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l’Egregore du 23 Fevrier 2015

mardi 24 février 2015, par OCL Reims

Retour sur la lutte des Latelec Fouchana


Sonia Jebali et Monia Dridi sont ouvrières dans la société Latelec-Fouchana, filiale tunisenne de Latécoère, multinationale française qui fournit en équipements les grands avionneurs mondiaux comme Airbus ou Dassault.

Lorsque Latécoère-Latelec avait délocalisé en 2005 une partie de sa production de câblage dans la banlieue de Tunis, elle espérait trouver une main d’œuvre qualifiée et sensée docile, puisque féminine. Elle souhaitait ainsi conserver une exigence de qualité, tout en réduisant de façon considérable ses coûts de fabrication grâce à des salaires mensuels d’environ 150 euros.

Mais Latécoère-Latelec s’est heurté à la détermination des salarié-es qui ont commencé à se rebeller contre les conditions de travail difficiles, les heures supplémentaires imposées et non payées, le harcèlement sexuel, et les insultes sexistes. Elles ont alors créé un syndicat UGTT (Union générale tunisienne du travail).

Les ouvrières ont obtenu des augmentations de salaire, la reconnaissance de leurs droits à des congés, un respect accru. C’en était trop pour les dirigeants qui ont organisé un lock-out, transférant temporairement la production en France. Ils cherchaient ainsi à mettre en concurrence les salariés du Nord et les salariés du Sud. En septembre 2012, l’usine avait été fermée pour une durée indéterminée et Latécoère avait commencé à vider l’usine de ses effectifs. 200 postes d’intérimaires avaient été supprimés entre octobre 2012 et mars 2013 et 10 ouvrières dont des déléguées syndicales avaient été licenciées.

La direction de LATelec a concédé en mars 2014 une première avancée : une partie des travailleuses étaient réintégrées mais quatre restaient licenciées, parmi elles les deux déléguées syndicales UGTT Monia Dridi et Sonia Jebali.

Ne se résignant pas à voir le droit du travail tunisien ainsi bafoué par la multinationale, Houda et Sonia ont entamé le 19 juin 2014 une grève de la faim de 27 jours pour que toutes les travailleuses injustement licenciées puissent être réintégrées. Le 15 Juillet 2014, après environ deux ans de lutte, elles obtiennent la réintégration de 2 délégués, dont Houda. L’entreprise est fermée pour congés annuels le surlendemain de la signature de l’accord et celles-ci ne seront réintégrées que le 18 août. Sonia et Monia, les deux déléguées UGTT dont la réintégration n’a pas été obtenue, ont touché les 84 mensualités (7 ans de salaires) qui leur avaient été promises, soit 54 516 dinars (23 475 euros).

Sonia et Monia nous parlent du déroulement de cette lutte. Sujet réalisé par l’émission l’actualité des luttes sur FPP.

Une première émission sur ce sujet a été diffusé le 14 juillet 2014 (Situation sociale en Tunisie)

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Pour écouter l’émission :
ici

Pour télécharger l’émission (disponible 15 jours) :
(ici)

A voir Le Chat Noir 51

Toutes les émissions de l’EGREGORE peuvent être rediffusées sur les ondes. La seule condition étant naturellement d"en indiquer la source. :-)

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