samedi 14 novembre 2009
L’objectif de la LGV Sud Europe Atlantique : relier le Pays Basque et le Sud Gascogne à 3 heures de Paris. Si le projet proposé par la CCI Béarn permettrait de relier plus vite les grandes villes du Sud Ouest, ce serait au prix d’un massacre environnemental et d’un investissement complètement démesuré pour au final, économiser quelques dizaines de minutes sans trop savoir si nous en avons vraiment besoin.
Un des arguments censé aller dans le sens de la LGV est la fameuse mobilité. Avec la LGV, on va plus vite et un travailleur peut ainsi étendre son territoire potentiel d’emploi. Cet argument est en totale contradiction avec la société que nous voulons bâtir. Il semble plus judicieux en effet de rapprocher le travail de l’homme, de vivre et travailler au pays et non pas vivre à moitié au pays et devoir aller travailler plus loin.
Si la grande majorité des médias ne s’intéressent qu’à la date de mise en service des futures LGVs, d’autres questions sont cependant plus intéressantes à poser :
Qui va payer ?
Ces projets coûtent cher, et si l’Etat s’engage à financer les études, il ne garantit rien quant au financement des travaux. Les collectivités territoriales déjà endettées n’arrivent pas a maîtriser la gestion des TERs mais promettent que leur engagement pour les LGV ne sera pas un obstacle aux trains régionaux. Qui peut le croire ?!
A qui la LGV est utile ?
Ces projets, comme la majorité des projets d’infrastructures, sont annoncés comme indispensables à la bonne marche de la population, mais jamais on ne lui demande son avis. E pourtant les rares référendums effectués par des associations basques anti-LGV ont démontré une opposition profonde à ce qu’ils nous présentent comme l’avenir d’une société moderne.
Cette « modernité », nous n’en voulons pas, où que ce soit et quel que soit le tracé choisi. S’opposer à la LGV ce n’est pas s’opposer au progrès mais choisir une autre façon de vivre e de se déplacer. En rénovant les lignes existantes et en rouvrant les lignes ferroviaires locales qui prospéraient il y a quelques dizaines d’années dans toute la Gascogne, nous abandonnons la logique de rentabilité imposée par l’Etat et mettons véritablement le train au service de la population.
Ainsi l’alternative à la LGV s’inscrit dans une alternative globale à la société actuelle, cette société capitaliste qu’il est temps de détruire.
Voir en ligne : Libertat