lundi 27 septembre 2010
Compte-rendu de l’action de ce samedi 25 septembre à Isigny-le-Buat dans la Manche.
Nous étions plus d’une centaine à participer à cette action de désobéissance civile. La présence policière était assez importante, mais
le nombre, la détermination et la solidarité des personnes présentes a
permis de rejoindre le pylône sur lequel quelques boulons ont été dévissé.
Des banderoles ont été accrochées au pylône : « Stop à la ligne THT », «
Stop-EPR » et « A quoi ça tient ? »
Un pathétique agent de RTE tentait, avec un mégaphone, de nous dissuader « d’altérer ce support du transport de l’électricité ». Il a été éconduit en dehors du champ, suivant le sort de 3 policiers de la préfecture (RG ou ce qu’il en reste) qui ont été gentillement éloignés du pied du pylône.
Mais nous n’avons pas oublié que ces personnes n’étaient pas l’enjeu de
l’action. Le message était celui d’une population qui affirme collectivement une opposition à ces projets EPR et THT, malgré le mépris
affiché par l’État et les industriels. La résignation n’est pas présente
dans l’esprit de tout le monde. Au contraire, ce genre d’action doit nous
convaincre que l’on peut toujours entraver ces projets inutiles, coûteux
et dangereux.
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Communiqué de presse suite à l’action de déboulonnage du 25 septembre
Déboulonnage sur un pylône d’une ligne Très Haute Tension (THT) dans la Manche, contre les projets EPR de Flamanville et THT Cotentin-Maine
Isigny-le-Buat, département de la Manche, sur la ligne THT existante
Flamanville-Domloup
25 septembre 2010
Nous étions plus d’une centaine à participer à cette action de
désobéissance civile. La présence policière était assez importante, mais
le nombre, la détermination et la solidarité des personnes présentes a
permis de rejoindre le pylône sur lequel quelques boulons ont été dévissé.
Des banderoles ont été accrochées au pylône : « Stop à la ligne THT »,
« Stop-EPR » et « A quoi ça tient ? »
Un agent de RTE tentait, avec un mégaphone, de nous dissuader « d’altérer ce support du transport de l’électricité ». Il a été éconduit en dehors du champ comme quelques policiers et gendarmes qui ont été gentillement éloignés du pied du pylône.
Mais nous n’avons pas oublié que ces personnes n’étaient pas l’enjeu de
l’action. Le message était celui d’une population qui affirme collectivement une opposition à ces projets EPR et THT, malgré le mépris
affiché par l’État et les industriels.
Cette action a eu lieu suite à la signature par le gouvernement de la
déclaration d’utilité publique (DUP) du projet de ligne THT Cotentin-Maine indissociable du projet EPR en cours de construction à Flamanville.
“Les recours légaux engagés contre la DUP n’étant pas suspensifs, et
l’Etat et les industriels affichant un mépris de plus en plus choquant,
les actions de désobéissance civile nous apparaissent justifié et ne
manqueront pas de se multiplier” déclarent Claude, un potentiel riverain,
qui a participé à l’action.
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Foire aux questions
De qui vient cet appel ?
L’appel à l’action vient de celles et ceux qui se battent contre le projet
de ligne THT Cotentin-Maine et contre l’EPR, des militants, des riverains,
des jeunes, des anciens, des femmes, des hommes… Pour ne pas engager la responsabilité d’associations existantes, il a été décidé de concentrer
les appels et informations sur ce site ( http://pylones.noblogs.org ). Le
recours à la désobéissance civile implique les gens à titre individuel. En
revanche, rien n’empêche telle ou telle organisation de soutenir cette
démarche.
Comment on enlève un boulon d’un pylône ?
Avec des clefs, plus ou moins grosses en fonction des boulons : Clef à
molette, clef anglaise, clef plate de 30, 36 ou 46… Certains pylônes sont
entièrement repeints, ce qui rend plus difficile le dévissage.
Est-ce dangereux ?
Non. Enlever quelques boulons d’un pylône ne le fera pas tomber. Mais cela obligera RTE à repasser derrière nous pour remettre ces boulons.
Les gendarmes vont nous empêcher de faire ça ?
Ils essayeront, peut-être. L’action est préparée pour contourner ce
problème , sans violence. Si nous sommes nombreux, partout dans l’ouest et dans le reste de la France, nous avons de grandes marges de libertés.
L’intelligence collective nous permettra de trouver des sollutions contre
la pression des forces de l’ordre.
Vont-ils tous nous embarquer ?
Il sera difficile pour eux d’embarquer 100 personnes ou plus. Chacun et
chacune sera libre de donner ou nom son identité. L’action étant assumée,
il sera difficile d’échapper au fait d’être reconnu par des gendarmes, ou
pris en photo par eux. De même, des familles pensant venir, il sera
difficile, médiatiquement parlant, d’embarquer tout le monde. Soyons
solidaires.
Qu’est-ce qu’on risque ?
On risque moins que d’avoir des pylônes sur la tête et moins que si une
centrale nucléaire explose. Le risque juridique existe : on peut nous
accuser de dégradations, « en réunion » en plus, on peut nous accuser de
trouble à l’ordre public. Mais dans le cadre d’une action en grand nombre, avec une légitimité très forte, le risque diminue fortement. Si vous êtes très inquiets par rapport aux risques juridiques, vous pourrez vous mettre en retrait mais il faut qu’un maximum de personnes aille au pied du pylône.
Les média vont-ils venir à ce rendez-vous ?
L’appel étant rendu public, il est probable que des journalistes couvrent
l’action. Chacun, sera libre de leur parler ou non, d’être visible ou non.
Nous leur demanderons de ne faire que des « plans larges » au moment du déboulonnage. Quelques personnes se chargeront de faire passer les idées forces de notre message. Apportez vos banderoles.
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Isigny-le-Buat (Manche) 25 septembre : appel à la désobéissance.
Déboulonnons !
Rendez-vous au parking du restaurant La Paillotte dans la ZA « carrefour
des Biards » à Isigny-le-Buat dans la Manche pour une première action de
désobéissance civile de « déboulonnage » contre la THT et l’EPR, le samedi
25 septembre 2010 à 14h30.
Voir cartes ci-jointes et détails en fin de message.
Cet appel est à destination de notre coeur et de notre raison.
À destination de notre coeur, car ce sont les émotions qui, parfois,
doivent éclairer notre conscience. Ici, ce que nos coeurs ressentent,
c’est la colère et la rage de voir que c’est toujours un petit nombre de
gouvernants et d’industriels qui nous imposent leur façon de voir la
société et son rapport à la planète. Le coeur nous fait souffrir pour nous
dire que ce n’est pas humain de continuer dans ce système nucléaire et
dans les mailles de son filet à très haute tension.
À destination de notre raison, car ces gouvernants et industriels
prétendent agir à notre place sous prétexte qu’ils sont davantage «
raisonnables » que nous. Mais notre intelligence sait que ces choix «
raisonnables » nous mènent droit dans le mur. Notre intelligence
collective nous dit qu’il est possible de tenir tête à ces décisions
absurdes. Nous sommes plus nombreux qu’eux : que valent quelques lois
illégitimes face à notre force collective dans l’action ?
Alors appelons notre coeur et notre raison pour aller dévisser ensemble
quelques-uns de ces boulons aux pieds des pylônes.
Ces boulons sont rien et ils sont tout.
Ils sont rien car ce n’est que quelques boulons parmi des centaines
d’autres. En enlever une dizaine ne nous met pas en danger physique. Cela fragilise sans détruire, pour le moment. Cela ne nous fait pas prendre de grands risques de répression si nous sommes nombreux.
Avec les bonnes clefs, c’est un jeu d’enfant. Ne boudons pas notre plaisir
de s’attaquer au talon d’Achille du système électrique. Ce système qui
nous menace depuis trop longtemps par ses accidents nucléaires, ses
déchets et ses ondes électromagnétiques.
Ces boulons sont « tout« . Répétés des dizaines de fois, à différents
endroits, ils embarrassent ceux qui défendent ce système inutile, coûteux
et dangereux. Envoyés par la poste ou déposés devant préfectures et
ministères, ils deviennent le symbole de notre résistance comme le
lance-pierre était le symbole de la lutte de Plogoff.
Comment faire ? Soyons nombreux ou soyons discrets.
Pour cette première action nous faisons le choix d’être nombreux, pour une action publique et assumée. A 50 ou 100 au pied d’un pylône, les gendarmes ne pourront pas faire grand chose. Cela s’appelle la désobéissance civile.
N’ayons pas peur de la machine judiciaire. C’est elle qui doit avoir peur
des actions collectives. Développons des solidarités. Dès que certains
d’entre nous seront inquiétés, déclarons-nous complices.
Ce pouvoir se ridiculiserait à traîner quelques individus devant un
tribunal pour un déboulonnage. Nos arguments sur la santé et sur
l’inutilité de ces projets sont notre meilleure défense. Mais n’attendons
pas d’hypothétiques réponses, multiplions les actions.
Provoquons des discussions autour de nous, dans nos familles, dans nos
associations et collectifs, dans les conseils municipaux. Il est temps de
se compter et de convaincre les indécis. Créons ce rapport de force que
nous pouvons soutenir par les actions de désobéissance.
Si vous venez de l’autoroute A84, prenez la sortie 33, traversez Ducey et
allez vers Saint-Hilaire-du-Harcouet par la D976. Arrivant au rond-point
des Biards (surplombé par une ligne THT !), prenez à gauche. Le rendez-vous est sur le parking du restaurant la Paillotte. Si vous voulez, garez-vous ailleurs et venez à pied (ou en vélo !).
Source : http://pylones.noblogs.org/
Des infos également sur le site du CRAN :
http://www.anartoka.com/cran/viewtopic.php?t=368