CA n°231
vendredi 7 juin 2013, par
EDITO
PAGE 3 SOCIAL
PAGE Remarques sur la grève des ouvrier-es de PSA Aulnay (3° partie)
PAGE 5 Brèves
POLITIQUE
PAGE Mariage pour tous : l’extrême droite à l’offensive
RÉSISTANCE AUX GRANDS TRAVAUX
PAGE L’Aéroport fantôme, Opéra de “Richard” Ayrault
NUCLÉAIRE
PAGE 1 A propos de l’exploitation des centrales nucléaires - Rapports 2012 de l’ASN
BIG BROTHER PAGE 14
RENCONTRES LIBERTAIRES À EYCHENAT (ARIÈGE) PAGE 16
DOSSIER PRISONS - ENFERMEMENT PAGE 18
ECONOMIE / CHYPRE
PAGE 22 Chypre, le futur européen ? (1ère partie)
INTERNATIONAL / PALESTINE
Les palestiniens : un peuple que l’occupant aimeraittant pouvoir oublier
HISTOIRE
PAGE 29 Oradour, les déboires de la mémoire
EDITO
Résister, toujours et encore, c’est bien voir ce qui nous opprime, ce qui cause notre révolte et c’est aussi penser qu’on peut y changer
quelque chose. Le monde n’est pas prédéterminé, sauf à s’en remettre à des forces imaginaires, donc cette société-là qui a été construite de toutes pièces peut être défaite par celles et ceux qui y vivent. La tâche peut sembler insurmontable, mais en nous regroupant et en analysant les ressorts qui le maintiennent, nous voyons bien que ce système a des fragilités, et nous avons le nombre et la force de nos convictions.
Il n’est pas de front prioritaire ou de combat plus essentiel qu’un autre. Etre en lutte, résister, c’est cela le plus important, ne jamais accepter l’humiliation, la servitude, refuser ce qui nous est imposé par le système capitaliste, ses valets et ses profiteurs. Les luttes permettent d’ouvrir des espaces de liberté et de solidarité, de retrouver un peu plus de maîtrise sur nos vie (cf. lutte à PSA), d’entrevoir et d’envisager une organisation sociale qui ne nous dépossède plus de notre pou-voir (cf. combat à Notre Dame des Landes).
Les médias savent désamorcer les velléités de changement radical, ils fabriquent une opinion publique par le biais de sondages orientés et d’éditoriaux convaincants. C’est pourquoi il est nécessaire de se faire sa propre opinion, de construire une réflexion autonome. On nous ment, et de tous côtés il faut remettre en cause cequinousestditetappris. Ce doit être le caspour l’Histoire officielle qui est toujours, selon l’idéologie dominante, linéaire et manichéenne, alors que les vies sont complexes et leur histoire aussi. Une guerre, la dernière selon un euphémisme en vogue, dont les traces ne sèchent pas aussi vite qu’on voudrait nous le faire croire, nous montre que le choix d’être dans un camp plutôt que dans un autre ne dépend pas de rai- sons géographiques, ethniques ou autres, mais du degré de conscience individuelle, de politisation, et qu’il ne sert à rien de vouloir camoufler ces réalités pour lis- ser l’histoire définitivement (cf. Oradour).
La société démocratique parlementaire se dote d’insti- tutions de régulation qui sont labellisées démocratiques du seul fait qu’elles ont été créées par ou pour des élus. Il en est ainsi de l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) qui assure le contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France ; ceci, nous dit-on, en "toute in- dépendance, rigueur et transparence", alors que l’ASN travaille au nom de l’Etat, qui a structuré et porté la fi- lière nucléaire, et qu’elle entretient des liens très étroits avec le lobby des nucléocrates (cf. ASN).
Chypre, un pays de moins d’un million d’habitants avec des millions d’euros en banque qui disparaissent par accumulation et spéculation, des financiers au porte- feuille plus gros que leur coffre et voilà toute l’économie d’un petit pays qui bascule : par quel stratagème les ca- pitalistes comptent-ils s’en sortir ? Leur stratégie nous intéresse car leur plan risque d’être programmé dans toute l’Europe pour éponger cette énième crise (cf. Chypre).
Résistant de génération en génération, jamais vaincu malgré l’effroyableoppression qu’il subit, le peuple palestinien montre au monde entier qu’on ne peut pas rayer de la carte une société entière. Les intérêts géostratégiques et les appétits guerriers auront beau faire, la lutte palestinienne et la solidarité internationale qu’elle entraîne restent un enjeu majeur contre la domination quelle qu’elle soit. (cf. Palestine)
Si la lutte est l’élément de base de toute existence, la liberté en est le socle, et les prisons, ces lieux de relégation mortifère, sont à détruire ; leur fonctionnement est le meilleur plaidoyer pour exiger leur disparition. Justifier l’enfermement comme punition sous prétexte de réinsertion, alors qu’il s’agit d’une exclusion pure et simple, est une des incohérences du système carcéral ; et pourtant il continue de se développer. Rien ne change d’un gouvernement à l’autre avec les déclarations lénifiantes d‘une ministre de la justice qui prétend lutter contre l’inflation de l’incarcération en inaugurant un nouveau centre de détention à Condé-sur-Sarthe, près d’Alençon dans l’Orne, prison ultra-sécuritaire pour dé- tenus en longue peine. (cf. dossier prison)
La réaction, comme on la nomme si étrangement, de droite extrême ou pas, a retrouvé le chemin de la rue comme à chaque fois que ses amis sont écartés du pouvoir. Que ce soit pour défendre un enseignement religieux (plus précisément un fructueux marché d’écoles privées) ou pour défendre le socle incontournable de la société patriarcale qu’est la famille, ils et elles descendent battre le pavé pour affirmer que la morale chrétienne est la seule qui vaille et que tout ce qui ne s’y réfère pas est à détruire, exclure, éliminer, rayer des tables de la loi ! On pourrait parfois oublier que cette partie de la population existe, tant il n’est pas coutumier de la voir manifester dans la rue, elle qui, omniprésente en France et en Europe a peu de raisons de revendiquer son existence (cf. mariage pour tous).
Penser, agir collectivement enrichit et élargit les bases d’actions militantes et revendicatives. C’est pourquoi nous organisons tous les étés les rencontres libertaires d’Eychenat en Ariège. Les débats sont l’occasion de rencontres et d’échanges sur des thèmes d’actualité et sur les problématiques rencontrées dans les luttes. Luttes envisagées dans une perspective révolutionnaire pour porter l’indispensable rupture avec le système capitaliste et patriarcal, car celui-ci n’a qu’un visage, celui de la domination et de l’oppression et aucun compromis n’est possible pour l’émancipation de toutes et tous.
OCL Sud-Ouest