samedi 28 novembre 2009
Tract du collectif de solidarité avec les inculpés
Le 1er décembre 2009 aura lieu l’audience de fixation des dates du procès
des 10 inculpés de l’incendie du centre de rétention de Vincennes. Une
demande de remise en liberté du dernier inculpé encore incarcéré, Nadir
Autmani, y sera examinée. Interpellé lors d’une rafle à Barbès en juin
dernier alors que l’instruction était close, ce jeune sans-papiers de 20
ans, a vu toutes ses demandes de remise en liberté rejetées et toutes les
demandes concernant ses permis de visite sont jusqu’ici restées sans
réponse. D’abord incarcéré à Fleury-Merogis, où il a mené une grève de la
faim, il a maintenant été transféré à Fresnes.
Au-delà de la mobilisation pour la libération immédiate de Nadir, le 1er
décembre ce sera la première audience d’un procès instruit entièrement à
charge. A plusieurs reprises, les avocats des inculpés ont demandé des
compléments d’enquête. La communication de pièces aussi fondamentales que l’expertise relative à la propagation rapide du feu, la communication des vidéos de surveillance, les rapports d’intervention des compagnies de pompiers intervenues, les échanges téléphoniques entre les pompiers et les policiers, la procédure d’enquête concernant la mort de M. Souli, le dossier d’enquête sur la plainte de plusieurs retenus à propos de
violences au centre de rétention de Vincennes en février 2008, a été
rejetée en bloc. Ce refus témoigne d’une volonté d’instruire à charge et
d’évacuer toute responsabilité de l’état et des gestionnaires du centre.
Le centre de rétention administrative de Vincennes était la plus grande
prison pour sans-papiers de France. Le 21 juin 2008, un retenu qui avait
réclamé en vain ses médicaments y est mort. Le lendemain, les retenus
organisent dans le centre une marche silencieuse qui est fortement
réprimée par la police. Au cours de la révolte qui s’en suit, la prison
est partie en fumée.
Dans le souci évident de faire des exemples et de dissuader quiconque de
se révolter, l’Etat a multiplié les arrestations de retenus présents ce
jour-là. Sans chercher à savoir s’ils sont « coupables » ou « innocents »
nous soutenons les inculpés de l’incendie parce que nous nous opposons à
la recherche de responsables d’une révolte collective.
La seule culpabilité réside dans une politique qui fait que des êtres
humains sont pourchassés, arrêtés, enfermés, expulsés au prétexte qu’ils
ne disposent pas de papiers administratifs que l’Etat nous impose d’avoir.
La responsabilité réside dans la politique de contrôle des mouvements
migratoires. Chaque année des milliers de personnes meurent en essayant de franchir des frontières.
Aujourd’hui nous sommes solidaires de tous ceux accusés d’être à l’origine
de l’incendie de Vincennes parce que nous sommes solidaires de celles et
ceux qui, d’une manière ou d’une autre, se révoltent contre un monde où
des millions de vies sont suspendues à des bouts de papiers.
Les sans-papiers enfermés à Vincennes se sont révoltés, les inculpés ont maintenant besoin de notre soutien !
Il est possible d’écrire à Nadir Autmani : Ecrou n° 946 622, 2ème
division, Maison d’arrêt des hommes
5 allée des Thuyas, 94261 Fresnes Cedex.
Voir en ligne : comité de soutien