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IL Y A DIX ANS FUKUSHIMA…

par le collectif contre l’ordre atomique

mardi 16 février 2021, par Saint-Nazaire


Voir en ligne : Collectif contre l’ordre Atomique

Il y a dix ans débutait la catastrophe nucléaire de Fukushima (11 mars 2011). Loin d’être terminée, elle poursuit son œuvre de contamination de l’air, de l’eau, de la terre. Plus de 100 000 personnes évacuées sont toujours réfugiées, privées désormais de toute aide… et stigmatisées. Et pendant ce temps l’opérateur Tepco manœuvre pour déverser dans le Pacifique plus d’un million de tonnes d’eau terriblement radioactive qu’il ne sait plus comment stocker…

Chez nous, dans le pays le plus nucléarisé du monde, en a-t-on tiré les leçons ? Le pouvoir s’est-il dit qu’il était décidément temps de mettre fin à cette industrie mortifère ? Evidemment non. Lors de sa visite au Creusot le 8 décembre, le président et chef de guerre Macron a réaffirmé on ne peut plus clairement sa volonté de maintenir et développer le nucléaire, dans ses dimensions civile et militaire, car « l’une ne va pas sans l’autre ». Peu importe l’investissement nécessaire de dizaines de milliards d’euros dans une production devenue économiquement non rentable – les contribuables finiront toujours par payer. Peu importe les graves menaces et les dégâts pour la population, comme pour les nombreux salariés, notamment des sous-traitants, qui en assurent le fonctionnement. Peu importe l’accumulation de déchets radioactifs pour lesquels, au bout de cinquante ans, il n’existe aucune autre solution que d’aller les cacher sous le tapis, en les laissant en cadeau aux générations futures. Peu importe le risque d’accident grave, qui ne fait que croître avec le vieillissement de nos 58 réacteurs. La puissance de la France est en jeu !

Mais nous, nous qui ne sommes « rien », en avons-nous tiré les leçons ? Nous sommes-nous collectivement demandé si nous étions prêts, pour maintenir notre niveau croissant de consommation électrique, à courir le risque de voir des territoires entiers devenir inhabitables et interdits à l’agriculture, l’armée en prendre le contrôle, des centaines de milliers d’habitants se transformer en réfugiés et, à terme, les cancers et les malformations congénitales exploser ?

Les dégâts de la pandémie vous effraient ? Soyez sûrs qu’ils feront pâle figure à côté de ceux que nous promet une catastrophe nucléaire sur le territoire français. Contrairement à la gestion improvisée et autoritaire mais plus ou moins consensuelle de la crise sanitaire, l’État français a prévu d’en passer alors par une gestion militaire. Dans les zones les plus touchées, la confinement des populations dans des gymnases sera massif, suivi d’un exil définitif ; dans celles qui le seront moins, le confinement sera permanent, sans dérogation, avec du scotch aux fenêtres, car la menace sera partout. Jusqu’à ce que, comme à Fukushima, le dosimètre devienne notre compagnon de survie, tels le masque et le gel hydro-alcoolique aujourd’hui.

Certains pourtant défendent encore cette industrie prétendument « décarbonée » au nom de la lutte contre le dérèglement climatique. C’est faire peu de cas de tout le carbone produit par l’ensemble de la filière (extraction puis transport du minerai, construction des réacteurs, transport et gestion des déchets...). Peu de cas aussi du réchauffement des cours d’eau produit par les masses d’eau pompées pour refroidir les réacteurs, une eau qui se fait et se fera en outre de plus en plus rare... Et c’est oublier que cette industrie qui ne fournit que 2 % de l’énergie mondiale, produit et dissémine au quotidien dans l’environnement de la radioactivité destructrice des organismes vivants, tout en permettant la prolifération des armes nucléaires.

Il faut cesser de tergiverser : arrêtons de contaminer la terre et les êtres vivants, arrêtons de produire des déchets radioactifs qu’il va falloir surveiller pendant des milliers d’années, arrêtons de grever l’économie du pays par des subventions massives à une industrie de guerre.

ARRÊT DU NUCLÉAIRE CIVIL ET MILITAIRE MAINTENANT !

SOLIDARITÉ AVEC TOUTES LES VICTIMES DU NUCLÉAIRE !

Collectif contre l’ordre atomique

P.-S.

MANIFESTATION À NANTES
SAMEDI 13 MARS - À PARTIR DE 14H00 AU PARC DES CHANTIERS
BOULEVARD LÉON BUREAU (PRÈS DE L'ÉLÉPHANT)
TRAM LIGNE 1 - ARRÊT CHANTIERS NAVALS

> Au programme : Stands, animations, prises de parole... Fukushima : point sur l’accident dix ans après. En France : fiasco de l’EPR, risques de la construction de nouveaux réacteurs, comment le nucléaire pollue l’eau potable, pourquoi le nucléaire ne sauvera pas le climat, que faire des déchets pendant 100 000 ans, pourquoi le nucléaire militaire est illégal, etc.

TEXTE D’APPEL

Au Japon, la catastrophe de Fukushima du 11 mars 2011 n’est pas terminée et impacte toujours la santé et l’environnement. Dix ans après la fusion des trois cœurs de réacteurs, une large partie de l’archipel reste contaminée. Dans certaines régions, la radioactivité ambiante est trop élevée et les habitants mangent de la nourriture contaminée. Tandis que le gouvernement prévoit de se débarrasser des milliards de litres d’eau contaminée en les rejetant directement dans l’océan Pacifique, aux quatre coins du pays des millions de tonnes de déchets radioactifs continuent de s’entasser.

Mais en accord avec le lobby international de l’industrie nucléaire, les autorités nippones accélèrent le déni des conséquences de la catastrophe pourtant encore bien présentes. Sous prétexte d’un retour à la normale, les habitants sont forcés de retourner vivre dans les territoires contaminés. Les limites d’exposition à la radioactivité restent anormalement élevées (le seuil d’exposition maximale avait été relevé de 1mSv/an à 20mSv/an le lendemain de l’accident). Malgré cela, plusieurs épreuves des Jeux Olympiques 2021 sont programmées dans la préfecture de Fukushima cet été.

En France, nous exigeons un arrêt du nucléaire afin d’éviter une nouvelle catastrophe. Nous nous opposons à EDF, qui prétend imposer aux citoyens avec la complicité de l’État la prolongation des réacteurs nucléaires au-delà de 40 ans, augmentant les risques et les coûts. Estimée à 45 milliards d’euros, la construction de 6 nouveaux réacteurs EPR alors même que la mise en service de celui de Flamanville n’est pas garantie serait dangereuse et synonyme de nouveaux déchets radioactifs ingérables.

Les lobbyistes du nucléaire le vendent comme une solution au changement climatique. C’est faux. Nous refusons la prolongation des réacteurs existants et la construction de nouveaux réacteurs EPR, à Flamanville, mais aussi à Gravelines, à Penly, au Bugey et au Tricastin. De nombreuses études ont de nouveau démontré la faisabilité de scénarios 100% renouvelables, à condition de miser sur la sobriété et l’efficacité énergétique. Avec de la volonté politique, la France a la capacité de se passer du nucléaire.

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