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Faut-il interdire Orelsan ?

lundi 4 mai 2009, par OCLibertaire

Depuis quelque temps la campagne contre le rappeur Orelsan rappelle de biens mauvais souvenirs. Contre le révisionnisme nous avons eu Gayssot ! Contre le voile, l’UFAL..., par exemple.
Souvent le remède incarné par une campagne d’interdiction est pire à long terme que ce qui est dénoncé, et souvent, qui plus est, ne fait qu’en faire la promotion.

Cette recherche du pouvoir d’interdire est aussi malsaine, quant au fond, que les lignes du rappeur. Il y a derrière ces chastes sentiments offusqués comme un parfum de puritanisme. Mais c’est toujours pareil, les puritains s’offusquent sur la scène mais, en fait, font de la propagande au "mal", leur plaisir étant de le voir partout pour en jouir en coulisse, plus largement, en toute bonne conscience.
Pourquoi demain ne pas interdire Breillat, Millet ou Houellebecq, comme le dit le texte ci-dessous, mais aussi, la liste est longue, les Robbe-Grillet, la cinéaste Cavani, Sade et… Nietzsche (sans doute l’un des écrivains les plus machiste qui soit). Bref ces pétitionneurs de l’interdiction nous font froid dans le dos ! Qu’est-ce que ça serait s’ils accédaient au pouvoir ! Ils ne nous lacheraient plus, légifieraient, trieraient, nommeraient un ministère de la bienscéance et du politiquement correct, condamneraient…

Orelsan est un poète (ce n’est pas en soit une qualité !), là où certains lapident la femme infidèle, lui il l’avorte à l’opinel. Rien de bien neuf, juste un zest d’imagination pour renouveler la technique du châtiment. Reconnaissons, à ce zélateur de la pensée dominante le droit de chanter ses couplets aussi abjectes soient-ils, et à nous celui de nous donner concrètement les moyens de mener une lutte idéologique et non institutionnelle : les tomates et des sifflets ça existe !

C’est dans cet esprit que nous avons trouvé le texte d’une MJC de Rennes se refusant d’annuler le programme prévu, intéressant et justifié. Nous vous le livrons ci-dessous

OCL


Pourquoi ORELSAN choque au point de lui interdire, de nous interdire, sa représentation

Depuis quelques jours, nous sommes harcelés par un mouvement de protestation nous enjoignant de déprogrammer le concert d’Orelsan en première partie de Zone Libre vs Casey & Hamé / La Rumeur, le 21 avril 2009.

Ce mouvement est dû à la diffusion sur le net de deux clips en ligne depuis plusieurs années. Ces deux clips vidéo incriminés, choquent beaucoup de personnes. A la lecture froide, elles nous choquent aussi et la vue du clip « Sale Pute » nous met mal à l’aise.

Nous avons aussi été choqués, bousculés, par beaucoup d’autres artistes. Nous sommes nombreux à avoir connu des sentiments similaires en lisant des œuvres de Rodrigo Garcia, Catherine Breillat, Catherine Millet, Michel Houellebecq, ou encore en voyant « la Fura dels Baus », Salò ou les 120 journées de Sodome, L’Empire des sens, Les Valseuses... Et de tant d’autres...

Ces œuvres ont été critiquées mais elles n’ont pas été classées au rang de discours incitant à la haine et à la violence contre tel ou tel groupe de personnes.
Il nous semble dangereux de ne pas accorder la possibilité à un jeune artiste de narrer des sentiments.
On peut critiquer les idées, la valeur artistique, la qualité d’œuvre ou pas...

Qui parmi tous ces dénonciateurs, ces dénonciatrices, a écouté le disque d’Orelsan, intitulé « Perdu d’Avance » ?

C’est à l’écoute de ce disque en décembre, à paraître à la mi-février que nous avons programmé Orelsan, disque salué très positivement par l’ensemble de la presse qu’elle soit généraliste ou spécialisée. Il est aussi nécessaire de préciser que le titre qui fait l’objet de toutes les diatribes n’est pas sur l’album, n’a pas été chanté et ne le sera pas.

Mais...

Pourquoi Orelsan ne bénéficie t-il pas du même statut ?
Pourquoi ne lui accorde t’on pas la possibilité d’être le narrateur de tels sentiments ?
Pourquoi suscite-il tant de réactions parfois elles aussi très violentes ?

Et si c’était la peur de voir un jeune chanteur rappeur chanter cela ?

Et si c’était la peur de voir nos enfants exprimer cela ?

Peut-être, sans doute, cette crainte des adultes qui ne veulent pas voir le malaise de notre jeunesse, la violence de leur désespérance, la vacuité d’un projet non dessiné par leurs aînés, la perspective de vivre moins bien que les générations antérieures...

Peut-être, sans doute, cette méfiance, voir cette défiance d’adultes vis-à-vis de jeunes
considérés incapables de comprendre le sens de ces paroles et prêts sans aucune réflexion, en nombre et sans distanciation (dont seuls les adultes seraient capables), à passer à l’acte.

Votre jeunesse vous fait-elle donc si peur...

Il y a aussi, en arrière plan mais sans doute pas très loin, cette nouvelle façon de penser le monde martelé et asséné dans chacun de nos esprits par les dirigeants politiques et économiques pour nous désigner le bien et le mal, le bon et le méchant...
Il n’y a pas plus de censure administrative, chacun peut et doit être censeur, comme chacun doit désigner son voisin déviant aux forces de l’ordre...

Qui entend ces voix se lever contre le chômage de masse que l’on promet aux jeunes pour les années à venir et qui nous semble beaucoup plus destructeur ?
Qui entend ces mouvements s’indigner pour combattre le suicide chez les jeunes et tout particulièrement en Bretagne ?

Bien sûr, il n’y pas de corrélation entre cela et cela, bien sûr le mal-être des jeunes n’a rien à voir avec leurs sentiments, avec la façon dont ils envisagent leurs vies, leurs relations à l’autre, leurs équilibres sentimentaux...

Depuis le début de la saison, notre association a consacré de nombreuses heures de préparation pour des actions sur les relations garçons/filles avec des partenaires, plusieurs ateliers encadrés par des artistes avec des jeunes sur le même sujet, des heures de débats, conférences, projections de documentaires. Cette première semaine de vacances de printemps
ce sont 10 artistes et techniciens salariés qui construisent avec des jeunes dans le cadre de 4 projets différents des expressions artistiques et créatives tous à l’initiative de la MJC Antipode avec de nombreux partenaires et parents qui nous font confiance...
Il y a donc deux postures, tourner le dos à cette génération en ne voulant pas voir, pas
entendre ou bien se rendre disponible pour les écouter et pour tenter d’être avec eux.

Depuis longtemps et quotidiennement c’est cela que nous avons choisi, résolument... pour que ce ne soit pas « Perdu d’Avance ».

La Maison des Jeunes et de la Culture Antipode-Cleunay

le 8 avril

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7 Messages

  • Faut-il interdire Orelsan ?

    24 avril 2009 02:06, par Missa

    Enfin. Enfin, un groupe libertaire qui dénonce le problème de fond. Tandis que certaines branches antipatriarcat d’orgas libertaires s’amusent à jouer du fait divers des médias de masse en dénonçant un discours sexiste et d’incitation à la haine envers le genre féminin ( le titre d’orelsan l’est malgré ses différentes explications mais le discours sexiste dans le milieu du rap est omniprésent mais n’oublions pas qu’il s’enclenche dans un processus d’exclusion sociale bien compliqué à analyser dans un commentaire) je suis ravies que la campagne gouvernementale liberticide soit ici dénoncée !
    Par ailleurs, le texte de la MJC est très bien et je vous invite à vous pencher sur l’album Angle Mort de Hamé, Casey VS Zone libre qui est passé en seconde partie de cette soirée.

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  • Faut-il interdire Orelsam ?

    24 avril 2009 02:29, par Missa

    Et juste pour préciser, car mon commentaire peut paraître ambigu, je ne dis pas que le sexisme s’accroit en relation avec l’exclusion sociale (c’est sociologiquement faux et très réac’ !) mais que la sphère du Rap (majoritairement masculine) a développé un discours sexiste de valorisation par la domination en enclenchement/opposition avec la dégradation de considération du à l’exclusion sociale.
    J’espère être clair dans mes propos pour ne pas attirer les tomates et les sifflets ...

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  • Faut-il interdire Orelsan ?

    27 avril 2009 12:12, par DR Louarn

    Article très intéressant surtout le passage sur l’"action nécessaire autonome des institutions" qui a effectivement eu lieu à Rennes organisée par les organisations signataires de cet appel (que vous ne citez pas).

    Sur la question de "hurler avec les loups" (ce dont certaines assos signataires mesurent le risque), le responsable de l’antipode à appeler cette manifestation de "sifflets et tomates" une manif de la droite rennaise (une belle surprise pour lui quand il a vu la tête des droitiers : autonomes et squatters-euses rennais-es, féministes radicales et moins radicales...)

    C’est un débat nécessaire mais se limiter à un slogan "il est interdit d’interdire" c’est bien pauvre comme pensée. Il y a des choses qui s’imposent, et ce par la base (et effectivement l’appel en lui même montre vite ses limites) et le concert d’Orelsan a d’ailleurs été libéré par la BAC et les CRS à Rennes.

    Pour une réaction un peu plus saine que celle de l’antipode (dont le directeur, au cours des discussions précédentes avec les associations féministes a quand même ajouté qu’il y avait autre chose à faire que de s’occuper des femmes battues en temps de crise...) le texte du confort moderne de poitiers reste pour moi beaucoup plus clair et compréhensible (qu’ils aient pris la décision de l’annuler reste ici secondaire).

    "Le Confort Moderne a programmé le jeudi 2 avril le spectacle d’Orelsan, chanteur hip-hop auteur d’une chanson intitulée « Sale Pute » dont les propos violents envers les femmes choquent fortement et défraient depuis quelques jours la chronique médiatique au plan local et national.

    Début mars, nous avons pris la décision de programmer ce concert après l’écoute d’un CDR envoyé par le producteur des spectacles d’Orelsan et comportant cinq titres extraits de son premier album « Perdu d’avance » sorti commercialement très récemment. Aucun de ces morceaux ne présentait de contenu sexiste. Ils décrivaient au contraire avec réalisme et un certain talent à notre sens le désespoir et les comportements d’une partie de la jeunesse. C’est pour cette raison que nous avons programmé Orelsan. Il décrit avec justesse et crûment les symptômes très inquiétants qui affectent une partie de notre société et l’interpelle sur sa cécité et son absence de prise en compte. La question du rapport des générations est au cœur de cette interpellation.

    Extraits des paroles d’Orelsan :

    “les vieux comprennent pas s’qui ce passe dans la tête des jeunes
    ils sont pas élevé par la télé, par la playstation
    ils comprennent pas a quel point on est fêlés
    ils connaissaient pas internet, les boites, les grecs, les DVD

    les vieux comprennent pas s’qui ce passe dans la tête des jeunes
    ils sont pas élevé par la télé, par la playstation
    ils comprennent pas a quel point on est fêlés
    ils connaissent pas le rap, les portables, l’shit et la despe ”

    Des médias très respectables tels que Le Monde ou Libération ont souligné la valeur de cet album dans les critiques qu’ils en ont fait.
    Pour illustration, voici la chronique que France Info en fait : http://www.france-info.com/spip.php...

    C’est après cette prise de décision et le lancement de notre communication que nous avons découvert en diffusion sur Internet le titre « Sale Pute », ainsi que « Saint Valentin », morceau encore non remarqué par la chronique médiatique, mais dont le contenu nous semble pour le moins autant critiquable. Comme beaucoup, ces morceaux nous choquent, notamment par l’ambivalence de leur positionnement et la façon dont ils peuvent être interprétés par des personnes ne possédant pas suffisamment de distance critique. Même si ces morceaux sont anciens et ne semblent plus figurer dans le spectacle et les enregistrements d’Orelsan, il nous parait évident que si nous avions eu connaissance de ces chansons au moment de l’élaboration de notre programmation, nous aurions considéré le spectacle sous un autre jour, celui avant tout de notre responsabilité à diffuser de tels propos. Nous avons pour l’instant reproché ce déficit d’information au producteur du spectacle.

    A cette heure, nous accusons réception des protestations de femmes, d’hommes, de familles, de citoyens que nous recevons depuis vendredi dernier et nous les prions d’accepter nos excuses pour le traumatisme que la découverte de cette programmation a pu provoquer chez eux.

    La question du maintien de ce concert au sein de notre programmation est à l’ordre du jour du Conseil d’administration du Confort Moderne qui se réunira lundi 30 mars au soir. Les représentantes du planning familial de la Vienne, naturellement et fortement opposées aux propos d’Orelsan, y sont invitées et ont confirmé leur présence.
    Sur le plan personnel et en tant que Directeur, je proposerais à mon employeur l’annulation de ce concert. Mais, parce que nous n’avons pu encore en débattre, parce qu’en ce week-end, nous attendons encore des éléments pour nourrir notre réflexion, parce que cette décision n’est pas facile à prendre et qu’elle implique une association et une équipe, nous avons décidé de ne pas agir dans la précipitation et de prendre le temps du débat. C’est donc à son issue que nous prendrons notre décision.

    Simon Codet-Boisse
    Directeur du Confort Moderne"

    Je fais circuler votre texte

    Au plaisir

    Salutations libertaires

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    • Faut-il interdire Orelsan ? 27 avril 2009 15:02, par DR Louarn

      N’importe quoi c’est ce texte là que je voulais mettre :

      COMMUNIQUE

      Poitiers le 31 mars 2009.

      Sous l’influence de la polémique nationale déclenchée par la révélation de la chanson « Sale Pute » du rapper Orelsan dont les propos violents envers les femmes choquent fortement, l’équipe et le conseil d’administration du Confort Moderne se sont réunis hier soir et encore cette matinée pour décider du maintien ou non du concert de l’artiste prévu le 2 avril 2009 au Confort Moderne.

      A l’issue d’une réflexion très pénible, nous avons pris la décision de déprogrammer le concert d’Orelsan. En voici les raisons.

      Début février, nous avons pris la décision de programmer ce concert après l’écoute d’un CDR envoyé par le producteur des spectacles d’Orelsan et comportant les titres « Changement », « No life », « Différent », « Badabing » et « Sous Influence », les trois premières de ces chansons figurant sur son premier album « Perdu d’avance » sorti commercialement très récemment. Aucun de ces morceaux ne présentait de contenu sexiste. Ils décrivaient au contraire avec réalisme et un talent certain à notre sens le désespoir et les comportements d’une partie de la jeunesse de notre pays. La question du rapport des générations, au cœur de cette interpellation, la description juste et crue des symptômes très inquiétants qui affectent une partie de notre société et la questionne sur sa cécité et son absence de prise en compte ont motivé la programmation de ce spectacle.

      C’est après cette prise de décision que nous avons découvert en diffusion sur Internet le titre « Sale Pute », ainsi que « Saint Valentin », morceau encore non remarqué par la chronique médiatique, mais dont le contenu nous semble pour le moins susceptible de heurter aussi les sensibilités. Comme beaucoup, ces morceaux nous choquent, moins par leur langage extrêmement violent, finalement très contemporain, que par l’ambivalence de leur positionnement et la façon dont ils peuvent être interprétés par des personnes ne possédant pas suffisamment de distance critique. Il nous parait évident que si nous avions eu connaissance de ces chansons au moment de l’élaboration de notre programmation, nous aurions considéré le spectacle sous un autre jour, celui avant tout de notre responsabilité à diffuser de tels propos. Informés après coup, nous n’avons cependant pas trouvé en interne la ressource de réenvisager collectivement notre décision, sans doute déterminés inconsciemment à l’image de notre société par l’acceptation d’un sexisme omniprésent.

      Puis la polémique s’est installée, vendredi dernier nous concernant, nous plongeant dans la tourmente de sa violence, nous obligeant à nous positionner, interpellés par des militantes, des femmes, des familles, certaines nous demandant l’annulation de ce concert.

      Tout d’abord, nous ne sommes pas dupes : Orelsan met le doigt sur le pourrissement de la société. La fureur que ses constats déclenchent atteste de leur criante vérité. Les cacher sous prétexte de leur violence ne fera que les amplifier. Par conséquence, nous ne souscrivons pas au concert des bien- pensants qui selon nous se voilent la face, voire veulent la cacher. Ce sont les représentations symboliques véhiculées par notre société qui produisent ce pourrissement. Ne nous attaquons donc pas à leur expression.
      De façon plus globale, le hip-hop porte cette thématique et c’est entre autres raisons pour la pertinence de son propos qu’il remporte autant d’audience auprès des jeunes populations. La question de la faiblesse de sa diffusion dans les salles de concerts subventionnées devrait à notre sens plus questionner le milieu professionnel. Il s’agit là aussi de discrimination.

      Ensuite, comme beaucoup d’acteurs culturels, nous pensons que la liberté d’expression d’un artiste est sacrée. Nous ne pouvons pas la censurer. Nous avons juste la liberté de la diffuser intégralement, à partir du moment où nous l’assumons. Or, concernant Orelsan, telles qu’expliquées plus haut, les conditions de révélation à nous de l’intégralité de son oeuvre, ne nous ont pas permis de l’assumer entièrement, et donc de mesurer sereinement notre responsabilité de diffuseur. C’est la polémique en cours qui malheureusement nous offre a posteriori cette possibilité. Notre responsabilité se trouve engagée sans notre plein consentement. Le douloureux constat des souffrances que déclenche chez certaines personnes la présence d’Orelsan dans nos murs atteste s’il était besoin de son engagement.
      La rencontre avec des militantes des droits des femmes nous a aussi permis de le mesurer.

      Dés lors, s’est posé le dilemme : censurer une représentation artistique et donc trahir une déontologie professionnelle, y compris en en assumant les conséquences à l’avenir dans nos choix artistiques. Ou maintenir ce concert et amplifier la souffrance déjà exprimée par un geste qui, malgré toute notre science de la communication, ne pourra être considéré par les concernées que comme une provocation supplémentaire.
      En résumé faire le choix de l’humain, et pas celui de l’art. Considérant que notre humanité était en jeu, nous l’avons dans ce contexte privilégiée.

      La révélation ce matin de la liste des chansons prévues par Orelsan pour le concert du 2 avril, et la présence des titres « Saint Valentin », « Courez Courez » et « 50 Pourcents » nous a conforté dans ce choix. Leur maintien, malgré l’émotion suscitée par sa venue, nous apparaît dans ce contexte comme une maladresse supplémentaire. Il y a déjà le feu, inutile de l’alimenter.

      Nous serons présents à 20h30 dans l’espace du bar pour discuter de ce choix.
      Ben Sharpa, informé de la situation, a fait le choix de maintenir son concert (*).

      Isabelle Delamont, présidente
      Simon Codet-Boisse, directeur

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    • Faut-il interdire Orelsan ? 27 avril 2009 17:17, par Loulou

      Le confort moderne a juste eu peur de voir ces subventions reduires suite au lobbying opere sur la mairie
      Le confort moderne a agi dans la precipitation sans recul et sans discernement
      au contraire du printemps de bourges et des francofolies de la rochelle
      Le confort moderne c’est caché derriere sa pseudo deontologie proffessionelle pour ne pas avoir a annoncer les vraies raisons de cette annulation.
      Le confort moderne a trahie sa deontologie professionelle
      Le confort moderne n’a plus beaucoup de respect de la part des acteurs des musiques actuelle et d’une grande partie de son public.

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      • Faut-il interdire Orelsan ? 7 mai 2009 19:44, par Dr Louarn

        La suite : "les filles elles m’embetent"

        1/ Je fais intervenir les flics contre elles au concert à Rennes

        2/ Je porte plainte

        Pour ceux qui n’étaient pas encore convaincu d’avoir affaire à un enieme petit bourge qui n’assume rien :

        "Solidaires face aux menaces du rappeur OrelSan contre les associations féministes

        Le 21 avril 2009, le rappeur OrelSan était programmé à la MJC de Rennes. Pendant les semaines précédant le concert, de nombreuses associations ont alerté le directeur de la MJC et les élu/es de la ville de la nocivité des textes de ce rappeur qui se plaît à détailler avec complaisance des violences infligées à des femmes et à des mineures.

        Deux semaines auparavant, OrelSan devait se produire à Poitiers. Mais, face à l’extrême violence de ses chansons et à leur ambivalence, les responsables du Confort Moderne ont décidé de le déprogrammer.

        A Rennes, le responsable de la MJC et les élu/es se sont réfugiés derrière une pseudo-liberté d’expression qui ne connaîtrait aucune limite pour maintenir le concert d’OrelSan. La liberté d’expression, telle qu’elle est internationalement reconnue, connaît pourtant une limite : l’appel à la haine et au meurtre.

        Dans leur volonté de protester contre cette conception de la liberté d’expression qui ne respecte ni l’humain ni le vivre-ensemble, quatre associations ont appelé à un sit-in le jour du concert devant la MJC : Pulsart, association nationale d’actions artistiques auprès des jeunes en difficulté, et trois associations locales qui agissent pour les droits et l’autonomie des femmes. L’entrée de la salle a été bloquée pendant une heure par quelques manifestant/es, retardant ainsi le concert. Cette action s’est déroulée sans violence. Pendant le blocage, les participant/es, des militant/es d’associations et des étudiant/es de Rennes 2, ont discuté avec le public pour leur faire prendre connaissance de la teneur des textes d’OrelSan et de leur gravité.

        Jeudi dernier, 30 avril, Pulsart et d’autres associations ont reçu une lettre de l’avocat d’OrelSan en date du 22 avril qui les met « en demeure d’interrompre immédiatement toutes [leurs] actions de nature à porter atteinte au bon déroulement de la carrière d’OrelSan ».

        L’avocat du champion de la liberté d’expression intime donc aux associations de se taire sous menace de poursuites.

        Nous soutenons toutes les associations mises en demeure.
        Ces mises en demeure concernent aussi chacune de nos associations :
        c’est notre liberté de manifestation et d’expression qui est menacée.

        Par ailleurs, l’avocat d’OrelSan émet toute une série d’accusations mensongères qu’il est bien sûr dans l’impossibilité d’étayer par quelque fait réel. La manœuvre vise à faire pression pour imposer le silence aux associations féministes.

        L’avocat avance aussi : « la chanson dont vous dénoncez les paroles n’est ni contenue dans l’unique album d’OrelSan, ni interprétée lors de ses prestations sur scène ».

        OrelSan ne chante plus « Sale Pute » sur scène, mais il continue à chanter « Suce ma bite pour la Saint-Valentin » où il menace (déjà !) sa copine de la « marie-trintigner » si elle ne se tait pas (décidément, c’est une manie !). De plus, ces chansons, parmi les plus haineuses de son répertoire, sont toujours accessibles sur internet : le rappeur et ses producteurs refusent de les retirer.

        Nous rappelons enfin que plusieurs autres de ses chansons sont porteuses d’un message de haine contre les femmes, les gays et les lesbiennes. Pour n’en citer que deux, « Courez, courez » et « Différent » comptent parmi les chansons de son album qui portent atteinte à la dignité humaine.

        OrelSan use et abuse de la liberté d’expression,
        mais dénie à celles et à ceux qui rejettent ses chansons le droit de s’exprimer.
        Nous refusons le chantage et le silence qu’il veut nous imposer.
        Nous dénonçons les accusations mensongères proférées par son avocat.
        Nous affirmons que la liberté d’expression n’appartient pas qu’aux « artistes » :
        la liberté d’expression appartient à chacun/e d’entre nous.
        OrelSan ne nous fera pas taire !

        Signataires :
        Association Droits des Femmes XXe, Chiennes de Garde, « Cineffable, Quand les lesbiennes se font du cinéma », Collectif de pratiques et de réflexions féministes « Ruptures », Collectif national pour les droits des femmes (CNDF), Collectif 13 Droits des Femmes, Commission Femmes et Mondialisation d’ATTAC, Coordination des associations pour le droit à l’avortement et à la contraception (CADAC), Coordination française pour le Lobby européen des femmes (CLEF), Coordination Lesbienne en France (CLF), CQFD-Fierté Lesbienne, Elu/es Contre les Violences faites aux Femmes (ECVF), Fédération nationale solidarité femmes (FNSF), « Femmes Libres » - Radio Libertaire, Femmes Solidaires, La Meute, Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie (LFID), Ligue du Droit International des Femmes (LDIF), Mix-Cité Paris, Mouvement français pour le planning familial (MFPF), Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Paroles de femmes Massy, Parti de Gauche, Pluri’elles Algérie, SOS Sexisme"

        Il est interdit d’interdire d’interdire d’interdire etc...

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        • Faut-il interdire Orelsan ? 29 mai 2009 23:49, par Renaud

          En réponse au texte des associations féministes : en général, je trouve le positionnement des organisations de type "chiennes de garde" un peu caricatural, mais je trouve ce texte extrêmement pertinent face au problème soulevé par les paroles de cet "artiste". Je suis pour une très grande liberté d’expression et contre toute forme de censure, mais dans le cas présent, il ne s’agit pas de censurer une liberté mais d’empêcher quelqu’un de répandre auprès d’une population déjà instable des messages d’une violence, d’une bétise et d’une vulgarité absolues, écrites dans le but unique et évident de choquer pour créer du "buzz". Comment peut-on écrire (vomir) des textes comme "Saint Valentin" sans avoir une absolue honte de soi-même ? A part en ayant le QI d’un castor ? Franchement, y’a des paires de baffes qui ont manqué à certains pendant leur petite enfance.

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