samedi 27 octobre 2012
L’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a communiqué très rapidement, quelques heures seulement après la fin de l’incident qui s’est produit le 24 octobre 2012 à 23h15, à propos d’une fuite survenue sur une ligne auxiliaire du circuit primaire du réacteur n°1 de Flamanville. Ce réacteur à l’arrêt pour maintenance et rechargement du combustible depuis fin juillet 2012 était en phase finale de redémarrage : le circuit primaire fonctionnait à une pression supérieure à 150 bar et une température proche de 300°C .
La fuite est survenue lors de la remise en pression . Le débit de la fuite a conduit l’exploitant à appliquer les consignes de mise à l’arrêt à froid du réacteur pour permettre une baisse rapide en pression et température de l’eau. La fuite ( 7000 litres par heure) a été arrêtée le 25 octobre à 05h00.
Selon l’ASN, l’événement qu’elle a classé provisoirement au niveau 1 de l’échelle INES n’a pas eu de conséquences sur le personnel et l’environnement. Le plan d’urgence interne de l’établissement n’a pas été activé.
Ce que ne transcris pas la communication “soft” de l’ASN, c’est le ressenti des travailleurs pendant ces longues heures de nuit en milieu hostile. Voici le témoignage de l’un d’entre eux :
« Je travaillais de nuit , une nuit comme on ne les aime pas quand on bosse ! 3 collègues ont failli mourir par négligence ! On nous fait faire de plus en plus n’importe quoi , pour une chose, le profit ! On nous a demandé de remplir un tronçon du circuit primaire qui avait eu une panne après un arrêt de tranche catastrophique ! Le problème c’est qu’on nous l’a demandé à 155b et 300 degrés ! Résultat : 3 mec au médical et un repli de tranche en phase accidentelle ! Un vrai miracle , les 3 collègues ont pu après une visite au médical , reprendre le boulot et stopper la fuite . Résultat : un bâtiment réacteur légèrement contaminé et encore une prolongation d’arrêt ! (...) “
Des questions restent posées :
Le coût financier et humain aurait été beaucoup plus important que le retard pris par le redémarrage du réacteur 1 qui a déjà pris un mois de retard à la suite de plusieurs aléas techniques.