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La répression du mouvement "anti-CPE" continue

mercredi 16 juin 2010

Le 21 JUIN 2010, Juan est convoqué devant le juge d’instruction
antiterroriste E. Brunaud. C’est à propos d’une vieille enquête sur des
sabotages SNCF pendant le mouvement anti-CPE, qui passe maintenant en
antiterrorisme*. Un réquisitoire vise Juan déjà mis en cause par l’Etat
dans l’affaire de la dépanneuse de police* lors des émeutes qui ont
suivies les élections présidentielles de mai 2007. En septembre 2009, un
rapport indique que l’ADN de Juan aurait été prélevé sur une paire de
gants en latex qui aurait été trouvée non loin des lieux d’une tentative
d’incendie contre la SNCF, datant du 12 avril 2006, à Paris 19ème. Le
procureur relève contre Juan, et contre « tous autres », des « 
présomptions graves » de détention et transport d’éléments incendiaires,
de tentative de dégradation, de dégradation et d’association de
malfaiteurs ; le tout en relation avec une entreprise terroriste. Cette
enquête sur le 12 avril s’inscrit dans le cadre d’une enquête plus large
concernant des dégradations contre la SNCF en bande organisée
(concrètement, des incendies sur des installations électriques gérant le
trafic des trains).

Encore une fois, si on qualifie des camarades d’être des terroristes,
c’est simplement avec la volonté ferme de les isoler de luttes et de
mouvements sociaux, et par là condamner tout acte de violence. La
construction de ce nouvel « ennemi intérieur »* est préparée depuis bien
longtemps, et notamment depuis le mouvement anti-CPE : la circulaire Dati
du mois de juin 2008 formalise la définition de la mouvance « 
anarcho-autonome ». Elle vise clairement un ensemble de pratiques : les
manifestations de solidarité devant les lieux d’enfermement et de
tribunaux, les actes de sabotages, les tags, la volonté d’en découdre avec
la police. Cette note policière et judiciaire attribue des pratiques à
cette mouvance alors qu’elles sont des éléments inscrits au sein de
mouvements sociaux et de la conflictualité des luttes.

Mais revenons sur les luttes du printemps 2006...

Il faut rappeler que le mouvement anti-CPE a été un mouvement d’ampleur,
d’une étendue nationale et regroupant plein de gens différents (allant des
étudiants, aux chômeurs, salariés, précaires, etc...). Les mobilisations
ne se sont pas limitées à revendiquer le retrait d’un nouveau contrat
précaire, elles se sont aussi élargies à des critiques du travail et de
l’exploitation.

Au cours de ce printemps 2006, l’ébullition des pratiques de lutte que ce
soit chez les travailleurs, étudiants, chômeurs, précaires, ou au delà de
ces catégories, a entrainé une transformation du rapport à la « violence
 ». Des pratiques telles que sabotages, manifestations sauvages ; blocages
des voies de circulation se multiplient. Ces actes, trop souvent
marginalisés, et caricaturé par exemple à l’image des casseurs, sont
progressivement intégrés dans le mouvement et contribuent à sa force.

La lutte contre le CPE a été suivie d’une forte répression . Les chiffres
officiels de la chancellerie en date du 18 avril 2006 dénombraient plus de
4350 arrestations et 637 procès. Mais la répression est aussi dans une
stratégie politique, un travail coordonné entre police, justice et médias
, qui vise à isoler et stigmatiser des individus et des actes qui
participent du mouvement social. Tous les mots qui ont été utilisés par la
presse pour définir le « qui » derrière des actes de révolte ont eu en
commun de trouver des caractéristiques identitaires à des groupes et donc
de décontextualiser, extraire différents types de pratiques ou
d’organisation des luttes et des antagonismes sociaux.

Qu'est ce que la solidarité ?

Lorsqu’on est confronté à la machine judiciaire, il est important de
tenter de maintenir cet équilibre, faire que ces situations individuelles
posent des questions et des réponses collectives. Il faut se défaire de
l’idée de penser ces situations de répression en termes d’exceptions. Il y
a souvent un raisonnement étrange qui voudrait que la répression mette en
suspens le reste, comme si on pouvait s’extraire de la société et des
rapports sociaux qui la traversent. Il faut donc toujours se demander ce
qu’on porte et défend politiquement à travers la solidarité avec les
personnes mises en causes judiciairement, et au delà du fait qu’elles
soient coupables ou innocentes. Cette exigence est d’autant plus
nécessaire lorsqu’il s’agit de répression qui touche des personnes avec
qui nous avons partagé des moments de luttes.

C’est dans ce contexte que de nombreux collectifs et caisses de soutien se
sont formés, pour apporter une aide concrète et matérielle aux inculpés.
Et continuer d’affirmer une solidarité active avec les révoltés.

Collectif de solidarité avec les inculpés de la guerre sociale en cours :

kalimeroparis[arobase]riseup[point]net

LA SOLIDARITÉ EST UNE ARME !

* http://infokiosques.net/mauvaises_i...

PS : le pdf "Révoltes "CPE", la solidarité continue !" peut être
télécharger à cette adresse :

http://nantes.indymedia.org/attachm...

Voir en ligne : collectif de solidarité

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