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Édito 346

Bonne année 2025 de joyeux combats contre le capitalisme et ses États !

jeudi 9 janvier 2025, par Courant Alternatif


2024 pourrait être considérée comme une année noire. Nous avons continué à subir ce qui ressemble à un capitalisme kamikaze : pour le profit, il détruit tout, y compris la vie sur terre. Pire encore, la situation semble s’aggraver sans cesse, comme si le puits dans lequel nous sommes entraînés était sans fond.

En France, nous assistons à une crise économique majeure, marquée par des plans de licenciements massifs, une paupérisation croissante, et le démantèlement des derniers vestiges des services publics. Si cette situation est dramatique pour beaucoup, elle est encore plus sombre à l’échelle mondiale : en 2024, pas moins de 59 conflits entre États ont été recensés. Parmi eux, on trouve le génocide à Gaza, accompagné de violences en Cisjordanie, ainsi que des bombardements au Liban et en Syrie, sous l’œil complice des États occidentaux qui laissent les mains libres au gouvernement israélien d’extrême droite.

La guerre en Ukraine s’enlise, causant près d’un million de morts et nourrissant le spectre d’une extension du conflit et d’une évolution vers une guerre nucléaire. D’autres guerres, moins médiatisées en France, provoquent des centaines de milliers, voire des millions de morts : le conflit au Soudan, la guerre en Syrie, celle au Yémen, ou encore les affrontements armés en République démocratique du Congo. Ces tragédies entraînent des dizaines de millions de personnes déplacées, dont beaucoup fuient leur pays. Les noyades en Méditerranée ou dans la Manche ne sont que la partie visible de cette violence globale subie par des dizaines de millions de personnes.

Tous ces conflits trouvent, directement ou indirectement, leurs racines dans l’impérialisme. Les factions armées, qu’elles soient étatiques ou non, sont financées par les grandes puissances capitalistes et les multinationales, toujours à la recherche de profits ou de domination politique. Ce même impérialisme se manifeste dans le colonialisme brutal qui perdure en 2024, comme en Nouvelle-Calédonie, dans les Antilles ou à Mayotte. À cela s’ajoutent des tensions guerrières, comme entre la Chine et Taïwan.

Sur le plan climatique et écologique, la situation est tout aussi alarmante. Le réchauffement climatique s’intensifie, sous le regard cynique des participants aux COP successives. En dix ans, 220 millions de personnes ont été déplacées à cause de catastrophes climatiques. Mayotte en est tragiquement une illustration. La disparition massive des espèces, des insectes aux grands mammifères, atteint un niveau critique. Pourtant, le capitalisme continue, imperturbable, avec l’extractivisme, l’agrobusiness et des projets inutiles qui accélèrent l’effondrement de la vie sur terre.

L’appareil politique au service de la bourgeoisie semble tout droit sorti d’un roman dystopique, Trump en étant la caricature. En France, le Rassemblement national est aux portes du pouvoir, son programme largement appliqué par les gouvernements qui se succèdent auprès de Macron. En Europe, la montée de l’extrême droite dans des pays comme l’Allemagne, l’Autriche, les Pays-Bas ou la Bulgarie fait écho à cette tendance inquiétante.

Face à ce constat de dégénérescence, comment rester optimiste ? Comment croire au renversement du capitalisme et espérer un monde où il ferait bon vivre pour tous et toutes ? Sommes-nous inexorablement entraînés vers un chaos où l’avenir ressemblerait à l’horreur d’Haïti ?

En tant que matérialistes, nous savons que si la barbarie capitaliste s’amplifie, un avenir socialiste – au sens libertaire – reste possible. L’histoire humaine connaît des moments de rupture où les conditions matérielles donnent naissance à des révoltes. Certes, rien ne garantit que ces soulèvements mèneront à un renversement du capitalisme, ni même qu’il n’est pas déjà trop tard pour échapper à ce système suicidaire.

Ce numéro de Courant Alternatif revient sur un soulèvement populaire emblématique : les Gilets Jaunes. Bien que ce ne fût pas une révolution, ce mouvement illustre comment des ruptures inattendues peuvent émerger, franchir les frontières, et ébranler les plus hautes sphères du pouvoir. Six ans après, le capitalisme montre, à travers la montée de l’extrême droite et une violence étatique accrue, que les tensions sociales ne cessent de croître.

Comme le soulignaient les doléances des Gilets jaunes, derrière le racisme et le nationalisme qui s’expriment dans les urnes ou dans les conflits, c’est bien le système capitaliste lui-même qui est dénoncé. La lutte des classes est là, prenant des trajectoires imprévisibles. Rien ne permet d’affirmer que les tensions sociales actuelles ne déboucheront pas, ici ou ailleurs, sur des perspectives plus proches de nos idéaux.

Le capitalisme mondial se moque de notre bonheur. Pour les capitalistes, seul le profit compte, et ils n’hésiteront pas à mettre la planète à feu et à sang pour le préserver. Tant que ce système ne sera pas renversé, les conflits ne feront que s’intensifier, posant demain la nécessité d’un changement radical. La guerre de classe actuelle débouchera sur socialisme ou barbarie.

Le capitalisme semble suicidaire, entraînant le monde entier dans sa chute. Il ne nous laisse pas d’autre choix : nous n’avons rien à perdre à tout faire pour le renverser. A défaut d’être certain de gagner, rien ne dit que nous avons déjà perdu. En 2025, nous continuerons à contester, à amplifier chaque brèche, et à porter l’idée que le monde actuel n’est en rien une fatalité et qu’une émancipation collective est possible.

Alors, bonne année 2025 de joyeux combats et de plaisirs contestataires collectifs contre le capitalisme et ses États. On ne lâche rien !

Brest, 26 Décembre 2024

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