lundi 20 septembre 2021
Le foyer Romain Rolland, c’est un FTM, un Foyer de Travailleurs Migrants, foyer-tour de 13 étages construit en 1971 par la Sonacotra pour y encaserner un peu plus de 300 travailleurs immigrés, dans des chambrettes de 7,50 m² avec une cuisine commune et quelques WC et douches à chaque étage pour 24 "logements".
Le foyer doit être détruit (dans le cadre d’un plan dit de " traitement " des FTM) et les résidents doivent être relogés prochainement dans une résidence " sociale " à quelques centaines de mètres. C’est pourquoi, depuis une dizaine d’années, Adoma bloque les entrées, pousse les résidents au découragement et au départ, sous-loue environ 200 chambrettes de son foyer en Cada et en CHU [1]….et abandonne définitivement les résidents à la dégradation monstrueuse des chambrettes et espaces communs ainsi qu’aux aux pannes incessantes des ascenseurs et de tous les équipements (sans aucune réduction de loyer évidemment mais avec une augmentation au maximum de l’IRL).
En avril 2020, en plein confinement, un 1er communiqué avait lancé un vibrant SOS « Vivre et mourir au foyer Romain Rolland » dans lequel on pouvait lire : « … on est saisi par la dégradation des lieux, par une impression d’abandon, de tristesse, de solitude et quand on parle avec les résidents, par leur colère et leur désespoir … Les résidents doivent se croiser, sans aucune protection … Les vieux se retrouvent complètement isolés et, sans ascenseurs…complètement démunis. Les réfugiés, les précaires déjà sous pression, se désespèrent un peu plus. Le mélange des publics dans des chambrettes de 7,5 m² sonores et non isolées, la « mixité » des modes de vie, des histoires et habitudes différentes, la grande précarité et le stress permanent de beaucoup, l’alcoolisme, les résidents qui multiplient les problèmes psy…tout cela rend la vie difficile…un résident tué par la police…5 morts du Covid… ».
Adoma, comme à son habitude avait répondu par le déni et le mensonge.
Aujourd’hui, le Cada et le CHU n’y sont plus, mais il y a encore des squatters encore plus abandonnés que les résidents, sans aucune prise en charge, démunis de tout et qui peuvent être violents. Ainsi de vieux résidents maghrébins se sont fait fracturer leur porte et dévaliser. Il y a quelques jours, ce sont 3 délégués dont les portes ont été fracturées. La seule réponse d’Adoma, et encore difficile à obtenir, c’est : « Portez plainte ». Laisser sa chambre à la merci d’une nouvelle et facile effraction, c’est non, s’entendre répondre par la police qu’elle ne peut rien faire, idem par les vigiles, ça veut dire que la vraie réponse d’Adoma c’est encore et encore ne rien faire.
C’est toujours la même logique chez Adoma :
Adoma se distingue aujourd’hui par sa non assistance aux résidents du foyer Romain Rolland mis en danger en grande partie du fait de son inaction et de son inefficacité.
En effet tant que le seul objectif de ce bailleur c’est de renflouer ses fonds propres pour devenir une grosse structure spéculative du logement très social, les résidents du foyer Romain Rolland et de tous les autres foyers et résidences seront maltraités, sans droit à la vie privée, sans droit au respect, sans droit à la vie collective et à la convivialité dont ils ont besoin, confinés à vie dans leurs studios (ou studettes).
Les résidents et les délégués du foyer Romain Rolland de Saint-Denis ont besoin de votre appui et de vos différentes interventions là où vous le pouvez auprès de la direction d’ADOMA comme auprès des élu-e-s territoriaux.
Pour le Comité des résidents et les résidents du foyer, le vice-président,
M. Samba Diewo : 06 78 83 62 72
[1] Centre d’accueil des demandeurs d’asile, centre d’hébergement d’urgence, NDLR