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Contre le sionisme, contre l’antisémitisme. Pour l’humanité !

Claudio Albertani

mardi 12 décembre 2023, par admin x


« Notre camarade Claudio Albertani, auteur de nombreux articles sur la situation au Mexique dans Courant Alternatif ainsi que du livre A quel moment le Mexique a-t-il été foutu ? nous fait parvenir ce texte "contre le sionisme et l’antisémitisme » qui rappelle avec force et de manière synthétique des faits souvent méconnus ou déformés et qui montre que de l’autre côté de l’Atlantique aussi se lèvent des voix dissidentes des médias mainstream au service du sionisme contre la résistance palestinienne.

Contre le sionisme,

contre l'antisémitisme

Pour l'humanité

« L’antisémitisme est le socialisme des imbéciles »
Auguste Bebel

Il y a quelques jours [à Mexico], lors d’une manifestation devant l’ambassade d’Israël, un individu a crié des slogans antisémites. Il s’agissait d’un provocateur qui a été rapidement isolé. Mais la question est sensible car l’État sioniste exploite la montée indéniable de l’antisémitisme après l’invasion de Gaza pour justifier ses crimes. Ce récit est légitimé par un fait historique : les juifs ont été victimes d’un des plus grands massacres de l’histoire, l’holocauste (Shoah en hébreu), perpétré par les nazis au cours de la Seconde Guerre mondiale. Cela justifierait que les survivants se réfugient en Palestine, une région qui leur appartiendrait pour des raisons historiques et théologiques.
C’est là que le bât blesse car le problème d’Israël est double : non seulement son gouvernement actuel n’est pas présentable, mais sa légitimité historique est également contestable. Selon Nétanyahou, les Palestiniens seraient une bande de gens sans histoire qui persécutent les juifs comme l’ont fait les nazis. Dans ces conditions, Israël n’aurait d’autre choix que de se défendre, au besoin avec une force disproportionnée. Et, bien sûr, tous ceux qui s’y opposeraient seraient antisémites ou, pour être plus précis, antijuifs.

Il s’avère cependant qu’il y a de nombreux juifs parmi les antisionistes. En Israël même, la nouvelle école d’historiens a démantelé les mythes fondateurs du sionisme. L’un d’eux est la prétendue diaspora, l’exil supposé des juifs après la destruction du second temple à Jérusalem (70 après J.-C.), lorsqu’ils auraient été dispersés dans toute la Méditerranée. Dans Comment le peuple juif fut inventé (Fayard, 2008) et Comment la terre d’Israël fut inventée (Flammarion, 2012), Shlomo Sand, de l’université de Tel-Aviv, démontre que cette dispersion n’a jamais eu lieu et que les Romains ne les ont jamais expulsés.
Documents à l’appui, l’historien israélien prouve que les communautés juives qui ont existé et existent encore dans de nombreuses régions du monde sont le produit des différentes vagues de conversion qui ont eu lieu à partir du IVe siècle de l’ère chrétienne, et non de flux migratoires en provenance de Palestine. Bien sûr, il y a eu et il y a des juifs dispersés dans le monde entier ; bien sûr, ils ont été victimes de l’antisémitisme, qui est une terrible tache dans l’histoire de l’humanité, mais prétendre que le peuple juif a des droits ancestraux sur la Palestine est aussi absurde que de prétendre que les bouddhistes ont des droits ancestraux sur la terre de Siddhartha Gautama.

D’autre part, deux archéologues, Israël Finkelstein, également de l’université de Tel-Aviv, et Neil Asher Silberman, de Belgique, remettant en question la fiabilité de la Bible, ont montré qu’il s’agit d’un récit littéraire fascinant, mais en aucun cas d’une source historique crédible. Après des décennies de fouilles en Israël, au Liban, en Syrie et en Égypte, les deux scientifiques ont découvert qu’il n’existe aucune preuve de l’existence des patriarches, ni de la fuite des juifs d’Égypte, ni de la conquête de Canaan. Il est encore moins prouvé que David et Salomon ont régné sur un vaste empire (La Bible dévoilée, réédition Gallimard, 2004).

Quant à l’histoire du sionisme, un historien américain d’origine juive, Lenni Brenner (Zionism in the Age of the Dictators, 1983), a montré que, dans les années 1920 et 1930, les principaux dirigeants de l’Agence juive ont même négocié avec Hitler et Mussolini pour atteindre leurs objectifs. Et il est toujours utile de rappeler que les premiers adeptes du terrorisme en Palestine étaient des membres de groupes paramilitaires juifs, les précurseurs des actuelles Forces de défense israéliennes. Il faut cependant reconnaître que seule une minorité de juifs dispersés dans le monde étaient sionistes. Brenner évoque l’expérience de l’Union générale des travailleurs juifs de Lituanie, de Pologne et de Russie, connue sous le nom de Bund [1], qui, au début du siècle dernier, s’opposait à l’émigration vers la Palestine et appelait à la lutte contre l’antisémitisme et pour le socialisme dans les pays d’origine. Plus récemment, le Matzpen, petit parti communiste antisioniste et antistalinien composé de travailleurs palestiniens et juifs, a lutté contre l’occupation des territoires palestiniens par Israël.

Y a-t-il jamais eu un sionisme de gauche ? L’esprit humaniste et utopique de Martin Buber, par exemple, et d’autres qui aspiraient à créer un socialisme libertaire en Palestine est indéniable. Contre le slogan sioniste « Une terre sans peuple pour un peuple sans terre », Buber pensait à une terre pour deux peuples et il critiquait la politique coloniale des dirigeants sionistes. En 1947, à la veille de la partition, il a souligné que la solution n’était pas de construire deux États, mais une entité sociopolitique binationale commune. Il avait raison.

Cependant, la position de Buber a toujours été minoritaire, même au sein de la prétendue gauche sioniste. C’est sous la direction du Mapai, le parti travailliste, que l’État juif a été proclamé en 1948. Des dizaines de milliers de Palestiniens ont alors été massacrés, tandis qu’entre 700 000 et 800 000 d’entre eux étaient contraints de fuir leurs maisons. C’est ce qu’on appelle dans le monde arabe la Nabka [2], ou « catastrophe », qui est très bien expliquée par le Palestinien Edward Saïd dans La Question de Palestine (Actes-Sud, 2010), mais aussi par le juif Ilan Pappé dans Le Nettoyage ethnique de la Palestine (Fayard, 2008). Un nettoyage ethnique, précise Pappé, qui se poursuit encore aujourd’hui. Il y a quelques jours, Avi Dichter, membre du cabinet de sécurité du gouvernement israélien, a déclaré sans ambages que l’État juif – celui-là même qui a nié la Nabka durant soixante-quinze ans – avait maintenant lancé la Nabka 2023. En effet, 80 % de la population de Gaza (2,26 millions d’habitants) ont déjà été contraints de fuir leurs maisons dans la pire catastrophe humanitaire depuis 1948.

Pourtant, comme l’a écrit le journaliste Gideon Levy, il est impossible de maintenir 2 millions de personnes en prison sans en payer le prix cruel. Cette prison doit être démantelée dès maintenant et, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, à long terme, seule la réconciliation entre Juifs et Palestiniens que préconisait l’« utopiste » Buber peut changer le destin des deux peuples. En 2009, la CIA américaine prédisait l’effondrement d’Israël dans une vingtaine d’années et, aujourd’hui, le Pentagone affirme que l’État juif pourrait subir une défaite stratégique dans sa guerre contre Gaza. Le compte à rebours a commencé.

par Claudio Albertani
décembre 2023

Notes

[1Lire Non nous ne sommes pas un peuple élu - La doctrine du Bund polonais dans les textes, éditions Acratie, 2016.

[2Lire La Nakba ne sera jamais légitime , Pierre Stambul, Sarah Katz, éditions Acratie, 2018

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7 Messages

  • Contre les religions, les nations et les Etats

    31 décembre 2023 14:22, par André Dréan

    Bonjour,
    L’article de Claudio Albertani commence bien et termine mal. En bref, oui, la création de l’État d’Israël par les sionistes, sponsorisée par les vainqueurs de la deuxième boucherie mondiale, USA et URSS en tête, repose sur le mythe du « peuple élu par Dieu », du « retour à la terre natale après deux mille ans d’exode », de la « terre sans peuple pour un peuple sans terre ». Mythe qui mélange de vagues références, plus ou moins apocryphes, à des textes bibliques mille fois retouchés et des thèmes propres à la colonisation du monde d’origine européenne : la reprise par le sionisme du thème pourri de la « terre vide » en est l’exemple le plus flagrant. Non, à la fin de l’article car, comme d’habitude, le point aveugle, c’est la question maudite des prétendues luttes de « libération nationale contre l’impérialisme », dans le cas de la Palestine « contre l’impérialisme et le sionisme », qui toutes, sans exception, depuis les premières guérillas maoïstes des années 1930 soit ont échoué, soit ont conduit à la création d’États, aussi imprésentables que les « Etats impérialistes » qu’ils étaient censés combattre. Car de tels Etats, multinationaux ou non, que les leaders et partis nationalistes, appelaient de leurs vœux avaient aussi leurs mythes fondateurs qui ne valaient pas mieux que ceux d’Israël, par exemple celui du panarabisme laïque à l’époque de Nasser. Faut-il encore rappeler, entre mille exemples du même genre à travers le monde, que les tentatives d’insurrection dans les camps de réfugiés palestiniens en Jordanie, à l’aube des années 1970, furent écrasées par les prétoriens du roi Hussein, avec la complicité de l’OLP, FPLP compris ? « Ni Hamas, ni Netanyahou » : c’est la moindres des choses. Mais pourquoi s’arrêter là. Le FLPL laïque et proche du marxisme-léninisme, qui a les faveur de Pierre Stambul, était-il si différent que ça du Hamas sur le fond ? Certes le Hamas est animé par la haine des Juifs en général, comme l’affirma l’un de ses responsables à Gaza : « Sept millions de Palestiniens à l’étranger, assez de préparatifs ! Vous avez des juifs avec vous, partout où vous êtes. Vous devriez attaquer tous les juifs que vous pouvez, partout dans le monde, et les tuer. » Mais Habbache, leader du FPLP, dans l’un des Entretiens avec l’histoire, menés par la journaliste italienne Oriana Fallaci, en 1970, disait des choses analogues : « Nous pensons que tuer un Juif loin du champ de bataille est plus efficace que de tuer cent Juifs sur le champ de bataille, parce que cela attire plus l’attention. » Programme qui fut appliqué à la lettre, en fonction de la force des groupes armés dont il disposait, associés à des léninistes français, allemands et japonais, tels que l’Armée rouge japonaise Kozo Akamoto, secte mao-fasciste. Mais pour les prétendus libérateurs des nations opprimés, qui aspirent à créer des Etats nations, la fin justifie aussi les moyens. Pour les ennemis de ce monde, le seul objectif commun ne peut être que la destruction des Etats et des nations.
    André Dréan
    PS : C’est la raison pour laquelle j’ai réédité la version augmentée de « Notre critiques sur En Catimini », datant d’il y a 12 ans, critique des souteneurs européens, comme les RZ, de la prétendue cause palestinienne. Disponible sur demande et aussi sur Indymédia Lille.

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    • Une fois de plus, on voit une position maximaliste (« Pour les ennemis de ce monde, le seul objectif commun ne peut être que la destruction des Etats et des nations ») ne servir strictement à rien, si ce n’est se laver les mains d’un conflit sanglant, des massacres de masse, de tueries ignobles, de destruction systématique de tout ce qui peut constituer les conditions de vie d’une population de 2,3 millions de personnes, produits non pas par de mauvaises idées (le vilain nationalisme, les vilaines religions..) mais d’une situation objective d’oppression et de dépossession caractérisée et parfaitement bien documentée.

      Renvoyer dos-à-dos le Hamas et Israël, c’est adopter la pire des positions, celle de la neutralité (comme les pacifistes intégraux qui sont abstraitement contre « toutes les guerres » et n’en trouvent jamais aucun responsable en particulier, à part des choses aussi puissantes analytiquement que la « bêtise » des hommes, leurs « mauvaises » pulsions et toutes les fadaises renvoyant à une nature humaine, ni bonne, ni mauvaise, mais avec ses penchants coupables qu’il faudrait corriger ou maîtriser par davantage de raison raisonnante et raisonnable…

      Or, être neutre, c’est comme « ne pas faire de politique », c’est toujours prendre position pour le plus puissant, pour l’oppresseur, pour la politique établie et le maintien de statu quo.

      On peut trouver le Hamas à chier, et les autres mouvements de la résistance palestinienne à peine moins pourris ou dangereux, mais cela n’efface en rien le caractère colonial de la domination de l’État d’Israël sur les Palestiniens, parce qu’ils sont non-juifs, et donc soumis à un régime d’infériorité d’une férocité et d’un cynisme sans bornes. Le projet sioniste, n’était pas un projet national comme les autres, comme tous ceux qui ont émergé à partir des Lumières et de la révolution française au XIXème siècle, d’abord en Europe (et dans les Amériques nord et sud) puis mondialement avec les luttes de libération nationale du XXème siècle, il était dès le départ un projet colonial, de peuplement d’abord mais dans la perspective de l’établissement d’une souveraineté ethno-religieuse d’État sur la terre de Palestine et cela nécessairement au détriment des populations autochtones qui y résidaient depuis des siècles… avec le mythe fondateur d’un foyer national sur « une terre sans peuple pour un peule sans terre », un mensonge, une pure mystification, un déni de réalité.

      Les racines sont lointaines, mais les falsifications et le négationnisme pro-sioniste n’y feront rien. La réalité historique de la domination coloniale israélienne conduit ce régime aujourd’hui au génocide des Palestiniens, à Gaza d’abord, et au nettoyage ethnique en Cisjordanie ensuite. Au risque d’entraîner les « juifs » dans une nouvelle catastrophe, du fait d’une responsabilité qui aura été prise en leur nom par la propagande sioniste et pro-Israël, et qu’il faudra bien payer un jour. Et cela, non pas parce que les Israéliens sont « méchants » intrinsèquement, et bien sûr pas parce qu’ils sont « juifs », mais parce que le régime sioniste est le maître d’oeuvre (ultra-militarisé, policier, paranoïaque…) d’une mécanique infernale qu’il a initié et qu’il est incapable de réfréner ou d’interrompre. Parce qu’il est, depuis bientôt huit décennies le moteur et l’organisateur d’une dynamique de destruction des Palestiniens non seulement par racisme colonialiste ordinaire et « logique » ou à cause d’une idéologie suprémaciste qui considèrent les colonisés comme des sous-hommes, tout cela existe et amplifie le phénomène, mais parce que les populations arabes et non-juives de Palestine dans leur très grande majorité résistent à leur disparition, n’acceptent pas de vivre en esclavage, dans des cages, dans des bantoustans, ne collaborent pas, ne se soumettent pas.

      On a le droit de s’en foutre. Mais, au nom d’une pseudo-radicalité politique abstraite (contre tous les Etats et toutes les frontières), sans aucun effet sur l’état des rapports sociaux et des formes de domination politique, on passe à côté d’exigences élémentaires de justice, de garanties minimales d’une vie décente et vivable, d’égalité qui en finissent avec le système structurel de terreur qu’impose Israël, les disparitions, les arrestations par milliers, les incarcérations de masse, les spoliations, les humiliations, les déportations… et pour ceux qui résistent, la destruction des maisons, des hôpitaux, des écoles, l’extermination de milliers de vies, les menaces de nouvelles déportations… tout cela rendu possible par le soutien des Etats-Unis et à leur suite, de la plupart des « pays développés » de l’Occident.

      Inutile d’aller chercher le cadavre de Habache ou des fous furieux de l’Armée rouge japonaise et de ressortir quelques citations pour attester du nationalisme étroit des mouvements palestiniens. Mais au fait, dans la Résistance française, beaucoup ne se battaient-ils pour tuer des « boches », parce que « boches », sans aller voir plus loin. Cela ne justifie rien mais permet au moins de ne pas perdre de vue qu’il existe des constantes, des logiques à l’oeuvre avec leur part d’inéluctable.

      Et s’il y a un reproche à faire au FPLP de 1970-72 et à d’autres mouvements de la gauche palestinienne, c’est surtout, alors qu’ils avaient le vent en poupe, qu’ils jouissaient d’une immense sympathie dans la jeunesse palestinienne et qu’ils incarnaient l’espoir de toute une génération prenant conscience de sa situation de colonisée en Palestine et solidaire au Moyen-Orient, de ne pas avoir rompu avec le nationalisme arabe en général, et avec les régimes soutenus par l’URSS dans la région (Egypte, Syrie, Irak). Le contexte de guerre froide explique en partie bien des choses mais il est un fait que cette gauche palestinienne a alors raté le coche de son autonomie politique et de son indépendance stratégique.

      L’activisme, la lutte armée et les actions spectaculaires se succédaient et prévalaient sur tout le reste, et les réflexions (programmatiques et stratégiques) étaient sans cesse remises à plus tard. Les tentatives de ponts et de jonction avec la gauche israélienne antisioniste ont souffert de ces carences et les quelques dialogues et échanges entamés entre ces deux pôles dans cette période cruciale n’ont pas pu déboucher sur une minimale mais véritable collaboration ou coordination politique.

      Clairement, les Palestiniens méritent mieux que le Hamas, le Jihad islamique, et les autres formations politico-militaires qui prétendent les guider ou les représenter.
      Mais une fois qu’on a dit ça, on s’est contenté de se regarder dans le miroir, de se trouver d’accord avec soi-même et de se satisfaire de ce confort bien pauvre, autocentré, sans aucune portée ou envie de modifier l’existant.

      Cela ne cherche même pas à s’interroger sur des questions politiques très prosaïques : comment sortir de cette situation ? De cette impasse tragique ? Comment aider les Palestiniens à sortir de cette nasse infernale qui leur laisse le choix de mourir sous les bombes israéliennes ou de mourir de faim et de maladies faute de soins, ou de mourir en combattant, en s’engageant dans le premier groupe armé qu’il rencontre et d’y assumer des missions suicides. Comment arrêter cette boucherie, première étape nécessaire d’une « solution politique » pour que se créent des conditions minimales permettant aux Palestiniens d’envisager un futur, de vivre dans un cadre politique et un contexte quelque peu apaisé, leur laissant la possibilité de profiter d’un espace politique d’expression un tant soit peu libérée (avec des réunions publiques, des meetings, des rencontres et débats contradictoires, ce genre de choses...), de choisir un minimum leurs dirigeants, et le cas échéant, de décider de s’en passer (on peut rêver) ?

      Une solution politique qui aurait aussi automatiquement des effets en Israël même, avec une mise en crise du sionisme… et l’espoir de son effondrement par l’ouverture d’une toute autre dynamique avec des références et une trajectoire totalement redéfinis (on peut aussi faire plusieurs rêves).

      Il y a toutes sortes de rêves. Ceux qui peuvent paraître à portée de la main et pensables pour un avenir proche, et ceux, plus chimériques, plus de l’ordre de la croyance et de foi ou des idéaux de perfection, mais ils ont alors une toute autre fonction.

      Quant on a des « idées » et que l’on déclare vouloir changer le monde, le minimum est de s’interroger sur la manière de traduire ces idéaux, ces abstractions et ces désirs dans la réalité matérielle pour peser sur celle-ci afin de la transformer, ou du moins tenter de le faire en mettant un peu les mains dans le cambouis des rapports de forces concrets, que l’on ne choisit pas, qui nous sont imposés, dans des formes de domination telles qu’elles se traduisent dans des manifestations et expressions observables, perceptibles et intelligibles, et dans des tas de choses souvent, trop souvent, peu ragoûtantes qui s’y trouvent.

      Arrêter les massacres et le génocide en cours.

      Obtenir une protection pour les Palestiniens, et au plus vite une solution politique qui se traduise par une paix, qui laisse entrevoir une solution démocratique (bourgeoise si l’on veut) nationale ou confédérale pour les peuples de Palestine.

      Mettre en crise le régime sioniste et son écroulement débouchant sur une autre solution politique pour les juifs et non-juifs d’Israël que le colonialisme, la guerre éternelle dans une surenchère belliciste permanente, le terrorisme d’État normalisé, le régime d’apartheid institué débouchant sur la fuite en avant vers un suprémacisme digne du Ku Kux Klan dans son principe, la justification des progroms, des lynchages, des déportations et de l’extermination des « voisins » qui refusent de se soumettre.

      Ce sont là des urgences absolues, ou alors les mots, comme celui de priorité, n’ont plus de sens.

      Ce n’est certes pas un programme pour la révolution mondiale immédiate communiste ou anarchiste contre les Etats, les frontières, pour l’abolition des classes et du salariat (et j’en passe).

      Mais même le passage de la barbarie au communisme ne se fera pas sans le surgissement et la consolidation de quelques conditions de possibilité, sans le franchissement de quelques phases de luttes plus ou moins longues, de quelques cycles politiques dont personne ne détient ni les clés ni les coordonnées, de quelques séquences historiques de répression et de régression mais aussi, d’autres moments souhaitons-le, de défaites des oppresseurs et des exploiteurs, de montée des conflits et des désirs d’émancipation, de mûrissement et de basculement…

      Traitons d’abord des urgences. Les suites, et tout ce qui pourraient leur succéder, quelles qu’elles soient, de toutes les façons ne nous appartiennent pas.

      J.F., ex-militant de l’OCL (et toujours communiste libertaire, anticapitaliste et internationaliste)

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    • Rien de bien nouveau 10 janvier 12:43, par Pas dupe

      Rien de bien nouveau. La bande des Dréan, Coleman et compagnie, très proches des Antideutsche, pro-israéliens, pro-américains, anti-palestiniens, spécialisés dans l’antisémitisme « de gauche » qui désigne toutes les personnes qui ne sont pas philosémites. A partir de n’importe quel crime sioniste, ils sont capables d’en rendre les victimes responsables.

      Mouvement Antideutsch : de gauche en Allemagne, de droite en Israël ?

      […] Pour ces derniers, l’anti-impérialisme est une nouvelle forme d’antisémitisme. Cette idéologie est à mettre en lien avec le concept de Schuldfrage, (question de la culpabilité) selon lequel chaque allemand appartiendrait au « peuple coupable ». Israël serait « la forme organisée de la violence émancipatrice révolutionnaire du peuple juif », un refuge pour les juifs victimes de l’Holocauste. La colonisation représente pour eux une forme d’émancipation face aux nouveaux antisémites que seraient les Arabes et les immigrés musulmans en général. Israël serait une réponse d’auto-défense révolutionnaire des Juifs contre le fascisme. En outre, la violence de l’Etat d’Israël serait justifiable en tant que compensation de la violence du génocide juif.

      […] En ce sens, la lutte contre l’islamophobie apparait pour les antideutsch comme une nouvelle forme d’antisémitisme. Dans les faits, cela se traduit même par des agressions physiques aux militants anti-impérialistes.

      […] Il apparait aujourd’hui difficile en Allemagne de critiquer ouvertement Israël. Considérer Israël comme un Etat colonialiste apparait même souvent comme de la diffamation qui alimenterait l’antisémitisme. Pourtant, la critique d’Israël par les Juifs n’est pas davantage acceptée, et il arrive que des Juifs antisionistes eux-même soient taxés d’antisémitisme […]

      Si les militants se réclamant du mouvement antideutsch semblent moins nombreux qu’il y a vingt ans, leur idéologie demeure actuellement très présente dans le milieu antifasciste allemand, et presque hégémonique en Allemagne au sein de la gauche, qui a presque rompu avec sa tradition anti-impérialiste.

      https://www.revolutionpermanente.fr...

      On retrouve là toutes les thèses défendues par Yves Coleman dans son interminable série des « limites de l’antisionisme ».

      https://nantes.indymedia.org/posts/...

      Sur le fond, bien qu’il s’en défende, ce genre de texte reprend les arguments des Antideutsche, mais dans une version plus susceptible de toucher le milieu libertaire.

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      • Rien de bien nouveau 13 janvier 13:43, par André Dréan

        Lettre ouverte à l’OCL
        Bonjour, j’ai été abasourdi de voir reproduite sur le site de l’OCL la réponse haineuse et calomniatrice, signée Pas Dupe, repiquée de Indymédia Nantes, qui concerne ma brochure critique sur les Cellules révolutionnaires : « De la lutte armée léniniste en République fédérale allemande ». Je précise déjà que je n’ai pas envoyé la brochure en question, par plus que les précédentes depuis plus de dix ans, à Indymédia Nantes, site que je considère comme l’archétype même du refus de la pensée critique, façon presse-purée et attrape-tout. Car, enfin, Pas Dupe, en guise d’argumentaire, ne fait que reproduire, sans en faire mystère, l’idéologie troskyste-léniniste la plus bornée, la plus sclérosée et la plus manipulatrice portée par le site « Révolution permanente », l’une des émanations, dans l’Hexagone, du prétendu réseau mondial « La Izquierda Diario », créé par les quelques sectes membres de la Fraction trotskyste, pour la reconstruction de la Quatrième Internationale. Il suffit de parcourir le site pour comprendre à qui nous avons affaire, dès que la moindre critique est portée aux dogmes fondateurs du bolchevisme, façon Trotski, y compris sur la répression de la révolte de Cronstadt, parsemée de propos haineux et calomniateurs sur les anarchistes. Nous sommes donc, ici, via la réponse de Pas Dupe, en présence de questions plus larges que celle de la Palestine, aussi importance qu’elle soit : l’attaque en règle contre la critique révolutionnaire du léninisme, la mienne comme celles d’autres individus d’ailleurs. Par suite, il ne reste plus à Pas Dupe et Compagnie que la calomnie et l’amalgame façon Lénine, dans mon cas l’assimilation frauduleuse à quelque supporter de l’impérialisme et du sionisme, comme les Antideutsch en RFA. Que de pareilles crapuleries soient affichées sur le site de l’OCL est insupportable et même insultant envers des membres de l’OCL avec qui j’ai eu, parfois pendant de longues années, des activités hostiles au nucléaire civil et militaire, par exemple au sein de la Coordination contre la société nucléaire (CCSN), et qui connaissent ma position sur la Palestine. Je demande donc aux responsables du site de l’OCL de prendre position là-dessus et d’arrêter de reproduire de pareilles infâmies.
        André Dréan
        nuee93@orange.fr

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        • Rien de bien nouveau 13 janvier 14:53, par forum’s modérato

          Bonjour André,

          Nous avons pour principe de passer la plupart des forums, même quand il nous déplaisent fortement, et tu dois bien savoir qu’un certain nombre ne nous ménagent pas.

          La modération n’est là que pour éviter les spams et autre messages pourriels... Nous pensons en effet que chaque personne est en capacité de se faire un avis par soi-même, et que ce n’est pas à nous de choisir ce qui doit être lu dans les forums de ce site.

          Donc publier un forum n’est pas acquiescer son contenu.

          Quelques soient nos affinités passées, présente ou futures, nous ne pouvons donc répondre à ta demande ("Je demande donc aux responsables du site de l’OCL de prendre position là-dessus et d’arrêter de reproduire de pareilles infâmies.") autrement qu’en publiant ta réponse, et en invitant tout un chacun à se faire son propre avis sur la question en lisant les textes en question.

          Pour ma part je n’ai pas lu ta brochure sur les RZ, et je ne peux donner une position de l’OCL (cela nous demanderait à minima d’en débattre à la prochaine CJ). Je peux seulement appliquer le mandat de modération qui m’a été confié : publier ton message comme j’ai publié celui de l’anonyme "pas dupe", et les prochains sauf si tout cela virait à la polémique stérile ou à l’insulte.

          Bien à Toi.
          P.

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          • Confusion totale du modérateur 15 janvier 10:20, par André Dréan

            Confusion totale
            Je n’ai jamais demandé à l’OCL de prendre position en faveur de mes positions en général. D’autant plus que je sais depuis très longtemps que nous sommes en désaccord sur la question de l’idéologie dite anti-impérialiste, en Palestine et ailleurs. Je vous demande encore moins de prendre position sur la dernière version de la brochure sur les RZ en particulier, même si elle est consacrée en bonne partie à la question brûlante de la Palestine, du moins à l’époque de la guerre froide. Par contre je maintiens que le mail de Pas Dupe relève de la crapulerie pure et simple, dont les membres de cette tendance trotskiste ultrasectaire sont coutumiers. P., Pas Dupe est justement sur le terrain de la « polémique stérile ou de l’insulte » que comme « modérateur » , tu es censé, à tes propres dires, éviter. A moins que tu considères, alors que tu connais déjà mes prises de position, que le fait de m’assimiler à quelque supporter des Etats-Unis et d’Israël, dans la pure tradition calomniatrice du Komintern, relève de la polémique argumentée et acceptable ! Ce sera mon dernier message. J’ai répondu à l’essentiel.
            André Dréan

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            • L’hôpital qui se fout de la charité ! 25 janvier 22:51, par Pas dupe

              André Dréan, qui inonde les médias alter de sa prose et de ses critiques (directement comme ici ou par l’intermédiaire de ses potes) ne supporte pas en retour qu’on puisse le critiquer, lui. Il y a pourtant de quoi vu ses positions contre l’anti-impérialisme, l’antisionisme ou l’anti-islamophobie, ce qui le rapproche, qu’il le veuille ou non, des thèses détestables des antideutsches, à peine édulcorées pour un public français.

              N’étant pas léniniste, ni même marxiste, je vois mal comment je pourrais être trotskyste, ce qui ne m’empêche pas de partager les analyses de Révolution permanente sur les antideutsches. C’est ce qui me distingue du petit cercle des Dréan, Coleman et autres non fides, qui passent leur temps à traiter d’antisémites les antisionistes, de nationaliste toute lutte de libération ou anticoloniale, de pro-religion la lutte contre l’islamophobie.

              Pas étonnant que Dréan se soit attaqué à ce texte, qui est une critique de son idéologie. Comme le dit très bien Pierre Stambul :

              « Enfin, on ne doit pas se taire vis-à-vis de courants prétendument progressistes qui sont bien silencieux sur l’apartheid israélien ou le génocide en cours et qui mettent toute leur énergie à réécrire l’histoire et à voir l’antisémitisme à gauche ou dans le mouvement de soutien à la Palestine. En Allemagne, ce sont les Antideutsches. Ici ce sont le RAAR (Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes) et les JJR (Juifs et Juives Révolutionnaires). »

              https://oclibertaire.lautre.net/spi...

              On peut y rajouter André Dréan et ses potes.

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