les syndicats se cantonnent à des revendications corporatistes et il n’y a pas de réelles négociations avec ceux-ci, auquels le ministère concède des miettes pour faire passer l’essentiel de son projet. Dans quelques jours les Etats Unis d’Amérique auront un nouveau président. Si c’est McCain nous ne devrions pas être déçu, il y a en effet peu de chance qu’il ne soit pas à la hauteur de ses prétentions ! Si c’est Obama, aussi sympathique qu’ai l’air ce garçon, il ne faut quand même pas s’attendre à ce qu’il révolutionne un tant soit peu le Monde. Il n’y a bien que les républicains à feindre de croire qu’il est "socialiste". L’état du monde ne nous plonge pas, il est vrai, dans l’optimisme, mais des résistances sont ça et là perceptibles, comme par exemple en France contre le fichage généralisé de la population ou les expulsions. Elles ne parviennent pas pour le moment à se regrouper pour passer à l’offensive, mais néanmoins l’espoir demeure.
Lyon le 26-X-2008

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