CA 341 juin 2024
mardi 18 juin 2024, par
Le 21 novembre 1924, un mouvement social débute à Douarnenez. Il durera jusqu’au 6 janvier
1925, les patrons de conserveries cédant face aux demandes des ouvrières. Leur salaire horaire
passant de 80 centimes avant la grève à un franc. En 1905 déjà, les sardinières s’étaient
mobilisées en protestant contre leur traitement de misère et pour réclamer le paiement à l’heure,
les 80 centimes, au lieu du paiement aux mille sardines travaillées. Ces soulèvements sont deux
épisodes sociaux majeurs en Bretagne car les grévistes ont obtenu gain de cause, mais aussi et
surtout, car ces mouvements étaient portés par des femmes.
En 2024, la ville rend hommage à ces luttes autour du centenaire que les travailleuses des conserveries viennent de réactualiser. En effet, deux débrayages d’ampleur dans les deux grosses usines ont eu lieu ces dernières semaines. Cela vient rappeler d’une part, l’importance de ce souvenir des luttes collectives et d’autre part, le besoin de raconter cette mémoire à la lumière de ce qu’il se passe aujourd’hui dans les usines, dans lesquelles les lignes de production se trouvent encore essentiellement tenues par des femmes sous-payés.
Lors de l’événement Big 2021 qui se tenait à l’Accord Hôtel Arena à Paris, salon consacré au business et à l’investissement dans l’industrie, la ministre déléguée chargée de l’Industrie (aujourd’hui ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire), Agnès Panier-Runacher, s’adressait au parterre de responsables industriels en tenant les propos suivants sur fond de musique d’ambiance : « Vous allez donner aux jeunes la fierté de travailler dans l’entreprise, la fierté de travailler dans l’usine pour qu’on dise que « lorsque tu vas sur une ligne de production, c’est pas une punition ». C’est pour ton pays, c’est pour la magie. Et c’est ça que vous pouvez rendre possible et je vous en remercie. [...] J’aime l’industrie, car c’est l’un des rares endroits au 21e siècle où on trouve encore de la magie. La magie du ballet des robots, du ballet des hommes. La magie de l’atelier où on ne distingue pas le cadre de l’ouvrier. ».
Cependant, il ne suffit pas de publier des photos sur les réseaux sociaux aux côtés de travailleurs de l’industrie pour savoir réellement ce qu’il s’y passe. Lorsque la ministre témoigne de son expérience de travail dans une entreprise, c’est en tant que directrice de division de constructeur automobile, dans les bureaux, c’est-à-dire, dans "le château", l’îlot excentré de l’usine où se concentrent les cadres de l’entreprise. C’est par ce terme "le château" que les ouvrier.es de Chancerelle, désignent les locaux des cadres. Chancerelle est la plus grosse conserverie encore en activité dans cette « capitale de la sardine » dont le petit poisson a fait la renommée et où sont fabriquées des petites boites de sardine, plus connue sous la marque « Connétable » et déclinée en plusieurs gammes. La conserverie, considérée par les dirigeants de l’entreprise comme « la plus vieille encore en activité dans le monde », possède un chiffre d’affaires que ces derniers estiment à 170 millions d’euros. Ces dernières années, l’entreprise a implanté deux usines au Maroc. En effet, les principaux fabricants français de sardines en boîte ne disposent pas de suffisamment de poissons au large des côtes françaises. Ils s’implantent ailleurs, comme sur la côte marocaine où les sardines abondent et la main-d’œuvre y est nettement moins "coûteuse", les charges salariales ne représentant qu’une toute petite partie du prix de revient de la boite de sardine (12 % en moyenne). Ces usines au Maghreb produisent la moitié des volumes de sardines mises en boîte par la conserverie bretonne. Et ça, c’est vraiment magique pour leur capital.
L’emploi industriel, sur le plan national, connaît une trajectoire à la baisse depuis 1974 suite aux conséquences du premier choc pétrolier. Au cours des quatre dernières décennies, les effectifs des entreprises industrielles sont passés de 5,7 millions de salariés à un peu plus de 3,4 millions, en y incluant les industries agroalimentaires et les activités de production et de distribution énergétiques. Douarnenez n’échappe pas à cette situation économique. Au 19e siècle, on dénombrait jusqu’à 26 sites de production. Les pêcheurs embarqués sur les chaloupes douarnenistes, bateaux de pêche sardiniers, ont ensuite dû faire face à la raréfaction du poisson et aux aléas de la pêche sur les côtes. Les chaloupes ont laissé place aujourd’hui à des bateaux plus modernes, les bolincheurs. Les conserveries, usines de transformation, se sont agrandies, ont avalé les plus petites d’entre elles. Elles ont aussi investi pour fournir de grosses quantités aux hypermarchés. 100 ans après les luttes des sardinières, de ces conserveries, il n’en reste que 3 alors qu’il y en avait 17 en 1960 :
(Ré)aménagement du territoire
D’autres lieux symboliques, qui s’inscrivent dans le patrimoine maritime de la ville, sont abandonnés par la mairie : l’Abri du Marin, l’un des 11 abris fondés par Jacques de Thézac dans le Finistère, et qui se trouve au-dessus du port du Rosmeur, voit sa destination changée radicalement : d’un lieu où les marins pouvaient trouver repos puis qui a hébergé une quarantaine d’années le magasine Chasse-Marée, ce sera dans quelques mois 9 logements de luxe à 8 000 euros le m2, ou les personnes fortunées trouveront le repos… quelques semaines par an. Ce ne seront certainement pas les ouvrières intérimaires qui pallient les fluctuations en faisant économiser des milliers d’euros aux entreprises, qui y résideront.
Le moment clé que fut l’installation des conserveries industrielles et la mise en boite de sardines en grande quantité a nécessité un équipement technique modernisé qu’il fallait financer.
La main d’œuvre qui était présente à Douarnenez et aux alentours a permis aux industriels de recruter en nombre et d’augmenter la production. Ce sont les femmes et les jeunes filles qui ont été la cible des recruteurs de la nouvelle ère industrielle. Ces femmes, qui se déplaçaient avec les poissons le long du littoral français, vont être embauchées sur l’année par les entreprises qui produisaient de plus en plus en grosses quantités, délaissant pour une partie d’entre elles le travail dans les fermes. Les jeunes filles embauchées, formées par les grand-mères, mères, tantes, ont laissé place aux travailleurs intérimaires, jeunes et vieux, hommes et femmes mélangés, diplômés ou non, qui, à des moments différents de la vie, intègrent un travail auquel on peut prétendre sans qualification. Aujourd’hui encore, selon les propos d’un jeune de Douarnenez, « tout le monde a mis les mains dans le poisson ».
Le travail intérimaire
Les stratégies de flexibilité et de réduction des coûts ont des conséquences essentielles sur le recrutement : en 20 ans, le secteur de l’intérim est passé de 600 000 intérimaires à 830 000 et l’industrie en emploie 300 000 aujourd’hui. La population intérimaire dans l’industrie agro-alimentaire est passée de 56 000 à 62 500 entre 2018 et 2021. Comme l’indique la DARES « Bien que représentant une part réduite de l’emploi salarié (entre 2 et 3 %), l’intérim est un indicateur conjoncturel avancé de l’évolution de l’activité économique : il constitue la composante de l’emploi salarié la plus sensible à la variation du climat économique, variant rapidement à la hausse ou à la baisse en fonction de l’activité ». Lorsqu’on arrive sur un territoire et que l’on souhaite travailler rapidement, la solution de l’intérim apparaît comme une évidence pour beaucoup de travailleurs et travailleuses, que ce soit dans le BTP, les grandes surfaces alimentaires ou dans les usines. Process intensifs en main d’œuvre, forte division du travail, standardisation des compétences, sont autant de caractéristiques qui ont permis l’essor du travail temporaire sur ces missions.
Les conserveries n’y ont pas échappé : historiquement dépendantes des arrivages de la pêche, les ouvrières s’adaptent à l’activité dans les usines. Ces dernières fonctionnent de 5h à 20h, avec 3 équipes qui alternent, mais depuis quelques mois l’activité a baissé et il n’y a plus d’équipe de journée. Le recours à une main d’œuvre temporaire en plus d’une main d’œuvre permanente, dans ce nouveau contexte, est devenu systématique. « Le travail non qualifié » au service d’une plus grande efficacité productive, est mobilisé avec le concours des décideurs politiques qui culpabilisent certains demandeurs d’emploi en les incitant à se soumettre aux fluctuations des « métiers dits en tension ». La mise en place de « Job dating » par les entreprises, souvent en partenariat avec France travail permet d’élargir les recrutements.
L’évolution du travail racontée par une ouvrière avec 40 ans de boîte
C’était comment le travail quand tu as commencé, quand l’usine était encore sur le port ?
« Comment je te dirais, bah au niveau du boulot le travail était bien fait, correctement, c’est pas comme quand tu vois maintenant quoi, c’est du travail bâclé, fait n’importe comment, c’était pas comme ça. Avant t’avais la contremaîtresse qui passait, et moi quand j’ai commencé à l’emboîtage, il y avait la contremaîtresse qui passait et si c’était pas bien fait, elle te refoutait toutes tes boites en l’air, tu recommences tout et les boites étaient bien emboitées, le travail était fait correctement, tandis que quand tu vois maintenant… [...]
je vais te dire c’est pas évident de bosser comment tu dois bosser maintenant [...] C’est en 95 qu’on est arrivé à Lannugat, février en 95 si je ne me trompe pas. »
Tu as remarqué des différences ?
« Pas tout de suite, c’est quelques années après qu’on a remarqué, y’a plein de choses qui ont changé tsais, [ndlr, sur le port], comme l’informatique. Mais moi mes meilleures années, c’était sur le port, ha ouais, après ça s’est modernisé, les patrons, c’était plus les mêmes, avant, c’était familial, tu sais c’était le fils et les beaux-fils de Chancerelle, Mr [directeur de l’entreprise] qui t’attendait au pointeur et qui serrait la main aux employé.e.s, là maintenant tu les vois pas, on les voit plus les grand chefs […].
Chancerelle travaille depuis sa création avec une main d’œuvre locale, du Cap-Sizun jusqu’à l’intérieur des terres, des femmes essentiellement. Aujourd’hui, leur politique de recrutement évolue, car la main d’œuvre est « plus difficile à recruter », selon la direction. En 2018, le responsable de l’usine explique la situation « Malgré beaucoup de communication et malgré des dispositifs avec nos agences d’intérim partenaires, on se retrouvait depuis quelques mois, et en particulier l’été dernier, avec un déficit d’environ 50 à 60 personnes dans nos ateliers de production ce qui nous a mis en difficulté par rapport à nos clients... »
En effet, l’usine ratisse loin afin de recruter des travailleurs pour venir à Douarnenez ; et quand le passage par l’interim ne suffit plus pour remplir les postes à pourvoir durablement, la direction change de méthode : l’exemple le plus marquant ces derniers années est le recrutement de personnes vivant en Outre-Mer. Des campagnes d’embauches ont été effectuées jusqu’à La Réunion, en 2018. L’entreprise s’est rapprochée du Comité National d’Accueil et d’action pour les Réunionnais en Mobilité (CNARM) et 41 personnes réunionnaises ont été recrutées par Chancerelle.
La solution trouvée par l’entreprise n’a pas été d’augmenter les salaires afin d’obtenir un plus grand nombre de candidats, mais bien de faire venir des travailleurs « volontaires », et précaires de plus loin. Ce sont les salariées déjà en place qui sont chargées de les former, ce qui rajoute une charge de travail non valorisée, notamment financièrement. Pour recruter temporaires et précaires, la boite d’intérim Addecco avec laquelle l’entreprise travaille se trouve sur le site de production. Le modèle d’intégration d’une agence dans l’entreprise s’est développé ces dernières années : c’est le cas à Amazon (agence d’intérim dans 8 entrepôts français), dans l’automobile, la grande distribution.
À Douarnenez, on trouve des travailleurs de 26 nationalités. Pas besoin de qualification ni de formation, on peut se présenter à l’agence pour y trouver du boulot lors « d’accroissement temporaire de l’activité ». Le travail en conserverie est un travail historiquement saisonnier, car les poissons qui y sont traités ne se pêchent que quelques mois sur l’année. Les contrats à la semaine sont renouvelés en fonction du besoin et de la qualité de l’employé intérimaire, généralement en fin de semaine, ce qui ne permet pas à ces travailleur.euses d’anticiper l’engagement sur des nouvelles missions au sein d’autres entreprises, et ce qui empêche totalement ces dernier.es de se plaindre de leur conditions de travail sous peine de ne pas être reconduit.es.
En 1921, la ville comptait plus de 12 000 habitants, dont près de 3 000 travaillaient dans les conserveries de poisson. Aujourd’hui, il y a 15 000 habitant.es et 600 travailleur.euses au sein de l’usine. Les gestes y sont répétitifs avec des cadences qui augmentent et la pression qui s’accroît, suite aux départs en retraite non remplacés et à l’arrêt de l’embauche en intérim en ce début de printemps.
L’entreprise ne s’est jamais mieux portée que pendant le covid, période pendant laquelle les travailleuses de « première ligne » s’activaient pour produire des conserves, un produit qui tient dans le temps et dont les achats augmentent en temps de crise. Sur la ligne de production, les panneaux transparents se sont érigés afin que les postillons des unes ne rencontrent pas ceux des autres. Les discussions, dejà difficiles en temps normales ont été rendues encore plus dures, favorisant ainsi l’isolement des travailleuses. Un an plus tard, les panneaux étaient toujours en place, pérennisant les difficultés de communication quotidiennes avec les collègues.
Comment rendre hommage à une lutte, victorieuse qui plus est, sans invisibiliser les luttes actuelles ? Comment être fier.es de ce passé sans oublier le présent et ses luttes ? Lors d’une mobilisation à l’appel de la CGT en mars dernier, seules une dizaine de personnes extérieures étaient venues en soutien devant les grilles, malgré un large appel des syndicats. L’entreprise s’est excentrée géographiquement, et a sorti ses combats du cœur de la ville. Douarnenez avait, au cours du 20ème siècle, été l’une des premières communes à élire un maire communiste, qui plus est, un militant de terrain. Comme un symbole de rupture avec ce passé ouvrier, en 2020 la population vote pour Jocelyne Poitevin, une maire sans étiquette, mais macrono-compatible et notaire de formation.
De son côté la municipalité ne s’émeut pas des conditions de travail actuelles et utilise l’histoire des conserveries comme outil économique pour attirer les touristes, comme l’illustre la boite de conserve « cadeau » : l’office de tourisme de Douarnenez a mis en place un « bon cadeau » que l’on peut acheter qui a la forme d’une petite boite de conserve dans laquelle se trouve une offre de restauration et une nuitée dans la ville.
L’outil marketing autour de la boite de conserve magnifie sa production et invisibilise les conditions actuelles de travail. Malgré ce folklore édicté par la municipalité et certaines associations culturelles, ce centenaire des luttes victorieuses met en lumière la période actuelle, emplie de doutes et de suppressions de postes. Les salariées en témoignent : à chaque erreur, elles sont convoquées pour se justifier, avec des blâmes en vue et le risque d’un licenciement, techniques abusives afin de procéder à des économies « humaines ».
De son coté, un collectif nommé « Pemp eal a vo » ("cinq réaux ce sera", en breton, mot
d’ordre de la grève des sardinières) qui rassemble des membres d’associations culturelles et sociales, des commerçant.es et des services municipaux afin de réfléchir autour du centenaire de la grève. Les projets de commémorations souhaitent non pas être basés sur un « folklore » ou une nostalgie passée, mais aimeraient se ressaisir de ces luttes pour mettre en lumière les mutations en œuvre aujourd’hui. Cependant ils sont chapeautés et financés par la mairie, afin d’éviter tous discours "lutte de classe".
La venue de Sophie Binet le 5 avril dernier, pour son premier déplacement dans le Finistère, marque l’importance de cette conserverie dans les mémoires, et les enjeux actuels. Visite de Chancerelle et table ronde autour du thème « femmes et travail » au programme. Lors d’une prise de parole, la secrétaire générale de la CGT souligne : « Je suis à Douarnenez pour montrer que la grève de 1924 est aussi une histoire qui se vit au présent […] On le sait, il y a des débats, des conflits, ici à Douarnenez. Est-ce une ville carte postale pour les touristes ou est-ce qu’elle demeure une ville ouvrière marquée par ses luttes sociales ? C’est important de montrer que c’est toujours une ville ouvrière. »
Depuis la dernière grève en 2012, de mémoire des travailleur.euses, il n’y avait pas eu de mouvement social aussi important et qui a rassemblé tous les secteurs de l’usine, de la production au conditionnement, que pendant cette journée de grève-débrayage en mars dernier, lors des négociations annuelles avec la direction. Cette dernière proposait une augmentation de 1 %, les syndicats (CGT en tête) demandaient 3 % (soit environ 350 000 euros pour l’entreprise), c’est au final une augmentation de 2,30 % qui a été signée, soit 1,6 € de plus par jour, quelques dizaines d’euros sur les primes et un engagement à conduire une réflexion « autour des conditions de travail ». Ce mardi 16 avril, c’était au tour de l’usine Petit Navire de débrayer. Une quarantaine de salariés ont protesté contre la décision de la direction de geler les salaires d’une partie des effectifs à l’issue des négociations annuelles obligatoires (NAO). Le Télégramme, journal local, rapporte la prise de parole des représentants CFDT du personnel. : « Nous demandions 3 % d’augmentation pour l’ensemble des salariés, et la direction [...] a ensuite proposé 1,25 % d’augmentation en mars puis 1,25 % en juillet. Nous avons donc signé un protocole de désaccord. Au final, seuls les salariés aux coefficients inférieurs à 155 ont obtenu une augmentation de 1,5 %, ce qui n’est pas une décision de l’entreprise mais le minima applicable dans le cadre d’un accord avec le Syndicat des aliments conservés de Bretagne Ouest Atlantique. Des augmentations individuelles seront également attribuées aux cadres et agents administratifs en fonction de la réalisation de leurs objectifs (…). C’est difficile à admettre dans un contexte d’inflation où le coût de la vie augmente pour tout le monde. D’autre part, nous avons signé un accord de flexibilité qui autorise la direction à faire travailler les salariés 48 heures par semaine et six jours sur sept, contre 42 heures maximum auparavant. La direction menaçait de supprimer des emplois si nous refusions de signer. Nous attendions davantage de reconnaissance de sa part à l’égard des salariés à la suite de cet accord ». De nouvelles actions devraient être menées dans les prochaines semaines. Bien maigre augmentation en échange de conditions de travail aggravées, cent ans après la lutte victorieuse des Penn sardins qui elles avaient obtenu 25 % d’augmentation.
Aujourd’hui les 3 % d’augmentation sont systématiquement refusés par la direction des deux entreprises, alors que l’inflation fait décoller les prix de manière indécente et que les emplois se raréfient à cause de la mécanisation des postes de travail, la baisse d’activité et la volonté des dirigeants et actionnaires d’augmenter les profits. Pour qu’un jour les machines et les ingénieurs soient les seuls détenteurs de ce savoir-faire porté depuis des siècles par ses ouvrières, qui seront muséifiées comme outil de communication et de vente.
Marine, Douarnenez