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Il y a trente ans : La catastrophe nucléaire de Three Mile Island !

mardi 31 mars 2009

Il y a trente ans : La catastrophe nucléaire de Three Mile Island !

Le 16 mars 1979 sortait aux États-Unis, dans 663 salles simultanément, un film prémonitoire le "Syndrome Chinois" qui avait pour thème un accident dans une centrale nucléaire qui manque de tourner à la catastrophe, risquant d’entrainer la fusion du cœur du réacteur qui s’enfoncerait alors dans la terre avec une telle puissance qu’il se retrouverait en Chine.


La sortie du film avait déclenché de nombreuses protestations de la part des compagnies d’électricité et des constructeurs de réacteurs nucléaires.
Quinze jours plus tard, l’Amérique fût persuadée que le "Syndrome Chinois" était plus qu’un film de fiction et presque un documentaire.

Le 28 mars 1979, à 8 heures du matin se produisit à la centrale nucléaire civile de Three Mile Island Pennsylvanie, États-Unis), un accident (non prévu dans la liste des accidents "étudiés" par les autorités de sureté) résultant de l’enchainement, estimé très improbable, d’une défaillance de matériel, d’une faute de maintenance non prévue à la conception, de deux erreurs de conception (au moins) et de la non-validité de la "procédure de conduite" fournie aux opérateurs. En fait, les pompes d’alimentation en eau du système de refroidissement secondaire tombèrent en panne.

On apprit, plusieurs années après que l’accident fut un "mishap" (un raté) comme disent les américains, à moins d’une heure près, la fusion du coeur aurait pu être totale.
On apprit aussi que 50 % du cœur avait fondu et que 20 % avait coulé au fond de la cuve !

TMI c’est entre 2 et 100 cancers parmi la population, et environs 242 morts supplémentaires parmi les enfants nés en Pennsylvanie et 430 pour l’ensemble du Nord-Est des États-Unis.

Aucun réacteur n’a été construit aux États-Unis depuis l’accident qui fut la pire catastrophe nucléaire du pays.

Or, Trente ans après élus et administration poussent pour une renaissance de l’énergie atomique afin de réduire la dépendance énergétique du pays.

"Nous avons une excellente occasion de faire renaître le nucléaire dans notre pays. Nous devons poursuivre cette stratégie de façon déterminée afin d’atteindre nos buts en termes de besoins énergétiques et de contraintes écologiques", a déclaré cette semaine le sénateur David Vitter lors d’une audition au Congrès.

"On ne peut pas faire tourner cette machine appelée l’Amérique sans composant nucléaire", a ajouté son collègue James Inhofe, se faisant l’écho du secrétaire à l’Energie Steven Chu, grand spécialiste du réchauffement climatique, qui souhaite que le nucléaire prenne sa place aux côtés des énergies solaire et éolienne.
Le projet peut être juteux pour quelques 30 groupes qui se sont portés candidats pour construire 30 réacteurs… avec des fonds publics évidemment.

Mais au moment où le pays est en récession, le financement de ces chantiers (6 à 8 milliards de dollars de dollars par centrale) nécessite des prêts fédéraux, dont l’enveloppe vient d’être réduite au budget, passant de 50 à 18,5 milliards.
"Voilà une renaissance bien fragile si personne ne veut payer", a noté Peter Bradford, commissaire à l’énergie nucléaire du temps de Three Mile Island et maintenant professeur d’Université.

JPD

Voir Gazette nucléaire 26/27 mai-juin 79

Voir en ligne : La gazette du nucléaire

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