jeudi 29 avril 2010
Au Mexique la répression à l’encontre de ceux qui s’efforcent de construire leur autonomie et luttent pour de meilleures conditions de vie s’abat sans vergogne. Dans l’État d’Oaxaca, le 27 avril 2010, une caravane de solidarité avec la communauté autonome de San Juan Copala, caravane formée d’une centaine de membres de diverses organisations sociales et de lutte pour les droits de l’homme (Assemblée populaire des peuples d’Oaxaca - APPO, Voix d’Oaxaca construisant l’autonomie et la Liberté - VOCAL, CACTUS, Coordination nationale des travailleurs de l’enseignement, etc.) a été prise pour cible par des paramilitaires soutenus par le PRI, parti politique au pouvoir dans l’État d’Oaxaca. Cette attaque préméditée a fait au moins deux morts, Beatriz Alberta Cariño, du collectif CACTUS, et Tyri Antero Jaakkola, observateur international de nationalité finlandaise, une quinzaine de blessés et un nombre encore indéterminé de disparus, dont on ne sait pas à cette heure s’ils ont pu s’enfuir ou s’ils ont été capturés.
L’organisation paramilitaire UBISORT responsable de ces crimes bloque depuis plusieurs mois l’accès à la communauté indienne et s’est déjà rendue coupable de plusieurs assassinats. Elle avait annoncée son intention d’empêcher le passage de la caravane qui avait justement pour intention de sortir la communauté de l’isolement, d’aider les professeurs à retourner en classe, d’apporter des vivres. L’impunité avec laquelle les paramilitaires tuent et font régner la terreur au vu de tous dans divers lieux du Mexique révèle la stratégie mise en œuvre non seulement par le PRI à Oaxaca, encore taché du sang de la répression du mouvement de l’APPO en 2006, mais globalement par le gouvernement mexicain dans divers lieux du pays : venir à bout des résistances des communautés indiennes qui gênent les projets de développement économique, détruire toute forme de mouvement social qui prétend préserver sa culture et construire son autonomie.
Il n’est plus possible de tolérer que se poursuive cette violence d’État dans un pays soi-disant démocratique, il faut crier notre indignation face à ces assassinats et exactions honteuses. Nous vous invitons urgemment à manifester votre solidarité avec les communautés et les personnes qui se battent à Oaxaca ce vendredi 30 avril devant l’ambassade du Mexique, de 17 heures à 19 heures, place Iéna, métro Iéna.
— Diffusé par le Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte (CSPCL, Paris) - 33, rue des Vignoles - 75020 Paris – France - assemblée (hebdomadaire et ouverte) le mercredi à partir de 20 h 30
Voir en ligne : Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte