Egypte
Apparition d’un "Black Bloc" au Caire et ailleurs...
dimanche 27 janvier 2013, par
Un mouvement anarchiste égyptien émerge avec une vague de bombes incendiaires et des combats de rue
Le 24 Janvier 2013
<img2146|center>
Un cortège du Black Bloc ce soir au Caire, se préparant pour la confrontation avec les forces de sécurité près de la place Tahrir pour la célébration du deuxième anniversaire de la révolution.
Les anarchistes ont été présents en Egypte, avant, pendant et après la révolution, mais jusqu’à ce jour, ils n’avaient pas encore organisé un regroupement de masse sous la bannière de l’anarchisme. Les “Ultras” des équipes de football d’Egypte ont pendant des années été associés à des idées et actions anarchistes, et ils sont largement crédités d’avoir élevé le niveau de militantisme qui a fait tomber le gouvernement Moubarak en février 2011.
La nuit dernière, l’anarchisme a quitté les murs graffités, les petites conversations et les forums en ligne de l’Egypte, et est apparu au grand jour au Caire, en se déclarant comme une nouvelle force dans la révolution sociale en cours, déclenchée il y a deux ans, avec plusieurs bombes incendiaires lancées contre les bureaux des Frères musulmans.
Plus tard, le gouvernement a fermé les pages Facebook du « Black Blocairo » et « Egyptian Black Bloc », mais elles ont été relancées.
« Attendez nos prochaines attaques comme réponse à la fermeture de notre page officielle... » ont- ils écrits dans un communiqué mis en ligne ce matin (traduit ci-dessous).
Aujourd’hui, le Black Bloc a fait sa première apparition en masse sur la place Tahrir, et, peu de temps après, ils ont attaqué à la bombe incendiaire le Conseil de la Choura (Parlement égyptien), ont démoli une partie des murs de barrières antiémeute menant à la place Tahrir, et, avec d’autres, ont engagés dans le combat contre les forces de sécurité.
Ces déclarations et actions sont en préparation pour le lendemain du deuxième anniversaire de la révolution, et pour ce que certains appellent « un tout nouveau niveau » de la protestation en Egypte.
L’anarchisme et le concept du Black Bloc ont pris de l’importance ces derniers mois à travers l’Egypte. Ils sont issus de divers regroupements/cercles anarchistes qui ont conflué et fusionné pendant la période révolutionnaire. Une méfiance massive envers tous les partis politiques parmi la jeunesse, une critique acerbe du rôle de la religion dans la gouvernance et l’inspiration de la résistance anarchiste dans le monde (surtout symbolisée par la révolte en Grèce fin-2008) ont aidé à cette catalyse.
Ci-dessous, la déclaration du « Black Blocairo » à propos de la fermeture de leurs sites Web, leurs attaques à la bombe incendiaire contre les bureaux du gouvernement, et leurs appels à la révolte :
Hier et après, nous avons terminé notre intervention, nous avons rencontré quelques-uns des mouvements révolutionnaires et nous avons décidé de nous unir ensemble dans nos prochaines attaques, en conséquence de quoi nous avons mené nos deux premières attaques, comme nous vous l’avons dit hier :
1 – En incendiant le bureau du site « Ikhwan Online » (les Frères musulmans)
2 – En incendiant le bureau de Ikhwan dans la rue Al-Manial au Caire.
Et nous avons annoncé notre révolution à partir d’aujourd’hui à la place Al-Tahrir jusqu’à ce que l’Egypte et son peuple obtiennent leurs droits !
Vie digne, Liberté et Justice sociale !
Black Blocairo, Les Hooligans
Attendez nos prochaines attaques comme réponse à la fermeture de notre page officielle...
Source : ici
Ces actions ont été menées dans la soirée du mercredi 22 janvier
Trouvé dans la presse "officielle"
Des jeunes Egyptiens créent un groupe favorable à la violence pour combattre Frères musulmans
Agence EFE - Le Caire
24/01/2013
Des jeunes Egyptiens ont créé un groupe appelé « Black Bloc » (Bloc noir) pour « combattre la tyrannie fasciste des Frères musulmans » et vont utiliser la force pour atteindre leur objectif, selon ce qu’ils ont annoncé dans une vidéo postée sur Youtube ces dernières heures.
Dans l’enregistrement, le groupe dit qu’il luttera contre « les Frères musulmans et sa branche armée » et demande au ministère de l’Intérieur de ne pas intervenir dans cette affaire, parce qu’il ripostera si on lui fait face.
Bien que la Confrérie a nié à plusieurs reprises qu’elle disposait une branche armée, les médias égyptiens ont fait état ces derniers mois de l’existence de ces supposées milices des Frères musulmans.
Une source au sein des services de sécurité égyptiens a confirmé à l’agence Efe l’existence de ce nouveau groupe et ont indiqué qu’ils étaient hier soir sur la place Tahrir, où ils ont scandé des slogans contre les Frères musulmans.
Dans la vidéo du groupe affichée sur l’Internet, apparaissent plusieurs jeunes avec des capuches et des habits noirs qui défilent sur l’un des ponts sur le Nil au centre du Caire avec des drapeaux égyptiens et anarchistes.
Les jeunes expliquent qu’ils cherchent « à libérer l’être humain, détruire la corruption et renverser le tyran. »
Cette nouvelle organisation est inspirée des groupes radicaux de gauche d’autres pays du monde, qui se sont étendus avec mouvements antimondialisation.
Demain, aura lieu en Egypte le deuxième anniversaire de la révolution qui a renversé le régime de Hosni Moubarak avec une manifestation de masse appelé par les partis révolutionnaires et les opposants afin de protester contre le président, l’islamiste Mohamed Morsi.
EGYPTE | Contre les Frères musulmans
Naissance d’une milice pour combattre la « tyrannie fasciste » des islamistes égyptiens
El Mundo.es
Jeudi 24 janvier
Francisco Carrión | Le Caire
« La Chaos contre l’injustice ! » C’est le drapeau menaçant que brandit le « Black Bloc » (bloc noir), un groupe de jeunes Egyptiens qui assure être « prêt à l’enfer » et qui a décidé de recourir à la violence pour « lutter contre la tyrannie fasciste des Frères musulmans » et sa milice présumée.
Le message de présentation, propagée par les réseaux sociaux et expliqué dans une vidéo postée sur YouTube, coïncide avec la veille du deuxième anniversaire des émeutes qui ont forcé la démission de Hosni Moubarak. Les partis et mouvements non islamistes ont appelé à des manifestations demain vendredi à travers le pays pour protester contre le rouleau compresseur de la Confrérie, le mouvement auquel appartient le président Mohamed Morsi, et ses alliés salafistes (rigoristes). Le rendez-vous portera comme intitulé « Non à l’Etat de la Confrérie, la Révolution Continue »
Et c’est ici qu’entre en action un bloc qui dit être inspiré par des groupes radicaux de gauche et cherche à résister aux « Frères musulmans et son groupe armé ». Bien que la Confrérie – un pouvoir de facto du pays arabe – ait insisté sur le fait qu’il ne possède pas de milice, les médias libéraux défendent qu’elle existe en se basant sur les affrontements sauvages en décembre dernier entre partisans et adversaires du « raïs » qui ont entraîné 11 morts et plus de 700 blessés.
Objectif : « libérer l’être humain »
Dans la vidéo, le groupe, dont l’apparition a été confirmée à Efe par les services de sécurité, demande au ministère de l’Intérieur de ne pas s’immiscer dans leur lutte contre la Confrérie et souligne que son objectif est de « libérer l’être humain, détruire la corruption et renverser le tyran. » Dans les images placées au cours des dernières heures sur leur page Facebook, on peut voir des jeunes avec des capuches et vêtus de noir en train de défiler dans différentes parties du centre du Caire.
A l’autre extrême, le dirigeant de l’ex-organisation terroriste Al-Gama al Islamiya, Tarek el Zomor, a averti qu’ils vont recourir à la violence pour protéger le « projet islamique » des griffes des « communistes, des laïcs et des nassériens ».
El Zomor, qui a été libéré de prison en mars 2011, après trois décennies derrière les barreaux pour avoir participé à l’assassinat du président Anouar el-Sadate, a ajouté : « Si le Président est obligé d’abandonner le pouvoir par des moyens illégitimes, les Frères musulmans, qui sont connus pour être pacifiques, devront s’effacer pour que les islamistes révolutionnaires mènent la lutte contre les anarchistes et les laïcs. »
Le chaos qui vient
Les « Black Blocs » ne sont pas seuls. Les actifs “Ultras” des équipes de football de la capitale, entrainés pendant des années aux combats de rue et avant-garde du soulèvement populaire d’il y a deux ans, ont averti hier que « le chaos va venir » après une journée où, par centaines, ils ont protesté devant le siège de la Bourse du Caire, ont bloqué une ligne de métro et perturbé la circulation sur un pont du centre-ville.
Les radicaux ont déclaré que c’était hier le premier jour de la colère contre le verdict qui pourrait être annoncé samedi prochain (26 janvier) pour la tragédie du stade de Port Saïd, dans laquelle, en février dernier, ont été tués plus de 70 supporters du club Al Ahli.
En outre, ce jeudi, des dizaines de manifestants ont tenté d’abattre un des murs de béton érigés en novembre dernier pour protéger les sièges du Parlement et du Conseil des ministres, dans le centre du Caire et à seulement quelques mètres de la symbolique place Tahrir
Ceux-ci ont jeté des pierres sur les forces de sécurité, qui ont répondu avec des gaz lacrymogènes. Après ces incidents, les véhicules militaires ont atteint la place avec des grues et des blocs de béton pour reconstruire le mur en prévision de nouvelles escarmouches pouvant survenir vendredi.
Le Black Bloc, un nouveau et mystérieux « invité » dans les troubles en Egypte
Agence EFE
Mohamed Siali
(repris dans de nombreux médias de langue espagnole)
Le Black Bloc, une organisation violente et opaque de jeunes cagoulés qui a rejoint ces derniers jours les incidents en Egypte, a suscité la controverse sur ses objectifs et l’identité de ses membres.
Leurs cagoules et leurs masques, leurs vêtements sombres et leurs refus de parler aux médias ont poussé certains médias égyptiens et arabes à les considérer comme faisant partie d’un complot étranger qui menace l’ordre public.
Toutefois, les membres du groupe ont expliqué dans une de leurs déclarations occasionnelles qu’ils agissent pour lutter contre la « tyrannie fasciste » des Frères musulmans, qui dominent aujourd’hui la scène politique égyptienne.
Deux jours avant le deuxième anniversaire de la révolution du 25 janvier 2011 et le début de la nouvelle vague de violence, un de leurs dirigeants a déclaré que leur but est de renverser le président, Mohamed Morsi, et le gouvernement des Frères musulmans pour éviter que ce groupe monopolise le pouvoir.
Quelques heures après cet entretien, le groupe a diffusé une vidéo sur YouTube pour inaugurer la présence publique de l’organisation avec un seul objectif : « Combattre la tyrannie fasciste des Frères musulmans et sa branche armée »
Bien que certains médias et les groupes d’opposition ont rapporté les derniers mois de l’existence présumée de miliciens fidèles à la Confrérie, celle-ci a nié à plusieurs reprises qu’elle disposait d’une branche armée.
Samedi, les Frères musulmans eux-mêmes ont fait référence, dans une déclaration, au Black Bloc, qu’ils ont désigné comme « les milices des bandes noires » et l’accusant d’attaquer la police et les institutions publiques lors de l’anniversaire de la révolution.
Dans leur vidéo postée sur Internet, apparaissent plusieurs jeunes habillés de noir avec des capuches, défilant sur l’un des ponts du Nil au Caire avec des drapeaux égyptiens et anarchistes.
Dans l’enregistrement, plusieurs jeunes hommes ont expliqué qu’ils cherchent à « libérer l’être humain, détruire la corruption et renverser le tyran »
Les hypothèses des autorités
La télévision d’Etat égyptienne a diffusé un bref reportage ce samedi dans lequel il est dit que le Black Bloc est « un groupe étranger à la société égyptienne et que, selon les observateurs, il est contrôlée par un dirigeant du service secret israélien Mossad », et a demandé aux citoyens de ne pas coopérer avec eux.
Selon la télévision quatari, Al Jazeera, les activistes du Black Bloc, ont menés des escarmouches avec d’autres manifestants, vendredi, près du Palais Présidentiel Al Itihadiya au Caire, après avoir essayé d’enlever les barrières érigées autour du bâtiment.
Lors des manifestations ce jour-là sur la place Tahrir, l’un des militants masqués a refusé de faire des déclarations au motif que dans son groupe il n’était pas permis de parler aux médias étrangers.
Hermétiques et non structurés en Egypte
Le coordinateur général de la Coalition des Forces Révolutionnaires, Haitam al Shauaf a déclaré que le nouveau mouvement a été inspiré par l’un des groupes anti-mondialisation qui sont apparu dans plusieurs pays occidentaux dans les années quatre-vingt du siècle dernier.
Toutefois, l’activiste signale que la version égyptienne manque d’organisation et de maturité dans son action, car il s’agit d’une nouvelle expérience pour l’activisme en Egypte, même si, à son avis, le groupe a pu recruter un grand nombre de jeunes dans les différentes provinces.
Al Shauaf a ajouté qu’il est très difficile d’avoir des informations sur ses membres et leurs tendances idéologiques parce qu’ils se couvrent de cagoules et sont réticents à parler à d’autres militants.
Il a expliqué que sa coalition, l’une des plus influentes du mouvement révolutionnaire, n’a pas encore décidé comment agir avec cette nouvelle organisation, en ajoutant que pour l’instant ils sont en train d’évaluer leur action et qu’à la lumière de celle-ci, ils décideront.
« Les activistes du Black Bloc ne croient plus à la lutte pacifique, mais voient que la violence est le seul moyen d’imposer le changement. Peu importe s’ils ont raison ou pas, cette position est la conséquence de la violence utilisée par le pouvoir contre les protestations pacifiques », a-t-il souligné.
News
Un « Black Bloc » arrête un tramway à Alexandrie et manifeste au Caire
Ahram Online, vendredi 25 janvier 2013
Un groupe d’hommes masqués organise des protestations au Caire et à Alexandrie, et appelle à « la chute du régime »
Un groupe de jeunes manifestants, qui se sont identifiés comme « Black Bloc », ont marqué le deuxième anniversaire de la révolution égyptienne en bloquant les voies de tramways à Alexandrie ce vendredi.
Une dizaine de personnes portant des masques noirs a arrêté la voie du tramway en utilisant des barrières de circulation, et ont également bloqué la route à la place Al-Qaid Ibrahim, où des manifestations sont censées avoir lieu.
(…)
_ _ _ _
Le Black Bloc tente de prendre d’assaut bâtiment du Gouvernorat à Mansoura
Ahram Arabic news website, samedi 26 janvier 2013
Lors de nouvelles tentatives de prendre d’assaut le siège du Gouvernorat de la province de Dakahliya [à Mansoura, 120 km au nord-est du Caire), dans le delta central, les membres du groupe Black Bloc ont affronté les forces de sécurité avant de détruire l’entrée du site.
Le Black Bloc est un nouveau groupe d’autodéfense vêtu de noir qui ont fait leur première apparition publique musclée au cours des manifestations nationales du deuxième anniversaire de la révolution, vendredi 25 Janvier.
Selon Ahram Arabic newswebsite, les manifestations appelant aux revendications de la révolution ont continué pour la deuxième journée consécutive en face du bâtiment du gouvernorat.
_ _ _
Alexandrie encore
Dans cette dépêche de ce dimanche 27 janvier,
RFI
il est signalé :
« A Alexandrie, les Black Block ont pris d’assaut un bâtiment officiel sur lequel ils ont étendu une banderole déclarant l’indépendance de la seconde ville d’Egypte. »
Video du “Black Bloc Egypt”
http://www.youtube.com/watch?v=L8IyRkEKywY&feature=player_embedded# !
Alexandrie, le 20 janvier 2012
Un rassemblement pacifique devant les portes du tribunal à l’occasion du procès pour les meurtres de janvier 2011 est brutalement attaqué par la police. Il y a eu 31 détenus, dont 4 membres du Mouvement Socialiste Libertaire.
Ils sont maintenus en détention dans aucune base juridique pour au moins 10 jours puisqu’ils passeront devant un juge le 30 janvier. Trois membres de cette organisation libertaire ont déjà été arrêtés en novembre 2012 sur des accusations d’incitation des travailleurs à la grève et désordre public.