mercredi 21 octobre 2009
Communiqué de LAB, syndicat des travailleurs-ses abertzale
Le 14 octobre 2009
Hier, nous avons connu un nouvel épisode d’ingérences et d’agressions de Garzon (juge) et Rubalcada (ministre de l’Intérieur espagnol). Ceux qui nient EH (Euskal Herria = Pays Basque) et qui ont construit leur stratégie sur cette négation prétendent perpétuer la réalité que nous vivons en EH à travers la répression. Pour cela ils n’ont pas hésité à réemployer l’arbitraire et les arrestations indiscriminées de militant-es de la gauche abertzale. C’est pourquoi et en premier lieu, nous voulons dénoncer les événements d’hier et nous exigeons également la libération de toutes les personnes détenues. Nous voulons aussi manifester notre préoccupation pour elles et notre solidarité avec elles.
Cette opération s’est faite à notre siège et c’est là qu’ont été arrêtés Rafa Diez Usabiaga, ex-secrétaire général de LAB et Txelui Moreno, délégué de ce syndicat. Aussi considérons-nous cette agression comme étant directement dirigée contre notre syndicat. Voici un autre exemple montrant que l’Etat est disposé à tout moment à franchir de nouveaux pas dans sa stratégie répressive.
Mais surtout nous analysons cette agression comme une attaque contre la stratégie qui rendrait possible l’avancée sur la voie de l’indépendance.
EH n’a connu que l’oppression et la négation, et c’est ce cycle que nous avons à dépasser une fois pour toutes pour en ouvrir un nouveau, fondé sur le respect et la reconnaissance. Voilà ce qui est en jeu et voilà ce que demande la majorité de cet EH : que soient faits des pas définitifs qui ouvrent un nouveau cycle politique pour le respect et la reconnaissance de EH.
Ouvrir ce nouveau cycle politique exige de faire une offre politique, de construire des accords politiques et de réaliser des engagements politiques clairs. Ce parcours, nous devons le faire en EH avec ses acteurs-actrices politiques et sociaux.
C’est pourquoi nous disons que l’action répressive d’hier a pour objectif de freiner ce parcours parce que, de fait, son but était de neutraliser les offres politiques que peut réaliser et que va réaliser la gauche abertzale. EH veut décider de son avenir et cela fait peur à l’Etat. Dans la mesure où ce pays est capable de faire ce parcours, l’Etat répond, comme il l’a fait hier, avec la seule arme qu’il possède pour perpétuer le scénario de la négation : répression et détention de responsables politiques.
Il est fondamental pour les travailleurs et travailleuses basques de matérialiser le changement politique en EH. La classe travailleuse a besoin d’une alternative stratégique qui s’oppose au modèle économique et social régnant qui nous transforme en otages des patrons et des intérêts du capital. Cette alternative nous avons à la préparer, à la porter et à la construire nous-mêmes ; dans ce sens, nous avons besoin d’impulser un nouveau cycle politique où soit respecté le droit à décider de notre futur.
Nous voulons obtenir la possibilité de construire un cadre démocratique dans lequel nous puissions décider de ce futur. EH doit avoir l’option de concrétiser (matérialiser) le changement politique sans limites, sans ingérences, sans violences. Ceci est, à notre avis, le scénario que nous devons mettre en place en additionnant les volontés de tous les acteurs-actrices politiques et sociaux du pays. Tout cela malgré les attaques comme celles d’hier et malgré les coups que nous assène l’Etat.
Nous appelons les travailleurs et les travailleuses à descendre dans la rue et à lutter pour avancer dans ce sens. Nous appelons à participer à toutes les mobilisations qui vont être mises en place dans les prochains jours. Entre autres : demain, rassemblements à midi devant les locaux des quatre capitales du Pays Basque sud et rassemblements qui se feront dans les villages et sur les lieux de travail des différentes localités.