mardi 8 avril 2014, par
J. WAJNSZTEJN
Rapports à la nature, sexe, genre et capitalisme
160 pages - 15 euros
<img2656|left> Au-delà des controverses stériles entre culturalisme et naturalisme dans lesquelles s’enferment les activistes du genre et leurs opposants conservateurs, ce livre tente une critique politique d’une conception du « genre » qui a perdu tout rapport avec l’idée première de genre humain.
Après l’échec du dernier assaut révolutionnaire contre le capitalisme – celui des années 1967-77 –, autonomie, identités particulières et multiples, affirmation des subjectivités sont devenues les valeurs et pratiques dominantes de l’individu egogéré.
Dans les domaines de la sexualité humaine, l’accentuation de la particularisation des rapports sociaux et la capitalisation de quasiment toutes les activités humaines engendrent maintenant la négation des déterminations à la fois naturelles et sociales du sexe. Celui-ci n’est plus perçu que sous sa forme sociale construite et franglicisée de « genre ».
Au mouvement des femmes qui visait des droits généraux s’est substituée la pression de minorités sexuelles qui tirent leur dynamique idéologique de leur ancienne répression. Divers activistes du « genre » vont alors dénoncer les dimensions à la fois trop naturalistes et universalistes d’une conception du sexe qui, selon eux, entretient un rapport de dépendance trop étroit avec la norme hétérosexuelle et non plus simplement avec un système patriarcal en voie de dissolution.
De l’abolition du sexe en passant par la multiplication des « genres », tout semble, pour eux, affaire de libre choix sur fond d’une confiance aveugle en les possibilités offertes par la science. Cette nouvelle idéologie se présente comme une évidence qui s’imposerait à tous, alors qu’elle réduit la conscience qu’on pourrait avoir de notre finitude humaine à une simple croyance au mythe dune nature humaine
Eduardo COLOMBO
Une controverse des temps modernes,
la postmodernité
104 pages - 10 euros
<img2657|left> En opposition avec l’homme moderne qui se révolte contre la tyrannie, contre Dieu, contre la sainte croyance de ses pères, nous avons l’homme postmoderne : un sujet assujetti, dépendant d’une « machinerie de pouvoir qui le fouille, le désarticule et le récompense » (Foucault), « formé dans la soumission », « constitué dans la subordination », habité par « une passion primaire pour la dépendance » (Judith Butler), sans projet révolutionnaire sous prétexte qu’il serait totalitaire, sans identité parce qu’elle n’existe pas, avec ses valeurs pour soi, isolé dans un monde virtuel, essayant d’approfondir sa subjectivité radicale (mais impuissante), entouré d’un monde réel où règnent le profit, la force politique, les armées, l’exploitation de plus en plus effrénée.
Si l’on suivait les propositions postmodernes, sur quoi compterions-nous aujourd’hui pour avancer vers l’émancipation sociale ?
Benjamin Péret - Georges Munis
LES SYNDICATS CONTRE LA RÉVOLUTION
Benjamin Péret
LE DÉSHONNEUR DES POÈTES
suivi de
CAMUS, LE RÉVOLTÉ DU DIMANCHE
SUR TROTSKI
Préface de Jean-Jacques Lebel
160 pages - 15 euros
<img2658|left> Les syndicats contre la révolution forment un tout composite constitué d’articles du plus radical des surréalistes, Benjamin Péret, parus dans Le Libertaire, en 1952, et d’un important envoi critique de Georges Munis écrit en 1960 après sa sortie de prison, en Espagne, où il avait été arrêté pour ses activités révolutionnaires clandestines. Le tout empruntant le titre d’un des articles de Péret.
Le Déshonneur des poètes : un classique écrit à Mexico en 1945 est une riposte cinglante à l’infâme anthologie patriotarde et bien-pensante intitulée L’Honneur des poètes, publiée clandestinement en 1943 sous l’égide de Pierre Seghers et de Paul Eluard. « L’honneur de ces “poètes” consiste à cesser d’être des poètes pour devenir des agents de publicité. […] La poésie n’a pas à intervenir dans le débat autrement que par son action propre, par sa signification culturelle même, quitte aux poètes à participer en tant que révolutionnaires à la déroute de l’adversaire nazi par des méthodes révolutionnaires » résume en substance Péret.
Victor SERGE
Réflexions sur l’anarchisme (1937-1938)
suivi de
« Testament politique » (1947)
Ces deux textes suivi de
Jean BERNIER
Actualités de l’anarchisme (1938)
88 pages – 8 euros
<img2659|left> Les textes de Victor Serge et de Jean Bernier publiés ici, avec cette double influence du marxisme et de l’anarchisme qui les constitue, peut irriter les puristes de l’un et l’autre camp qui considèrent l’antagonisme comme irréductible. N’ont-ils pas vu assez tôt la vraie nature du régime soviétique ? Sans doute. Certains s’en sont rendu compte un peu plus tôt, tant mieux pour eux. D’autres ont attendu 50 années de plus ! Tant pis pour eux.
L’intérêt de ces deux militants-écrivains, et les textes publiés ici en sont un exemple, c’est que leurs affirmations politiques sont toujours mises dans le contexte de l’époque. Elles ne sont jamais faite au nom d’une critique intemporelle (et donc toujours valable – comme ça on ne se trompe jamais !) comme savent si bien le faire les orthodoxies marxistes et anarchistes.
Quatrième de couverture
Cet homme, qui fut avant tout un révolutionnaire, vit se briser l’espoir de « transformer la société », s’excusa presque d’oser écrire des romans et finit par laisser une œuvre littéraire admirable qui transcende toutes les frontières et où, comme le dit son fils, le peintre Vlady, « l’éthique se mue en esthétique ». Une œuvre qu’il composa dans l’errance, confronté à d’énormes difficultés matérielles, plusieurs fois dépouillé du peu qu’il possédait, poursuivi par la police et les dictatures, avec pour seul et unique désir l’impérieuse nécessité de redonner vie à des êtres humains uniques et inconnus.
Claudio Albertani
Robert LOUZON
Cent ans de capitalisme en Algérie
réédition – 80 pages – 8 euros
<img2660|left> Cent ans de capitalisme en Algérie retrace avec minutie la conquête coloniale française jusqu’à la fin de la première guerre mondiale. Né en 1882, Robert Louzon a été l’un des premiers militants anticolonialistes dans le mouvement ouvrier révolutionnaire.
En 1919, il adhère à la section de Tunis du Parti socialiste qui vote son adhésion à l’Internationale communiste. En 1922 il est condamné à huit mois de prison pour « attaque contre les droits et les pouvoirs de la République française en Tunisie » et « exhortation à la haine des races » pour avoir publié divers textes en langue arabe.
Expulsé ensuite de Tunisie, il rejoint la France et participe avec Monatte à La Vie Ouvrière puis à L’Humanité. Il démissionne du Parti communiste en décembre 1924.
Cent ans de capitalisme en Algérie fut publié dans les numéros du 1er mars et du 15 mai 1930, de La Révolution Prolétarienne.
Jean BERNIER
TÊTE DE MÊLÉE
144 pages - 15 euros
<img2661|left> Écrit en 1924, Tête de mêlée raconte le parcours d’un jeune garçon qui parvient, grâce au sport, à s’arracher aux affres de l’enfance et de l’adolescence, à échapper à sa Folcoche de gouvernante et au milieu bourgeois d’avant 1914, étriqué, bigot, imbu de sa classe sociale, et décrit ici d’une façon particulièrement fine et cruelle.
Il s’agit d’un véritable hymne au sport en général et au rugby en particulier. Le lyrisme, la précision et l’humour avec lesquels ce jeu qui, au début du XXème siècle essaie de percer en France, est décrit, font de Jean Bernier, pour le ballon ovale, ce que sera Antoine Blondin pour le cyclisme, quelques décennies plus tard.
Jean Bernier fut un acteur des avant-gardes politiques et littéraires françaises entre les deux guerres. Pacifiste après avoir été au front, il devient journaliste au Crapouillot de Galtié-Boissière et à Clarté d’Henri Barbusse. Mais on sait moins qu’il fut aussi chroniqueur sportif à L’Humanité. Il rompt dès 1925 avec le Parti communiste et se rapproche des anarchistes (voir son Actualité de l’anarchisme, éditions Acratie, 2014).
Chez Bernier, pacifiste et internationaliste, la Grande Guerre n’est jamais très loin. Les espérances de « ces jeunes hommes au corps habile et fort, à l’âme prompte » avant 1914 sombreront dans la guerre quelques semaines plus tard sous les « tonnerres monotones de la chimie industrielle », dit-il en conclusion de son ouvrage.
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