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Antinucléaire : la relance d’un mouvement ?

samedi 12 août 2023

Larzac 2023 : Relance du mouvement contre le nucléaire ET son monde
Communiqué de la Coordination Anti-Nucléaire

Le mouvement antinucléaire s’organise pour contre-attaquer la relance du nucléaire militaire et civil, et tous les projets qui en découlent.

Nous étions présentes au Larzac pour entrelier nos résistances.

Évènements fondateurs des mobilisations écologistes en France, la lutte du Larzac et la lutte anti-nucléaire se sont donc rejointe à nouveau 50 ans plus tard pour une assemblée qui s’est tenu ce dimanche 6 août 2023.

Elle a rassemblé plus de 200 personnes pour se rencontrer dans nos diversités et coconstruire des actions contre la relance du nucléaire et son monde dans les mois à venir.

De nombreuses organisations anti-nucléaires de tout horizon, ainsi que des collectifs pour l’eau, contre les mines, des comités de soutien aux Soulèvement de La Terre et bien d’autres luttes locales ont convergé autour du constat que le nucléaire n’est bon ni pour la planète, ni pour son climat, ni pour la paix.

Ce rassemblement marque une étape historique dans la relance de l’opposition à la société nucléaire.

Les prochains rendez-vous et actions ont déjà été donnés :

– le 26 août à Bure pour notre prochaine assemblée lors des Rencontres des Luttes Paysannes et Rurales ;
– le 23 septembre pour des « marches pour un monde sans armes nucléaires » dans plusieurs villes de France ;
– le 22 octobre pour des actions automnales locales contre le nucléaire, sa relance et toutes ses pollutions !

Et d’autres mobilisations à venir en 2024.

Après un rappel sur la situation nucléaire au Japon par l’association « Nos Voisins Lointains 3.11« , cette assemblée a été suivie par une déambulation commémorative en hommage aux victimes d’Hiroshima et de Nagasaki les 6 et 9 août 1945.

La Coordination Anti-Nucléaire
06 août 2023 – Larzac

Voir en ligne : Blog de la coordination antinucléaire

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3 Messages

  • Du 3 au 6 août 2023 ont eu lieu les rencontres dénommées "les Résistantes" au Larzac. C’était soi disant un moment de réunifier le mouvement antinucléaire. Or non, le mouvement antinucléaire n’est pas réunifié.
    Nous avons pu assister à une énième gesticulation du mouvement antinucléaire pour la sortie aux calendes grecques qui s’était désuni en 2010 uniquement autour de querelles de personnes.

    Le reportage de “Reporterre”(1) publié à la suite de ces rencontres occulte le point de rupture initial du mouvement antinucléaire de 1997. Cette année là s’est posée avec virulence la question de la dangerosité permanente et quotidienne de la destruction atomique (nommée frauduleusement "nucléaire" par ses adeptes) qui est la cause principale de l’arrêt du nucléaire. C’est pour ne pas entendre parler d’arrêt que l’histoire est réécrite de cette façon aussi frauduleuse.

    Que ce soit la possibilité de la catastrophe ou les rejets quotidiens de radioactivité dans l’air et dans l’eau par les installations nucléaires et tout au long du cycle d’ extraction/ fabrication/ transformation/ commercialisation portant atteinte en permanence à la santé et au vivant on ne peut – en toute rationalité intellectuelle, éthique, morale, sanitaire -qu’en tirer la seule conclusion logique : l’arrêt immédiat du nucléaire, inconditionnellement, et définitivement.

    C’est sur ce désaccord de fond avec les “accompagnateurs” du système et aficionados des “petits pas” (style "sortir du nucléaire aux calendes grecques", arrêt du nucléaire sans échéance) qu’à au lieu la rupture au sein des composantes antinucléaires. 2010 n’a été que le énieme épisode au sein du RSDN illustrant l’incohérence de se positionner pour une sortie progressive et sans échéance du nucléaire permettant dé reporter sans fin l’arrêt de la monstruosité atomique (et de faire fonctionner une structure associative permanente centralisée et antidémocratique au budget de 1 million d’euros, dont 70 % servent à payer des salariés qui ne servent qu’à masquer l’absence d’un mouvement populaire).

    Non le mouvement antinucléaire ne s’est pas réunifié au Larzac et nous continuerons de faire connaître nos désaccords avec le RSDN qui est une des causes principales de l’échec du mouvement antinucléaire en France à cause de la main mise de EELV, et de tous les tenants de la sortie aux calendes grecques du nucléaire.

    Signataires :

    •Coordination antinucleaire du sudest (www.coordination-antinucleaire-sude... ),
    •Jean-Luc Pasquinet de Sortir du Nucléaire 56,
    •Michele Von Moos pour le Collectif Antinucléaire de Vaucluse CAN84,
    •Gilbert Tallent du Collectif Antinucléaire du Gard,
    •Henri Declais pour l’Association contre le Nucléaire et son Monde ACNM,
    •Jean Revest pour le Mouvement Contre le Crime Atomique MCCA-AIN (https://mcca-ain.org/)

    pour se joindre à cette position : jlp38[at]wanadoo[pt]fr


    (1) https://reporterre.net/Le-mouvement...

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    • Malgré un mouvement antinucléaire divisé, relancer la lutte 21 août 2023 14:11, par Anti-nuke for ever

      D’accord sur le fond de cette critique. Il y a en effet peu de chances que le mouvement anti-nuke se réunisse vraiment tant les clivages sont nombreux et abyssaux.

      Cependant, j’y mettrait un bémol en forme d’interrogation.

      Autour de la lutte de Bure notamment (seule vraie lutte de site en ce moment, mais centrale sur la question des déchets et donc de la filière nucléaire elle-même), et plus largement contre les projets mise en œuvre par l’État français de relancer massivement le nucléaire dans l’hexagone pour des décennies, la politique opportuniste des compromis, des « petits pas », des « sorties en douceur » du nucléaire, de son « arrêt progressif », etc. est encore moins de mise qu’avant. Le désastre, c’est maintenant. C’est très clair.

      Un moment à saisir

      L’occasion à saisir en ce moment est de remettre la contestation du nucléaire dans les agendas politiques des mobilisations, sur la défense de la terre, du vivant, sur la crise climatique, mais aussi sur la question sociale au sens large, comme le « coût » de l’énergie, les « choix » de ses usages et pour le plus grand nombre les efforts à fournir en termes d’exploitation du travail vivant pour se la payer, se laver, se chauffer, s’éclairer... Il y a un enjeu énorme.

      Surtout que la question du réchauffement climatique est devenue un argument pro-nucléaire.

      Dans les « prises de conscience » actuelles sur les questions climatiques, et au-delà sur celles de l’environnement, il existe une forte tendance « solutionniste » (technologiste, productiviste, capitaliste...) qui vise à dévier les inquiétudes, à orienter les colères et les combats sur des objectifs du type « label bas carbone », « neutralité carbone », avec comme finalité de ne surtout rien remettre en cause dans les modes de production, d’échanges, de mobilité, d’habitat, d’organisation de la société, etc. et de poursuivre le business as usual du désastre.

      C’est dans ce schéma (« écomoderniste ») que s’insère le nucléaire, comme le photovoltaïque et d’autres « solutions » techno-économiques, avec comme conséquence de ne pas seulement se présenter comme « compatible » avec le capitalisme tardif (et passablement en crise permanente), mais comme vecteur et moteur de la mise en place d’une nouvelle phase du complexe industriel français de l’électricité, d’une restructuration en profondeur en vue d’une nouvelle configuration du secteur capitaliste de l’énergie (convergence ou fusion à terme d’EDF et de groupes pétroliers comme Total et d’autres entreprises du fossile avec des acteurs de la « tech » qu’ils soient start-ups ou mastodontes monopolistiques du numérique…), d’une nouvelle relance de l’économie, d’une nouvelle croissance du PIB, de la production et des profits, de la « réindustrialisation » des nations et l’imposition du travail obligatoire pour mériter les miettes de cette croissance.

      Avec pour la France, un enjeu spécifique : celui de faire de la relance de son projet électronucléaire, l’opportunité de recréer un marché élargi pour la filière (production à la fois d’électricité et de centrales, d’équipements...) en dehors de ses frontières, à l’échelle de toute l’UE et bien au-delà. L’enjeu est aussi là : l’État français veut aujourd’hui nucléariser toute l’Europe et tous les « marchés » qu’il parviendra à conquérir bien au-delà du Vieux Continent.

      Malgré (et avec) les clivages qui parcourent ce qui reste du mouvement anti-nucléaire « historique », il y a aujourd’hui semble-t-il la possibilité de relancer une dynamique de mouvement, de mobilisation sur des bases anti-nucléaires claires d’arrêt immédiat, et que cette remobilisation retrouve un espace d’expression, une visibilité, de nouvelles forces, avec sans doute de nouvelles générations, notamment en s’articulant avec les autres combats dits environnementaux, notamment les luttes de territoires contre les projets productivistes (agro-industriels, énergétiques, de transports, commerciaux, touristiques, extractivistes...), destructeurs à jamais de l’environnement, des ressources hydriques et des conditions de vie et d’habitabilité sur la planète.

      Les idées justes valent mieux que les autres, c’est certain. Mais elles deviennent pertinentes quand elles s’attaquent non seulement à leur transmission mais également aux conditions de leur application concrète, dans des actes, dans des rapports de force face à l’État, aux industriels, aux puissances conservatrices ou modernistes du statu quo ante, etc., quand elles se traduisent dans des conflits qui débouchent sur des victoires (toujours partielles), qui transforment le réel, redéfinissent les termes du débat, du pensable, du possible et laissent entrevoir un présent, un futur immédiat, aux antipodes de celui qui nous est imposé.

      Dans l’immédiat, les positions avancées par EELV et d’autres ne tiennent plus la route du tout. Il ne s’agit plus d’« accompagner » tranquillement le vieillissement du parc des centrales et de « réduire » progressivement la part du nucléaire dans le « mix énergétique », comme cela était avancé dans les années 1990…

      La relance d’un programme électronucléaire massif (prolongation des anciennes centrales pour jusqu’à 60 voire 80 ans ; 6 ou 8 ou 14 EPR ; dissémination de centaines petits réacteurs modulaires SMR sur le territoire…) et pour des décennies (autrement dit, tout le 21ème siècle) modifient substantiellement le contexte et les objectifs de la lutte. De même que l’état du monde, des crises, des conflits, des acteurs…

      Ne ratons pas le coche.

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    • Non le mouvement antinucléaire n’est pas réuni 3 septembre 2023 15:46, par Sylvie

      Oui, il y a beaucoup de critiques à faire à cette nouvelle coordination anti-nucléaire, notamment que ça n’en est pas encore une, de coordination. Oui, il y a des critiques à faire à son communiqué de presse.
      Mais ce communiqué "non le mouvement antinucléaire n’est pas réuni" ne se base pas sur les tentatives de cette coordination, il se base sur un article de Reporterre, article qui représente les vues et les préoccupations de son journaliste, Hervé Kempf, et pas la tonalité de ce qui s’est passé au Larzac, et surtout pas la tonalité de l’assemblée qui s’y est tenue.
      Le mouvement anti-nucléaire tente de se relancer avec toutes ses faiblesses, tous ses défauts, et tous ses non dits politiques qui pourraient bien lui être fatals. Ce n’est pas la peine d’en remettre une couche en l’assimilant à ce que voudraient en faire un certain nombre de politiciens.

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