[Grèce en lutte]
vendredi 19 avril 2013, par
Dans la région de Manolada, plaine rurale du Péloponnèse, en Grèce, des exploitants agricoles ont ouvert le feu, mercredi soir, sur les travailleurs migrants venus réclamer leur paie. Vingt-huit ont été blessés. En 2013, des esclavagistes modernes sévissent en toute impunité en Europe.
Dans un pays sous « surveillance » particulière de la Commission européenne et des ministres de l’économie des pays de la zone euro, où les niveaux atteints par la crise économique, les mesures budgétaires, la baisse des salaires et des pensions, la chasse aux étrangers ‟illégaux” et leur détention dans des camps insalubres, les campagnes xénophobes de l’Etat et de ses supplétifs d’extrême-droite, les violences policières répétées sur les détenus et les gardés à vue , les pratiques répressives de l’Etat pour casser les mouvements de résistance (réquisition de grévistes, militarisation des territoires et espaces publics, attaques sur les médias indépendants…) sont dignes d’un régime d’exception permanent et de contre-révolution préventive qui ne peut que favoriser et attiser toujours plus les actes de barbarie, les pousser toujours plus loin.
Bien sûr tous les partis politiques ont condamnés les faits, de gauche, de droite, au pouvoir ou en dehors, même les post-nazis de l’Aube dorée. Et alors ?
Comme le dit l’article que nous publions, tout le monde savait ce qui se passait depuis des années dans cette zone, les politiciens locaux comme nationaux, les responsables administratifs, la police, la presse silencieuse dans sa presque totalité et intimidée quand elle cherchait à savoir, les autorités européennes…
C’est donc l’heure des larmes de crocodiles pendant que se poursuit le déchainement de la rhétorique xénophobe accompagnée de celle qui justifie toutes les ignominies et saloperies pour soi-disant favoriser le retour d’une « croissance » économique, d’ailleurs introuvable.
Hier [mercredi 17 avril] vers dix-huit heures, au moins 28 travailleurs originaires du Bangladesh se sont fait tirer dessus dans un domaine agricole, à Manolada, en Grèce. Les travailleurs n’étaient pas payés depuis six mois. Ils sont allés à la rencontre de l’employeur et de ses contremaitres pour exiger leur dû : 6 mois de salaire non payé, 125 euros par mois chacun.
Le conflit a éclaté lorsque le patron et ses sbires ont refusé de les payer pour leur travail. Les contremaitres ont saisi leurs fusils et ont tiré à feu nourri. Il y a huit travailleurs immigrés dans un état critique, quatre plus sérieusement atteints.
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Selon les données disponibles jusqu’à hier soir, environ 80 travailleurs originaires du Bangladesh avaient pris rendez-vous à 17 heures avec le patron de l’exploitation agricole de fruits et légumes, en particulier de fraises, et la réunion était connue de tous les travailleurs. On estime qu’ils étaient plus de 200 à attendre cette réunion. Les contremaitres ont refusé de payer les arriérés et ont donné l’ordre aux travailleurs de retourner travailler en les menaçant de faire appel à d’autres travailleurs et en commençant à tirer en l’air. Devant la réaction des immigrants qui ont refusé de bouger, les trois contremaitres ont commencé à tirer en leur direction, y compris dans le dos de ceux qui s’enfuyaient dans un champ proche.
Onze ambulances ont transporté les blessés du sanglant incident vers les hôpitaux de Pyrgos et Patras. La police a arrêté l’entrepreneur de 57 ans, mais les trois surveillants de 21,27 et 39 ans ont pris la fuite.
Les fraises de la honte
Ce n’est pas la première fois qu’un conflit éclate entre les travailleurs et leurs employeurs à Manolada, où se trouvent les champs de fraises de la Grèce. Ni la première fois que nous apprenons que des « entrepreneurs » retiennent des travailleurs immigrés dans des conditions de captivité.
En 2011, un Grec et deux citoyens roumains ont été arrêtés pour appartenance à un réseau de trafic de main-d’œuvre. Selon la direction de la police, ce réseau mafieux soumettait les travailleurs à un régime de violence psychologique intense, notamment par des coups et des tirs de fusils d’intimidation pour les forcer à travailler à la récolte de fraises, sans les payer et en les faisant vivre dans des cabanes de plastique, dans les conditions les plus misérables.
Les travailleurs avaient été capturés, beaucoup d’entre eux, en Roumanie, en leur promettant un contrat de travail et un hébergement, mais quand ils sont arrivés sur place, ils ont découvert qu’ils étaient logés dans des cabanes lamentables et que leur rémunération serait retenue, ils étaient en plus contraints d’acheter leur nourriture à ces mêmes propriétaires des serres, qui leur faisaient payer de grosses sommes d’argent pendant qu’ils leur interdisaient de quitter la zone.
La police a découvert les victimes dans un très mauvais état physique et psychologique et ils ont dû recevoir une assistance du Département de lutte contre la traite des êtres humains.
Nea Manolada : Un camp de travail d’esclave connu par la Commission européenne et le gouvernement grec
En 2011, un rapport de la Commission européenne sur le crime de la traite des êtres humains décrivait déjà la situation de Nea Manolada que l’on peut reprendre brièvement comme suit.
Manolada est une ville de 2.000 habitants (auxquels il faut ajouter 1500 travailleurs étrangers présents plusieurs mois par an) faisant partie de la municipalité de Vouprasia, appartenant à la préfecture d’Ilia, dans l’ouest du Péloponnèse. Un grand nombre d’entreprises agricoles de différentes tailles opèrent dans la région. Leur principale production, est la culture des fraises sous serres, grâce à une utilisation intensive excessive d’engrais et de pesticides. Ces exploitations agricoles sont un exemple d’entreprises qui se sont développées grâce à la main-d’œuvre bon marché, le plus souvent dans des conditions de trafic d’êtres humains.
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Le professeur Kasimis qui a mené des recherches dans la zone de Vouprasia, souligne que les entreprises de fraises ont connu une croissance de 60% sur trois ans (données de 2011) en raison de l’exploitation de la main-d’œuvre immigrée. Au cours des dernières années, la production a augmenté au point de couvrir la majorité (90%) du marché grec, bien que la plupart de la production, 70% est exportée. Le volume des ventes a été de 50 millions d’euros que les producteurs avaient l’intention de doubler. Les chiffres attendus pour 2013 sont de 90 millions d’euros.
La plupart des travailleurs sont en situation irrégulière et proviennent principalement de pays asiatiques comme le Pakistan et le Bangladesh, mais il y a aussi des Bulgares, des Roumains et des Albanais. Les immigrants asiatiques qui sont arrivés plus récemment sont les plus vulnérables, car leur régularisation est presque impossible en Grèce ce qui explique que leurs salaires sont inférieurs au salaire minimum et qu’ils vivent dans les pires conditions. Dans les champs, travaillent aussi des mineurs, les enfants des immigrés, qui touchent encore moins, mais travaillent dans les mêmes conditions que les adultes.
Les salaires sont payés sur une base quotidienne, ou à la fin de la saison. Les cas de rétention des salaires sont fréquents ainsi que des cas où les employeurs, à la fin de la saison, évitent de payer les salaires en usant de la menace qu’ils pourraient être dénoncés à la police et expulsés. Connaissant les conditions de vie des camps de détention pour les immigrants illégaux, le pire pour eux n’est pas l’expulsion, mais ce qui les attend "sine die" à l’intérieur et dans les pires conditions d’alimentation et de salubrité, comme cela a été dénoncé en d’innombrables occasions.
La culture des fraises à Nea Manolada se fait avec un usage intensif d’engrais et de produits chimiques et les travailleurs y sont exposés sans les protections nécessaires. Les logements sont également situés à proximité des serres, dans la plupart des cas, il n’y a pas d’installations hygiénique, pas d’eau courante et ce sont souvent des tentes en plastique, avec les dangers d’incendie que cela entraîne, sous une chaleur étouffante. Ajouter à cela que, comme immigrants illégaux, ils n’ont pas droit à l’assistance sanitaire et médicale.
Ces camps ne sont pas seulement un hébergement, il y a aussi une exploitation économique des travailleurs, les employeurs touchent un loyer pour le ‟logement” et les travailleurs, pour satisfaire à tous leurs besoins comme l’achat de nourriture, doivent le faire dans le ‟mini market” du camp. En outre, leurs mouvements sont contrôlés, même pendant leur temps libre. Parmi les dépenses qu’ils doivent faire, il y a aussi le paiement pour leur ‟sécurité”, une mafia qui selon ce qu’ont en ont rapporté des médias, est couramment d’environ 3 € par jour pour leur ‟protection”.
La situation de ces domaines agricoles n’a jamais préoccupé les autorités jusqu’en 2006 où un pompier a dénoncé les faits, en allant éteindre un feu dans des cabanes en plastique, qualifiant la situation de dépotoir humain. Le propriétaire a rasé le camp, effacé les traces et interdit à la presse de prendre des photos.
En 2007, en réponse aux dénonciations des pompiers et de la police locale, un accord a été conclu pour améliorer les conditions de logement des travailleurs, mais comme le souligne le rapport, il n’a pas été discuté des conditions de travail.
En 2008, un reportage du Sunday Eleftherotypia sous le titre « L’or rouge : un goût sucré aux racines amères », a relaté la vie des immigrants et a donné des détails des conditions de vie et de travail des immigrés qui peuvent être qualifiée comme de véritables situations de traites de travailleurs migrants.
L’affaire est allée devant le parlement et on a alors vu que les inspections à ce jour n’avaient servi à rien, parce que les caciques maffieux (difficile de les appeler autrement), avaient réussi à cacher les travailleurs lors des inspections et que les entrepreneurs qui ont eu des sanctions, ou bien ne les avaient pas payées, ou bien que les charges retenues n’ont eu aucune conséquence judiciaire. Sauf dans quelques cas précis sur des points secondaires.
En avril 2008, environ 1.500 travailleurs se sont mis en grève pour une augmentation de salaire et le paiement des salaires en retard. Ils se sont organisés seuls dans le camp pour mener cette action et se sont réunis sur la place du village. Le Parti communiste a exprimé sa solidarité avec eux dans le village. La nuit, des ‟défenseurs” des entrepreneurs ont attaqués les syndicalistes les rendant responsables de la révolte. Les immigrants ont également été attaqués dans leur logement, ont subi de nouveau des tirs en l’air d’intimidation et ont trouvé refuge dans le siège du Parti communiste, où ils ont passé la nuit.
La police est intervenue pour arrêter les immigrés et bien que des syndicalistes et des journalistes ont été attaqués par ceux qui représentent les employeurs, la police n’a arrêté aucun d’entre eux. Pour les journalistes, il est important de noter qu’ils ont également été menacés de mort s’ils relataient ce qui se passait dans la région, selon le reportage.
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Après trois jours de grève, ils sont parvenus à un accord, également grâce à l’intervention du défenseur du peuple [ombudsman] qui a exprimé la présence de sérieux indices de traite des êtres humains dans la zone, parmi lesquels se distinguent les éléments suivants :
La situation n’a pas changé, les autorités locales disent qu’ils sont incapables de contrôler la situation et la zone est interdite à la presse par les menaces et les attaques qu’elle a reçues.
En août 2012, un travailleur migrant Egyptien de 30 ans a eu la tête coincée dans la fenêtre d’une voiture par plusieurs Grecs qui l’ont trainé sur un kilomètre. Ils voulaient le « discipliner ».
Des similitudes avec la mafia de Rosarno en Calabre (Italie)
En 2010, lorsqu’il y eut des émeutes d’ immigrés à Rosarno [1], en Calabre, exploités dans l’agriculture par la mafia, Miltos Pavlou, directeur de l’Observatoire national sur le racisme et la xénophobie (ENOSI-KEMO/i-RED) avait signalé des similitudes avec la situation à Nea Manolada, sur quelques points tels que :
La violence en Calabre a été bien pire et quelque 1.000 travailleurs africains ont dû être évacués suite à la ‟chasse” aux immigrants qui a éclaté dans la ville calabraise et qui a provoqué 67 blessés. Mais, à Neo Manolada, il y a des rapports sur la poursuite des violences contre les immigrés.
À l’été 2009, ils ont attaché un immigrant derrière une moto et l’ont traîné dans les rues de Manolada parce que, selon les auteurs, il avait tenté de voler des moutons. On sait maintenant que l’un des agresseurs d’hier était l’un de ceux qui participèrent à cette agression brutale d’alors, pour laquelle, évidemment, il en est sorti impuni.
Après les attaques contre les journalistes par ces ‟bandes” qui travaillent pour les propriétaires et les interventions de la police en leur faveur lors de la dernière grève, le manque de sanctions administratives pour les contrevenants, les attaques contre les travailleurs, les syndicalistes, etc., il ne semble pas que la comparaison soit exagérée.
Deux ans après les évènements de Rosarno, malgré les améliorations et les promesses institutionnelles, comme à Nea Manolada, tout continue comme avant. Alors que le gouvernement grec tient un discours clairement xénophobes – « Les immigrants sont la pire invasion subie par la Grèce depuis les Doriens » –, qu’il lance de vastes opérations de police indiscriminées d’arrestations massives de migrants dans les rues, qu’il enferme les immigrés dans de telles conditions que même des tribunaux ont jugé que l’évasion de ces camps de détention n’est pas un délit parce que dans ces centres la vie est en danger. Cela, tout en consentant à la présence des immigrants (beaucoup d’entre eux sont amenés en Europe par les mafias) à condition qu’ils soient exploités dans un régime d’esclavage et qu’ils soient rentables pour le développement agricole de la région.
Ils ne peuvent pas dire qu’ils ne savaient pas. La Commission européenne le sait également et n’a rien exigé. Par contre, l’Union européenne a envoyé 100 fonctionnaires à Athènes pour contrôler les comptes [de l’Etat], mais pas un seul au cours de ces années pour mettre fin à ce fléau honteux et humiliant qu’est l’esclavage et la traite des personnes dans l’Union européenne, Prix Nobel de la Paix.
Fraises de sang
La réaction d’indignation en Grèce ne s’est pas fait attendre, surtout parce que l’histoire vient de loin. Dans les réseaux sociaux a démarré une campagne active pour ne pas acheter les ‟fraise ensanglantées” et plus particulièrement celles du producteur de la ‟respectable” famille Vangelatos qui est le principal fournisseur des grandes surfaces en Grèce (dont Carrefour, Lidl, Sklavenitis, Metro …), mais aussi qui exporte 35% de ses produits principalement vers la Russie et d’autres pays européens, dont l’Allemagne, la Suisse.
La Vangelatos SA est aussi un membre éminent du Marché Central d’Athènes et fait partie de son Association des marchands de fruits et légumes.
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Esclavage en Europe
Manolada en Grèce, Rosarno et Venosa en Italie (les « esclaves de la tomate »), les régions d’Almeria et de Jaén en Espagne (El Ejido, les « esclave de la salade » et des légumes sous serre), les cas de quasi-esclavage se multiplient en Europe.
Mais pas seulement dans les exploitations agricoles. Deux exemples récents.
Les travailleurs du nettoyage du Parc Olympique de Londres lors des derniers JO, étaient hébergés dans un camp temporaire de baraquements qui prennent l’eau, à 10 par chambre, à 25 par toilette sale, à 75 par douche sale… qu’ils devaient payer 18£ (21 euros) par jour. Ça ressemblait à un bidonville ont déclaré ces jeunes travailleurs rencontrés par une journaliste du Daily Mail (15 juillet 2012). Pour accepter le job, ces travailleurs temporaires étrangers, souvent étudiants, venant d’Espagne, de Hongrie, d’autres pays d’Europe du Sud ou de l’Est…ont dus signer sur place un engagement à ne pas communiquer avec la presse, ni de recevoir de la famille ou des visites. Le bagne dans la boue, la crasse, la promiscuité dans des taudis.
Il y a quelques semaines, le journal The Independent (14 février 2013) révélait, suite à un reportage de la chaîne de TV allemande ARD, que la société Amazon Germany avait embauché des gardes armés habillés comme (et dirigés par) des néo-nazis (la compagnie HESS Security) afin de contrôler de près ses 5000 travailleurs immigrés temporaires travaillant dans ses centres de logistique (emballage, conditionnement, chargement des camions...), notamment à Bad Hersfeld, Constance et Augsbourg. Une surveillance qui s’étendait aussi à leurs logements, en stationnant dans la rue en bas de chez eux, dans les couloirs des immeubles, en pénétrant dans leurs chambres (auberges, hôtels bas de gamme). Ces travailleurs ont été embauchés dans leur pays par Internet à un salaire déjà bas, pour des périodes de quelques mois. Arrivés sur place, ils apprennent qu’ils sont payés en dessous, à peine plus qu’un "mini-job" (500 ou 600 euros après les retenues). La plupart restent… quand ils ne sont pas virés sur des prétextes.
En Grèce, un certain nombre d’organisations antiracistes, sociales, de lutte, ont appelé d’ores et déjà à mettre le 1er mai prochain sous le signe de la solidarité avec les immigrés, avec ceux qui luttent dans les camps de détention comme avec ceux qui se retrouvent réduits à l’esclavage moderne de cette Europe du XXIème siècle et qui, malgré tout, tentent de résister.
Le 18 avril 2013
Notes
[1] Voir Rosarno : L’alibi du racisme et de la ‘Ndrangheta, Courant Alternatif n° 199, mars 2010.
(Sources : Oke@News, Todos somos griegos, bloodstrawberries.tumblr.com, tmponline.org…)
Depuis la rédaction de cet article, les trois contremaitres ont été arrêtés, ainsi que deux de leur complice qui les ont hébergés à leurs domiciles.
Sept travailleurs blessés sont encore hospitalisés dont un serait dans un état grave.
Après les appels au boycott des fraises, des grandes surfaces, notamment la chaîne de supermarchés AB Vassilopoulos, ont annoncé ce vendredi qu’elles cessaient de commercialiser les fruits de l’exploitant agricole.
On apprend que les travailleurs réclamaient 750 euros pour 6 mois, c’est-à-dire qu’ils devaient être payés 125 euros par mois, soit 5 euros par jour. Ce qui rejoint ce qu’avait rapporté la journaliste Dina Daskalopoulos dans son enquête où un travailleur, Jamal, disait que le salaire au départ était de 22 euros par jour, auquel lui était retiré le loyer, les achat obligatoires des produits alimentaires et d’hygiène à l’employeur qui possède le mini-marché de l’exploitation, les paiements d’une dette envers les trafiquants et plusieurs autres charges de "protection" qui lui laissent au final son véritable salaire net de 5 euros.
« On nous a dit d’aller dans l’après-midi pour nous faire payer. Nous sommes 200 personnes et on nous devait au cours des six derniers mois un total de 150.000 euros », a déclaré "Patrice", un des blessés à un journaliste.
Le ministre de l’Intérieur (« de Protection du Citoyen », sans rire) a annoncé ce vendredi que les travailleurs ne seraient pas expulsés en dépit de leur situation irrégulière. Il envisagerait même d’accorder un permis de séjour temporaire aux « victimes » de l’agression criminelle « pour raisons humanitaires ».
Le propriétaire, arrêté le soir même des faits, serait tombé malade et hospitalisé.
(le 19 avril)
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Vidéo ici
Un article (en anglais) de la journaliste Dina Daskalopoulos qui avait fait le reportage dans Eleftherotypia. Blood strawberries