jeudi 13 septembre 2007, par
"L’antifascisme est le pire produit du fascisme". La concrétisation de ce "mot" d’un communiste italien passé à la postérité fut illustrée en France par la création d’un "front antifasciste" couvrant tout l’arc politique depuis certains anarchistes et gauchistes jusqu’à l’ensemble des partis bourgeois lors de l’élection présidentielle de 2002 qui vit s’affronter au second tour Le Pen et Chirac. Cette brochure, écrite en 1992, montre entre autre qu’il n’est pas besoin de parti fasciste pour entraîner une "fascisation" de la société, et qu’il convient de ne pas occulter d’ennemis pour s’opposer réellement aux logiques totalitaire à l’œuvre dans le capitalisme compris comme un rapport social global.
L’heure est à l’antifascisme ! La montée du Front national en France, des forces d’extrême droite en Europe, I’implosion des régimes de l’Est, l’exacerbation des nationalismes sur le vieux continent, le laminage du mouvement ouvrier traditionnel sont autant de cartes qui viennent brouiller le paysage politique et idéologique, et contribuent à faire de la problématique fascisme/antifascisme un des pivots des recompositions politiques en cours.
Cependant, que faut-il entendre par fascisme ? Trop souvent le terme est utilisé comme un anathème, vidé de son sens et de références historiques, depuis que la bonne conscience humaniste qualifie tout État fort, ou ses partisans, de « fasciste ».
Le fascisme est un courant politique et idéologique spécifique qui s’est développé dans des conditions sociales et culturelles particulières et repérables. C’est ce que s’attache à montrer cette brochure.
Car c’est bien sur les conditions qui ont permis au fascisme d’émerger en tant que solution politique qu’il convient de s’attarder, plutôt que sur les points programmatiques avoués ou sous-entendus de tel ou tel parti, si l’on veut comprendre les menaces totalitaires qui peuvent poindre aujourd’hui.
ÉPUISÉ