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Courant Alternatif 297 février 2020

Le numéro 297 de février 20 est sorti

lundi 3 février 2020, par OCL Reims


Sommaire

édito  page 3
dossier mouvement socialcontre la réforme des retraites
pages 4-5 Au Pays Basque, vers plus d’auto-organisation
pages 6-7 Quelques réflexions sur le mouvement social lillois
page 7 Strasbourg : Leclerc, le travail tue !
page 8 L’Assemblée de lutte du Mantois (suite)
page 9 Nantes, une mobilisation conséquente et déter, mais qui retombe
page 10 Saint-Nazaire : déborder l’intersyndicale,
pourquoi pas, mais comment ?
page 11 Un mouvement très fort dans l’éducation nationale en RP
page 12 Caen : à l’ouest, rien de nouveau
page 13 Vu... du Bourbonnais (suite)
page 13 Un tract de Boulogne-sur-mer
L’économie en brèves page 14
aménagement du territoire
page 15 La ZAD deux ans après...
big brother pages 16-17
politicaillerie
page 18 Comment le sionisme surfe sur l’antisémitisme
lirepages 18-19 (Homo, Gilles Dauvé - Fille à pédés, Lola Misseroff
- Réfraction
vertement écolo page 21
sans frontièrespages 22-23
international
pages 24-25-26 Du Franc CFA à l’ECO. 
La Françafrique reste bien en place
pages 27-28 Mali, les troupes françaises ensablées
pages 29 à 32 Algérie : l’arbre a été secoué par le vent,
mais fleurira-t-il pour autant

EDITO

On est là....
Et pour un monde meilleur !

« Pour la 22ème fois, depuis décembre 2017, la CGT a rencontré le gouvernement à propos de notre système des retraites... ».Communiqué -de la CGT confédérale le 26 novembre 2019-.
Après 50 jours de grève et malgré la gêne occasionnée, 70% de l’opinion tolère, accepte avec sympathie la lutte en cours. Les manifestant-e-s solidaires retrouvent de la vigueur et de l’enthousiasme : encore 15 000 manifestants dans les rues de Caen le 16 janvier. La solidarité perdure avec une volonté de continuer la lutte pour soi, pour tous et pour les générations futures.
Toutefois, comme lors du mouvement insurrectionnel des gilets jaunes, on peut considérer qu’une partie des travailleurs n’a pas répondu à l’appel malgré les incitations.
Et si le mouvement dure, c’est parce que « la base » : syndiquée, non syndiquée et autres révolté-es que le système précarise, l’impose aux bureaucraties. Rappelons qu’il n’y a jamais eu d’appel à une grève générale reconductible de leur part. Les réformistes -CFDT, UNSA... qui ont co-rédigé ce texte sur la réforme- ont choisi le camp gouvernemental. Les « partenaires sociaux », au cours de 22 réunions de « négociations » soit 2 ans, ont laissé se préparer cette attaque contre les retraites.
Martinez, dans le rôle du « bad boy syndicaliste » tient son rôle. 2 ans où son syndicat « radical » aurait pu armer les travailleurs à se tenir prêt contre le patronat. Au lieu de cela, il s’est dressé -avec ses comparses- contre le mouvement des Gilets Jaunes qu’ils n’ont cessé d’isoler et de dénigrer alors que nombre de leurs syndiqué-es s’y reconnaissaient et y participaient.
Il a dénoncé le gouvernement qui laisse pourrir la grève. Puis il a tancé l’UNSA pour avoir décider d’une trêve à Noël. Une colère médiatique feinte ! Car, reprocher à E. Philippe de laisser pourrir la grève c’est reprocher à E. Macron, ancien banquier, d’être le président des riches et de rouler pour les fonds de pension.
Tancer l’UNSA pour sa « trêve de Noël », une mascarade de plus du leader de la CGT. Pourquoi, après la manifestations réussie du 16 décembre, attendre le 9 janvier (après les fêtes) comme prochaine mobilisation ? Un immobilisme qui a irrité plus d’un militant gréviste à la SNCF ou la RATP. Mais, signe des temps, les salarié-es, les précaires... radicalisé-es ont passé outre cet immobilisme et ont mené des actions de résistance, ont bloqué, ont filtré et ont manifester avec ténacité pendant ce temps. Cette « agit-prop » a payé. Car, le 9 janvier, la mobilisation était encore plus forte et déterminée à poursuivre la lutte : 15 000 manifestants à Caen. Il est vrai que les Gilets Jaunes qui avaient déferlé un an plutôt malgré la répression étatique et le mépris des bonzes syndicaux, ont réveillé les consciences anesthésiées des prolétaires et trouvé des relais chez les cheminot-es qui avaient la défaite de leur dernière lutte en travers de la gorge. Ceci dit, il ne voyons pas là de trahison des confédérations ! Elles assument juste leur minimum syndical d’encadrement social.
Quelle que soit l’issue de cette lutte, ces 50 jours de grève et de lutte ont montré la détermination collective d’une classe réveillée que la bureaucratie a dû encadrer tant bien que mal et suivre jusqu’à ce jour. La contestation se prolonge, elle exaspère bourgeoisie et partenaires sociaux et c’est tant mieux.
Martinez dénonce le choix du gouvernement d’imposer « un bras de fer » au monde du travail, et la surdité d’ E. Macron qui « croit avoir raison tout seul ».Mais la cause de ces attaques gouvernementales n’est pas due au méchant gouvernement ou au Président atteint de surdité et coupé du monde réel, comme tente de nous enfumer « les partenaires sociaux », mais aux besoins du capitalisme français de maintenir ses marges et taux de profits mis à mal par les crises et la concurrence internationale de plus en plus exacerbée. Et, le MEDEF est bien là pour veiller au grain et le rappeler à ceux qui nous gouvernent. Aujourd’hui, c’est au tour d’E. Macron de poursuivre les ajustements et les mesures nécessaires au capital français pour dégager ses marges. Il lui faut donc pour cela, accroître l’exploitation par la baisse du coût du travail (le salaire réel) ou par la baisse des retraites et pensions (le salaire différé) ou par les réductions, et suppressions des multiples aides sociales ou taxes qui ont suscité la colère insurrectionnelle du mouvement des Gilets Jaunes.

Notre période enseigne aux « humanistes » nostalgiques que : sous le capitalisme, il n’y a ni garanties, ni rentes durables pour les exploité-es et les dominé-es. La bourgeoisie reprend toujours ce qu’elle avait dû concéder à contre cœur avant, quand les conditions et rapports de force lui étaient défavorables.
« Les prolétaires n’ont pas de patrie » écrivait K Marx.Vu comment les médias français nous informent sur nos luttes en France, on comprend leur silence sur les luttes sociales ailleurs.
« France dégage » crient aussi les prolétaires au Mali où l’effort de guerre militaire représente 22% du budget national. Là bas aussi la colère gronde contre la cherté de la vie, le chômage et le peu d’espoir d’avenir chez les jeunes : 65% de la population. Mécontentement traduit aussi par la grève des enseignants ou celle des cheminots dont certains en grève de la faim, réclamaient leur neufs mois de salaire impayés après la faillite frauduleuse de la ligne Bamako (Mali) à Dakar (Sénégal). Cette colère gronde aussi, contre les méfaits de l’occupation coloniale française remilitarisée en 2013. Des manifestations qui accusent le président Macron, et dénoncent la France pour son ingérence impérialiste.
Il en est de même en Algérie où « l’hirak » (le mouvement) commencé en février 2019, se poursuit contre l’oligarchie au pouvoir. Rappelons que c’est cette oligarchie militaire qui avait ouvert son ciel aérien à la France pour intervenir au Mali. Un tel coup de main étatique, vaut bien quelques « modérations médiatiques » dans la presse Française. En Algérie aussi, le « dégagisme » guide leur révolte. Le « hirak », malgré la répression, tient la rue face à un pouvoir qui après avoir reculé un temps, a su se ressaisir. Un mouvement qui, comme en France et partout ailleurs tâtonne et se cherche des voies nouvelles pour son émancipation.
Alors à Paris, Bamako, Alger ou ailleurs soyons solidaires pour un monde meilleur débarrassé des capitalistes.

OCL Caen 24/01/2020

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