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Stocamine, Bure, mêmes combats

lundi 10 juillet 2023

Communiqué jeudi 6 juillet 2023

Invraisemblable : malgré 98% d’avis négatifs, la commission d’enquête publique sur le projet de confinement définitif des déchets industriels ultimes de Stocamine a donné mardi 4 juillet 2023 un avis favorable à une autorisation pour une durée illimitée, avec quelques réserves qui ne changeront rien au problème de fond.

STOCAMINE : l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire

42 000 tonnes de déchets industriels contaminés à l’arsenic, au cyanure ou encore à l’amiante ont été enfouis à 550 m de profondeur à Wittelsheim, près de Mulhouse. Un incendie dans les galeries en 2002 avait mis fin au stockage commencé en 1999. De nombreuse.eux opposant.es (élu.es et citoyen.nes) ont depuis exigé, en vain, le retrait de ces produits toxiques qui menacent gravement la plus grande nappe phréatique d’Europe occidentale ; ils redoutent la pollution de la réserve d’eau potable. Pourtant il a été décidé de couler du béton in situ, pour ériger une barrière dérisoire qui ne résistera pas dans le temps.

En rendant un avis positif, la commission d’enquête fait le jeu d’un Etat qui a toujours affiché sa volonté de ne rien retirer. Cet aveu d’impuissance à gérer l’imprévu, en allant au plus facile et au moins coûteux, fait fi de l’expertise et de l’opposition d’une majorité d’habitants des deux côtés de la frontière.

CIGEO : trop de similitudes, il est encore temps de ne pas lancer l’irrémédiable

Les promesses de "réversibilité" initiales pour Stocamine ou pour Cigéo ne résistent pas à l’épreuve.
Les colis dangereux appelés à rester au fond en Alsace préfigurent ce qui se passerait si l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) permettait à l’État de donner le feu vert à l’enfouissement de 99,96% de la radioactivité produite par le pays. Le dossier d’autorisation de création de Cigéo (DAC), déposé début 2023, est en cours d’instruction pour 3 à 5 ans.
L’incendie de Stocamine démontre que le pire peut arriver. Quoique l’assure l’Andra, de nombreuses inconnues subsistent telles possibilité d’incendie (déchets bitumés), explosion d’hydrogène, dégradation des matériaux des colis et des galeries, stabilité défaillante du sous-sol sur des siècles, etc. Tout aléas engagerait dans une impasse irréversible, aux impacts démesurés.

Si l’Alsace redoute aujourd’hui l’empoisonnement d’une partie de sa ressource en eau, il en serait de même pour les environs de Cigéo. Non seulement le chantier de plus d’un siècle épuiserait une partie de la ressource locale, mais les eaux d’exhaure rejetées dans les affluents de la Seine et de la Marne pourraient contaminer de vastes bassins de vie.
Pour rappel, une tribune [1] cosignée Coordination Stop-Cigéo et collectif Destocamine du 8 février 2021 titrait : La leçon de Stocamine pour Bure : l’État ne tient pas sa parole

Les collectifs rappellent leur soutien aux collectifs et aux associations d’Alsace et d’ailleurs qui se sont engagés pour contrer un dommage irrémédiable à l’environnement, par voie d’information, de manifestations, d’expertise et de recours juridiques.
Il est plus que temps de tirer le bilan des concertations biaisées et sans effets qui ne respectent en rien la parole d’un public dépossédé de son droit de bâtir un avenir collectif, et qui fragilisent le socle démocratique.
Par ailleurs, la politique grandissante et indigne de criminalisation des citoyens et citoyennes qui luttent pour préserver ce qui peut l’être encore doit stopper au plus vite.

Burestop, Cedra, Eodra, Les habitants vigilants de Gondrecourt-le-Château
(collectifs et associations contre l’enfouissement des déchets nucléaires)

Bure Stop 55
Collectif contre l’enfouissement des déchets radioactifs 52

Voir en ligne : Bure stop

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