par Gamal Oya
samedi 28 décembre 2024, par
Voir en ligne : Site comorien : Muzdalifahouse
Suite au cyclone Chido, survenu dans l’archipel des Comores, le récit s’accélère avec les mots de l’Autre. Le réel est retranscrit en direct live par les autorités françaises, qui se prétendent « seul maître » du drame comorien qui se joue. Les réactions, sidérantes souvent, annoncent une énième page à tourner du drame colonial.
« Les populations comoriennes de Mayotte comprennent les natifs de toutes les îles de l’archipel [des Comores], quoi qu’en disent les promoteurs de Mayotte française. Les interactions sociales, familiales, économiques sont telles que la nationalité ne devient un opérateur de tri que pour la gouvernance depuis la métropole et les jeux et discours politiques des activistes » note Daniel Gros [1].
La désolation laissée par le cyclone Chido du 14 décembre 2024, les populations les plus précaires de Mayotte, « clandestines » ou pas, la subissent en partie depuis plusieurs années : Shikandra (2019-2020), Wuambushu (2023-2024), Place nette (2024), autant d’opérations militaro-médiatiques de « décasages », de démantèlement de leurs conditions matérielles d’existence, aussi rudimentaires soient-elles, de destruction de leurs espaces domestiques et vicinaux de sociabilité, aussi abandonnés soient-ils à l’indigence, notamment des infrastructures d’adduction d’eau et d’assainissement.
Débutée en fanfare le 2 décembre, la dernière en date de ces « opérations » s’achève officiellement le 11 décembre, alors que Chido est déjà en phase d’approche. La cible ? Le quartier de Mavadzani, dans la commune de Koungou : 465 logements recensés, pour une population d’à peu près 4000 personnes, « soit la population d’une ville moyenne » [2]. En visite dans l’île le 8 décembre 2023, la première ministre d’alors, Élisabeth Borne, était déjà venue renifler la misère aux abords de Mavadzani… Alors que les habitants sont littéralement cernés par des hordes de gendarmes venues « en renfort » depuis la métropole, la presse mahoraise du 2 décembre exulte : une « opération hors normes ». Une destruction représentée comme un véritable phénomène naturel, à la puissance implacable : « Ce matin, sur terre, dans les airs voire sur mer, des centaines de forces de l’ordre vont donc commencer à évacuer ce bidonville » [3].
Daté du 5 décembre, un article du Journal de Mayotte vaut le détour. Si l’opération est présentée comme « inédite », ses effets semblent susciter une fascination sordide : « Le bidonville de Mavadzani est devenu méconnaissable… Il n’y a plus âme qui vive » – un vrai cyclone, en somme. Mais c’est sans doute la péroraison, pleine de cette hargne tranquille des exécutants, qui procure un immense dégoût rétrospectif, à l’heure où la population de l’île arpente les décombres : « D’autres opérations de démolition de quartiers insalubres illicites sont prévues dans les prochaines semaines comme à Mamoudzou, Dzoumogné, Tsararano, ou encore le quartier de la Vigie en Petite-Terre [Chido s’en est chargé]. Il semblerait que Mayotte retrouve peu à peu un semblant de calme et d’apaisement [la paix des ruines !] Gageons que cela ne soit pas provisoire et se pérennise dans le futur [vœu exaucé ?] » [4].
En pleine alerte pré-cyclonique, la Préfecture auréole quant à elle son « opération » d’« une réussite administrative, [d’]un succès tactique et [d’]un marqueur de sécurité pour la population ». Mavadzani, le jour d’après ? Au « plus grand décasage de l’histoire de Mayotte » [5] succède « la catastrophe naturelle la plus grave de l’histoire de France » (Bayrou, 18 déc.). Quelques heures après le passage de Chido, une autre opération débute, celle de l’occultation : « À l’entrée du bidonville de Mavadzani, la résidence où ont été relogés provisoirement les habitants [en fait, seulement quelques familles] du quartier récemment décasé n’a tenu qu’en partie [une « résidence » par conséquent aussi peu protectrice qu’une case en tôle ?] Mais une bonne partie des cases détruites par le cyclone Chido samedi dernier [par la Préfecture, dans les jours qui précèdent] se dresse de nouveau… » [6].
Le sort réservé à ce quartier – avant, pendant et après Chido – est emblématique du seul devenir que l’État français et ses supplétifs « mahorais » promettent aux « étrangers », aux « clandestins », aux « Comoriens » considérés comme « en situation irrégulière » (ou pas) : la disparition pure et simple du paysage humain de Mayotte. Un autre décasé déclare : « Personne n’est venu nous voir… Il faut que l’aide arrive jusqu’ici, on est des êtres humains quand même ».
Où sont les morts, tous les morts ? Telle est la question, qui en dissimule une autre : où sont les habitants des bidonvilles à présent dévastés, tout comme les milliers de « décasés » de ces derniers mois, notamment ceux de Mavadzani ? [7] Au 24 décembre, soit dix jours après Chido, la Préfecture annonce 39 morts (et 4230 blessés). Retailleau, par la voix du préfet de Mayotte, et Macron après eux depuis sa visite dans l’île les 19 et 20 décembre, n’en finissent plus d’annoncer la mise en œuvre d’une mission de recherche et de dénombrement des victimes.
Cependant, quelques précautions obliques émaillent le propos : si le Préfet s’empresse de souligner dès le lendemain du cyclone qu’il sera difficile de dénombrer les morts en raison du délai relativement bref de l’inhumation dans le rite musulman, argument repris par François-Noël Buffet, ministre alors démissionnaire des Outre-mer [8], un membre du personnel judiciaire du tribunal de Mamoudzou affirme – sous couvert d’anonymat – que « dans les bidonvilles désormais nus… on enterre à tour de bras [sic], donc on n’aura jamais de décompte… Que ce soient des gens en situation régulière ou irrégulière, peu importe, on ne saura jamais » [9]. En bref, ces gens-là s’enterrent « en catimini » [10] ; on n’a même pas le temps de les compter ; circulons, il n’y a rien à voir. Cynisme macabre !
Et de fait, qu’ils survivent ou qu’ils meurent, les habitants des quartiers les plus pauvres sont encore et toujours abandonnés à l’anonymat radical de ceux qu’un régime d’exception peut annihiler en toute impunité – il suffit de songer au silence qui entoure les 20000 naufragés morts en mer durant les 25 dernières années entre Anjouan et Mayotte… Le Préfet assume : « Pour l’instant, on n’y est pas encore monté [dans les bidonvilles à flanc de collines], pour des raisons d’urgence sur les choses vitales » [11] ; tant il est vrai que les habitant.e.s des quartiers pauvres ont été depuis bien longtemps rejetés en dehors du domaine de l’urgence vitale par la morgue préfectorale [12].
Entre démentis et surenchère, une danse médiatique des plus malsaine entoure les morts, les disparus. Dans ce cadre, la députée LIOT Estelle Youssouffa cherche à préempter par anticipation tactique l’espace même du discours sur la mort : « On est face à des charniers à ciel ouvert… Personne n’est venu récupérer les corps ensevelis [sous les décombres] » [13]. Ce que le préfet dément, indiquant « qu’il y a très peu de sépultures » et que ces « charniers » sont « une fausse information », les vols en drone n’ayant rien révélé [14]. Alors quoi ? Sous l’effet très inhabituel d’une empathie de circonstance, la préoccupation éthique et sanitaire que peut à raison comporter l’alarme lancée par Estelle Youssouffa n’est peut-être bien déjà que la reconduite, par d’autres moyens rhétoriques, d’une xénophobie [15] dont les habitant.e.s majoritairement « Comorien.ne.s » des bidonvilles demeurent inlassablement la cible de la part des politiciens et activistes « mahorais.e.s » sous pavillon colonial.
Il s’agit encore et toujours de signifier combien la simple présence de ces indésirables est un facteur de désastre. Un sophisme d’autant plus retors qu’il feint le souci de l’autre : les clandestins peuplent les bidonvilles ; les bidonvilles sont « des charniers à ciel ouvert » ; donc, les clandestins amplifient la catastrophe – ils sont la catastrophe… Ainsi, les appels faussement humanitaires à lutter contre l’habitat insalubre ont pour visée fondamentale, non l’amélioration des conditions matérielles d’existence de leurs habitants, mais leur expulsion. « Être du côté des victimes soulage le bourreau » [16].
Dans ce contexte, une mythologie particulièrement obscène circule, de Mayotte à Paris, selon laquelle les habitant.e.s des bidonvilles auraient refusé de rejoindre les hébergements mis à disposition durant le cyclone, malgré la sévérité annoncée du phénomène. Écoutons par exemple Safina Soula, leader résolument anti-« comorienne » du Collectif des Citoyens de Mayotte 2018 : si « ce sont les gens dans les bidonvilles [qui ont le plus été victimes du cyclone] », c’est parce qu’ils « ont refusé de croire les autorités quand on leur a demandé d’aller s’abriter dans les écoles, ou dans les MJC… Ceux qui n’ont pas écouté les consignes paient le prix le plus fort » [17]. La violence symbolique d’un tel discours s’établit sur une culpabilisation abjecte.
Présentée comme « essayiste », Barbara Lefebvre éructe en ces termes sur le plateau de RMC : « La moitié de la population de Mayotte, c’est des clandestins, et maintenant on vient nous expliquer :“oh, on va faire une minute de silence pour les Mahorais”… C’est pas pour les Mahorais ! À mon avis, l’essentiel des morts, ça doit être des clandestins comoriens qui, de toute façon, n’ont même pas voulu écouter les alertes quand on leur a dit de s’en aller de leur bidonville » [18]. Il y aurait donc les morts « mahorais » suffisamment dignes pour que les hommages funèbres leur soient rendus, et les morts « clandestins », bons pour les fosses communes de l’abjection où les acculent jour après jour les tractopelles de Wuambushu.
En fait, une accusation aussi perverse et infâmante invisibilise à dessein la méfiance absolue que suscitent chez les « étrangers » en situation dite « irrégulière » des décennies de harcèlement et de guet-apens policiers, emblématiques d’une politique de la traque aux clandestins ; raison pour laquelle de très nombreuses personnes en voie de régularisation (ou non) se sont tenues à l’écart des centres d’hébergement durant le cyclone, espérant ainsi éviter l’arrestation et, à terme, l’expulsion.
D’emblée, le cyclone comporte comme un effet d’aubaine, pour l’État français comme pour la plupart des membres de la classe politique « mahoraise », collectifs compris, qui tentent déjà d’instrumentaliser le dénuement matériel et la détresse générale, dans le sens d’une véritable politique d’éradication migratoire. L’omniprésente Safina Soula persiste et signe : « Il faut impérativement, en urgence, empêcher la réinstallation de ces gens… » [19]. Puis c’est au tour de Retailleau : « On ne pourra pas reconstruire Mayotte sans traiter, avec la plus grande détermination, la question migratoire » [20] Selon lui, l’Union des Comores vis-à-vis de laquelle il s’agirait d’être « beaucoup plus dur » mènerait « une forme de guerre hybride… en poussant des populations vers Mayotte pour une sorte d’occupation clandestine » [21].
Tout l’arsenal imaginaire et rhétorique de l’extrême-droite [22] comme des politiciens et collectifs « mahorais » à propos des trois autres îles de l’archipel, est ici mobilisé. Dès son arrivée à Mayotte le 19 décembre, l’une des premières annonces de Macron vise à l’augmentation du nombre de reconduites à la frontière d’« étrangers en situation irrégulière », de 25 000 à 40 000 par an ! C’est ce qu’il entend par « rebâtir Mayotte » avec de nouveaux « critères », à savoir « renforcer la lutte contre l’immigration clandestine, en même temps qu’on rétablit évidemment les écoles, on reconstruit l’habitat, on reconstruit l’hôpital, etc. » La résonance complice avec la rhétorique épuratrice de Darmanin, en visite à Mayotte au mois de juin 2023, est évidente. Pour lui, l’expulsion des indésirables est la Solution : « Ça ira mieux à l’école, ça ira mieux à l’hôpital, ça ira mieux pour consommer de l’eau, ça ira mieux pour tous les services publics » [23]. Même démagogie dangereuse, même doctrine éradicatrice.
C’est pourquoi les appels en apparence vertueux à la « reconstruction » comportent une face obscure, encline à capitaliser sur le cyclone dans le sens d’une destruction bien plus radicale encore, frappée du sceau définitif et fantasmé de l’irréversibilité. Trois jours à peine après le passage de Chido, la députée Estelle Youssouffa l’affirme : « Cette tragédie est pour Mayotte la tragique opportunité de pouvoir se construire » [24]. Celle qui feignait de s’indigner dès le 14 décembre au soir de ces « #charognes déjà à l’œuvre pour leur politicaillerie méprisable [alors que] #Mayotte n’a même pas encore compté ses morts », ne fait que propager un narratif ignoble, que les plus vils commentateurs n’ont de cesse de relayer. Au présentateur de CNews qui suggère à dessein : « Ça va être le rôle de la gendarmerie d’empêcher la reconstruction [des] bidonvilles », le général Cavallier avance sinueusement : « ça peut être une opportunité d’accompagner le retour de certaines populations aux Comores » [25].
De fait, la « reconstruction » vise à la destruction des conditions mêmes de possibilité d’une existence effective dans le Département de toutes celles et tous ceux dont la simple présence en contredit la fiction procoloniale, en révèle au grand jour les vilaines tâches de naissance, les chimères équivoques, les impasses morbides : une présence cristallisée dans la figure inventée d’une altérité « comorienne », toujours déjà suspectée d’irrégularité, de clandestinité, que la fausse conscience « mahoraise » s’acharne depuis les années 1960 à refouler d’elle-même… Ainsi, quand Estelle Youssouffa rappelle que « Wuambushu… demandait la destruction des bidonvilles pour la protection même des habitants qui habitent dedans », elle exploite les clandestins (ou pas) contre eux-mêmes, s’empressant d’affecter un air de stupeur offusquée : « Quand on voit que les bidonvilles commencent à être reconstruits alors que ce sont des cimetières à ciel ouvert ».
La perspective politique d’une telle duplicité n’en demeure pas moins tangible : c’est tout bonnement celle de la table rase, aspirant à produire à l’ombre encore dévastée de Chido une disparition programmée de l’alter ego « comorien » : « On ne va pas se reconstruire, on va se construire tout court » [26]. Peu avant de céder la place à Manuel Valls, le forcené revanchard qui lui succède dès le 23 décembre dans le gouvernement Bayrou, François-Noël Buffet, ministre alors démissionnaire des Outre-mer, considère que la « reconstruction » passe par… une modification du droit du sol : « Il y a le moment où on protège tout le monde et on soigne tout le monde… [et] le moment où on dit, non, c’est fini, il faut raccompagner » [27]. Glaçant.
Poursuivre une telle réinitialisation – aussi délirante soit-elle – du paysage humain de l’île, nécessite de privilégier avant toute chose les instruments régaliens de la pacification sociale. Il faut assurer jusque dans les ruines le continuum d’un ordre colonial auquel certains éléments de contre-insurrection préventive, mis en œuvre immédiatement après le passage de Chido, contribuent d’emblée. Rien de mieux que le motif spectaculaire du pillage – moins réel que fantasmé, d’ailleurs – pour rendre la manœuvre acceptable… Sur France Inter, Estelle Youssouffa peut ainsi s’épancher entre émotion et propagande : « Depuis le premier soir du cyclone, on voit la population qui a survécu dans les bidonvilles qui va piller les maisons, et les écoles, et les bâtiments publics, pour aller reconstruire les bidonvilles qui sont des cimetières à ciel ouvert… Je demande qu’on envoie l’armée pour essayer d’éviter qu’on bascule dans l’anarchie » [28]. Si ce discours n’est pas nouveau dans la bouche de la députée « mahoraise », il se recharge ici des circonstances tragiques de Chido, dans le sens d’une stigmatisation d’autant plus obscène qu’elle progresse pour ainsi dire parmi les morts…
Le pouvoir anticipe : dès le 17 décembre, le Préfet – favorable comme Ben Issa Ousseini, président du Conseil départemental de Mayotte, à l’instauration de l’état d’urgence – dispose de pouvoirs étendus ; le couvre-feu est décrété de 22h à 4h, à l’instar de la Guadeloupe, de la Martinique et de la Kanaky durant l’année 2024. Dans ce cadre, il n’est pas surprenant que la proposition de loi spéciale en vue de rebâtir Mayotte s’inspire du dispositif répressif mis en œuvre dans le contexte des révoltes de juin 2023 suite à l’assassinat de Nahel par la police.
Déjà rationnée, la population sera tenue en respect, pour ne pas dire en joue.
Gamal Oya, 25 décembre 24.
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[1] blogmediapart, 2 déc. 2024.
[2] [Mayotte la 1ère, 2 déc.
[3] cf. Mayotte la 1ère.
[4] lejournaldemayotte.yt.
[5] Mayotte la 1ère, 2 déc.
[6] mayottehebdo.com, 19 déc.
[7] Selon Mayotte la 1ère, la plupart des statistiques officielles estiment qu’aux alentours de 100 000 personnes vivraient dans ces bidonvilles, représentant un tiers des habitations sur l’île – sans évoquer les familles non recensées vivant au cœur de la forêt. « Dans le même temps, les autorités font état de 10 000 personnes réfugiées dans les hébergements d’urgence. Où sont passés tous les autres ? »
[8] Mayotte la 1ère, 22 déc.
[9] AFP, 18 déc.
[10] Mayotte la 1ère, 16 déc.
[11] Le Figaro Actualités, 19 déc.
[12] Cf. Rémi Carayol, « À Mayotte, le soupçon de vies sacrifiées après le cyclone Chido », Médiapart, 23 décembre.
[13] AFP, 19 déc.
[14] mayottehebdo.com, 23 déc.
[15] Une « xénophobie paradoxale s’exerçant d’abord sur les membres de la fratrie », comme l’écrit à juste titre Dénètem Touam Bona à propos du rapport que Mayotte entretient avec les trois autres îles de l’archipel des Comores (Uropve, n°3, mars 2016).
[16] Soeuf Elbadawi, « Ceci n’est pas se vendre » in Histoire(s) en chemin, 4 étoiles éditions, 2024 : p. 51.
[17] lepoint.fr / 17 déc.
[18] Rmc, 18 déc.
[19] lepoint.fr, 17 déc.
[20] liberation.fr / 17 déc.
[21] Rmc, 18 déc.
[22] En visite dans l’île les 20 et 21 avril 2024, Marine Le Pen invite à « tordre le bras aux Comores [afin de] les obliger à reprendre leurs ressortissants » (Ouest-france.fr, 20 avril 2024).
[23] Mayotte la 1ère, 25 juin 2023.
[24] franceinfo soir, 17 déc.
[25] 15 déc.
[26] CNews, 15 déc.
[27] Mayotte la 1ère, 22 déc.
[28] 23 déc.