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Manifestation du 21 avril 2024 à Saint-Brieuc

Antifascistes parce qu’anarchistes !

lundi 8 avril 2024, par admin x


Voir en ligne : Groupe Libertaire René Lochu

L’appel d’un Front commun des Côtes d’Armor à manifester le 21 avril prochain à Saint-Brieuc "contre l’extrême droite, pour la justice sociale et la solidarité" est l’occasion pour nos camarades des groupes de la Fédération anarchiste de Bretagne de rappeler qu’un combat antifasciste ne peut être qu’anticapitaliste et internationaliste dans le texte que nous publions ci dessous.

Antifascistes parce qu'anarchistes !

Face à l’emprise croissante de l’extrême droite depuis 40 ans, et à ses manifestations agressives en Bretagne depuis quelques années, nous partageons un constat d’urgence à répliquer avec nombre d’organisations politiques et d’individus.

La création d’un "Front commun antifasciste", très large, en témoigne. Et si nous assurons de notre soutien sans faille toutes celles et ceux qui luttent contre le fascisme ou en sont directement les cibles (personnes racisées, handicapées, LGBTQI+, femmes, militant·e·s...), nous pensons que la riposte doit être radicale (qui va à la racine du problème), c’est-à-dire libertaire.

Instrumentalisant la perspective d’une prise de pouvoir fasciste, parfait épouvantail depuis les années Mitterrand, les partis dits « de gouvernement » naviguent eux-mêmes entre autoritarisme du capital et processus de fascisation.

Depuis longtemps, profitant des confusions idéologiques et d’une police largement acquise à sa cause, l’extrême droite a troqué la chemise brune pour le costard-cravate, et actuellement, c’est le macronisme qui paye le tailleur. Nous considérons donc que l’arrivée probable du RN au gouvernement ne fera qu’« officialiser » un rapport de force déjà présent. Les lois séparatisme et immigration, l’opération Wuambushu, le contrôle des vêtements des écoliers et plus particulièrement des écolières (que ce soit l’interdiction de certains ou l’obligation d’autres), le SNU, le simulacre de dialogue social ou encore la militarisation de la police en sont des preuves.

Face à une trajectoire présentée comme inéluctable par les médias à la botte, nous ne compterons ni sur un prétendu "barrage" aux prochaines élections, qui chaque fois nourrit l’illusion démocratique sans transformer la situation, ni sur l’attente du "grand soir", qui immobilise devant l’ampleur d’un programme jamais appliqué.

Hier comme aujourd’hui, le nationalisme reste la base mortifère du fascisme.
C’est une nécessité vitale de le combattre tant l’horizon est bouché.
Contrairement à nos ennemis idéologiques, nous revendiquons clairement notre chemin politique : entraide, liberté, égalité, fédéralisme, internationalisme.

Pour sortir de l’impuissance, nous pensons qu’il faut concrètement promouvoir nos pratiques, s’impliquer dans les espaces existants et construire de nouvelles initiatives d’émancipation qui puissent inscrire notre force dans le temps, par exemple :

  • des opérations d’entraide matérielle pour enrayer par nous-mêmes la misère et l’exploitation, notamment dans l’exil (caisses de solidarité, cantines, squats…) ;
  • des actions de lutte sociale (dans et hors les syndicats) pour conquérir notre autonomie, en socialisant les moyens de production et en se débarrassant de ceux qui sont délétères ;
  • des lieux de diffusion et de développement de la culture et des pratiques anarchistes,pour dissiper les confusions politiques (bibliothèques, lieux de spectacle autogérés, pédagogie libertaire, épiceries autogérées...).

Ce combat contre le fascisme est global et se contenter d’une lutte locale n’aurait pas de sens. Il serait vain d’espérer des avancées ici si de l’autre côté de la frontière on exploite encore notre classe sociale. C’est pourquoi nous appelons aussi à soutenir politiquement et matériellement nos camarades qui se battent à travers le monde contre les États autoritaires (que ce soit au Moyen-Orient, en Inde, en Hongrie, en Argentine, au Soudan...), ainsi qu’à bloquer, saboter les entreprises et institutions impérialistes sur notre propre territoire (arsenal, banques, laboratoire, entreprise coloniale...).

La montée des autoritarismes est un phénomène mondial, par conséquent, il est urgent de renforcer le fédéralisme libertaire en Bretagne et dans le monde. Nous ne voulons pas de patrie ! Nous proposons donc aux orgas, collectifs et individus qui partageraient ces points de vue libertaires de se retrouver dans un cortège rouge et noir lors de la manif antifasciste régionale le 21/04 à Saint-Brieuc, en toute diversité organisationnelle et tactique. Ce sera l’occasion d’exprimer notre solidarité contre les agressions néo-fascistes, de tenir la rue et de rendre visible notre détermination à vaincre, à court, moyen et long termes, la flambée de l’extrême droite qu’attise le système capitaliste.

Nous voulons vivre libres !
Agissons pour développer l’anarchie, et c’est à la racine que l’on détruira le fascisme !

Pour les groupes de la F.A. de Bretagne
Groupe René Lochu (Vannes - Rostrenen)

In W. Reich "Ecoute petit homme"
Tu prônes le bonheur, mais tu préfères la sécurité...

NB : voir dans Courant Alternatif de janvier 2024 l’article : "Extrême droite et fascisme aujourd’hui" et la position de l’OCL sur les stratègies antifascistes

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