22 février, dans les rues de Nantes, contre l’aéroport et la métropole
Appel à un cortège anticapitaliste / anti-autoritaire
mercredi 19 février 2014, par
La mobilisation contre le projet d’aéroport entre aujourd’hui dans une nouvelle phase.
Sur le terrain, avec l’occupation active de la ZAD et la mise en culture des terres saisies, avec ses 200 comités locaux à travers tout l’hexagone, elle n’a jamais été aussi forte et organisée.
Cependant nous ne couperons pas à l’épreuve de force, même s’il est difficile de prévoir quand, où et comment...
Après les échecs des luttes sociales ces dernières années, bloquer ce projet d’aéroport et gagner cette bataille de quarante ans (et nous la gagnerons !) contribuerait à renverser la vapeur, à redonner confiance dans l’action collective, à débloquer une situation d’ensemble, à ouvrir des perspectives, à reconstruire un rapport de forces contre le capitalisme, l’euro-austérité et le chantage à l’emploi, à favoriser les autres luttes sociales et territoriales et à empêcher leur criminalisation...
Le 22 février est donc une échéance incontournable pour tous ceux et celles qui veulent lier indissociablement les combats écologistes et anticapitalistes, poser de façon explicite et visible tous les enjeux de cette lutte, pour aller au fond de la critique de ce projet inutile et nuisible, à l’image de son monde, avec en perspective l’émancipation sociale.
OCLibertaire
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UN TOURNANT DE LA LUTTE
Représentative des luttes contre le capitalisme et ses conséquences pour l’Humanité et la planète, la mobilisation contre le projet d’aéroport entre dans une nouvelle phase.
Sur le terrain, avec l’occupation active de la ZAD et la mise en culture des terres saisies, avec ses 200 comités locaux à travers tout l’hexagone, elle n’a jamais été aussi forte et organisée.
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Les oppositions au projet ont démontré, par des études complémentaires contradictoires et recours juridiques – qui ont retardé d’autant le projet - que l’État bafouait ses principes de légitimation (démocratie, défense de l’intérêt commun...) pour servir les bénéfices privés d’une multinationale et la construction d’une métropole du Grand Ouest fantasmée, nouveau sésame de la Croissance Économique.
Ainsi, le préfet de Loire-Atlantique a signé fin 2013 les autorisations de travaux du barreau routier et de destruction des espèces, sur la ZAD de Notre Dame des Landes, annonçant un futur passage en force. Ce qui ne serait pas nouveau pour imposer un grand projet industriel...
Lors de l’opération César en automne 2012, ce sont l’opposition déterminée sur le terrain et la solidarité qu’elle a suscitée, qui ont empêché le lancement du chantier.
Aujourd’hui, nous ne couperons pas à l’épreuve de force, même s’il est difficile de prévoir quand, où et comment... Si les prochaines élections municipales et européennes peuvent retarder l’offensive, celles-ci ne changeront rien puisque les deux partis susceptibles d’arriver aux « affaires », PS ou UMP, sont également pour le projet.
L’EMPLOI, UN FAIRE-VALOIR BIAISÉ
Tous les arguments des porteurs du projet ayant été démontés (Nantes-Atlantique saturé, bruits, rentabilité économique, coût réel d’une extension...), les pro-aéroport essaient aujourd’hui de vanter la création d’emplois et la relance de l’activité économique... par un financement majoritairement public de 600 millions d’euros largement sous-estimé et un Partenariat Privé Public en or pour Vinci (ce qui priverait par ailleurs de chantiers nombre de petites entreprises !).
De fait, la situation sociale se dégrade (fermetures d’entreprises, précarité croissante, diminution des services publics, des aides sociales et pensions...) avec en parallèle des aides fiscales croissantes pour le patronat : 50 milliards d’allègements de cotisations sociales et de crédits d’impôts, en échange de... promesses !
Les traités européens de libre-échange avec le Canada et les USA vont déstabiliser encore plus de nombreux secteurs. Le projet de « ferme des mille vaches » d’Abbeville, stoppé par la mobilisation, incarne bien le modèle de l’agrobusiness, rentabilisé grâce au prix de l’électricité obtenue par méthanisation, sans égard pour les conséquences humaines et écologiques.
Si ce modèle s’impose, il éliminera l’agriculture paysanne qui résiste encore. Cette logique du tout économique, alimentée par le gouvernement, est à l’opposé des valeurs d’entraide et d’autonomie alimentaire portées par la résistance au projet d’aéroport.
UNE AUTRE ORGANISATION COLLECTIVE POUR LE PARTAGE DE LA PRODUCTION
Ce chantage à l’emploi doit être dénoncé, en lui opposant un autre modèle de production, défini collectivement, prenant en compte les paramètres humains, écologiques et sociétaux.
Par exemple, l’initiative Sème ta ZAD rassemble depuis mars 2013 zadistes et agriculteurs pour expérimenter un autre fonctionnement collectif, en remettant en culture par différentes techniques des terrains expropriés.
Cette critique en actes du capitalisme vise aussi la logique de réorganisation urbaine à l’œuvre sur l’axe Nantes-Saint-Nazaire, future métropole qui justifie aux yeux des décideurs un aéroport international, un barreau routier et toutes les zones urbanisées qui suivront ! Là aussi, la compétition économique entre pôles urbains à l’échelle mondiale légitime une politique de concentration des moyens sur les métropoles, pour atteindre un seuil tel que leur poids démographique et leurs ressources garantissent un milieu économique propice à leur maintien dans la course internationale, par la rentabilité, la créativité et la mise en scène de leur attractivité. C’était le sens de l’opération “Nantes Capitale Verte Européenne 2013”.
NANTES, UNE MÉTROPOLE GENTRIFIÉE QUI EXCLUT
Cette concentration de richesses, de services, d’initiatives culturelles et d’infrastructures techniques réserve l’accès des centres de ces métropoles aux classes sociales aisées, simplement par les impôts locaux, le prix de l’immobilier et le mode de consommation proposé. La logique capitaliste à l’œuvre a ainsi chassé les classes modestes vers la périphérie et embourgeoisé le centre. Elle a regroupé les pouvoirs politiques locaux dans une présidence de communauté urbaine qui impose ses choix aux anciennes communes, intégrées et « digérées ».
Le gouvernement Ayrault vient d’ailleurs d’officialiser cette tendance devenue stratégie prioritaire en désignant une quinzaine de métropoles régionales, auxquelles s’ajoutent les grandes intercommunalités, avec de nouvelles attributions. Cela ne signifie pas moins d’Etat mais réorganisation de cet appareil toujours plus au service du Capital, en temps réel.
Le transfert de l’aéroport à Notre Dame obéit à la logique de ce nouvel ordre local qui réorganise et polarise autoritairement l’espace, proche ou régional, pour qu’il devienne incontournable, central, rentable.
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L’aéroport et son barreau routier sont nécessaires à la métropolisation et en découlent.
Certains opposants à l’aéroport siègent justement dans les institutions qui portent, financent et gèrent ce projet : cette contradiction constitue un point de clivage fondamental et indépassable entre eux et nous. Si l’on constate déjà une désertification des campagnes, une vie ralentie des bourgs et petites villes, condamnés aux résidences secondaires ou aux cités dortoirs, la métropole l’accentuera encore pour la majorité de la population, éparpillée et isolée, avec ses déplacements quotidiens obligés entre zones d’habitation et de travail, de commerce et de loisir.
Cette sociabilité minimum induite par l’organisation de la métropole ne peut qu’encourager à la passivité et décourager les velléités de résistance.
Le combat contre le projet d’aéroport soulève donc des problématiques bien plus vastes, concernant le mode capitaliste de la société à venir, l’aménagement de nos territoires et de nos vies par la force, en fonction des intérêts du Capital et de l’Etat. De plus, d’un point de vue de classe, en tant que travailleurs, chômeurs, précaires, nous n’avons aucunement besoin de cet aéroport et notre participation à la lutte exprime aussi une solidarité sociale avec les petits paysans locaux et les opposants précaires qui, ensemble, vivent travaillent construisent expérimentent et cultivent sur la ZAD.
POUR UN CORTÈGE ANTICAPITALISTE ET ANTI AUTORITAIRE
Le 22 février, nous appelons à faire entendre cette expression de façon joyeuse et déterminée dans la manifestation anti-aéroport pour poser de façon explicite et visible tous ces enjeux, pour aller au fond de la critique de ce projet inutile et nuisible, avec en perspective l’émancipation sociale.
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Après les échecs des luttes sociales ces dernières années, bloquer ce projet d’aéroport et gagner cette bataille de quarante ans (et nous gagnerons !) contribuerait à renverser la vapeur... en France mais aussi ailleurs car ce combat a pris une dimension internationale. Il s’agit de reconstruire un rapport de forces contre le capitalisme, pour favoriser les autres luttes et empêcher leur criminalisation, comme tente de le faire l’Etat italien qui assimile la résistance au projet de TAV Lyon-Turin à du terrorisme et qui utilise ainsi des procédures et lois d’exception, proches d’une situation de guerre.
Mener cette lutte, c’est aussi essayer de développer aujourd’hui d’autres rapports sociaux non fondés sur la compétition capitaliste et l’autoritarisme étatique, mais basés au contraire sur la solidarité, l’entraide, la lutte directe, l’autonomie et l’autogestion des mouvements sociaux.
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Initiative soutenue par :
des individus, Collectif Universitaire Nantais Contre l’Aéroport, Organisation Communiste Libertaire, Fédération anarchiste, Alternative Libertaire, COPAIN Poitiers, Front libertaire Saint-Nazaire, Groupe libertaire Lochu (Vannes), Groupe anarchiste CRABES (Quimper)… (premiers signataires + liste mise à jour...).
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Infos pratiques
Annonces de départs groupés en bus ou en covoiturage, demandes et offres d’hébergements militants dans la région nantaise, un site Internet dédié « petites annonces » dans le cadre de la lutte contre l’aéroport de NDDL a été créé ici :
Sans frontières
Le 22 février sera aussi une journée de mobilisation No TAV en Italie
(voir l’appel de la Coordination des comités du Mouvement NoTav ici)
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