jeudi 21 mai 2009, par
Les travailleurs des chantiers navals de Gijon (Asturies) résistent depuis plusieurs jours contre la fermeture programmée du site le 31 mai prochain. Après plusieurs jour d’affrontements, la pression et la répression n’ont cessé de monter : le gouvernement envoie un hélicoptère survoler le chantier et la police contre les travailleurs.
Retranchés à l’intérieur du site depuis seize jours, ils font face au lock-out décidé par l’entreprise et à ses conséquences sociales.
Les travailleurs des chantiers navals de Gijon (Asturies) résistent depuis plusieurs jours contre la fermeture programmée du site le 31 mai prochain. Après plusieurs jour d’affrontements, la pression et la répression n’ont cessé de monter : le gouvernement envoie un hélicoptère survoler le chantier et la police contre les travailleurs.
Retranchés à l’intérieur du site depuis seize jours, ils font face au lock-out décidé par l’entreprise et à ses conséquences sociales.
Aujourd’hui mercredi 20 mai, ils ont tenté de sortir en manifestation pour aller vers le centre-ville mais la police anti-émeute leur en ont empêché bloquant toutes les sorties du chantier naval et pénétrant ensuite sur le site.
Les affrontements se sont déroulés toute la journée. Les salariés ont riposté à l’aide de frondes, lances à incendie, cocktails molotov, boulons, fusées, fumigènes...et même des grues depuis lesquelles ils ont manœuvré des containers en feu qu’ils ont voulu placer au milieu de la rue.
Les salariés (préretraités) revendiquent la reprise de l’effectif par la PYMAR, entreprise d’Etat qui dépend du ministère de l’Industrie et qui gère actuellement les chantier naval. Ils veulent la garantie de la poursuite du paiement de leurs indemnités et de leur régime obtenu de haute lutte il y a quelques années. Pour être plus précis, l’enjeu est la demande des préretraités que soit signé par la nouvelle entité une police d’assurance garantissant le paiement jusqu’à 65 ans des 73 retraités de 2005 et les 54 de 2008.
Pendant ce temps, une groupe de solidarité a mené une action pendant l’inauguration du Salon international du livre ibéroaméricain à Gijón.
Déjà le 17 mai dernier, les forces anti-émeute avaient chargé un rassemblement de soutien aux travailleurs de Naval Gijón et un manifestant avait été blessé. Il s’agissait d’un jeune membre de la Corriente Sindical de Izquierda (CSI, Courant Syndical de Gauche) qui a été emmené à l’hôpital.
Les « enfermés » avaient pourtant offert « une trêve de trois jours » et suspendu les mobilisations de rue jusqu’à lundi prochain en « preuve » qu’ils cherchent « une solution négociée au conflit », tout en maintenant les appels à des rassemblements « pacifiques » de soutien aux portes du chantier naval.
Depuis le début du conflit, ils ont reçu le soutien des travailleurs d’un autre chantier, Juliana, lui encore en activité, menacé de fermeture et où la société Factorías Vulcano propriétaire a essayé hier de récupérer le matériel pour le déménager par camion vers un autre de ses chantiers situé à Vigo
Les travailleurs du chantier naval Juliana de Gijón l’ont empêché en informant le chauffeur du camion que telle était la décision de l’assemblée générale. Le chauffeur n’a pas insisté.
La violente répression dont souffrent les travailleurs n’a guère d’autre explication que la défense a tout prix d’un accord signé par les syndicats jaunes de la gauche politique au pouvoir (UGT et CCOO), dans lequel a été « oublié » le sort des préretraités. Les deux syndicats maintiennent leurs positions, disent que « tout est réglé » et exigent des travailleurs qu’ils abandonnent l’occupation du chantier
Pour leur part, les préretraités demandent à voir de leurs propres yeux la police d’assurance signée garantissant le versement de leur pension et ont réaffirmé que si tel était le cas, ils abandonneront le chantier « en cinq minutes ». C’est manifestement là-dessus que cela coince car les travailleurs ne font aucunement confiance à des patrons et des administrateurs qui se sont permis d’accumuler les retards de paiement de leurs indemnités et qu’ils n’ont pu obtenir que par la lutte, le 18 mai dernier, il y a trois jours !
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Ces affrontements surviennent en pleine période de mobilisation des travailleurs de la métallurgie dans la région voisine, à Vigo, province de Pontevedra en Galice où des barricades enflammées ont été dressées pour bloquer les accès des principaux polygones industriels et où, les travailleurs, après les assemblées générales du matin, sont partis en manifestations bloquer les principaux carrefours de la zone portuaire et au-delà, tous les accès de la ville, routes et autoroutes. Ici, la mobilisation et la grève du secteur a commencé il y a la veille et vise à débloquer les négociations autour du renouvellement d’une convention collective qui concerne 27 000 personnes dans cette zone. Selon des dernières informations, la police a violemment chargé un groupe d’au moins 200 manifestants qui bloquait les accès au port, à proximité des chantiers navals. Les travailleurs ont répliqués en leur lançant tous type d’objets : des pierres, tournevis et même un marteau hydraulique.
Les blocages de routes et les affrontements consécutifs aux interventions policières pour dégager les manifestants se sont étendus à d’autres endroits de la ville : barricades enflammées, coupures de grandes avenues avec des bobines de bois, bagarres dans les chantiers naval de Barreras et Vulcano où les travailleurs se sont enfermés et ont attaqué la police. Dans le centre de la ville, au moins quatre des principales agences bancaires sont bloquées.
Cette grève de la métallurgie a été initiée par la Confédération Intersyndicale Galicienne, à laquelle se sont ralliées les autres organisations syndicales.
Sources : Presse locale, Qué ?, divers sites de contre-information
Photos ici :
http://www.que.es/asturias/fotos/as...