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Les retraites ? Travaillons moins pour vivre mieux...

mercredi 21 mai 2008, par Administrateur OCL Web


Derrière la question des retraites, comme de celle du chômage, se dissimule celle, centrale du travail.

Nous, prolétaires, par définition, sommes contraints de vendre notre force de travail, physique et/ou intellectuelle, à un patron privé ou à l’État. Jusqu’à présent un minimum de conditions de travail, de retraite, de chances de survie en état de chômage, acquises par les luttes, garantissaient peu ou prou une existence possible au travailleur.
Aujourd’hui, la casse méthodique et programmée des régimes de retraite, du droit du travail, de l’indemnisation des travailleurs privés d’emploi occasionne des drames sociaux en cascade.

Pour retarder la riposte sociale, la première nécessité pour le Medef et l’État reste de justifier cette offensive :

  • Les retraités, s’ils touchent des clopinettes n’ ont qu’à retourner au boulot ;
  • Les chômeurs sont des fainéants fraudeurs qu’il faut pourchasser sans merci ;
  • Les salariés en grève, pour défendre ce qui ne leur reste déjà plus, ont droit de voir la carotte et surtout tâter du tonfa.

Tout ce bas-peuple, martèlent politiciens et médias, passe son temps à se "prendre lui-même en otage", entravant, pour de vagues questions de survie sociale, le légitime besoin des entreprises d’aller exploiter ailleurs d’autres prolétaires qui devraient dire merci.

Pour l’État et le capital le travail est, dans la période, autant ce qui leur permet de créer de la valeur et de se reproduire, que l’outil d’un contrôle social et idéologique par lequel ils assoient leur domination.
Rien d’étonnant à ce que la règle soit, maintenant plus encore qu’hier : travailler toujours plus, plus longtemps, plus précaire, plus fiché, plus réprimé...

Le capitalisme dans sa version libérale serait pour les politiciens de gauche et de droite l’ordre naturel de la société, un horizon indépassable. Depuis longtemps, partis et syndicats ont remisé la lutte des classes au magasin des accessoires alors que patrons et État, par la voix du fantoche Sarkozy, nous la mènent aujourd’hui à outrance. Les bureaucraties syndicales, de défaite programmée en reculs entérinés, claironnent après chaque mouvement social avoir moins perdu que prévu, et se frottent les mains de garder leur place à table avec les "partenaires sociaux " que seraient le Medef et quelque médiateur de l’État.

Ces mêmes bureaucrates appellent aujourd’hui à une énième journée de grève. A l’approche d’échéances aussi « importantes » que les élections professionnelles et la réforme de la représentativité syndicale, il est vrai que Thibault, Chérèque & Cie ont bien d’autres chats à fouetter que de déclencher ou de soutenir des mouvements sociaux, souvent initiés par leurs bases respectives.

La retraite qui concluait - dans le meilleur des cas - une vie d’aliénation, de peine, de soumission est aujourd’hui remise en cause par les patrons et l’État. Au delà de la fin recherchée des retraites par répartition, c’est le nouveau modèle d’organisation de la vie centré sur le travail que le capital et l’État tentent d’imposer. Un modèle du travail précaire, flexible, disciplinaire et définitif. Alors, allons nous accepter de bosser toujours plus et jusqu’à la fin de nos jours ?

Face aux attaques de l’État et des patrons, qui peut encore croire que se contenter d’une journée d’action de ci, de là peut amener le gouvernement à fléchir sa politique ? Il est temps de réagir, mais autrement qu’en multipliant les « temps forts ». Il faut construire un mouvement à la base, en provoquant des assemblées générales sur nos lieux de travail, pour organiser une riposte enfin digne de ce nom. Ce n’est pas à l’Élysée, ni à Matignon, ce n’est pas dans les salons que nous obtiendrons satisfaction. Il faut lutter, se regrouper, s’organiser.

Et à la moindre tentative de " Grenelle ", une seule réponse :
CASSE-TOI, RICHE CON !

La Mouette Enragée
Journal Anti capitaliste et Libertaire
B.P 403 62 206 Boulogne sur mer cedex.
lamouette.enragee@wanadoo.fr

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