vendredi 21 août 2009
Origine du conflit
Ce nouvel épisode dramatique de la lutte des indiens mapuches pour leurs terres s’est initié à la fin du mois de juillet quand une délégation d’autorités traditionnelles mapuches a voyagé jusqu’à Santiago dans l’espoir d’être reçue par la présidente de la République. Suite au refus de celle-ci les lonkos ont informé qu’ils allaient commencer, avec leurs communautés, un processus massif de récupération de leurs terres usurpées. Rapidement le mouvement a prit de l’ampleur et de nombreux terrains ont été occupés par les communautés en lutte, particulièrement dans les communautés d’Ercilla, Cunco, Temucuicui, Futruno, le mouvement s’est étendu sur les 8ème, 9ème et 10ème régions du chili.
Immédiatement les zones en conflit ont été militarisées et quelques jours plus tard un lonko a dénoncé la présence, parmi les forces policières, de membres du commando Trizano (commando para militaire composé de Pinochetistes et fascistes chiliens), informations démenties par le ministre de l’intérieur, jusqu’à ce que le même commando Trizano publie une déclaration dans la presse locale informant de son intention sic « de dynamiter un certain nombre de responsables de communautés pour en finir définitivement avec le conflit mapuche », déclaration incluant noms et lieux de vie des victimes ainsi désignées.
Les récupérations de terres se sont alors intensifiées et la violence policière aussi, pendant que le gouvernement tentait de démentir ou minimiser la gravité de telles menaces.
Il faut signaler que ce mouvement de récupérations de terres est le plus massif qui se soit produit depuis le début du conflit mapuche en 1992. Durant quinze jours, les persécutions dans les communautés, les arrestations durant les manifestations, les inculpations n’ont cessé de croitre. D’un autre coté des plaintes, ont été déposées aux nations unies, à la commission des droits de l’homme et devant différentes instances internationales pour que cesse une répression brutale et incontrôlée des communautés en lutte.
La mort d’un jeune mapuche.
Dans l’après midi du 12 aout, vers 14 heures, la nouvelle est tombée sur radio Bio Bio un jeune membre de communauté vient d’être assassiné, Jaime Mendoza Collío durant une récupération de terres. La première version officielle a été que le policier avait tiré en état de légitime défense et suite à une embuscade qui aurait été tendue par les mapuches, et d’exhiber à la télévision un casque avec des marques de plombs de chasse. L’identité de la victime n’a été connue que tard dans nuit et de très violents incidents se sont produits quand les mapuches ont tenté de récupérer le corps de la victime. Le lendemain, et suite aux conclusions de l’institut médicolégal, la vérité est apparue Jaime Mendoza Collío a été tué alors qu’il s’enfuyait, la balle est entrée par le dos et est ressortie par le thorax.
La victime fait partie de la communauté Requem Pillan et était un ami d’Alex Lemmun, lui aussi assassiné par la police durant une récupération de terres.il avait 24 ans et était père de deux enfants.
Réactions
Immédiatement de nombreuses manifestations se sont déroulées dans tout le pays, laissant un solde important de détenus, blessés graves et légers. A Santiago, la seconde manifestation de vendredi soir s’est soldée par 70 personnes arrêtées qui ont passé la nuit dans un commissariat. Dans le même temps la présidente Bachelet présentait « ses sincères condoléances à la famille en affirmant que la violence est injustifiable ». Dans le sud, les affrontements se multiplient, incendies de bâtiments sur les terres des terratenientes, blocage des grandes voies de communication, barricades, manifestions. Les perquisitions dans les communautés se sont intensifiées et divers leaders mapuches ont été arrêtés à leur domicile. Entre autres : Claudio Tranamil, José Lepiche et Juan Carlos Millanao, à Cañete. Cette après midi du 16 aout 2009, se réalisent les funérailles du jeune mapuche assassiné, funérailles qui vont réunir des centaines de communautés. Depuis jeudi des bus amènent de tout le pays les militants mapuches qui viennent exprimer leurs condoléances à la famille et leur refus de la répression sanglante qui les affecte. Le gouvernement a renforcé la surveillance policière dans toute la zone. Les communautés et dirigeants d’organisations mapuches pour leur part ont réaffirmé leur intension de continuer le lutte pour la récupération de terres usurpées et contre l’impunité de ceux qui sont responsables de la mort des militants mapuches.
Tiré de http://www.mapuches.org/
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