lundi 1er juillet 2024, par
Ce dimanche 30 juin, les 13 grévistes de l’hotel Radisson Blu du vieux port de Marseille - un hôtel 4 étoiles avec une clientèle internationale friquée -, se retrouvaient, avec leurs soutiens, afin de faire un piquet de grève bruyant et festif. Une bonne casserolade de plusieurs heures en pleine après midi, sur un des lieux les plus touristiques de Marseille : cela ne passe pas inaperçu.
Les touristes ou simples passants interpellés par ce brouhaha semblent très étonnés qu’un rassemblement soit possible sur ce lieu touristique, mais globalement les réactions sont plutôt à la solidarité envers ces femmes de chambre, salariées de l’entreprise ACQUA, sous-traitante de l’hôtel pour le ménage.
Pendant ce temps, le balai des taxis continue, déposant de riches touristes internationaux clients de l’hôtel. Certains semblent plutot décontenancés par un tel accueil, d’autres pleurnichards, comme cette franco-américaine de Los Angeles qui demande d’arrêter le bruit car ça fait mal aux oreilles, tout en promettant en échange d’aller parler au directeur de l’hôtel pour que ces femmes soient mieux payées... bref, le mépris de classe ne prend pas, cette femme est gentiment remerciée pour sa solidarité avec une reprise du concert de casseroles !
Cette lutte n’est pas nouvelle. Et pour cause, cela fait déjà plus d’un mois que ces femmes tiennent la grève. Le sous-traitant ACQUA est un habitué de ces grèves. Déja à l’hôtel Mariott en 2023 et Adagio en 2022, des femmes de chambre s’opposaient à la direction de cette entreprise spécialisée dans le ménage des hôtels, pour des revendications salariales et de conditions de travail.
Aujourd’hui, les grévistes du Radisson Blu réclament :
· le droit à un 13ème mois, comme ont le droit les collègues du même sous-traitant dans d’autres hôtels ;
· une prime annuelle pour la pénibilité de la saison estivale
· l’augmentation de la prime de panier et des qualifications dans la grille des salaires
· l’arrêt des remplacements imposés dans d’autres hôtels où l’employeur est prestataire, parfois à l’autre bout de la ville
· la diminution des cadences
La lutte commence à être longue malgré le soutien financier de leurs syndicat, la CNT Solidarité Ouvrière. Si à Marseille la saison touristique a commencé depuis Avril, de grosses échéances arrivent pour l’industrie hôtelière avec l’accueil d’épreuves de voile et de football dans le cadre des jeux olympiques. La lutte peut encore durer, mais les pertes en terme d’image pour cet hôtel pourraient être très importantes si la grève, avec ses piquets un peu trop visibles au goût de la direction et des autres salariés de l’hotel, venaient à durer courant Juillet. Tout le monde espère une fin proche et victorieuse de cette lutte, mais ces femmes ont promis qu’elles iront jusqu’au bout.
En attendant, la caisse de grève mise en place reste un moyen important de soutenir la lutte et de lui donner une chance de tenir « jusqu’au bout » !
https://www.papayoux-solidarite.com/fr/collecte/les-olympiades-de-la-lutte-commencent-soutenez-le-mouvement
OCL 13
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