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Marc Tomsin (1950-2021)

mercredi 23 juin 2021, par Courant Alternatif


Voir en ligne : la voie du jaguar

Marc pendant l’occupation du CNPF, janvier 1970

Élève au lycée Voltaire Marc Tomsin fut à la création des comités d’action lycéen (CAL) en 1967. Il était une des figures de la tendance libertaire, qui « bataillait » avec l’autre tendance, celle des trotskistes de Michel Recanati (celui du film Mourir à trente ans). Membre de la jeunesse anarchiste communiste (JAC) qui participe au Comité de liaison des jeunes anarchistes (CLJA) il circule ainsi dans cette mouvance libertaire, numériquement peu importante mais particulièrement active.

Passée la période barricadière de mai 68, deux orientations se font jour : celle qui s’attèle à refonder une chapelle d’avant-garde qui considère que 68 n’était qu’une répétition générale  [1] ; une autre qui considère qu’il s’agissait du début d’une lutte prolongée qui s’incarnait par une floraison de comités d’actions en tous genres représentant la vivacité d’un mouvement révolutionnaire partant de la base. Marc se retrouva évidemment dans cette dernière sensibilité qui s’incarna pour lui dans le comité d’action d’une place des fêtes d’avant la rénovation et pas encore bobo.

Il participe au groupe/revue Information correspondance ouvrière animé depuis plusieurs années par Henri Simon et Pierre Blachier et où se retrouvent des camarades du groupe noir et rouge comme Christian Lagant, du mouvement du 22 mars de Nanterre et de bien d’autres. ICO disparaît victime de son succès et Marc participe dès sa création en 1973 à la revue La lanterne noire où il écrit sous le nom de Bélial. Il quitte la revue en désaccord avec la tendance plus organisationnelle de la revue (dont je faisais partie). On lira son texte de rupture, qui est une contribution importante à ce genre de débat.

Opposé à l’organisation spécifique, Marc n’en était pas pour autant un individualiste ! Tout au contraire, tout le reste de sa vie militante fut consacrée à mettre en rapports des gens souvent différents, des luttes qui s’ignoraient, des cultures et des expériences différentes, et, chose remarquable, sans jamais se mettre en avant.

Inscrit ensuite à la faculté de Poitiers, il en est viré suite au grand mouvement de boycott des examens de 1976. A la fin de cette décennie il devient correcteur et entre à la CGT. Contrairement à son camarade Christian Lagant, lui aussi correcteur, qui refusait le contrôle de l’embauche que le syndicat assumait, Marc considère qu’il y a des choses à y faire : il s’occupe de la meilleure part, la solidarité internationale qui lui correspond et qui va nourrir tous ses engagements futurs, de Barcelone au Chiapas et… à sa chère Grèce qui le vit mourir accidentellement suite aux agapes fêtant la reprise par les anarchistes du squatt Rosa Nera, à Xania en Crète. La lutte et la fête une dernière fois pour lui !

De nombreux éléments concernant cette période internationale (que je connais moins bien) et éditoriale ‑ les éditions Rue des Cascades, entre autres -, de « l’anarchiste aux semelles de vent » comme le nomme Freddy Gomez, vous les trouverez dans dans l’excellent dossier réalisé par le CRAS toulousain

Dernier souvenir, notre virée en Grèce pour le 50e anniversaire de mai 68, de réunion en réunion avec Tomas et Claire dans laquelle Marc joua à merveille son rôle de « passeur » et qui se termina déjà, mais pas tragiquement, par une fête grandiose à … Rosa Nera avec tous les camarades grecs dont nos amis Babis, Lu et Orestis.

jpd

P.-S.

le dossier du CRAS de Toulouse

Notes

[1titre d’un livre d’Henri Weber

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