Saint-Nazaire
7 mars 2009
mardi 10 mars 2009, par
La manifestations à regroupé de 600 à 700 personnes, militantEs associatifs, politiques, syndicaux, et nombres d’habitantEs, venus dire leur ras le Bol de la répression, et de l’intrumentalisation de la justice et de la police à des fins sécuritaires.
Le défilé, coloré et plus dynamique que les cortèges nazairiens habituels, s’est étiré du tribunal à la sous préfecture où une délégation a été reçue pour remettre une motion au sous-préfet.
Le cortège a traversé le centre commercial "Ruban Bleu", qui pour la petite histoire s’élève depuis 1 an à la place de l’ancienne maison du peuple. Il s’agissait en quelque sorte de se rapproprier les espaces publics privatisés et livrés aux vigiles et caméras de vidéo-surveillance de la consommation triomphante.
Cette escapade ne fut du goût de la députée PS qui quitta alors le cortège en signe de soutien au commerce déjà bien menacé par la récession ! Mais comme elle était déjà passée à la télé, elle n’avait plus grand chose à tirer de la journée.
La délégation s’est entendue une fois de plus déclarer par le sous préfet qu’il avait bien vu 300 casseurs attaquer sauvagement sa sous-préfecture, alors qu’il n’avait que 40 CRS pour se défendre. Il a donc fait le nécessaire, et il ne supporte pas d’être mis en doute sur sa gestion de l’ordre : c’est un expert, il travaillait à la préfecture de Bobigny (93) en novembre 2005 pendant le soulèvement des banlieues. C’est vous dire !
Nous reproduisons ci dessous les textes et vidéos de l’intervention du CODELIB au début de la manifestation, et la motion déposée en sous préfecture.
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Camarades,
Tout d’abord merci à toutes et à tous de votre présence, merci d’avoir répondu à l’appel du CODELIB à manifester aujourd’hui contre la répression du mouvement social, et pour la défense de nos libertés.
Nous ne pourrons démarrer cette manifestation sans penser à nos camarades absents :
Ce qui leur est arrivé aurait pu nous arriver aussi, à chacun et chacune d’entre-nous ! C’est cela la répression contre le mouvement social : il suffit de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment, avec de supposées mauvaises intentions, pour se voir criminalisé, moralement brisé ou physiquement estropié.
Le 29 janvier à Saint-Nazaire, c’est l’intervention violente des forces de police contre la manifestation qui a provoqué des affrontements puis des arrestations, des inculpations, et plusieurs blessés.
Nous refusons les condamnations déjà prononcées, et nous exigeons :
Mardi prochain 10 mars, 4 autres manifestants, passeront en procès à Saint-Nazaire [1] pour « participation à rassemblement dissous, violences contre les forces de l’ordre, outrages… », et « atteinte à la dignité du chef de l’Etat » pour l’un d’entre eux !
D’autres manifestants seront également jugés en Mai.
Nous refusons ces nouveaux procès et exigeons l’arrêt des poursuites contre les manifestants.
A Saint-Nazaire le 29 janvier 2009, contrairement à ce qui a pu être dit par le Ministère public au premier procès, nous n’avons vu ni « casseurs », ni « scènes de guerre civile », mais une gestion de l’ordre par des moyens et des méthodes disproportionnés et c’est celà qui a entraîné les évènements qui ont suivis !
Quand il n’y a pas de déploiement de policiers en armes, il n’y a pas de problèmes dans les manifestations Nazairiennes. Mais quand la police tire sur une manifestation familiale, avec des armes offensives particulièrement dangereuses (grenades lacrymogènes, grenades assourdissantes, tirs tendus, flash ball…), la population réagit et résiste à l’agression.
C’est une réaction de défense légitime : on ne tire pas impunément sur la population venue exprimer démocratiquement ses revendications !
Nous remarquons d’ailleurs que, pendant ces évènements, les manifestants ont réagi exclusivement contre les forces de l’ordre et ne s’en sont nullement pris aux biens ! Nous sommes donc bien loin de la version de l’émeute à laquelle on voudrait nous faire croire.
Nous nous posons de nombreuses questions sur la stratégie actuelle de gestion des manifestations et des actions revendicatives.
L’Etat essaie de nous faire peur en nous fichant, avec Edvige, le STIC, ou le fichier des empreintes génétiques
L’Etat essaie de nous faire mal en nous réprimant grâce à un arsenal juridique de plus en plus répressif ou en blessant gravement des manifestants.
L’Etat refuse de nous entendre, et au besoin il tente de nous bâillonner, par la peur ou par les coups.
Ce qui nous interroge également, c’est que ces évènements de Saint-Nazaire sont révélateurs d’un phénomène généralisé de criminalisation des actions militantes ou de solidarité.
Ainsi, rien que pour la Loire Atlantique nous pouvons citer ces derniers temps :
Et cette liste n’est malheureusement pas exhaustive.
Si l’on veut mesurer l’ampleur de la répression, nous pouvons encore ajouter :
Et puis, il y a aussi les cas plus médiatisés :
Et tout cela sur fond de chasse aux sans papiers, de persécutions des jeunes dans les quartiers, de pressions hiérarchiques sur les lieux de travail, de sanctions financières ou disciplinaires pour les désobéisseurEs de l’éducation, les syndicalistes d’entreprise, ou les militantEs repérés.
Tout est fait pour nous faire peur !
Tout cela est fait nous faire mal !
Et surtout tout cela est fait pour nous faire Taire. !
NON ! nous refusons d’être fichés comme de vulgaires objets stockés dans les registres de la police.
NON ! nous refusons d’être réprimés et violentés. Et qu’ils sachent bien que ni juge ni prison n’arrêterons nos rébellions contre l’injustice et le mépris.
NON ! nous refusons de nous taire et d’être bâillonnés !
Non : nous refusons toute logique de peur et de renoncement à nos justes revendications.
Oui : nous continuerons à nous battre pour les libertés, pour tous et toutes, ici et ailleurs !
Nous allons donc manifester jusqu’à la sous-préfecture où nous remettrons au sous-préfet une motion avec nos revendications.
Dans cette motion nous l’informons que nous saisissons la Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité, pour les évènements du 29 janvier à Saint-nazaire. Pour cela nous continuons à recueillir vos témoignages pour montrer les dérives du maintien de l’ordre.
Vous aussi, osez résister et témoignez de ce que vous avez vu !
Après cette manifestation nous organisons un débat avec Evelyne Sire-Marin, Magistrat, memebre du comité central de la Ligue des droits de l’homme, sur le développement des lois répressives. Elle nous parlera de l’instrumentalisation de la police et de la justice pour les besoins des politiques sécuritaires.
Des comités qui résistent à ces répressions témoigneront de ce qui fait de nous tous et nous toutes de la chair à prison en sursis !
Cette réunion se tiendra tout à l’heure, à 17H30 à la maison de Quartier d’Avalix.
Dans l’immédiat bonne manifestation ! N’hésitons pas à faire entendre haut et fort nos convictions et notre détermination ! L’heure est à la contre-offensive.
Ce n’est qu’un début, la lutte continue pour la défense des libertés et de la démocratie !
Saint-Nazaire, le 7 mars 2009
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CODELIB de Saint-Nazaire (Comité de défense des libertés fondamentales contre les dérives sécuritaires, composé de : Les Alternatifs - ATTAC St-Nazaire et Presqu’île - Collectif 44=Breizh - Comité de soutien à Mikaël - Emgann - FCPE - FSU - Label Gauche - LDH - MRAP - No Pasaran - NPA - PCF - PS - SDEN-CGT - SLB - UDB - UL-CFDT - USM-CGT - Union Syndicale Solidaires - Les Verts, et des individuEs.)
c/o LDH - AGORA 1901, 2bis rue Albert de Mun - 44600 Saint-Nazaire, ou sur internet : www.codelib.info
Manifestation soutenue également par : Les Alternatifs 44 - CGT Port autonome Nantes-St-Nazaire - Collectif nantais contre les dérives sécuritaires - Emancipation Tendance intersyndicale - LO - OCL - PG - SUD éducation 44 - UD CGT 44 – UL -GT St-Nazaire - UL UNSA St-Nazaire -Union syndicale Solidaires 44-UL CGT- POI- Cté de soutien à Sami BENMEZIANE.
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Le 29 janvier à Saint-Nazaire, l’intervention violente des forces de police contre la manifestation a provoqué des affrontements entraînant des arrestations, des inculpations, et plusieurs blessés, dont un grave toujours hospitalisé.
Nous refusons les condamnations prononcées contre les manifestants qui ont comparu le 2 février, et exigeons la libération des prisonniers, la reconnaissance des préjudices et des dédommagements pour les blessés.
Le 10 mars, et début mai d’autres manifestants, passeront en procès pour « participation à rassemblement dissous, violences contre les forces de l’ordre, outrages… », et « atteinte à la dignité du chef de l’Etat pour l’un » ! Nous refusons ces procès et exigeons l’arrêt des poursuites contre les manifestants.
Contrairement à ce qui a pu être dit par le Ministère public aux premiers procès, nous n’avons vu ni « casseurs », ni « scènes de guerre civile » à St Nazaire le 29 janvier 2009, mais une gestion de l’ordre par des moyens et des méthodes disproportionnés, ce qui a entraîné des incidents.
Quand il n’y a pas de déploiement de policier en armes, il n’y a pas de problèmes dans les manifestations Nazairiennes. Mais quand la police tire sur une manifestation familiale avec des armes offensives particulièrement dangereuses (grenades lacrymogènes à tirs tendus, grenades assourdissantes, flash ball…), la population réagit et résiste à l’agression. C’est une réaction de défense légitime : on ne tire pas impunément sur la population venue exprimer démocratiquement ses revendications. Nous remarquons d’ailleurs que pendant ces évènements, les manifestants ont réagi exclusivement contre les forces de l’ordre et ne s’en sont nullement pris aux biens. Nous sommes donc bien loin de la version de l’émeute à laquelle on voudrait nous faire croire.
Nous nous posons de nombreuses questions sur la stratégie actuelle de gestion des manifestations et actions revendicatives. L’Etat tente de nous faire peur en nous fichant. Il tente de nous faire mal en nous réprimant grâce à un arsenal juridique de plus en plus répressif ou en blessant gravement des manifestants. On refuse de nous entendre, et au besoin on tente de nous bâillonner, par la peur ou par les coups.
Nous verrons dans les prochaines manifestations s’il s’agit d’un choix délibéré d’une stratégie de la tension, qui vise à juguler nos libertés d’expression. En ce qui concerne celle du 29 janvier, nous vous informons que nous déposons une saisine de la Commission nationale de déontologie de la sécurité, afin de faire la lumière sur les dérives en matière de sécurité constatées ce jour là.
Dans tous les cas nous tenons à vous exprimer que nous refusons toute logique de peur et de renoncement à nos justes revendications.
Saint-Nazaire, le 7 mars 2009
CODELIB de Saint-Nazaire
Discours d’introdution
Lecture de la motion
[1] pour les verdicts voir http://oclibertaire.free.fr/spip.ph...