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ca 221 juin 2012

22, 23, 24 juin vers un rassemblement anti-THT et antinucléaire

dimanche 10 juin 2012, par admi2


22, 23, 24 juin
vers un rassemblement
anti-THT et antinucléaire

Comme le soulignait l’article d’avril dernier « Déchaînons-nous contre la ligne Cotentin-Maine » (Courant alternatif n° 219), la ligne THT Cotentin-Maine, reliant le futur réacteur nucléaire nouvelle génération EPR et les projets d’éoliens offshore locaux au réseau existant rencontre sur son trajet une opposition déterminée.
C’est de cette opposition plus que des raisons de la colère qu’il va être ici question.

Des informations moins synthétiques sont disponibles sur :
HYPERLINK « http:// www.anartoka.com/ cran »http://www.anartoka.com/cran ; HYPERLINK « http://www.stop-tht.org/ » http:// www.stop-tht.org/ ;
ou dans le journal anarchiste antinucléaire Pas de sushi, l’Etat Geiger (version numérique disponible sur le site du CRAN).

Anti-THT, un renouveau

En novembre 2011, quelques centaines de personnes se retrouvent à Valognes pour perturber le départ d’un train de déchets nucléaires du centre de retraitement de déchets de la Hague vers le centre de stockage allemand de Gorleben : action conçue en partie comme un coup d’éclat, et en partie comme la première pierre d’un renversement de la stratégie écologiste mise en œuvre depuis quelques années. Celle-ci consiste principalement à jouer des logiques institutionnelles, de lobbying auprès de l’Etat et des actions coup de poing déléguées à quelques personnes, le plus souvent Greenpeace. Il s’agissait de réintroduire l’idée, dans une part du mouvement antinucléaire, que c’est ici et maintenant par l’action directe et déterminée, que nous pourrons nous opposer au nucléaire et à son monde.

Nous nous sommes retrouvés en assemblée à Coutances, dans la Manche, en janvier dernier, pour discuter des suites à donner à l’initiative. Des suites évoquées, il n’est resté que des perspectives locales, principalement autour du chantier contre la ligne THT Cotentin-Maine, autre point faible, en dehors des transports de déchets, de la filière nucléaire.

Un bois, un château d’eau, une résistance

Très rapidement se met en place une assemblée mensuelle contre la THT dans un village de la Manche : Le Chefresnes. Le maire, en rupture avec des logiques institutionnelles qui n’ont montré que leur innocuité, met à disposition des opposant-e-s un château d’eau et un bois à partir desquels organiser la résistance. Les opposants anti-THT qui, depuis 2006, s’étaient quelque peu démobilisés, ont alors commencé à retrouver de la voix, dans et hors de cette assemblée. Déboulonnages publics, sabotages et blocages des chantiers, randonnées anti-THT avec dé-piquetage des panneaux se multiplient, commençant à porter une réelle atteinte financière à RTE, l’exploitant et le constructeur de la ligne. Dans le bois, qui est appelé à être rasé en partie par RTE pour faire passer sa ligne, des arbres sont occupés. Le bois du Chefresnes devient de ce fait le lieu symbolique de la résistance anti-THT. L’occupation pratique, jour et nuit de ce bois, tant par des militant-e-s que par des habitant-e-s, a permis de redynamiser la lutte essoufflée et de recréer des liens. L’appel à la création d’un collectif de lutte contre la THT en Mayenne pourrait en être une illustration (lire encart ci contre.)

Si, au départ, l’Etat, RTE, la préfecture et la gendarmerie semblent quelque peu décontenancés et désemparés face à la situation, assez rapidement, ils organisent la riposte. Le 18 mars dernier, Michel Houssin, membre de l’association Marais sous tension et responsable de la Confédération Paysanne, est arrêté lors d’une action de déboulonnage à visage découvert. Il passera au tribunal le 19 juin prochain à Coutances. Au même moment, un arrêté préfectoral menace d’astreintes (2000€ par heure et par personne) ceux et celles qui bloquent les chantiers de RTE. C’est ce même arrêté qui semble avoir été utilisé pour déloger, le dimanche 6 mai, les squatteur-euse-s d’une maison située dans la zone des 100 mètres autour de la ligne, rachetée par RTE et destinée à être revendue ou louée plus tard. Cette journée d’action (rallye-poursuite entre gendarmes et manifestants) qui regroupait une petite centaine d’opposants s’est soldée par une vingtaine d’arrestations pour vérification d’identité, mais sans conséquence. Et puis c’est l’éternelle ritournelle des convocations et des filatures, bref le classique de la société nucléaire et son arsenal policier.

Faire connaître,
étendre les solidarités
et les résistances

Dans ce but, du 22 au 24 juin, au Chefresnes, un week-end de résistance anti-THT avec un campement sur place, est organisé. L’idée est de s’approprier cette lutte anti-nucléaire et anti-THT par des discussions, des ateliers pratiques et des actions, et de faire que ce moment contribue à un nouvel élan pour le mouvement antinucléaire, à l’heure où le gouvernement socialiste, dans sa plus fière tradition nucléocrate, entend participer à la relance du nucléaire. Relance accompagnée, n’en doutons pas, par « ses » écologistes réalistes et serviles enfin récompensés par des nominations ministérielles et parlementaires futures.

M. Caen

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