samedi 17 janvier 2009
[…] Avec la mondialisation, le monde entier de l’en haut est mis à notre portée… ou, plus exactement, ouvert à notre regard et à notre conscience. Les bombes qui assassinent des civils palestiniens constituent également un avertissement à retenir et à assimiler. La chaussure lancée sur Bush en Irak est quelque chose qui peut se reproduire n’importe où ailleurs sur le globe.
Tout cela est décidément lié au culte de l’individu. L’euphorie enthousiaste qu’à suscitée chez les bien-pensants cette chaussure lancée sur Bush (qui ne fait que démontrer que le journaliste en question ne sait pas viser) ne revient qu’à célébrer un geste courageux, certes, mais inutile et sans conséquence aucune en ce qui concerne l’essentiel, comme l’a démontré quelques semaines plus tard le soutien inconditionnel apporté par le gouvernement de Bush au crime que perpètre le gouvernement israélien en territoire palestinien, crime qui est soutenu également - que l’on me pardonne d’ôter ses illusions à quiconque avait allumé un cierge au pied de la photo de Barack Obama - par le successeur de Bush.
Et tandis que le coup raté en Irak hérite d’applaudissements, l’insurrection à Gaza ne suscite qu’inquiétude et préoccupation : « On court le risque, nous prévient-on en guise d’exorcisme, que la rébellion en Grèce s’étende au reste de l’Europe. »
[...] Nous avons déjà pu entendre et lire tout ce qui nous a été communiqué par la jeunesse rebelle grecque sur sa lutte et sur ce à quoi elle s’affronte. Nous avons pareillement entendu et lu ce que disent ceux qui se préparent à résister en Italie à la force du gouvernement. De même pour la lutte quotidienne de nos compañeras et compañeros au nord du Nord.
Face à cela, en haut, tout le monde sort son dictionnaire pour y trouver le mot « violence » et l’opposer à « institutionnel ». Après quoi, sans y donner de contexte, c’est-à-dire sans parler de classe sociale, les mêmes accusent, jugent et condamnent.
Ils nous disent que la jeunesse grecque qui met le feu aux poudres dans la péninsule hellénique est violente. Évidemment, on préfère oublier, mutiler, effacer le fait que la police y a assassiné un jeune. […]
[…] Pour ceux d’en haut, la contestation est un mal saisonnier du calendrier ou, quand c’est jusqu’au calendrier qui est remis en question, une pathologie cérébrale que l’on soigne, selon certains, à force d’une grande concentration mentale, en se mettant en harmonie avec l’univers, comme ça tout le monde est un être humain… ou un citoyen.
Pour ces violents pacifistes, tout le monde est un être humain. La jeune Grecque qui lève une main brandissant un cocktail Molotov est humaine, comme l’est le policier qui assassine tous les Alexis qui ont existé et existeront dans le monde ; l’enfant palestinien qui pleure à l’enterrement de ses frères tués par les bombes israéliennes est humain, comme l’est le pilote du chasseur bombardier au fuselage arborant l’étoile de David ; monsieur George W. Bush est humain, comme l’est le sans-papiers assassiné par la Border Patrol dans l’Arizona, USA ; le multimillionnaire Carlos Slim est humain, comme l’est la salariée d’un magasin Sanborns qui met trois ou quatre heures pour aller au travail et en repartir et qui est foutue à la porte si elle arrive en retard ; monsieur Calderón, qui se prétend chef de l’exécutif fédéral mexicain, est humain, comme l’est le paysan dépossédé de ses terres ; monsieur López Obrador est humain, comme le sont les indigènes assassinés au Chiapas, qu’il n’a jamais vus ni entendus ; monsieur Peña Nieto, prédateur de l’État de Mexico, est humain, comme l’est le paysan Ignacio del Valle, membre du FPDT (Front communal en défense de la terre), emprisonné pour avoir défendu les pauvres ; bref, les hommes et les femmes qui possèdent richesses et pouvoir sont humains, comme le sont les femmes et les hommes qui n’ont rien d’autre que leur digne rage.
Avec tout ça, en haut, ils n’hésitent pas à demander et à exiger « qu’on dise non à la violence, d’où qu’elle vienne ». « D’où qu’elle vienne », oui, mais en prenant bien soin d’insister lourdement sur la violence qui vient d’en bas. […]
Sous-commandant insurgé Marcos Mexique, le 2 janvier 2009
Texte complet dans : http://berthoalain.wordpress.com/20
Vendredi 16 au matin à Héraklion, en Crète, la maison du peupe a été occupée en solidarité avec Konstantina Kuneva (femme émigrée vitriolée) ; il a été décidé que ce lieu serait le point de rencontre et de discussion pour l solidarité avec les détenus.
Les occupants du bâtiment du syndicat des journalistes (ESIEA) ont mis fin à l’occupation qui a commencé le 10 janvier. Ils ont souligné qu’en 6 jour d’occupation il y a eu autant de gens qui sont passés, de débats qui ont eu lieu qu’en 7 années de gestion officielle du lieu par les syndicats. Au départ le fait des travailleurs des médias, très vite se sont joins des travailleurs de divers secteurs de la production. Les occupants ont prôné de reprendre et de continuer le travail de discussion et de subversion dans les entreprises et, pour les travailleurs des medias de faire la critique de leur fonction et d’en détourner les buts. La lutte continue contre les licenciements dans l’audiovisuel et dans la presse.
Lorsqu’on parcourt les différents blogs du mouvement en Grèce, on s’aperçoit que les débats portent de plus en plus sur la question du travail : les conditions de travail, la précarité, les licenciement et les salaires. De nombreux commentaires et informations circulent sur des grèves, sur l’offensive patronale, etc. Cela est plutôt encourageant et on peut espérer que ça donnera un autre souffle au mouvement en donnant à la liaison étudiants-slariés une dimension plus concrète à un moment où on perçoit nettement, sinon un retour au calme, du moins un retour de la politique politicienne et au poids plus pesant du KKE dans le mouvement.