mardi 7 avril 2009
Grève du métro : 2ème journée : 90% de grévistes.
Pour la seconde journée de mobilisation, les porte-paroles syndicaux les arrêts de travail ont été suivis par environ 90% du personnel. « Pratiquement à 100% » chez les conducteurs car sur les 218 qui pouvaient la mener, un seul a décidé de ne pas s’arrêter. Parmi le personnel des stations, le chiffre est de 85% tandis que le chez le personnel de l’entretien des installation et de matériel mobil, la participation a été de 100%.
Une assemblée générale des travailleurs est convoquée le 6 avril pour décider des suites du mouvement.
Communique de Solidaridad Obrera, organisation anarcho-syndicaliste très implantée dans le métro de Madrid.
Travailleurs, nous avons répondu à 100 pour 100 !
La direction de l’entreprise a maintenant la parole
Tant la journée du 30 mars que celle du 1er avril ont été un grand succès dans la participation aux arrêts de travail de deux heures convoqués pour la convention collective. Les travailleurs ont répondu à l’unanimité et l’entreprise le sait. Les conducteurs de train et les employés de la maintenance (Maintenance des Équipements, Multifonction, Commit, Ateliers centraux, Cycle court) ont répondu à 100% et seule la mesure anti-démocratique de service minimum a empêché que cette unanimité ne se reflète dans un arrêt de travail total […].
Nous devons dire aussi qu’il y ait eu un secteur de l’entreprise qui n’a pas été avec les travailleurs. […] Ils ne se rendent pas qu’ils ne sont que des employés, que comme les autres travailleurs, ils ont un salaire et qu’ils dépendent de ce salaire. Ce que nous obtiendrons dans la convention collective ce sera ce que nous arracherons, comme partout. Nous parlons du secteur technique qui sauf d’honorables exceptions a ignoré la grève. Nous parlons, aussi de ceux qui constituent la catégorie des chefs de ligne qui cette fois ont eu un rôle très actif contre la grève et sont parvenus à entraîner beaucoup de techniciens de lignes et d’employés de station dans le camp des jaunes. Nous avons l’obligation d’en tenir compte pour l’avenir.
Les piquets de grève massifs des Ateliers Centraux et de Cuatro Caminos ont rendus visibles les revendications des travailleurs aux yeux des voyageurs. Et aussi par les déplacements à travers les différentes stations où ont été scandés des slogans tels que “Métro en lutte, pour une convention décente”, “Cette convention, nous allons la gagner”, “La crise, que les capitalistes la paient”, “Contre la crise, grève générale”, “Espe, je t’aime, Espe je t’adore, j’ai ta photo dans les WC”(*), “L’argent pour les travailleurs et non pour les banquiers”, etc. Il n’y a eu aucun incident au contraire : de nombreux passagers nous ont montré un soutien explicite, en particulier sur la revendication de l’embauche de 500 nouvelles personnes.
Ce qui a ressemblé le plus à un incident est survenu au sein des installations du métro, à l’École de formation professionnelle de Canillejas où une provocatrice du PP, a insulté plusieurs fois le piquet de grève ; heureusement, grâce à la sérénité et la responsabilité du piquet cela n’a pas dépassé les cris et les insultes.
Il est temps de tirer des conclusions. Celles des travailleurs sont claires : la mobilisation pour la défense des revendications a été unanime. Celle de l’entreprise, nous la verrons lors de la réunion du Comité de négociation, le vendredi 3 avril. Et nous prévenons que les déclarations à la presse faites par le ministre des Transports de la Communauté de Madrid, “les revendications ont une limites et plus encore en période de crise” n’ont pour nous aucune valeur.
De ce qui se passera à cette rencontre et des mesures à prendre de notre part, nous en parlerons, le lundi 6 avril à l’Assemblée générale à laquelle tous les travailleurs sont appelés à 10h00 du matin et à 18:00 h. dans l’après-midi, Plaza Castilla (Dépôt 3).
TOUS ENSEMBLE NOUS POUVONS !
Madrid, le 2 avril 2009
Solidaridad obrera.
Note :
(*) Espe : diminutif de Esperanza Aguirre, du Parti Populaire, qui dirige la région de Madrid.
Action antifasciste (suite)
Vallecas. Occupation des locaux du PSOE au pouvoir par des militants antifascistes en réponse aux 25 détentions de manifestants samedi 28 mars dernier, alors qu’ils manifestaient contre la prétention d’un mouvement néo-fasciste à occuper la rue. Ils ont été libérés mais avec poursuites judiciaires. Les anti-fascistes accusent les autorités de Madrid et la police de complicité avec les fascistes, en ayant protégé la manif néo-nazie et en s’acharnant contre ceux qui s’y opposent. Deux banderoles ont été accrochées sur la façade. Sur la première, ils exigent l’abandon des poursuites pour les 25, sur l’autre il est écrit : “PSOE, fasciste, protège les nazis”.
PODEMOS
Une lettre de d’Enric Durán écrite le surlendemain de son arrestation a été rendue publique
LETTRE PUBLIQUE D’ENRIC DURAN DEPUIS LA PRISON
Défendre ma liberté c’est défendre le débat libre et sérieux sur le modèle de société que nous voulons.
Le procureur, représentant 19 des 39 banques et entités financières que j’ai exproprié, m’a envoyé en prison préventive argumentant que "les faits sont graves" et que "il existe un risque de fuite".
Les banques osent qualifier mon action comme grave alors que ce qui est grave c’est leur création d’argent sans base réelle et leur spéculation financière écervelée qu’elle a produite :
• Qu’ils aient besoin de prêter de l’argent publique pour un montant 100.000 fois plus grand que ce qu’on me réclame.
• Que, comme conséquence de ce système financier, les dernières années ont été celles de la plus grande destruction d’écosystèmes et d’épuisement des ressources fossiles et minérales. Une destruction croissante à laquelle nous sommes condamnés par un système qui a besoin de croître pour fonctionner, qui a besoin de spolier la nature chaque fois plus pour pouvoir se maintenir.
• Que le chômage ait atteint les 17% de la population et monte encore.
• Que des millions de personnes sont en train de perdre leurs biens et de fermer leurs commerces car ils ne peuvent pas affronter leurs dettes, condamnées à demeurer dans la morosité à vie.
Ce que j’ai fait conjointement avec les milliers de gens et groupes qui ont collaboré aux publications CRISIS et NOUS POUVONS VIVRE SANS CAPITALISME a été de générer le débat social nécessaire sur le modèle de société que voulons, dans un contexte de crise structurelle qui est la meilleure opportunité que nous avons pour changer le cours des choses avant qu’il ne soit trop tard.
Grave est donc la situation à la quelle nous a amené les banques, fers de lance d’un système périmé, qui navigue vers le précipice. Mon action a été juste une façon de mettre le sujet sur la table. Une action, faut-il le rappeler, que ces mêmes banques qui m’accusent maintenant, ne lui accordait aucune importance ou la niait en septembre quand on l’a rendue publique et qu’ils croyaient pouvoir nous faire taire.
D’un autre côté, concernant le supposé risque de fuite, il faut se souvenir :
Comme ont-ils su mon action ? Parce que je l’ai rendue publique.
Comment ont-ils pu m’arrêter ? Parce que je suis apparu publiquement dans une conférence de presse à l’Université de Barcelone, le même endroit où le lendemain ils m’arrêteront quelques heures après, une fois obtenu un ordre de détention.
Par conséquent je n’ai pas fui de la justice, puisque entre l’ordre et la détention effective ne se sont passées que quelques heures.
Risque de fuite ? Ce sont les banques qui cherchent à fuir l’analyse, pour échapper à nos doigts qui les signalent comme le problème.
La vraie raison de mon emprisonnement préventif n’est autre que le danger que représente pour les pouvoirs financiers et politiques ma présence publique avec un discours plus fort, plus clair et plus tranchant, qu’ils ne peuvent assumer. Ce même discours qui est celui de la publication NOUS POUVONS VIVRE SANS CAPITALISME est en train de générer un grand débat social ces derniers jours.
Ma voix est celle de beaucoup, mais c’est une voix qui symbolise maintenant l’insoumission aux banques, à la croissance et à l’ensemble du système actuel en crise. Une insoumission qui met en évidence l’attitude soumise de la classe politique. C’est pour ça qu’ils m’ont emprisonnés, c’est pourquoi défendre ma liberté immédiate c’est défendre la libre expression et le débat libre en ce concerne le modèle de société que nous voulons, qui puisse résoudre la crise systémique actuelle.
Parce que de plus en plus de gens, et de plus en plus divers, nous pensons que nous pouvons vivre mieux sans le capitalisme et que nous pouvons être ici et maintenant le changement que voulons.
ENRIC DURAN le 20/03/2009
Assemblées de chômeurs
Leur création est en plein essor.
Après Valence et Cordoue, c’est à Madrid et à Barcelone que se sont fait connaître la création de ces mouvements de sans-emploi.
Barcelone
Le 1er avril, s’est célébré la première réunion dans le quartier de Sants.
« Les grands syndicats ne sont pas à la hauteur. Ils signent des EREs (mesures “de régulation de l’emploi” prises par le gouvernement Zapatero pour faciliter les chômages partiels et les licenciements) presque sans combat. Ils acceptent le chantage de la part des employeurs comme à SEAT pour geler les salaires. S’ils jouent ce rôle sur les lieux de travail, que pouvons-nous espérer qu’ils fassent pour les chômeurs ? Nous devons nous auto-organiser. Beaucoup d’expériences peuvent nous servir de référence. Depuis les pique-niques gratuits, en France, avec de la nourriture volée collectivement dans les supermarchés, aux marches contre le chômage des années 90 chez nous ou les mouvement des piqueteros argentins. Il est curieux que dans un pays expert en matière de destruction d’emplois (le taux de chômage moyen de l’UE est de 7,6%, alors que dans l’État espagnol est de
14,8% !) ne soit apparu encore aucune résistance sérieuse de la part des chômeurs. »
Étaient présent des chômeurs d’autres quartiers. Après cette première réunion avec la participation de plus de 50 personnes, l’assemblée de Barcelone appelle un rassemblement le 20 avril et décide de se réunir toutes les semaines.
Etat espagnol : vers la grève générale ?
Contrairement à la France, les grands syndicats UGT et CCOO n’organisent rien, sans doute parce que leurs « amis » sont au gouvernement et qu’ils sont là pour le soutenir et non le combattre. Du coup, ce sont les petites organisations sociales, syndicats alternatifs (et notamment la CGT), collectifs de lutte, mouvements alter-mondialistes, etc. qui ont commencé depuis quelques semaines à mettre sur la table la nécessité d’une grève générale sans attendre ni espérer que cela vienne d’ « en haut », par en quelque sorte un processus d’auto-mobilisation des divers secteurs sociaux. Certains se donnent du temps et évoquent l’automne prochain pour faire monter la pression.
Une première grève générale, à l’échelle d’une localité andalouse (Lebrija) a déjà eu lieu le 18 février dernier (voir http://oclibertaire.free.fr/spip.ph...) à l’initiative d’un comité de citoyens (dont une grande majorité de chômeurs) soutenu par le syndicat anarcho-syndicaliste CNT.
En tout cas, c’est au Pays basque sud (Hego Euskal Herria) qu’est convoquée la première grève générale dans l’Etat espagnol à une échelle régionale, par l’ensemble des organisations syndicales basques (ELA, LAB, ESK, STEE-EILAS, EHNE et Hiru) pour le 21 mai prochain, « contre la destruction des emplois, le chantage patronal et les politique sociales et budgétaires ».
A suivre…
le 5 avril 2009
Sources
Kaos en la Red : http://www.kaosenlared.net/
Solidaridad Obrera : http://www.nodo50.org/sobrera/
La Haine : http://www.lahaine.org/
Podemos :http://www.17-s.info/