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Egypte

Emergence d’un mouvement anarchiste ?

Apparition d’un "Black Bloc" au Caire et ailleurs...

dimanche 27 janvier 2013, par admi2


Un mouvement anarchiste égyptien émerge avec une vague de bombes incendiaires et des combats de rue

Le 24 Janvier 2013

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Un cortège du Black Bloc ce soir au Caire, se préparant pour la confrontation avec les forces de sécurité près de la place Tahrir pour la célébration du deuxième anniversaire de la révolution.

Les anarchistes ont été présents en Egypte, avant, pendant et après la révolution, mais jusqu’à ce jour, ils n’avaient pas encore organisé un regroupement de masse sous la bannière de l’anarchisme. Les “Ultras” des équipes de football d’Egypte ont pendant des années été associés à des idées et actions anarchistes, et ils sont largement crédités d’avoir élevé le niveau de militantisme qui a fait tomber le gouvernement Moubarak en février 2011.

La nuit dernière, l’anarchisme a quitté les murs graffités, les petites conversations et les forums en ligne de l’Egypte, et est apparu au grand jour au Caire, en se déclarant comme une nouvelle force dans la révolution sociale en cours, déclenchée il y a deux ans, avec plusieurs bombes incendiaires lancées contre les bureaux des Frères musulmans.
Plus tard, le gouvernement a fermé les pages Facebook du « Black Blocairo » et « Egyptian Black Bloc », mais elles ont été relancées.

« Attendez nos prochaines attaques comme réponse à la fermeture de notre page officielle... » ont- ils écrits dans un communiqué mis en ligne ce matin (traduit ci-dessous).

Aujourd’hui, le Black Bloc a fait sa première apparition en masse sur la place Tahrir, et, peu de temps après, ils ont attaqué à la bombe incendiaire le Conseil de la Choura (Parlement égyptien), ont démoli une partie des murs de barrières antiémeute menant à la place Tahrir, et, avec d’autres, ont engagés dans le combat contre les forces de sécurité.

Ces déclarations et actions sont en préparation pour le lendemain du deuxième anniversaire de la révolution, et pour ce que certains appellent « un tout nouveau niveau » de la protestation en Egypte.

L’anarchisme et le concept du Black Bloc ont pris de l’importance ces derniers mois à travers l’Egypte. Ils sont issus de divers regroupements/cercles anarchistes qui ont conflué et fusionné pendant la période révolutionnaire. Une méfiance massive envers tous les partis politiques parmi la jeunesse, une critique acerbe du rôle de la religion dans la gouvernance et l’inspiration de la résistance anarchiste dans le monde (surtout symbolisée par la révolte en Grèce fin-2008) ont aidé à cette catalyse.

Ci-dessous, la déclaration du « Black Blocairo » à propos de la fermeture de leurs sites Web, leurs attaques à la bombe incendiaire contre les bureaux du gouvernement, et leurs appels à la révolte :

Hier et après, nous avons terminé notre intervention, nous avons rencontré quelques-uns des mouvements révolutionnaires et nous avons décidé de nous unir ensemble dans nos prochaines attaques, en conséquence de quoi nous avons mené nos deux premières attaques, comme nous vous l’avons dit hier :

1 – En incendiant le bureau du site « Ikhwan Online » (les Frères musulmans)

2 – En incendiant le bureau de Ikhwan dans la rue Al-Manial au Caire.

Et nous avons annoncé notre révolution à partir d’aujourd’hui à la place Al-Tahrir jusqu’à ce que l’Egypte et son peuple obtiennent leurs droits !

Vie digne, Liberté et Justice sociale !

Black Blocairo, Les Hooligans

Attendez nos prochaines attaques comme réponse à la fermeture de notre page officielle...

Source : ici

Ces actions ont été menées dans la soirée du mercredi 22 janvier


Trouvé dans la presse "officielle"


Des jeunes Egyptiens créent un groupe favorable à la violence pour combattre Frères musulmans

Agence EFE - Le Caire
24/01/2013

Des jeunes Egyptiens ont créé un groupe appelé « Black Bloc » (Bloc noir) pour « combattre la tyrannie fasciste des Frères musulmans » et vont utiliser la force pour atteindre leur objectif, selon ce qu’ils ont annoncé dans une vidéo postée sur Youtube ces dernières heures.

Dans l’enregistrement, le groupe dit qu’il luttera contre « les Frères musulmans et sa branche armée » et demande au ministère de l’Intérieur de ne pas intervenir dans cette affaire, parce qu’il ripostera si on lui fait face.
Bien que la Confrérie a nié à plusieurs reprises qu’elle disposait une branche armée, les médias égyptiens ont fait état ces derniers mois de l’existence de ces supposées milices des Frères musulmans.

Une source au sein des services de sécurité égyptiens a confirmé à l’agence Efe l’existence de ce nouveau groupe et ont indiqué qu’ils étaient hier soir sur la place Tahrir, où ils ont scandé des slogans contre les Frères musulmans.

Dans la vidéo du groupe affichée sur l’Internet, apparaissent plusieurs jeunes avec des capuches et des habits noirs qui défilent sur l’un des ponts sur le Nil au centre du Caire avec des drapeaux égyptiens et anarchistes.

Les jeunes expliquent qu’ils cherchent « à libérer l’être humain, détruire la corruption et renverser le tyran. »

Cette nouvelle organisation est inspirée des groupes radicaux de gauche d’autres pays du monde, qui se sont étendus avec mouvements antimondialisation.

Demain, aura lieu en Egypte le deuxième anniversaire de la révolution qui a renversé le régime de Hosni Moubarak avec une manifestation de masse appelé par les partis révolutionnaires et les opposants afin de protester contre le président, l’islamiste Mohamed Morsi.


EGYPTE | Contre les Frères musulmans

Naissance d’une milice pour combattre la « tyrannie fasciste » des islamistes égyptiens

El Mundo.es
Jeudi 24 janvier
Francisco Carrión | Le Caire

« La Chaos contre l’injustice ! » C’est le drapeau menaçant que brandit le « Black Bloc » (bloc noir), un groupe de jeunes Egyptiens qui assure être « prêt à l’enfer » et qui a décidé de recourir à la violence pour « lutter contre la tyrannie fasciste des Frères musulmans » et sa milice présumée.

Le message de présentation, propagée par les réseaux sociaux et expliqué dans une vidéo postée sur YouTube, coïncide avec la veille du deuxième anniversaire des émeutes qui ont forcé la démission de Hosni Moubarak. Les partis et mouvements non islamistes ont appelé à des manifestations demain vendredi à travers le pays pour protester contre le rouleau compresseur de la Confrérie, le mouvement auquel appartient le président Mohamed Morsi, et ses alliés salafistes (rigoristes). Le rendez-vous portera comme intitulé « Non à l’Etat de la Confrérie, la Révolution Continue »

Et c’est ici qu’entre en action un bloc qui dit être inspiré par des groupes radicaux de gauche et cherche à résister aux « Frères musulmans et son groupe armé ». Bien que la Confrérie – un pouvoir de facto du pays arabe – ait insisté sur le fait qu’il ne possède pas de milice, les médias libéraux défendent qu’elle existe en se basant sur les affrontements sauvages en décembre dernier entre partisans et adversaires du « raïs » qui ont entraîné 11 morts et plus de 700 blessés.

Objectif : « libérer l’être humain »

Dans la vidéo, le groupe, dont l’apparition a été confirmée à Efe par les services de sécurité, demande au ministère de l’Intérieur de ne pas s’immiscer dans leur lutte contre la Confrérie et souligne que son objectif est de « libérer l’être humain, détruire la corruption et renverser le tyran. » Dans les images placées au cours des dernières heures sur leur page Facebook, on peut voir des jeunes avec des capuches et vêtus de noir en train de défiler dans différentes parties du centre du Caire.

A l’autre extrême, le dirigeant de l’ex-organisation terroriste Al-Gama al Islamiya, Tarek el Zomor, a averti qu’ils vont recourir à la violence pour protéger le « projet islamique » des griffes des « communistes, des laïcs et des nassériens ».

El Zomor, qui a été libéré de prison en mars 2011, après trois décennies derrière les barreaux pour avoir participé à l’assassinat du président Anouar el-Sadate, a ajouté : « Si le Président est obligé d’abandonner le pouvoir par des moyens illégitimes, les Frères musulmans, qui sont connus pour être pacifiques, devront s’effacer pour que les islamistes révolutionnaires mènent la lutte contre les anarchistes et les laïcs. »

Le chaos qui vient

Les « Black Blocs » ne sont pas seuls. Les actifs “Ultras” des équipes de football de la capitale, entrainés pendant des années aux combats de rue et avant-garde du soulèvement populaire d’il y a deux ans, ont averti hier que « le chaos va venir » après une journée où, par centaines, ils ont protesté devant le siège de la Bourse du Caire, ont bloqué une ligne de métro et perturbé la circulation sur un pont du centre-ville.

Les radicaux ont déclaré que c’était hier le premier jour de la colère contre le verdict qui pourrait être annoncé samedi prochain (26 janvier) pour la tragédie du stade de Port Saïd, dans laquelle, en février dernier, ont été tués plus de 70 supporters du club Al Ahli.

En outre, ce jeudi, des dizaines de manifestants ont tenté d’abattre un des murs de béton érigés en novembre dernier pour protéger les sièges du Parlement et du Conseil des ministres, dans le centre du Caire et à seulement quelques mètres de la symbolique place Tahrir

Ceux-ci ont jeté des pierres sur les forces de sécurité, qui ont répondu avec des gaz lacrymogènes. Après ces incidents, les véhicules militaires ont atteint la place avec des grues et des blocs de béton pour reconstruire le mur en prévision de nouvelles escarmouches pouvant survenir vendredi.


Le Black Bloc, un nouveau et mystérieux « invité » dans les troubles en Egypte

Agence EFE
Mohamed Siali
(repris dans de nombreux médias de langue espagnole)

  • Ils sont une organisation violente et opaque de jeunes caractérisés par leurs passe-montagnes et leurs vêtements foncés.
  • De nombreux médias égyptiens et arabes les considèrent comme faisant partie d’une conspiration étrangère et une menace pour l’ordre public dans le pays.
  • Les membres de ce groupe disent qu’ils agissent pour combattre « la tyrannie fasciste » des Frères Musulmans.

Le Black Bloc, une organisation violente et opaque de jeunes cagoulés qui a rejoint ces derniers jours les incidents en Egypte, a suscité la controverse sur ses objectifs et l’identité de ses membres.
Leurs cagoules et leurs masques, leurs vêtements sombres et leurs refus de parler aux médias ont poussé certains médias égyptiens et arabes à les considérer comme faisant partie d’un complot étranger qui menace l’ordre public.
Toutefois, les membres du groupe ont expliqué dans une de leurs déclarations occasionnelles qu’ils agissent pour lutter contre la « tyrannie fasciste » des Frères musulmans, qui dominent aujourd’hui la scène politique égyptienne.

Deux jours avant le deuxième anniversaire de la révolution du 25 janvier 2011 et le début de la nouvelle vague de violence, un de leurs dirigeants a déclaré que leur but est de renverser le président, Mohamed Morsi, et le gouvernement des Frères musulmans pour éviter que ce groupe monopolise le pouvoir.
Quelques heures après cet entretien, le groupe a diffusé une vidéo sur YouTube pour inaugurer la présence publique de l’organisation avec un seul objectif : « Combattre la tyrannie fasciste des Frères musulmans et sa branche armée »

Bien que certains médias et les groupes d’opposition ont rapporté les derniers mois de l’existence présumée de miliciens fidèles à la Confrérie, celle-ci a nié à plusieurs reprises qu’elle disposait d’une branche armée.
Samedi, les Frères musulmans eux-mêmes ont fait référence, dans une déclaration, au Black Bloc, qu’ils ont désigné comme « les milices des bandes noires » et l’accusant d’attaquer la police et les institutions publiques lors de l’anniversaire de la révolution.

Dans leur vidéo postée sur Internet, apparaissent plusieurs jeunes habillés de noir avec des capuches, défilant sur l’un des ponts du Nil au Caire avec des drapeaux égyptiens et anarchistes.
Dans l’enregistrement, plusieurs jeunes hommes ont expliqué qu’ils cherchent à « libérer l’être humain, détruire la corruption et renverser le tyran »

Les hypothèses des autorités

La télévision d’Etat égyptienne a diffusé un bref reportage ce samedi dans lequel il est dit que le Black Bloc est « un groupe étranger à la société égyptienne et que, selon les observateurs, il est contrôlée par un dirigeant du service secret israélien Mossad », et a demandé aux citoyens de ne pas coopérer avec eux.
Selon la télévision quatari, Al Jazeera, les activistes du Black Bloc, ont menés des escarmouches avec d’autres manifestants, vendredi, près du Palais Présidentiel Al Itihadiya au Caire, après avoir essayé d’enlever les barrières érigées autour du bâtiment.

Lors des manifestations ce jour-là sur la place Tahrir, l’un des militants masqués a refusé de faire des déclarations au motif que dans son groupe il n’était pas permis de parler aux médias étrangers.

Hermétiques et non structurés en Egypte

Le coordinateur général de la Coalition des Forces Révolutionnaires, Haitam al Shauaf a déclaré que le nouveau mouvement a été inspiré par l’un des groupes anti-mondialisation qui sont apparu dans plusieurs pays occidentaux dans les années quatre-vingt du siècle dernier.
Toutefois, l’activiste signale que la version égyptienne manque d’organisation et de maturité dans son action, car il s’agit d’une nouvelle expérience pour l’activisme en Egypte, même si, à son avis, le groupe a pu recruter un grand nombre de jeunes dans les différentes provinces.
Al Shauaf a ajouté qu’il est très difficile d’avoir des informations sur ses membres et leurs tendances idéologiques parce qu’ils se couvrent de cagoules et sont réticents à parler à d’autres militants.
Il a expliqué que sa coalition, l’une des plus influentes du mouvement révolutionnaire, n’a pas encore décidé comment agir avec cette nouvelle organisation, en ajoutant que pour l’instant ils sont en train d’évaluer leur action et qu’à la lumière de celle-ci, ils décideront.
« Les activistes du Black Bloc ne croient plus à la lutte pacifique, mais voient que la violence est le seul moyen d’imposer le changement. Peu importe s’ils ont raison ou pas, cette position est la conséquence de la violence utilisée par le pouvoir contre les protestations pacifiques », a-t-il souligné.


News

Un « Black Bloc » arrête un tramway à Alexandrie et manifeste au Caire
Ahram Online, vendredi 25 janvier 2013

Un groupe d’hommes masqués organise des protestations au Caire et à Alexandrie, et appelle à «  la chute du régime »
Un groupe de jeunes manifestants, qui se sont identifiés comme « Black Bloc », ont marqué le deuxième anniversaire de la révolution égyptienne en bloquant les voies de tramways à Alexandrie ce vendredi.
Une dizaine de personnes portant des masques noirs a arrêté la voie du tramway en utilisant des barrières de circulation, et ont également bloqué la route à la place Al-Qaid Ibrahim, où des manifestations sont censées avoir lieu.
(…)

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Le Black Bloc tente de prendre d’assaut bâtiment du Gouvernorat à Mansoura
Ahram Arabic news website, samedi 26 janvier 2013

Lors de nouvelles tentatives de prendre d’assaut le siège du Gouvernorat de la province de Dakahliya [à Mansoura, 120 km au nord-est du Caire), dans le delta central, les membres du groupe Black Bloc ont affronté les forces de sécurité avant de détruire l’entrée du site.
Le Black Bloc est un nouveau groupe d’autodéfense vêtu de noir qui ont fait leur première apparition publique musclée au cours des manifestations nationales du deuxième anniversaire de la révolution, vendredi 25 Janvier.
Selon Ahram Arabic newswebsite, les manifestations appelant aux revendications de la révolution ont continué pour la deuxième journée consécutive en face du bâtiment du gouvernorat.

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Alexandrie encore

Dans cette dépêche de ce dimanche 27 janvier,
RFI

il est signalé :
« A Alexandrie, les Black Block ont pris d’assaut un bâtiment officiel sur lequel ils ont étendu une banderole déclarant l’indépendance de la seconde ville d’Egypte. »


Video du “Black Bloc Egypt”

http://www.youtube.com/watch?v=L8IyRkEKywY&feature=player_embedded# !


Alexandrie, le 20 janvier 2012

Un rassemblement pacifique devant les portes du tribunal à l’occasion du procès pour les meurtres de janvier 2011 est brutalement attaqué par la police. Il y a eu 31 détenus, dont 4 membres du Mouvement Socialiste Libertaire.

Ils sont maintenus en détention dans aucune base juridique pour au moins 10 jours puisqu’ils passeront devant un juge le 30 janvier. Trois membres de cette organisation libertaire ont déjà été arrêtés en novembre 2012 sur des accusations d’incitation des travailleurs à la grève et désordre public.

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8 Messages

  • Emergence d’un mouvement anarchiste

    30 janvier 2013 10:59, par XYZ

    En Egypte, les Black Bloc détrônent les révolutionnaires

    Créé le 29-01-2013 à 10h02 - Mis à jour à 10h53

    Le Nouvel Observateur

    Cette organisation, inspirée des mouvements anarchistes européens, a fait son apparition en janvier dans le pays. De notre correspondant au Caire.

    Un camion de police calciné trône au milieu de la place Tahrir. Comme dans un parc d’attraction, les gens font sagement la queue, lundi 28 janvier, pour se faire prendre en photo, perchés sur le trophée du jour. La veille, en début de soirée, des manifestants se revendiquant de la révolution avaient dérobé ce véhicule à des forces de l’ordre.

    Peu avant, à la fin d’une marche jusque-là pacifique à l’initiative des forces d’opposition, ils avaient failli décrocher un lot plus gros encore en capturant un officier de police après qu’une voiture a renversé deux jeunes. L’homme d’une soixantaine d’années s’en est sorti in extremis et a pu rentrer dans la porte dérobée d’un hôtel, extrait de la foule furieuse par d’autres révolutionnaires, 27 personnes ont été arrêtés.

    Comme depuis trois jours mais avec une intensité variable, les heurts se sont poursuivis toute la nuit sur la corniche, juste devant les hôtels de luxe offrant vue sur le Nil. Les mal inspirés touristes de passage, ont surtout pu voir des jeunes, des très jeunes, échanger des pierres avec la police qui répondait par des gaz lacrymogènes et des tirs de grenaille.

    La violence fait partie du quotidien

    Le pont Qasr el Nile, situé juste à côté, offre aux voyeurs et aux moins courageux un panorama d’exception de ce spectacle animé mais un peu répétitif. Quand les tirs sont espacés de plusieurs minutes, cela fait dire aux habitués que les choses sont calmes. La violence fait désormais partie de la vie quotidienne des Egyptiens. Plus rien d’étonnant à voir des pneus flamber au bord de la route, le bruit des tirs ne fait plus très peur.

    Ahmed, 22 ans, est fier de pouvoir dire qu’il peut distinguer avec certitude, le son d’un feu d’artifice, d’un tir de gaz, d’un pistolet à plomb ou à balle réelles. La fameuse place de la révolution ne ressemble plus à grand chose. Il y a toujours les tentes plantées le mois dernier mais elles ont pris l’eau et leurs habitants réguliers, proches des mouvements politiques de gauche, sont invisibles.

    Sur une estrade, un homme d’une trentaine d’années s’efforce de scander des slogans anti-Morsi, mais sa voix est trop éraillée et le public trop peu nombreux pour que cela crée une effervescence. Comme si la politique n’accrochait plus, comme si l’affrontement avec les forces de l’ordre était devenu une fin en soi. Apparition des Black Bloc

    Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que les médias égyptiens accordent plus d’attention aux ultras et aux Black Bloc qu’aux révolutionnaires traditionnels. Apparu début janvier, les Black Bloc comptent déjà 20.000 fans sur Facebook. On sait peu de choses sur cette organisation inspirée des mouvements anarchistes européens sinon que l’identité de ses membres est secrète et qu’elle aurait été créée en réponse aux affrontements de décembre dernier.

    Des partisans des Frères musulmans étaient venus déloger manu militari les protestataires installés devant le palais présidentiel, dix personnes étaient mortes au cours de cette journée de violences. Les Black Bloc se caractérisent par leurs actions coup de poing, spectaculaires et bien organisées. Le problème est que depuis une semaine, le mouvement est devenu une mode et on a pu voir des groupes cagoulés et vêtus de noir tout casser pour le plaisir en se revendiquant des Black Bloc, ce que ces derniers ont démenti. Le prix de la cagoule grimpe

    Conséquence logique : le prix de la cagoule a augmenté ces derniers jours sur Tahrir. Un révolutionnaire confie son sentiment d’impuissance : "On ne comprend plus très bien ce qui se passe. Jusque-là, on n’arrivait à peu près à orienter cette violence ou au moins à l’inscrire dans un discours politique, là, on se sent un peu dépassé par les évènements."

    Mais poursuit-il, "il faut se placer à une autre échelle de temps, ce sont des phases, cela ne veut pas dire que la révolution est perdue mais au contraire qu’elle continue." Ces scènes de violences incontrôlées n’ont pas lieu que sur Tahrir mais aussi dans le reste du pays.

    L’insoumission devient la règle

    L’insoumission et le non-respect des autorités sont devenus la règle et le couvre-feu décrété par Mohammed Morsi, qui devait débuter hier soir dans les villes du canal de Suez, a donné lieu à d’immenses manifestations, à Suez, Ismaïlia et Port-Saïd où plus de quarante personnes sont décédées ces trois derniers jours.

    Dans cette ville, on a même pu voir à la nuit tombée un match de football entre la population et... des militaires. Et après les affrontements de samedi, un policier mettait directement en cause ses supérieurs et le ministre de l’Intérieur, accusés de lâcheté.

    Selon des informations concordantes, des policiers ont d’ailleurs refusé que le ministre assiste aux funérailles des deux agents tués samedi. Tout cela crée l’étrange et inquiétante impression que les détenteurs de la violence légitime ne sont plus en situation de monopole et ne font plus grand cas de la légitimité.

    Marwan Chahine - Le Nouvel Observateur

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    • Le Black Bloc doit mourir, disent le Jihad et la Jamaa al-Islamiya

      Egypt Independent

      29/01/2013

      Le parti islamiste Organisation du Jihad et la Jamaa al-Islamiya ont déclaré que les manières de traiter le banditisme tel qu’il est spécifié dans le Coran doivent être appliqués aux membres du Black Bloc, ce qui signifie qu’ils doivent être tués.

      « Dieu ordonne de tuer, de crucifier ou de couper les mains et les pieds de ceux qui répandent la corruption sur terre », a déclaré le mufti Abdel Akhar Hammad, de la Jamaa al-Islamiya citant un verset du Coran. « Le président doit donner cet ordre. »

      Mohamed Samra de l’Organisation du Jihad a indiqué que le groupe Black Bloc est financé par l’étranger et doit être tué, et que les membres Front du salut national doivent être arrêtés et poursuivis pour incitation à l’émeute.

      La semaine dernière, Le Caire a été témoin de la première apparition de groupes qui se décrivent comme Black Bloc. Vêtus de noir et masqués, ils se sont affrontés avec les forces de police dans la rue Qasr al-Aini, jeudi. Ils ont indiqué qu’ils se battraient avec la police si elle vise des manifestants. Jusque-là inconnus, les objectifs du Black Bloc demeurent imprécis et généralement ses membres évitent tout contact avec les médias.

      Des responsables des Frères musulmans et les médias d’Etat ont accusé le groupe de violence, y compris d’avoir tenté de mettre le feu au palais présidentiel, d’avoir attaqué le siège de la Confrérie, pillé les institutions gouvernementales, bloqué les chemins de fer et échangé des coups de feu avec les forces de sécurité.

      Cependant, il n’est pas encore clair dans quelle mesure le Black Bloc a joué un rôle dans l’un des incidents violents signalés au cours des derniers jours, ou si elles sont effectivement armés. Le groupe est en grande partie inconnu, ses motivations restent floues, et ses membres refusent généralement de parler aux médias.

      Plus tôt mardi, le procureur général Abdallah Talaat a ordonné à la police et aux membres des forces armées qui les ont remplacées d’arrêter tous les membres présumés du Black Bloc.

      L’agence de presse d’État MENA a rapporté qu’Hassan Yassin, le chef du bureau technique du ministère public et porte-parole du procureur, proclame que le ministère public a la preuve que le Black Bloc mène d’activités terroristes.

      Aucune autre information n’était disponible quant à la nature de cette preuve ou les prétendues activités terroristes.

      Edition traduite d’Al-Masry Al-Youm

      Source : ici

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      • En Egypte, la révolution 2.2 a commencé 30 janvier 2013 18:58, par xyz

        La question du "Black Bloc" ne doit pas occulter ce qui se passe en Egypte en ce moment. Plus de 50 morts en quelques jours, des bâtiments gouvernementaux en flammes, le soulèvement dans les villes de la zone du canal (Port Saïd, Suez, Ismaïlia), les gens qui par milliers défient le couvre feu imposé dans ces 3 provinces, font le siège des commissariats et défilent dans les rues jusque tard dans la nuit, l’apparition de snipers qui tirent sur les manifestants depuis les toits...

        En Egypte, la révolution 2.2 a commencé

        La révolution de 2011, a été nommée par certains ‟Révolution 2.0”, en référence au rôle important que jouèrent les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, etc.) et l’Internet. Nous pouvons dire maintenant que nous assistons à la révolution 2.2.
        Jeunes et moins jeunes révolutionnaires, sont alors descendus dans les rues, en allant rejoindre la foule sur la place Tahrir et quitter le confortable et jusque-là très important Hizb al-Kanaba – ‟le parti du canapé” – qui représente la masse passive des Egyptiens, et qui, comme beaucoup, participaient à des cercles de discussions animées contre le régime de Moubarak, ou toute décision ministérielle impopulaire, en baissant le ton en public.

        Les Ultras

        Ceux dont on a le moins parlé en 2011, mais qui néanmoins ont été très actifs et dont le rôle a été décisif, ont été les Ultras. Ces jeunes, qui n’ont jamais fait partie d’aucun parti ou mouvement politique, ont en commun le fait de vénérer leur équipe de football.
        Une semaine avant le deuxième anniversaire de la révolution, les ultras ont commencé à se mobiliser et à se manifester.
        Le mercredi 23 janvier, ils ont réalisé, avec une parfaite et maximale synchronisation, discipline et efficacité, plusieurs actions dans différentes villes (Le Caire, Alexandrie, Suez...). Dans la capitale, ils ont bloqué le Pont du 6 Octobre (la principale ‟autoroute suspendue” de plus de 20 km de long), paralysé à plusieurs reprises la circulation des métros et organisé un sit-in pacifique devant le siège de la Bourse. Selon leurs déclarations, ces actions n’étaient qu’un avertissement envers le régime et le système judiciaire, montrant ce qui pourrait arriver, et ce qu’ils étaient capables de faire dans le cas où le verdict du 26 janvier serait truqué ou non satisfaisant.

        Martyrs de Port-Saïd

        Le 26 janvier était la date prévue de la sentence dans le procès de l’affaire de la tragédie du stade de Port Saïd. 21 jeunes (âgés de 18 à 30 ans) ont été condamnés à mort pour la tuerie de 74 victimes dans le stade de Port-Saïd, il y a un peu moins d’un an.
        Le 1er février 2012, à la fin de la rencontre entre les deux équipes Al-Ahli (l’une des meilleures équipes du Caire) et Al-Masri (l’équipe de Port-Saïd), les Ultras de l’équipe de Port-Saïd descendent sur le terrain et attaquent les partisans de l’équipe du Caire avec des projectiles.
        L’absence de contrôle minutieux avant les accès au stade, l’inaction des forces de sécurité présentes dans le stade, les irrégularités observées (après le match, l’enceinte a été fermée empêchant la sortie des spectateurs et les lumières ont été éteintes) ainsi que l’absence inhabituelle du gouverneur local et de son chef de la sécurité, donnent à penser à un règlement de comptes contre les Ultras cairotes. Connus pour leur insoumission au pouvoir et aux mouvements politiques, pour leur remarquable pouvoir de mobilisation et d’organisation ainsi que leur mobilité enviable, on peut supposer qu’il était peut-être temps de régler des comptes, restés en suspens depuis janvier 2011. Le moment de payer pour leur rôle dans la Révolution était arrivé, et le travail serait effectué par d’autres Ultras. Un autre élément important est qu’aucun responsable de la sécurité, des services de police ou du club de football de Port-Saïd (présents et passifs durant les incidents mortels) n’a été condamné le 26 février. Il faudra attendre le 9 mars pour voir si un quelconque responsable sera condamné.

        Bien que l’on se sache pas très bien qui commande ni lequel des scénarios a été adopté, il est certain qu’il s’agit là d’un procès politique. Bien qu’ayant reçu de nouvelles preuves quelques jours avant, personne n’a proposé le report de la date de la sentence afin de les examiner, comme on pouvait l’espérer. Pendant ce temps, le mécontentement persiste et les affrontements ont fait et continuent de faire de trop nombreuses victimes, beaucoup d’entre elles dans la ville de Port-Saïd.
        En outre, le président Morsi, qui n’a pas hésité à s’opposer et à violer le système judiciaire au cours de ces derniers mois, dit maintenant que toute personne en désaccord avec cette décision, sera considérée comme contre-révolutionnaire !

        Les Black Bloc

        D’autres protagonistes majeurs de ces dernières semaines ont été les Black Bloc, ou « Bloc Noir ». Inspirés des mouvements anarchistes, ils ont été formés au début du mois de janvier. Malgré qu’ils aient attiré une attention particulière de la part des médias égyptiens, on sait peu de choses au sujet de ce mouvement nouveau et quelque peu inhabituel pour l’Egypte. Ils bénéficient déjà 20.000 fans sur Facebook. Leur particularité, comme son nom l’indique, est de se vêtir de noir, et de porter un passe-montagne ou un foulard couvrant leurs visages. En outre, l’identité de leurs membres est secrète, ce qui leur permet d’avoir une plus grande liberté de mouvement et de réaction, mais aussi à d’autres groupes de pouvoir créer des troubles en leur nom.

        Ces « gardiens de la révolution », comme ils aiment s’appeler, sont apparus en réponse aux milices islamistes et des Frères musulmans. Tant le Black Bloc que dans une certaine mesure les Ultras, sont considérés comme des groupes agissant en réponse à ces milices qui se sont manifesté brutalement lors des affrontements de novembre et décembre.

        De plus, si l’on prend également en compte les informations annoncées dans plusieurs journaux, mais jusqu’à présent non confirmées, selon lesquelles des groupes islamistes armés ont pénétré sur le territoire égyptien à partir de la bande de Gaza, il n’est pas surprenant que l’armée sorte de son silence. Le ministre de la Défense, Al Sissi, a averti que cette situation de crise et de chaos pourrait conduire à l’effondrement de l’État.
        Les Black Bloc ont été accusés par divers groupes islamistes de faire partie d’un complot étranger, ou même d’être chrétiens, à la solde de l’Eglise copte, dont le but était de déstabiliser le pays. Des déclarations auxquelles ils ont dû répondre, en niant toute appartenance politique ou religieuse.
        Talaat Abdallah, le procureur général nommé par le président Morsi, vient d’ordonner l’arrestation de tous les membres du Black Bloc. En ce deuxième anniversaire où la violence qui continue de dominer, on peut dire plus que jamais que al-sawra mostamerra (la révolution continue), et avec de nouveaux acteurs jusque-là insoupçonnés.

        Eva Sáenz-Díez Jaccarini est chercheuse sur le Monde arabe et musulman à l’Université Autonome de Madrid et à l’Université de Paris-8.

        Tribune publié dans El País du 29 janvier 2013

        Traduction : XYX pour OCLibertaire

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        • Alexandrie
          Détention provisoire renouvelée pour 15 jours

          Mohamed Barakat, le président du tribunal des délits mineurs de Mansheya, à Alexandrie, a décidé hier [jeudi 30 janvier] de renouveler de 15 jours la détention de 22 des 31 personnes arrêtées lors des affrontements qui ont eu lieu les 19 et 20 janvier en face du palais de justice de la ville. Dans l’affaire 1559 de 2013, ils sont accusés de blocage de la circulation, destruction de biens publics et d’agression à l’autorité. Parmi les personnes arrêtées se trouve également le militant Hassan Mostafa, arrêté le lendemain dans le bâtiment du Ministère public alors qu’il se solidarisait avec les emprisonnés ; il est accusé d’avoir agressé un représentant du procureur général. Le tribunal a seulement ordonné la libération des mineurs impliqués dans l’affaire.

          Les avocats dénoncent l’illégalité de ce renouvellement car basé sur un rallongement irrégulier et prévu d’avance de détentions d’une durée supérieure à dix jours, sans base juridique ni comparution devant les juges. La loi stipule que les détenus doivent être traduits devant la justice dans les 4 jours. Le ministère public a passé ces 4 jours à déplacer l’affaire d’une chambre à l’autre. Le mercredi 23, quand arrivait le troisième jour de détention, les avocats ont été cités dans un autre tribunal que celui qui allait siéger. Les détenus n’ont pas non plus comparu dans cette chambre car la police s’est prétendue incompétente pour assurer la sécurité de leur transport depuis l’enceinte de la prison, ce qui a conduit au report de la session et leur maintien en détention sur aucune base légale, selon les avocats.

          En outre, les arrestations indiscriminées sont dénoncées. Plusieurs témoignages attestent que, parmi les détenus, se trouvent des personnes qui étaient tranquillement en train de siroter un café, loin des bagarres, quand ils ont été arrêtés par les forces de sécurité. Parmi les personnes arrêtées se trouvent plusieurs activistes connus de la ville, coordinateurs de Comités Populaires pour la Défense de la Révolution, ainsi que les membres des Socialistes Libertaires (anarchistes) et des Socialistes Révolutionnaires (trotskystes).

          Les affrontements devant le Palais de Justice d’Alexandrie ont éclaté après la décision du Tribunal pénal de suspendre une énième fois le procès pour le meurtre de manifestants lors du soulèvement populaire de janvier 2011 et le transfert de l’affaire devant la Cour d’Appel. Deux ans plus tard, il n’y a toujours pas eu une seule condamnation des personnes responsables de la mort de plus de 840 manifestants.

          Les avocats ont déposé hier une plainte contre le Ministère public dans laquelle ils font valoir les soupçons que plusieurs détenus ont été torturés. Au moins dans le cas d’Hassan Mostafa, il y a des indices clairs que cela s’est produit. Mostafa, membre des Socialistes Révolutionnaires et très actif dans la révolution, se trouve dans une cellule à d’isolement et serait menotté les mains derrière le dos, ce qui l’a amené a se déclarer en grève de la faim depuis jeudi dernier. Les avocats demandent la confirmation du bon traitement de tous les détenus et la fin des pratiques abusives dans les prisons égyptiennes.

          Dans une autre affaire liée aux mêmes affrontements, le même tribunal a ordonné la libération sous caution de 2000 livres de 7 détenus accusés d’avoir tenté de brûler le Palais de Justice. Le juge a également ordonné la libération sous garantie de résidence de deux mineurs. Les neuf sont accusés, entre autres, de propager de désordres, l’usage de la violence, ainsi que la perturbation des transports en commun et de la circulation et d’avoir brûlé des documents officiels.

          En ce qui concerne les personnes détenues lors des derniers incidents à Alexandrie, plus de 75 ont été comptabilisés. Selon les groupes d’avocats, la plupart sont des enfants. Dans le dernier groupe de neuf détenus, un seul est majeur.

          (source :
          ici)

          [Traduction : XYZ pour OCLibertaire]

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          • Des activistes affirment que la police les menace de viol

            La police de la prison Borg El-Arab à d’Alexandrie dépouille les détenus et les menace de viol, affirment des militants récemment libérés

            Ahram Online, mercredi 6 février 2013


            Des activistes d’Alexandrie ont affirmé qu’ils ont été « terrorisés » et menacés de viol après avoir été arrêtés lors d’affrontements les 21-22 janvier dans cette ville.

            S’exprimant lors d’une conférence de presse mardi [5 février], Mohamed Ezzeddin, un jeune militant, a déclaré que la police à la prison de Borg El-Arab ont menacé de le violer lui et d’autres détenus.

            « Des policiers nous ont ordonné d’enlever nos vêtements et de rester dans le froid. Nous avons également été menacés d’être attaqués par les Forces de Sécurité Centrale », a ajouté Ezzeddin.

            Ezzeddin est l’un des dizaines de militants, dont des mineurs, qui ont été arrêtés à Alexandrie au cours d’affrontements avec la police les 21-22 janvier. Les affrontements ont commencé la veille d’un verdict attendu concernant des agents de police accusés d’avoir tué des manifestants durant la révolution égyptienne.

            Il a déclaré qu’il a été arrêté à quelques kilomètres de distance des affrontements, qui se déroulaient aux abords de la Cour criminelle d’Alexandrie. Un policier a pointé son arme sur sa tête et il a été traîné dans une voiture de police avec un ami qui « a été frappé à la tête jusqu’à ce qu’il perde conscience. »

            Nour El-Zorba, un autre activiste, qui a été libéré après 14 jours de détention, a déclaré la prison était « dirigée par des policiers qui terrorisent les prisonniers faibles et les traitent de façon inhumaine. »

            « En dépit de ce qui nous est arrivé dans la prison, nous n’allons pas changer pas nos idées et nous ne cesserons pas de lutter contre le régime oppressif de Mohamed Morsi », a ajouté El-Zorba.

            Les familles de détenus étaient également présentes à la conférence de presse. La mère de Mohamed Kassab, qui est toujours en prison, a déclaré que son fils n’était pas impliqué dans les affrontements et qu’il avait été arrêté au hasard. « Mon fils est un jeune homme respectueux, un étudiant en droit, ce n’est pas un voyou », a-t-elle dit.

            [ Trad. XYZ pour OCLibertaire]

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  • Egypte. Comme la mer

    10 février 2013 19:12

    Nous sommes le groupe « Guerre de Classe ». Vous pouvez visiter notre blog à l’adresse suivante : http://autistici.org/tridnivalka/. La plupart de nos matériaux sont publiés en tchèque, bien que beaucoup sont aussi en anglais et en français.

    Nous avons traduit en tchèque le texte « Egypte. Comme la mer » (publié entre autre sur http://bxl.indymedia.org/articles/6135/) et que nous vous proposons de lire ci-dessous. Ce texte traduit en tchèque peut être téléchargé sur notre blog (http://autistici.org/tridnivalka/egypt-jako-more/).

    Depuis le début du « printemps arabe », nous avons déjà publié trois tracts en solidarité avec les luttes de nos frères et sœurs de classe dans cette région du monde capitaliste :

    Lutte de classe au Maghreb et au Machrek… Lutte de classe dans le monde entier… (avril 2011 en tchèque, anglais, français, allemand, italien) ;

    Salut aux prolétaires en lutte en Syrie, Égypte, Tunisie,… et partout dans le monde ! (février 2012 in tchèque, anglais, français, allemand, grec, espagnol… et arabe) ;

    • Et enfin last but not least Encore et toujours plus de massacres en Syrie (août 2012 seulement en tchèque, anglais, français).

    Solidarité internationaliste !

    Email : tridnivalka@yahoo.com


    Egypte. Comme la mer

    La révolution sociale est comme la mer. Ses vagues se succèdent, se heurtant aux obstacles qui se présentent, les écrasant ou reculant devant eux. Avec toute la violence d’un élan indomptable, elles détruisent coup après coup les vestiges du pouvoir, de l’exploitation et de l’oppression. Une première vague, immense et inattendue, a emporté avec elle la dictature de Moubarak. Une seconde a fait reculer l’armée qui s’apprêtait à prendre le pouvoir. Une troisième est en train de s’élever aujourd’hui contre le nouvel ordre que cherchent à imposer les islamistes.

    Le véritable tourbillon révolutionnaire n’obéit à aucun parti, à aucun chef, à aucun pouvoir. Au contraire, ils sont ses ennemis irréconciliables. Ils seront balayés à mesure que celui-ci s’approfondit. Entre la révolution sociale qui subvertira tout rapport basé sur l’exploitation et la domination, et les imposteurs, les chefs, les maîtres, les partis, les capitalistes, les autoritaires de tout poil, il ne peut y avoir que lutte à outrance. Car la liberté et la fin de l’exploitation présupposent la destruction de tout pouvoir et du capitalisme.

    Il n’y a aucune surprise à ce que les aspirants-puissants cherchent à surfer sur la vague révolutionnaire qui déferle actuellement sur le pays du Nil ; aucune surprise si de nouveaux leaders cherchent à s’imposer en trompant et en dupant, aidés par les médias et les gouvernements d’ici qui parlent de l’« opposition » ; aucune surprise que le véritable élan révolutionnaire se ne traduise par aucun programme de parti, aucun référendum, aucun drapeau et ne soit reconnu pas aucun fief du pouvoir dans le monde. Certes, ceux qui se battent aujourd’hui en Egypte contre le pouvoir actuel ne forment pas un bloc homogène, pas plus qu’ils n’aspirent tous à une véritable révolution sociale. Les luttes en cours sont traversées de milliers de contradictions : entre des opposants qui exigent une assemblée constituante sans l’influence prépondérante des islamistes et ceux qui ne voient pas de salut dans la démocratie parlementaire, ceux qui se battent pour des augmentations de salaire et des conditions de travail plus acceptables et ceux qui veulent chasser tous les patrons, entre ceux qui se battent mais sans remettre en question les préjugés, la morale dominante, les traditions d’oppression millénaire et celles qui luttent aussi bien contre le pouvoir étatique que contre le poids écrasant du patriarcat en un seul et même combat, ceux qui brandissent le drapeau national et ceux qui lient leurs combats à la lutte des exploités partout ailleurs dans le monde… Mais c’est sans doute là que se trouve la force de la révolution qui est en cours en Egypte : au-delà de toutes les contradictions, elle est née dans les entrailles des exploités et des opprimés. C’est ici que se livre la véritable bataille.

    Ce qui se passe en Egypte, connaîtra des échos partout où des personnes sont en lutte de par le monde. Si pendant des années, les islamistes de toute tendance, ont su se présenter comme des combattants sociaux devant des millions de gens sur la planète, leur masque tombera peut-être aujourd’hui en Egypte, comme il tombe déjà dans d’autres régions (pensons au sud de la Tunisie). La révolution sociale en Egypte sera peut-être la tombe des islamistes et de la réaction religieuse qui se camoufle derrière une prétendue émancipation sociale.

    A la base de la solidarité révolutionnaire internationale, se trouve sa propre reconnaissance dans les batailles livrées ailleurs. Rester spectateurs du sursaut insurrectionnel en Egypte ne peut que contribuer à son isolement et à son étouffement. Pour soutenir et renforcer le véritable élan révolutionnaire là-bas, celui qui aspire à en finir avec toute exploitation et tout pouvoir, il faut agir. Se jeter dans la mêlée armés avec l’idée de la liberté, la vraie.

    Nous croyons donc opportun de lancer un appel à passer à l’attaque, à soutenir, là où on se trouve, avec nos propres idées, avec nos propres moyens, la vague révolutionnaire en cours en Egypte. Si à Alexandrie, au Caire, à Malhalla, … des milliers des personnes se jettent dans la bataille pour un monde nouveau, faisons en sorte que tout représentant de l’Etat et du capital égyptien partout dans le monde trouve le conflit amené à sa porte. Que tout étatiste, capitaliste et serviteur de l’ordre du monde entier sente dans son cou le souffle de la révolution sociale.

    Tissons des liens d’action entre les foyers insurrectionnels partout dans le monde !

    Pour la destruction de tout pouvoir !

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    • Deux articles en français sur la poursuite du mouvement de protestation dans la ville de Port Saïd. Mouvement qui a pris un nouveau cours depuis dimanche dernier 17 février avec le blocage des routes, des accès aux entreprises et administrations et depuis mardi la grève des travailleurs de la zone portuaire.

      Égypte : l’insurrection du Canal de Suez

      jeudi 21 février 2013 / par Enoch El Fassi

      Des appels à « l’insurrection civile » ont poussé plusieurs centaines de personnes à descendre mercredi dans les rues d’Ismaïlia, Suez et Alexandrie.

      Des forces politiques appellent à « l’insurrection civile ». Plusieurs villes égyptiennes du Canal de Suez ont répondu à l’appel, à l’instar de Suez, Ismaïlia et Alexandrie. Des appels à manifester auraient également été lancés dans la capitale. Mais pour l’heure, la mobilisation au Caire ne promet pas d’être aussi puissante que celle de la région du Canal.

      Ces « insurrections civiles » font suite aux évènements de Port-Saïd où une cinquantaine de personnes ont été tuées dans des manifestations. Conséquences de la condamnation à mort fin janvier de 21 supporters de football, les « ultras », accusés d’être impliqués dans des violences ayant provoqué la mort de 74 personnes l’année dernière après un match de foot. Les manifestants réclament leur libération.
      Pour calmer l’escalade de violence, le président Mohamed Morsi a instauré l’état d’urgence dans la région et a imposé un couvre-feu systématiquement non respecté à Port-Saïd, Suez et Ismaïliya.

      « Lève-toi Port-Saïd »

      En soutien à Port-Saïd, des marches ont été organisées à Ismaïliya, d’après le journal Al-Ahram. Le Front El-Inqaddes, l’une des principales coalitions de l’opposition, a appelé à une révolte civile le 1er mars prochain. Le but, bloquer les institutions de la province pour obliger le gouvernement à répondre aux revendications des populations. L’appel a également été lancé dans les provinces du Caire, Gizeh et Alexandrie pour vendredi et samedi afin de dénoncer cette fois-ci la situation socio-économique du pays.

      La désobéissance civile, arme ultime, a commencé depuis maintenant plusieurs semaine à Port-Saïd. Dimanche dernier, les habitants ont bloqué l’accès de quelques établissements publics, d’écoles, banques, usines et ont brièvement bloqué la circulation d’une ligne de chemin de fer. « Soulève-toi Port-Saïd, Que justice leur soit rendue, sinon, nous mourrons comme eux », scandaient les manifestants en faisant allusion aux personnes mortes pendant les manifestations de soutien aux supporters de football.
      Toutes ces opérations de blocage, de grèves et de manifestations ont provoqué la fermeture du port Est. Cela représente quelque 100 millions de dollars de perte dans la zone franche.

      Aujourd’hui, les manifestants réclament l’évincement du ministre de l’Intérieur, une commission d’enquête sur le drame sportif de 2012 et la traduction devant la justice des auteurs des meurtres de fin janvier.

      Source :
      http://www.afrik.com/

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      Port-Saïd : L’escalade

      May Atta - 20-02-2013

      Les habitants ont bloqué l’accès de certains établissements publics. Ils menacent de recourir à la désobéissance civile si la lumière n’est pas faite sur l’assassinat de plusieurs dizaines de Port-Saïdis lors des récents troubles.

      Des milliers de manifestants à Port-Saïd ont vidé dimanche des bâtiments officiels leurs employés, appelant à la désobéissance civile et réclamant justice pour les dizaines de personnes tuées le mois dernier dans des affrontements avec la police. Selon des témoins, les manifestants ont aussi forcé des écoles, des banques et des usines à fermer et ont brièvement bloqué une ligne de chemin de fer dans cette ville qui longe le Canal Suez. « Soulève-toi Port-Saïd », « Que justice leur soit rendue, sinon, nous mourrons comme eux », scandaient les manifestants, dont faisaient partie de nombreux Ultras », supporters de football fervents et organisés.

      Les manifestants réclamaient justice pour la mort d’au moins personnes, tuées dans des affrontements avec la police après condamnation à mort fin janvier de 21 supporters de football locaux, accusés d’être impliqués dans des violences ayant fait 74 morts l’année dernière après un match de foot.

      Le président Mohamad Morsi avait réagi aux violences à Port-Saïd et dans deux autres villes longeant le Canal de Suez en faisant appel à l’armée pour assurer la sécurité et en imposant l’état d’urgence ainsi qu’un couvre-feu. Le couvre-feu a systématiquement été bafoué à Port-Saïd, Suez et Ismaïliya. Au total, plus de 50 personnes ont été tuées et des centaines blessées, notamment à Port-Saïd, au cours des violences ayant suivi l’annonce du verdict, qui a coïncidé avec le deuxième anniversaire du début de la révolution contre Hosni Moubarak.

      Les manifestants menacent de procéder à une escalade si leurs demandes ne sont pas satisfaites dans un délai de trois jours, à compter de dimanche. Celles-ci incluent le limogeage du ministre de l’Intérieur, Mohamad Ibrahim, la désignation d’un juge d’instruction pour enquêter sur le drame du stade de 2012 et la traduction devant la justice des responsables impliqués dans les meurtres du mois dernier.

      Malgré les risques de dérapage qu’elle implique, beaucoup d’opposants considèrent la désobéissance civile comme l’arme ultime dans leur lutte contre un régime qu’ils considèrent comme « sourd » face à leurs demandes. D’autres estiment que cette démarche suppose une coordination et un leadership politique qui, pour le moment, font défaut aux opposants. « Je suis favorable à l’idée d’une mobilisation populaire et contre l’idée de négocier avec le gouvernement des Frères musulmans. Cela dit, pour passer du local au national, une mobilisation populaire a besoin d’organisation, celle-ci ne saurait être assurée par une poignée de militants à Port-Saïd », estime l’activiste Khaled Abdel-Hamid, du parti de l’Alliance populaire socialiste.

      Amr Ezzat, du Courant populaire, est d’accord. « Nous allons nous réunir pour étudier comment faire afin de transformer cette désobéissance civile en un travail plus organisé. Ce qui se passe à Port-Saïd est le résultat naturel des morts et des blessés qui sont tombés dans cette ville. Le régime ne reconnaît pas le dialogue et ne se soucie pas des droits des citoyens, bien au contraire, le ministère de l’Intérieur est plus prompt à violer la loi, à user de la violence et à procéder à des arrestations arbitraires. La désobéissance civile peut s’avérer une solution », dit-il.

      Originaire de Port-Saïd, l’opposant Georges Ishaq qualifie de « noble » l’attitude des habitants de sa ville natale. « Les habitants de Port-Saïd sont capables de s’organiser d’eux-mêmes, les élites politiques, elles, n’ont ni le courage, ni la volonté nécessaire pour entamer une telle campagne de désobéissance civile. A Port-Saïd, tout le monde est convaincu que le régime ne s’intéressera, ni à punir les criminels, ni à rétablir les droits des martyrs », matraque Ishaq.

      Même euphorie chez le militant de gauche Kamal Khalil, pour qui la désobéissance civile annonce la « victoire de la révolution ». « C’est de vous, habitants de Port-Saïd, qu’on apprend, vous qui joignez l’acte à la parole. Votre désobéissance sera une étape cruciale pour la révolution. Elle fera renaître l’espoir de vaincre les oppresseurs et les criminels. Il est certain que d’autres gouvernorats vous emboîteront le pas », écrit Khaled Abdel-Hamid sur sa page Facebook. Et de conclure : « La victoire est proche, le sang des martyrs n’aura pas coulé en vain, le guide des Frères n’a qu’à commencer à faire sa valise » .

      Source :
      http://hebdo.ahram.org.eg/

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      • Traductions et publication au fil de l’eau. Il y a forcément quelques répétitions...

        (Gouvernorat = division administrative du pays, un peu équivalent au département pour la France)

        28 manifestants arrêtés à Mahalla alors que les manifestations continuent

        Après les protestations de vendredi baptisées « Le jour de la mise en procès du Régime », 28 manifestants ont été raflés dans le gouvernorat de Mahalla, Delta du Nil

        Ahram Online, dimanche 24 février 2013

        Vingt-huit personnes ont été arrêtées à Mahalla pour leur rôle présumé dans de violentes manifestations dans la ville, vendredi [22 février].

        Ils seront détenus pendant 15 jours en attendant les investigations, a déclaré dimanche Mohamed El-Tekhy, le procureur en chef de Tanta Est.

        Des manifestations baptisées « Le jour de la mise en procès du Régime » ont eu lieu au Caire et dans d’autres grandes villes à travers l’Egypte, ce vendredi, y compris à Port-Saïd, qui connait une campagne de désobéissance civile depuis presque une semaine.

        Les 28 détenus qui ont été arrêtés samedi et dont les noms n’ont pas été divulgués, sont accusés d’avoir lancé des cocktails Molotov, d’avoir attaqué des postes de police, obligé les commerçants à leurs magasins, d’avoir bloqué des voies ferrées et des routes principales.

        Mahalla connait la poursuite d’affrontements, tous les vendredis depuis le deuxième anniversaire de la révolution du 25 janvier. Parmi les revendications des manifestants figure la justice pour les militant politique tué Mohamed El-Gendy, natif de Tanta [ville voisine], décédé le 4 février après qu’il aurait été torturé à mort pendant une garde à vue.

        Ce dimanche, des manifestants à Mahalla ont commencé une campagne de désobéissance civile, en bloquant la voie ferrée dans la ville.

        Mahalla est une ville industrielle du delta du Nil, dans le gouvernorat de Gharbiya.

        C’est aussi un bastion des luttes ouvrières dans le textile, une ville rebelle considérée comme un des berceaux prolétariens de la révolution.

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        La police militaire se déploie à Port-Saïd, Qandil ordonne une enquête sur les affrontements de janvier

        La police militaire est entrée dans les rues de la rétive Port-Saïd avec comme mission la protection des vies et des biens au milieu de manifestations anti-gouvernementales en cours.

        Ahram Online, samedi 23 février 2013

        Les forces armées égyptiennes ont déployé la police militaire dans les rues de Port-Saïd pour gérer le trafic en l’absence de la police du ministère de l’Intérieur alors que la ville entre dans sa septième journée de protestations et d’appels à la désobéissance civile.

        Des centaines de membres des "Aigles verts", les supporters ultras et inconditionnels du club de football d’Al-Masry, ont bloqué la route de Port Said à Ismaïlia et la route qui relie Port et Le Caire samedi. Ils ont également fermé les douanes du port Al-Raswa.

        Après des négociations entre les forces militaires et de police et les manifestants, la route Port-Saïd-Ismaïlia a été rouverte à la circulation.

        Pendant ce temps, le Premier ministre Hisham Qandil a déclaré samedi qu’un juge avait été chargé d’enquêter sur les affrontements du mois dernier à Port-Saïd qui ont laissé près de 50 morts après le prononcé d’un verdict partiel dans l’affaire du massacre du match de football de Port-Saïd de 2012.

        Qandil a également dit que la déclaration d’état d’urgence dans la ville, qui a irrité beaucoup de monde quand elle a été annoncée par le président Mohamed Morsi le 27 janvier et qui a ensuite été laissée à la discrétion du gouverneur, était due à des « circonstances exceptionnelles ».

        Qandil a ajouté que la présence de forces militaires dans les rues de la ville visait à « protéger la vie des citoyens et leurs biens »

        Plusieurs manifestations ont été organisées dans la ville ce samedi, provocant également des problèmes de circulation.

        Plusieurs groupes, dont figurent en bonne place les ‟Aigles Verts”, ont appelé à la désobéissance civile à Port-Saïd la semaine dernière. Des rassemblements antigouvernementaux de la ville ont exigé « des excuses de la présidence pour avoir négligé Port-Saïd et pour avoir imposé l’état d’urgence », a déclaré Ali ‟Spicy”, un membre dirigeant des Aigles Verts à Ahram Online.

        Les protestations de la ville ont également conduit à la suspension des activités scolaires et la fermeture de la zone franche de la ville, qui comprend environ 29 usines.

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        La désobéissance civile à Port-Saïd entre dans son septième jour

        Salma Hegab / 23 février2013
        Daily News Egypt

        Des milliers de travailleurs, des commerçants, des étudiants, des résidents et des fonctionnaires continuent le mouvement de désobéissance civile qui a commencé il y a une semaine

        La désobéissance civile a repris à Port-Saïd alors que les manifestants continuent de fermer les bâtiments administratifs du terminal du canal de Suez.

        Les Ultras ‟Aigles Verts”, les supporters du club de football Al Masry, coupent la route principale entre Port-Saïd, Ismaïlia et Le Caire ce samedi matin et bloquent la circulation. Selon le quotidien d’Etat Al-Ahram, l’armée et la police ont rouvert la route principale.

        Les chauffeurs de taxis et d’autobus SuperJet ont rejoint la grève tandis que le bureau d’enregistrement des taxes de la douane du port sont restés fermés.

        Le port de l’Est et le chantier naval sont restés à l’arrêt car les travailleurs ont poursuivi leur grève. Les propriétaires de bateaux ont organisé une manifestation navale dans la voie navigable du canal de Suez.
        Une grève partielle a également lieu dans les écoles et les secteurs de l’administration d’État, samedi, selon le comptable Mahmoud Qandil.

        Trois bus transportant des manifestants de Suez à Port-Saïd sont arrivés pour prendre part au mouvement de désobéissance civile, tandis qu’un bus transportant des manifestants de syndicats indépendants du Caire a rejoint la grève de Port-Saïd selon plusieurs témoins oculaires.

        Les manifestants ont rejeté la représentation des partis politiques dans la grève en n’autorisant aucune bannière politique dans les places.

        « Les élections législatives vont être boycottés. Les citoyens de Port-Saïd ont prévu d’assiéger toutes les commissions électorales », a déclaré, Mohamed Nabil, un manifestant.

        Dans la rue Hai Al-Arab, un certain nombre de manifestants ont mis en place un « poste de police public » vendredi soir sous le slogan « le peuple au service du peuple ».

        Des milliers de personnes de Port-Saïd ont également organisé un procès populaire contre le président Mohamed Morsi, le Premier ministre Hisham Qandil, le ministre de l’Intérieur, Mohamed Ibrahim et plusieurs dirigeants des Frères musulmans, y compris Mohamed Badie et Khairat el-Shater, les accusant d’avoir tué des manifestants à Port-Saïd en janvier dernière.
        Le tribunal a condamné Morsi, Qandil et Ibrahim à mort.

        Á Damietta [ville et gouvernorat à l’embouchure de Nil], les manifestants ont utilisé des méthodes plus pacifiques : ils ont lancé la campagne « Je ne paie pas » dans laquelle ils demandent aux citoyens de ne pas payer les factures au gouvernement, y compris l’électricité et les impôts comme moyen de désobéissance civile, a déclaré Rehab El-Naasan, membre du Mouvement de la jeunesse du 6 Avril. Des appels à boycotter le paiement des factures au gouvernement ont également été diffusés à Port-Saïd

        Le Premier ministre Qandil a annoncé samedi que le gouvernement va s’occuper des habitants de Port-Saïd avec le plus grand soin, selon un communiqué de presse du Service d’information de l’État égyptien

        Il a ajouté qu’il est en contact permanent avec les représentants de Port-Saïd au Conseil de la Choura [parlement], ainsi qu’avec les responsables exécutifs du gouvernorat, dont en premier lieu le gouverneur lui-même.

        Qandil a fait remarquer qu’il est nécessaire d’accroître les possibilités d’emploi à Port-Saïd, à Suez, dans les villes du Canal et dans toutes les villes d’Égypte. Il a déclaré que le gouvernement travaille au démarrage de plusieurs projets devant fournir 750.000 emplois d’ici la fin de l’année.

        Les manifestants ont l’intention de continuer leur mouvement désobéissance civile jusqu’à l’annonce du verdict dans le procès du massacre de Port-Saïd prévu le 9 mars.

        Informations supplémentaires par Ahmed Aboul Enein

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        La désobéissance civile s’étend

        Des dizaines de forces révolutionnaires et partisanes ont annoncé la désobéissance civile au gouvernorat de Daqahlia pour réclamer le renversement du régime et en solidarité avec les citoyens de Port-Saïd et le reste des gouvernorats.
        Les révolutionnaires ont fermé le bâtiment du cabinet général du gouvernorat avant de fermer toutes les institutions du gouvernorat.
        Le gouvernorat de Daqualia (capitale Al-Mansoura), très densément peuplé, est voisin de celui de Port Saïd, au nord du Delta, près de la Méditerranée, à l’est d’Alexandrie.

        (bonjouregypte.com)

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        Davantage de villes semblent se joindre à la désobéissance civile

        Hend Kortam / 24 février 2013
        Daily News Egypt

        De nouveaux gouvernorats devraient se joindre à la campagne de désobéissance civile qui entre dans sa deuxième semaine à Port-Saïd

        Des chemins de fer ont été bloqués à Mahalla et des routes ont été bloquées à Mansoura, suscitant la crainte que les gouvernorats de Gharbeya et de Daqahleya vont se joindre à la désobéissance civile en cours.

        Farag Al-Sayed, membre du Mouvement de la jeunesse du 6 Avril de Gharbeya, a déclaré qu’il y a des appels à la désobéissance civile dans Gharbeya mais qu’il n’en a pas vu de signe dans les rues. Il s’attend à ce que les participants à la désobéissance civile commencent plus tard dans la journée. Il a ajouté que le Mouvement Jeunes du 6 Avril n’a pas encore décidé s’il y participera.

        À Mansoura, Saïd Omar, membre du Mouvement de la jeunesse du 6 Avril de Daqahleya a indiqué que tout se déroule comme d’habitude dans la ville, excepté à proximité du siège du gouvernorat. Il a déclaré que le bâtiment est entouré par les manifestants, et qu’il a dû marcher à pied pour y aller car les véhicules ne peuvent pas atteindre le bâtiment.

        Il a ajouté que cela vient après des affrontements entre manifestants et forces de sécurité samedi soir qui se sont poursuivis jusqu’aux premières heures de dimanche.

        Au Caire ce dimanche, dans le cadre de la campagne de désobéissance civile, les accès du principal bâtiment administratif du gouvernement, le Mogamma Tahrir, a été fermée par des manifestants qui ne permettent pas aux gens d’y accéder, selon l’AFP. Les manifestants ont laissé une porte latérale ouverte pour que les gens puissent quitter le bâtiment.

        La désobéissance civile est entrée dans sa deuxième semaine à Port-Saïd et selon Ibrahim Al-Sayad, un membre du Parti des Egyptiens Libres basé dans la ville portuaire, elle gagne du terrain. Il dit qu’il y a eu une grande manifestation ce dimanche matin et que de nombreux groupes ont montré leur solidarité avec la désobéissance civile.

        Les Ultras Aigles Verts (supporters du club de football Al-Masry) ont annoncé dimanche matin que les travailleurs des usines de la zone d’investissements [franche] ne sont pas allés travailler en solidarité avec la désobéissance civile.

        Il a déclaré que les transports et les magasins n’ont pas été perturbés, mais que « les établissements d’enseignement sont tous fermés, à l’exception de l’université ».

        Al-Sayad a déclaré que les revendications de Port-Saïd incluent que le gouvernement reconnaisse que les personnes qui ont perdu leur vie dans les bouleversements récents de Port-Saïd sont « martyrs » [de la révolution].

        Dans la ville de Suez, la grève se poursuit et Fathy Desouky, un membre du Mouvement de la Jeunesse du 6 Avril à Suez, a déclaré que certaines usines sont en grève et que les manifestants ont encerclé le siège du gouvernorat, ce dimanche matin.

        Il a ajouté que de nombreux groupes politiques ne répondent pas aux appels de gens à se joindre à la désobéissance civile. Il a ajouté que le dernier de ces appels datait de ce samedi, mais que de nombreux groupes, y compris le Mouvement de la Jeunesse du 6 Avril, n’y a pas participé.

        Le porte-parole militaire a annoncé samedi soir que la navigation dans le canal de Suez depuis le golfe de Suez jusqu’à Port Saïd se déroule normalement et qu’il n’y a pas de perturbations. Il a félicité la population des villes de Port-Saïd, Suez et Ismaïlia, communément appelés les villes du canal, de ne pas obstruer le canal.

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        La désobéissance civile est lancée dans les villes du Delta du Nil de Mansoura et de Mahalla

        Les dirigeants de l’opposition publient des tracts et des déclarations sur Facebook pour défendre leurs méthodes, disant que désobéissance civile est un moyen légitime d’exprimer des exigences ; des villes industrielles rejoigne le mouvement dimanche par des blocages des routes

        Ahram Online, dimanche 24 février 2013

        Les manifestants entament le mouvement de désobéissance civile dans la ville du delta du Nil de Mansoura, ce dimanche, en bloquant les entrées principales de la ville et le bâtiment central du gouvernorat.

        Cela fait suite aux affrontements de la nuit dernière, de samedi à dimanche, dans le gouvernorat de Daqahliya, entre les manifestants et la police après que des manifestants aient bloqué les routes principales de la ville et aient construit un mur de briques pour arrêter la circulation dans et hors de Mansoura.

        Des centaines de personnes ont été signalées en train de manifester vers 10h du matin ce dimanche dans une action appelée par un certain nombre de groupes politiques et activistes locaux.

        Le mouvement a publié une déclaration sur Facebook et dans des tracts imprimés samedi intitulé « Ils se moquent de toi », qui défend leur action contre les critiques. Les leaders de la grève ont été attaqués pour affecter l’économie et la production, mais, disent-ils, la désobéissance civile est, en fait, un moyen légitime et courante par lequel les citoyens peuvent exprimer pacifiquement leurs doléances.

        « Pendant longtemps, nos exigences sont passées inaperçues à travers d’autres manifestations pacifiques et maintenant le temps est venu de lancer la désobéissance civile pour atteindre notre objectif d’en finir avec le régime actuel » peut-on lire dans la déclaration, qui s’abstient de déterminer qui en est l’auteur.

        La déclaration précise aux habitant de refuser de payer les factures d’électricité, et les encourage à arrêter le travail et à participer à toute autre action qui de protestation contre « l’injustice contre votre révolution et votre dignité et votre être. »

        Récemment, la ville du canal de Suez de Port-Saïd a mis en œuvre la désobéissance civile depuis près d’une semaine pour protester contre une marginalisation croissante et les condamnations à mort prononcées envers 21 habitants de la ville en relation avec les attaques lors d’un match de football dans le stade de Port-Saïd.

        De plus, ce dimanche, la ville industrielle du delta du Nil de Mahalla, dans le gouvernorat de Gharbiya, était également appelée à la désobéissance civile, avec des centaines de personnes se mettant en grève et bloquant les entrées principales de la ville.

        Tahsin, une ville du gouvernorat de Daqahliya, était entrée en désobéissance civile en septembre 2012, qui a été noté comme la première fois en près d’un siècle pour l’Egypte.

        [Traductions : XYZ pour OCLibertaire]

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