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Existe-t-il une « nouvelle gauche » à Cuba ?

Marie-Laure Geoffray

samedi 7 septembre 2013, par WXYZ


Dans ce texte, originellement paru en allemand dans le numéro d’août de la revue Analyse und Kritik, Marie Laure Geoffray s’interroge sur les conditions d’émergence et les contours d’une « nouvelle gauche » cubaine, capable d’articuler le refus d’un processus de restauration capitaliste avec une critique du régime et une stratégie politique d’émancipation.

La critique libérale ou conservatrice du gouvernement révolutionnaire cubain est la plus audible dans les médias occidentaux. En effet, depuis 1959, une puissante diaspora cubaine s’est organisée à Miami, où elle a créé des outils de communication (presse, radio, télévision) qui ont acquis une audience forte, non seulement à l’échelle locale, mais aussi nationale et internationale. En outre, de nombreux Cubains exilés ont fait des carrières politiques dans le parti républicain et certains sont députés au Congrès américain, où ils disposent d’un pouvoir d’influence important. Le maintien de l’embargo, mis en place en 1962 contre le gouvernement cubain, est lié à la force de cette influence, alors que l’échec de cette politique est patent. Cette diaspora organisée politiquement demeure un contrepoids majeur au gouvernement cubain actuel. Elle fonctionne en effet comme un relais et une caisse de résonance pour l’opposition libérale et conservatrice au gouvernement de Raul Castro active dans l’île.

A Cuba, toute critique a longtemps été étouffée. On ne pouvait être qu’avec la révolution ou contre la révolution, pour reprendre une phrase célèbre de Fidel Castro. Cette dichotomie imposée des positionnements a été endossée par les associations et réseaux de soutien à la révolution cubaine, ce qui a eu pour effet de décourager tout positionnement critique de gauche au processus révolutionnaire.

Avec la chute du mur de Berlin, ce type de critique est de plus apparu comme totalement obsolète dans un monde où le capitalisme avait finalement triomphé. Si quelques initiatives critiques de gauche émergent à cette période (Paideia, Tercera Opción), elles sont rapidement censurées et ne parviennent pas à obtenir l’attention des médias internationaux, contrairement à l’opposition plus libérale qui se consolide progressivement dans des associations, partis et campagnes (Mouvement chrétien de libération, Commission pour les droits humains et la réconciliation nationale, projet Varela). Ce n’est donc qu’à la fin des années 1990 que se construit progressivement à Cuba une perspective critique de gauche sur le gouvernement révolutionnaire. Il faut d’ailleurs plutôt parler de perspectives au pluriel, tant la critique de gauche s’est étoffée et diversifiée. Existe-t-il pour autant une « nouvelle gauche » comme l’avancent de nombreux analystes ?

Une forte diversité sociale et politique

L’opposition au gouvernement cubain, y compris de gauche, s’est avant tout caractérisée par la construction de partis d’opposition, dont l’activité principale consistait à mettre au point des programmes politiques alternatifs à celui du gouvernement révolutionnaire. C’est par exemple le cas du parti social-démocrate Arc Progressiste, dirigé par Manuel Cuesta Morua. Quand la critique de gauche ne s’organisait pas ainsi, elle restait fortement marquée par la socialisation politique de ses protagonistes dans les institutions révolutionnaires cubaines.

C’est le cas du courant Socialisme Participatif et Démocratique (SPD : www.cuba-spd.com), fondé par un ancien haut fonctionnaire du ministère de l’intérieur et ex-membre du Parti communiste cubain et qui dispose de peu d’assise populaire locale. Aussi, quand la Cátedra Haydée Santamaria, puis l’Observatoire Critique (réseau dont la Cátedra et SPD sont membres) ont émergé, la diversité sociale et politique de leurs animateurs (libertaires, écologistes, militants antiracistes, activistes communautaires, engagés contre la violence, l’accès aux nouvelles technologies ou le combat anti-OGM), leur credo anti-autoritaire, ainsi que leurs modes d’organisation horizontaux, similaires à ceux du mouvement altermondialiste, sont apparus comme novateurs. Cette mouvance dispose en effet à la fois d’un fort ancrage local, dans les quartiers populaires et dans le milieu intellectuel, et d’une extension transnationale grâce aux liens tissés avec des courants néomarxistes et libertaires en Amérique latine, aux Etats-Unis et en Europe, notamment à travers leur blog (www.observatoriocriticodesdecuba.wordpress.com).

En même temps, l’émergence de cette « nouvelle gauche » doit être replacée dans une dynamique plus large : la constitution d’une opposition politique de gauche (de la social-démocratie au mouvement libertaire) face au front d’opposition d’orientation libérale, déjà fortement organisé et plus visible. Au-delà de la « nouvelle gauche », des espaces sociaux et politiques pluriels de gauche se structurent en effet autour de l’héritage de la révolution cubaine qu’ils revendiquent en partie, notamment ses valeurs de justice sociale et de souveraineté nationale. Ce sont les ateliers et cycles de débats du centre de recherche Juan Marinello, les rencontres du jeudi de la revue Temas (le dernier jeudi de chaque mois : http://www.temas.cult.cu/jueves.php), les conférences et débats organisés à la Fondation Felix Varela, qui abrite désormais la revue Espacio Laical (http://espaciolaical.org), etc. Les débats ont également lieu en ligne, par blogs interposés, ou bien sur des plateformes d’information et d’opinion, comme Havana Times (www.havanatimes.org), où la majorité des publications sont le fait de Cubains de l’île. A l’étranger, la plateforme cubaine de nouvelles Cuba Encuentro (www.cubaencuentro.com) constitue un espace transnational de convergence de sensibilités politiques de gauche, puisqu’elle publie tant la diaspora cubaine que des Cubains de l’île. En sus, d’autres sites militants hispanophones comme www.rebelion.org et www.kaosenlared.org relaient une partie des débats qui occupent cette gauche en constitution.

Trois clivages structurants

La gauche émergente à Cuba est plurielle ; elle est aussi fragmentée, ce qu’occulte la notion de « nouvelle gauche ». Plusieurs clivages structurent en effet les positions de gauche à Cuba et chez les Cubains de la diaspora. Et ces clivages traversent ce qui a été appelé la « nouvelle gauche ». Par ailleurs, la notion de « nouvelle gauche » semble désigner un courant politique partisan, ce qui ne correspond pas à la réalité empiriquement observable.

Le premier clivage s’est construit autour de l’annonce de la mise en œuvre de réformes économiques par Raúl Castro 1er août 2010. Ces réformes (licenciement d’une partie des fonctionnaires, libéralisation partielle du petit commerce, libéralisation de l’achat/vente des véhicules et de l’immobilier, etc.) vont clairement dans le sens d’une ouverture plus forte au marché. Alors que l’Arc Progressiste, d’orientation social-démocrate, aurait souhaité des réformes économiques plus structurelles, qui auraient mené à la création d’une véritable économie de marché[1], l’Observatoire Critique (OC) se positionne au contraire contre la libéralisation économique. Pour OC, libéraliser n’est pas une solution pour dépasser la propriété étatique qui a caractérisé le socialisme cubain. Libéraliser ne peut conduire qu’à créer une nouvelle dualité, non plus entre l’État et les travailleurs, mais entre les patrons et les travailleurs, et donc à l’accroissement des inégalités sociales. En revanche, coopérativiser permettrait de donner aux travailleurs un véritable contrôle sur leur outil de travail, sur l’organisation de ce travail et sur sa rémunération[2]. Ce clivage est le seul qui distingue nettement entre une gauche plus réformiste comme Arc Progressiste et une gauche anticapitaliste, avec l’OC.

Le second clivage oppose les tenants d’une focalisation prioritaire sur la justice sociale et ceux qui revendiquent une partie de l’héritage libéral, en matière de droits individuels, notamment les droits civils et politiques. Une majorité des membres de l’Observatoire Critique se revendiquent d’un marxisme qui accorde la priorité à l’égalitarisation des conditions sociales et économiques, notamment au droit à une vie digne, à un logement, à un travail et à des services sociaux de base en termes de santé et d’éducation. Cependant, plusieurs membres d’OC soulignent au contraire la pertinence de l’héritage libéral, en termes de droits individuels (droit de vote, liberté d’expression et de réunion)[3]. Le clivage ne se situe donc pas tant ici entre sociaux-démocrates et anti-capitalistes qu’entre héritiers d’une tradition marxiste anti-libérale et promoteurs d’une articulation entre égalité et liberté.

Le troisième clivage oppose stratégiquement l’ensemble de l’opposition politique cubaine, tant sur l’île qu’à l’extérieur à une partie de la « nouvelle gauche » cubaine. Pour la plupart des Cubains politisés et souhaitant contribuer à un changement social et politique à Cuba, il est nécessaire de constituer un front d’opposition rassembleur au-delà de tout clivage partisan. Cette position est partagée par certains membres de SPD et de la Cátedra qui ont signé une des pétitions internationales les plus rassembleuses des dernières années demandant le « respect immédiat des droits et libertés citoyennes de base », dont le droit à la création de partis, de syndicats, d’associations, etc.[4] Signée par des Cubains d’obédience politique plurielle, libéraux et conservateurs, anticapitalistes, républicains et sociaux-démocrates, cette pétition a été critiquée par une partie de la « nouvelle gauche » cubaine. Pour ces militants, la démocratie représentative, et en particulier le pluripartisme, sont discrédités car ils échouent à prendre en compte les aspirations des citoyens à une vie digne et moins inégalitaire (mouvements Occupy, Indignados, etc.). Ces militants se caractérisent par une orientation plus libertaire que les autres et aussi plus basiste, au sens latinoaméricain, c’est-à-dire qu’ils accordent une attention particulièrement forte au niveau local de l’action politique, au travail communautaire effectué à l’échelle du quartier.

S’il existe donc bien une « nouvelle gauche » cubaine, en tant que courant politique caractérisé avant tout par un positionnement anti-autoritaire, anti-capitaliste et basiste, celui-ci est pluriel et les militants qui s’en revendiquent ne s’accordent pas toujours sur la stratégie politique de leur mouvement. Il faut dire que nombreux sont les Cubains qui se sentent appartenir à cette mouvance sans souhaiter adopter un positionnement idéologique et stratégique bien défini. La « nouvelle gauche » constitue donc plutôt une nébuleuse dont l’ambition est avant tout d’expérimenter, c’est-à-dire de pratiquer de nouvelles formes de sociabilité, de citoyenneté et d’action sociale, artistique et politique au niveau local, plutôt que de se constituer en un courant politique solidement structuré. Cet état de fait est à l’origine de plus d’un malentendu entre les militants ou proches de cette « nouvelle gauche » à Cuba et les intellectuels et militants de la diaspora ainsi que les réseaux de soutien transnationaux qui souhaitent l’émergence d’une gauche forte dans la Cuba post-révolutionnaire[5].

Marie Laure Geoffray

Publié sur le site de “contretemps” le 29/08/2013

http://www.contretemps.eu/


Notes :

1. Voir l’entretien « Los opositores tienen la palabra : Manuel Cuesta Morua », Cubanet, 9 janvier 2012.
2. Daisy Valera, « Las cooperativas que queremos », blog de l’Observatoire Critique, 13 juillet 2012.
3. Voir le débat entre Armando Chaguaceda (longtemps membre d’OC) et Julio Cesar Guanche, qui appartient à cette nébuleuse de gauche sans avoir d’affiliation spécifique.
4. Le texte complet de la pétition et une réponse faite par un membre d’OC, pour expliquer pourquoi il n’a pas signé le texte.
5. Voir le post de blog d’Erasmo Calzadilla en réponse à la critique de Haroldo Dilla sur la nouvelle gauche « pure et solitaire ».


L’actualité critique, anticapitaliste et anti-autoritaire sur Cuba et la direction cubaine, l’émergence de nouveaux mouvements et de nouvelles contestations dans la grande île caraïbe, c’est, depuis février 2010, ici :

Polémica Cubana

La création de notre blog a coïncidé avec les rencontres du IVème Observatoire Critique de La Havane. Du 12 au 15 mars 2010 se sont déroulées à San José de las Lajas, une localité proche de la capitale, les rencontres du IVe Observatoire critique de Cuba. Cet événement, coordonné par la Chaire Haydée Santamaría, a réuni un bon nombre de personnes venues de toute l’île, et qui ont eu l’occasion de présenter, d’écouter et d’examiner l’idéal libertaire et les pratiques d’autogestion, comme alternative à la société cubaine contemporaine.
Deux rédacteurs de ce blog étaient présents à San José de las Lajas.
Nous sommes un collectif d’individus réunis autour d’un objectif, donner à connaître le nouveau panorama social et culturel, alternatif, contestataire, qui se dessine aujourd’hui dans l’île où des groupes informels de jeunes artistes, musiciens, universitaires, se regroupent et se retrouvent autour de discussions, de lectures, de manifestations à caractère culturel, de happenings… indépendamment des structures officielles. Ces formes de contestation-là n’intéressent évidemment pas les grands médias occidentaux, …ni les médias du régime qui préfèrent ne pas en parler.


Pour aller plus loin

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1 Message

  • Cuba. Futur imparfait

    18 septembre 2013 01:06

    Publié par Alencontre le 17 - septembre - 2013

    Par Leonardo Padura


    Devant un magasin de La Havane qui vend des produits en devises, plusieurs vendeurs informels offrent à leurs clients présumés des produits marqués par la pénurie : des couches (pampers, sic), de la peinture, des batteries pour les automobiles, n’importe quoi qu’il y avait mais qu’il n’y a déjà plus. Dans une zone assez chic de la plage de Varadero, le principal pôle touristique de Cuba, une horde de vendeurs ambulants parcourt la rive en offrant aux touristes étrangers leurs marchandises.

    Devant ma maison, chaque matin, passe un homme qui annonce à la criée qu’il vend des réservoirs d’eau.

    A une station d’autobus, une personne pratique un négoce qui s’est généralisé dans la ville : il change un peso pour quatre-vingts centavos en petites monnaies. En effet, de cette manière la personne qui vend le peso peut se payer deux tickets d’autobus et celui qui achète le peso gagne 20 centavos. C’est une bonne affaire pour les deux mais pas pour les chauffeurs et les contrôleurs du bus à qui restent dans les mains, les 60 centavos qu’ils auraient rendus.

    Ce n’est là qu’un des nombreux « métiers » alternatifs ou informels qui sont apparus sur notre île ces dernières années. La majorité des personnes qui les pratiquent sont des jeunes qui ont découvert dans les « coins les mieux éclairés » de la société des manières plus lucratives de gagner leur vie que les salaires que paie l’Etat qui est le plus grand employeur du pays.

    Avec ces métiers ou négoces (qui vont jusqu’aux extrêmes éthiques de l’exercice de la prostitution), une personne peut gagner l’argent nécessaire pour arranger sa survie d’une manière bien plus satisfaisante qu’un simple travail formel.

    Les métiers informels existent dans le monde entier. Mais ils prolifèrent surtout là où il y a des problèmes de pauvreté et de chômage. A Cuba, ils avaient quasiment disparu depuis des décennies, en partie pour des raisons économiques et en partie à cause de la contrainte sociale.

    La réapparition et l’essor de ces façons de gagner sa vie ont pour cause économique la disproportion entre les salaires et le coût de la vie ; et leurs principaux acteurs sont les jeunes. Ce sont des personnes qui souvent ont encore l’âge d’aller à l’école ou d’étudier à l’Université et qui ont opté – ou se sont vues contraintes d’opter – pour la rue au lieu d’un pupitre.

    Dans les deux cas (l’option obligée ou volontaire), ils ont subi l’influence de la perte de prestige social et de qualification économique qu’implique la condition de travailleur, voire de professionnel (ingénieur, médecin, enseignant, etc.).

    Ces personnes savent bien que parmi les universitaires, les seuls qui prennent le chemin d’une vie aisée sont ceux qui réussissent à travailler près d’une source de devises dont ils puissent profiter. Mais ceux qui ont décidé de ne pas jouer à cette roulette russe – pour l’une ou l’autre des options mentionnées – ils cherchent alors une solution à leur présent par le chemin du moindre effort.

    Il y a quelques mois, je me posais la question dans une de mes chroniques : que pouvait bien penser un jeune de 17 ou 18 ans qui chaque matin se plaçait sur le trottoir du bloc de maisons où j’habite pour vendre de l’ail ou des avocats ? J’écrivais que j’aurais bien aimé savoir quelles expectatives ils pouvaient formuler pour leur avenir. Ou, plus encore, si cette personne (il ou elle) avait la moindre idée de ce que signifie avoir des attentes et perspectives de futur. Le simple fait de gagner 100 pesos sans voler personne semblait satisfaire ce jeune qui gagnait cinq fois plus qu’un médecin avec ses consultations, ses gardes et ses responsabilités professionnelles.

    Voilà pourquoi le nombre des « informels » croît. Et je dirais qu’il croît chaque jour.

    Heureusement, leurs métiers dépendent de leur habilité, de l’inefficience de certains mécanismes étatiques, de la corruption, de la pénurie. Je dis heureusement, parce pour le moment la plupart ne transgressent pas certaines frontières (limites) au-delà desquelles existe un énorme danger, tant pour eux-mêmes que pour le reste de la société.

    En observant le défilé des vendeurs ambulants de la plage de Varadero, je n’ai pas pu m’empêcher de me demander ce que feront, dans une période à venir, certains de ces jeunes déclassés si leur activité cessait d’être possible ou rentable.

    Cette escadre qui aujourd’hui croise le long de la plage, vers quoi peut-elle dériver dans un futur ? Le mieux serait qu’ils trouvent une manière honorable et suffisante de gagner leur vie, ce qui impliquerait un bouleversement profond du cadre économique dans lequel ils sont nés et ont vécu durant plus de deux décennies.

    Et s’ils ne la trouvent pas ? Parce qu’alors ils se convertiront en bouillon de culture pour ces activités qui sont derrière ces frontières dangereuses. Car il est évident que pour éviter cette chute, la répression légale et policière ne serait pas suffisante. Elle ne serait même pas une solution momentanée.

    Ce qui s’impose, c’est de créer des alternatives viables, parce que beaucoup de ces jeunes, je ne les imagine pas convertis, disons, en agriculteurs, ou en maçons, affiliés à une coopérative dans laquelle les revenus dépendront du travail pur et dur, beaucoup d’heures en plein soleil, la pression de leurs collègues et l’obligation de verser au fisc quelque chose comme le tiers de leurs bénéfices.

    Peut-être que pour beaucoup de ces informels, le temps de faire des efforts pour s’améliorer a déjà passé, et pour toujours. Peut-être qu’ils sont destinés à évoluer dans les bas-fonds de la société, faisant les travaux les plus sales et les moins payés, ou sautant directement dans la criminalité, sous toutes les formes qui existent.

    Et ces possibilités me font de la peine pour ces jeunes et je ressens une terreur pour le reste des citoyens, nous autres qui dans ce futur possible vivrions avec eux. (Traduction A l’Encontre)


    Leonardo Padura (1955), écrivain et journaliste cubain, a reçu le Prix National de Littérature 2012. Ses romans ont été traduits en plus de 15 langues et son ouvrage le plus récent, L’homme qui aimait les chiens (original paru en Espagne en 2009, publié à Cuba en 2011. En français : Editions Métailié, Paris, 2011) a comme personnages centraux Léon Trotsky et son assassin, Ramon Mercader. Cet article a été publié par IPS, Inter Press Service News Agency, La Havane.

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