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26-27 février 2022

Commission journal de février 2022 à CAEN (14)

mardi 1er février 2022, par Saint-Nazaire

La prochaine CJ de Courant Alternatif se tiendra à CAEN samedi 26 et dimanche 27 février 2022 afin de préparer collectivement le numéro 319 à paraître en avril.


Samedi
16h le débat. (voir ci-dessous)

18h 30 Pause/apéro /Rpas

21h critique du N° 317, de février

puis propositions et souhaits d’articles et autres pour le n° 319.

Dimanche

9 heures : reprise, discussion des souhaits et propositions

CJ Caen de févier 2022<br> Introduction au débat.

Le "convoi de la Liberté" en France, n’est-il qu’un mauvais remake de la version canadienne de camions qui ont bloqué Ottawa, une mauvaise reprise en série B saupoudrée d’antivax, d’anti-Pass, de restes de Gilets Jaunes... en camping cars ?

Des convois partis des coins de l’hexagone ont convergé vers Paris, puis pour certains vers Bruxelles ou ailleurs. Une initiative dont les syndicats des transports se sont très vite désolidarisés. Les médias ont réduit cette manifestation aux drapeaux BBR, et au bêlement "liberté, liberté".

Notons par ailleurs, que le drapeau BBR, la "Marseillaise" sont plantés dans le décor électoral, et revendiqués aussi bien par la droite bien sûr mais aussi par F. Roussel du PCF et par JL Mélenchon de LFI.

Là encore les réseaux sociaux ont eu leur rôle et permit un cadre autonome. Là aussi la solidarité financière, alimentaire... à été présente dès le départ, puis le long des parcours, et avec des accompagnements sur des bouts de trajet. Sans doute y avait-il du Le Pen, du Zemour, sans doute de tout et son contraire mais une évidence : une colère anti Macron et un ressenti d’abstention unissait ce petit monde en route vers la capitale ou resté sur les bas côtés. Un ensemble festif de précarités déjà dénoncées lors du mouvement des GJ mais aggravée par la présidence de Macron. Une manifestation de défi en cette veille électorale et de défiance contre les politiciens engagés dans la lutte des places.

Là où Macron pensait regrouper la France qui vote autour de son bloc électoral en "emmerdant les non vaccinés" cette initiative autonome l’a conduit à "comprendre la colère, la fatigue... la respecter..." et à demander... "concorde et bienveillance collective" (Ouest France 11/02/2022). Cette volte face illustre bien les incertitudes de la bourgeoisie, des gouvernants sans doute encore hantés de mauvais souvenirs en gilets jaunes. Une bourgeoisie sur ses gardes qui n’hésitera pas à placer ses blindés dans la rue et lâcher son préfet avec ses 7000 policiers sur les avenues. Un entraînement grandeur nature pour la gente policière et un rappel d’avertissement pour tout mouvement social à venir.

Nombreux, nombreuses dans ce convoi disparate, étaient ceux et celles qui lors d’interviews parlaient des fins de mois qui ne se bouclent plus financièrement, de hausses de carburants, des produits alimentaires, d’un coût de la vie de plus en plus insupportable, des conditions de vie et du mal logement etc... Les récriminations et la colère portées dans ce convoi pouvaient être aussi celles des travailleurs, des chômeurs, de précaires ou d’exclus invisibles en lutte sur les lieux de travail ou de vie. Même si en apparence les choses semblent cloisonnées, figées, la colère gronde et s’exprime ainsi de plus en plus.

Un convoi de la défiance abstentionniste envers des politiciens désavoués qui énoncent des catalogues de promesses électorales, ou envers les bureaucraties syndicales inopérantes et sur le qui vive mais dont leurs poids mort pèsent encore sur la mentalité des prolétaires, de la classe ouvrière qui n’arrive toujours pas à s’en émanciper.

Les contradictions du capitalisme sont exacerbées et clignotent au rouge. Les bourgeoisies fébriles sont en alerte. La pandémie leur a permis d’étouffer par des politiques sécuritaires, policières plus que sanitaires, les révoltes sociales et la combativité ouvrière pour un temps. Mais, les illusions démocratiques sont démasquées. L’aura du monde libre offert par les pays occidentaux n’agrège plus autant. La misère s’étend d’autant plus que les dividendes et les bénéfices financiers sont accaparés par cette même et infime minorité. L’ultra libéralisme est dénoncé au sein même de la bourgeoisie, dans ses propres rangs.

Pour autant, elle resserre ses rangs pour occuper, garder le pouvoir. Coupée du peuple et de ses réalités, après avoir fortifié ses forces de répression pour se protéger d’abord, elle ressort ses artifices pour diviser, faire peur. Le Pen n’effraie plus peu importe Zemmour prend du service. Il servira pour un temps. Mais méfiance ! les temps sont incertains. A lui de cliver, de diviser. Les média sont là pour l’orchestration et le tempo. La France s’est droitisée nous dit-on ! Avec la mondialisation, les français seraient à la recherche de l’homme ou la femme providentiel-le, qui réincarnera enfin, ou de nouveau, la grandeur nationale. La France a mal à son "Mali". Doit-on rappeler qu’en son temps F. Mitterrand à su manœuvrer avec Le Pen Jean Marie et son FN.

Si malgré tout, les classes populaires n’adhèrent pas au spectacle, dehors, aux frontières, la bourgeoisie fait entendre les tambours de guerre et redonne des couleurs au nationalisme. Les rivaux économiques et militaro-politiques ne manquent pas. Le spectre d’une prochaine guerre prend de plus en plus forme dans les média. Chine/USA via Formose. Russie/Europe via l’Ukraine menacée... Si le "Brexit" à été la carte de la bourgeoisie financière anglaise, le président Trump puis le clan Biden se sont trouvés la Chine. Les camps impérialistes cherchent à marquer leur territoires, fortifier et accroître leurs zones d’influences. Le scénario est bien ficelé. Mais les incertitudes demeurent. De ces tensions militaires, encore que "médiatiques", un dérapage pourrait survenir. L’histoire peut se révéler espiègle.

Les peuples se sont aussi réveillés ces vingt dernières années contre les tyrans partout dans le monde. Les prolétaires ont retrouvé le chemin de leur émancipation par des luttes nombreuses de par le monde. Les conditions d’exploitation, de domination sont partout dénoncées, rejetées. Le capitalisme s’enfonce chaque jour dans la crise et nous entraîne, dans la barbarie malgré des résistances nombreuses : diverses, éparses etc.

Face à cette situation quelle place, quelle force, quel espace ont encore les révolutionnaires ?

la fabrication du CA 317 à Douarnenez

P.-S.

Les commissions journal sont ouvertes à tous lecteur·trice intéressé·e.
Contributions et/ou renseignements directement auprès des camarades de Caen

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