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Courant alternatif 284 novembre 2018

EDUCATION

rentrée scolaire 2018 / Parcoursup, la partie émergée de l’iceberg

lundi 3 décembre 2018, par admi2


{{Rentrée scolaire 2018 : en marche vers la start-up éducation !

Chaque rentrée s’accompagne de son lot de changements et de réformes. Le ministre Blanquer poursuit la libéralisation de l’enseignement, avec notamment les réformes à venir du lycée général et professionnel. Il applique aussi sa vision d’un apprentissage aux ordres des neurosciences qui permettra de formater le travailleur de demain. Pour ce qui est des travailleurs d’aujourd’hui, rien ne bouge quasiment, la majorité des profs obéit en se plaignant et court après les heures sup‘.

Encore un petit effort pour avoir la peau du Mammouth !

Blanquer, en digne successeur de ses prédécesseurs saigneurs, annonce déjà la couleur pour la rentrée 2019 : suppression de 2 600 postes dans le second degré, suppression de 400 postes chez les administratifs du fait de la fusion des académies qui suit la fusion des régions. Pourtant les effectifs d’élèves augmentent, il y en a 26 000 en plus au collège cette année. C’est donc au second degré de trinquer pour les années à venir ; mais, pour faire diversion et maintenir les divisions catégorielles, les projecteurs sont braqués sur les classes de CP et CE1, qui sont maintenant dédoublés mais uniquement en zone prioritaire, quid des autres ? En fait, il faudrait 4 000 postes supplémentaires pour terminer partout le dédoublement des classes en CP et CE1 (1).

Enfin, l’Education nationale se conforte dans sa position de premier employeur précaire de France. Les contractuels sont de plus en plus nombreux, mais là-dessus très peu de chiffres. Seul indice, le nombre de postes titulaires au concours, qui diminue dans la plupart des matières alors qu’on l’a vu le nombre d’élèves augmente. Souvent plus « dociles » pour ne pas perdre le poste, pas formés au métier et toujours payés au lance-pierre et en retard (un contractuel qui commence doit souvent attendre deux ou trois mois avant d’être payé, sans compter parfois le non-paiement des vacances en fonction du contrat signé), les précaires fournissent une main-d’œuvre corvéable à souhait.

Evaluations :
sortez les chronomètres
et les compétences

Mises en place cette année par la seule volonté du ministère et du tout nouveau conseil scientifique de l’éducation nationale, des évaluations nationales ont eu lieu en CP, CE1, sixième et seconde, et il y en aura une deuxième dans l’année scolaire. Pourtant, elles ne sont pas obligatoires car aucun texte «  réglementaire » ne les impose dans le sens où il y a, certes, des courriers officiels aux personnels mais aucune circulaire n’est sortie dans le Journal officiel. Comme pour les réformes récentes (Parcoursup et réforme de l’orientation), Jean-Michel Blanquer communique à coups de déclarations de presse et compte sur la collaboration de ses fonctionnaires avant même la parution des circulaires... Un fonctionnaire, ça fonctionne ! comme aiment le répéter les directions.
Maintenant, le contenu : au CP et CE1, des tests de français et de mathématiques se déroulent dans un temps limité. Les élèves doivent reconnaître des sons dictés par le professeur, replacer des nombres sur des suites, orthographier des mots fréquents, comprendre un texte dit simple avec dedans des mots comme « sommeil paradoxal » ou « glande pinéale » (2). Dans les classes, cela a provoqué beaucoup de stress à cause du chronomètre ; et, pédagogiquement, des éléments ne correspondaient même pas au programme en vigueur en maternelle. Du grand n’importe quoi !

Les premiers résultats bruts viennent de tomber et sonnent comme un bilan d’entreprise : « 30 % des élèves de CE1 lisent moins de 30 mots par minute, alors que l’objectif national est de 50 mots, etc. » Urgence est donc donnée à revoir les fondamentaux en continuant de dédoubler les CP et CE1 dans les zones prioritaires et en discutant d’une scolarité obligatoire dès 3 ans. Enfin, c’est surtout une entrée en force des neurosciences, dont Blanquer est un fervent supporter et où le savoir est taylorisé en tâches découpées et simples, pour faire de l’élève un simple exécutant. Face à cela, il y a quand même eu une levée de boucliers de certains enseignants et syndicats qui dénoncent la fin de la liberté pédagogique. Dernier détail, les résultats des évaluations sont stockés sur des serveurs appartenant à Amazon... la boucle est bouclée ?

Heures sup’ :
la course à l’échalote

« On est un des salaires les plus bas d’Europe » ou encore « Notre pouvoir d’achat baisse car nos salaires ne sont plus indexés sur l’inflation », voilà deux formules à la mode dans la profession. La révolte gronderait-elle en salle des profs ? Heureusement, la carotte des heures supplémentaires permet d’atténuer les coups de bâton. Car, en même temps (cher à la Macronie) qu’il annonçait les baisses de postes, Blanquer s’est empressé de glisser une seconde proposition : baisse des cotisations sur les heures supplémentaires, qui rapporteront donc plus (mais pas en points retraite...) et peut-être imposition d’une deuxième heure supplémentaire obligatoire (3).

Sur le terrain, cette politique fonctionne. De nombreux collègues courent après ces heures sup’. Comme tout le monde, chacun cherche à mettre du beurre dans ses épinards, mais au détriment de la solidarité et de la justice. Car accepter des heures supplémentaires, c’est déjà mettre les doigts dans la machine qui va supprimer des postes et casser à court ou moyen terme le statut de prof. Pire, cela renforce les inégalités entre titulaires et précaires, notamment vis-à-vis des collègues surveillants et AVS (assistants de vie scolaire), qui touchent une misère pour un temps de travail équivalent : une AVS qui suit un élève vingt-quatre heures par semaine touche 800-900 euros par mois… une misère. C’est au bas de l’échelle que les solidarités et les luttes futures sont à construire, et tant pis pour ceux qui bouffent la carotte.

Un travailleur de l’éducation,
octobre 2018


 {{Parcoursup la partie émergée de l'iceberg}}

Pendant que les medias se sont focalisés sur les résultats de parcoursup, la réforme en profondeur de l’éducation nationale continue très vite du moins au niveau du secondaire, le pouvoir distillant le moins d’informations possibles, suivant la tactique bien connue du fait accompli. L’école que vous avez connue est finie, sauf pour ses aspects les plus autoritaristes et réactionnaires, du moins si les réformes passent, ce qui pour le moment semble se faire.

Parcoursup, objectif réussi

Si on considère que le but de parcoursup était d’ajuster le nombre d’admis à la pénurie de places dans le supérieur sans trop faire de vagues sociales en poussant les uns vers la vie active et les autres vers le privé, on peut dire que l’objectif a été parfaitement atteint. D’après le ministère, 94% des bacheliers (97% des bacheliers généraux et 86% des bacheliers professionnels) ont reçu une proposition. Evidemment, pas moyen de savoir si c’est celle qu’ils souhaitaient... D’autant que beaucoup ont eu peur et ont pris ce qui venait On sait néanmoins que plus de 70% des candidats qui avaient une réponse le premier jour l’ont refusée. Mais surtout, l’arnaque, c’est qu’on a retiré de ces chiffres 40.000 « inactifs », c’est-à-dire qui sont sortis du système soit en ne répondant pas, soit en répondant non. Ces 40.000, soit ont renoncé à faire des études, soit se sont tournés vers le privé.
Si la question est comment faire passer de l’arbitraire pour du mérite en utilisant les vertus de la technologie informatique, on ne peut être là encore qu’admiratif. Un logiciel promu comme sélectionnant au mérite mais refusant de donner les critères de sélection. Déjà non pas chaque fac mais chaque licence de chaque fac a pu mettre dans les algorithmes ses propres critères en toute quiétude y compris une éventuelle pondération des notes par la réputation des lycées, avec des pondérations différentes suivant les matières mais inconnues des candidats. Mais en plus le rectorat pouvait passer derrière en mettant son quota de boursiers (éventuellement à la baisse) et de hors académie. ça fait qu’on a pu voir des candidats en liste d’attente qui reculaient de place ! Vous avez déjà vu ça vous, reculer quand vous êtes en train de faire la queue comme tout le monde ? Eh bien, avec la magie de l’informatique, c’est possible.
S’il s’agit de formater idéologiquement les jeunes à accepter la précarité du monde du travail, là encore, la procédure est très cohérente. Une lettre de motivation par vœu, pour que moins de 60% des candidats aient une réponse positive avant de passer leur bac. Bien sûr, ce sont les bacs pros qui ont eu le plus d’insécurité : moins de la moitié ont eu une proposition le premier jour, en fin de parcours (en septembre donc, bonjour les vacances !) seuls un peu moins de 60% avaient une proposition. Rappelons que si en début de parcours les candidats avaient une semaine pour répondre, à la fin, c’est 48h !

Parcoursup, une pièce du puzzle
de la révolution conservatrice de l’éducation nationale

Blanquer n’est pas en train de faire des réformettes. Il avance à toute allure, à la Macron, pour remettre en cause de fond en comble ce qui fondait l’éducation nationale.
Quand on regarde l’architecture des réformes du lycée général (1) on peut se poser beaucoup de questions. Il y a bien sûr à l’oeuvre une réduction des coûts. On diminue le nombre d’heures de cours pour supprimer des postes, on supprime le bac pour faire des économies. Il y a aussi une logique de privatisation : les établissements privés sont inclus dans la carte de l’offre de formation, les établissements vont être mis en concurrence entre eux. Cette privatisation va très loin. L’aide à l’orientation des élèves (et on va voir plus bas qu’ils en auront sacrément besoin) pourra être sous-traitée à la région ou à des associations (ou sponsorisée ?). Le parcours d’orientation est présenté comme un pivot, et, de fait, il va l’être, et en même temps, aucune heure avec enseignants ne lui est accordée et on supprime des postes de conseillères d’éducation qu’on transforme par ailleurs en psychologues.

Mais au-delà, le contenu même de l’enseignement va être considérablement appauvri. Les réformes importantes de l’éducation nationale ont toujours eu pour but de la mettre en adéquation avec les besoins du système capitaliste. On a le sentiment qu’il a été analysé pour que la part des emplois non qualifiés augmente, et qu’il vaut mieux donc stopper l’élévation de l’instruction. Une population plus instruite est généralement moins docile quand elle est contrainte aux emplois d’exécution. En même temps, il y a quelque chose d’absurde même du point de vue du système : on sait aussi qu’il faut une minorité d’emplois très qualifiés. Or la réforme sacrifie l’élitisme républicain, il va y avoir une diminution importante des compétences et connaissances acquises à la fin du lycée, ce qui ne peut que pénaliser y compris le contenu des études supérieures de l’élite : cette réforme est incompatible avec les requis d’une partie des classes préparatoires.

Cette réforme marque aussi un retour à l’autoritarisme de l’enseignement (sous couvert de liberté de choix des élèves pour l’affichage idéologique) du point de vue du contenu des programmes et d’un encadrement beaucoup plus strict des pratiques pédagogiques avec une augmentation du pouvoir des chefs d’établissement. Sauf que l’école autoritaire d’avant 68 était légitimée par l’idéologie de l’élitisme républicain, cautionnée par le parcours méritant de quelques élus des couches populaires, avec le système des écoles normales qui permettait des études payées, en plus des bourses. Elle était légitimée aussi par l’acquisition d’un bagage intellectuel à une époque où les intellectuels avaient encore du prestige et étaient des notables. Cette époque est finie, les seuls intellectuels qui ont du prestige l’ont acquis par leur notoriété médiatique et non par la reconnaissance de leurs pairs, et l’ensemble de ces professions s’est considérablement appauvri. De plus, on va se retrouver avec des programmes qui n’ont d’autre sens qu’un bachotage continu sur deux ans.
Qu’est-ce qui me permet d’annoncer un changement en profondeur ? Deux réformes sont actées. La réforme du bac, par un décret de juillet dernier, celle du lycée par un arrêté et deux décrets deux jours avant. Ce n’est pas un effet d’annonce, c’est un décision.

La réforme du bac

Elle parachève en fait l’effet d’APB et de Parcoursup en actant la disparition du bac tel qu’on le connaît. En effet, une particularité française était que le bac n’était pas un diplôme de fin d’études secondaires, mais le premier diplôme du supérieur. C’est pourquoi tout bachelier a le droit de poursuivre des études supérieures. Comme bachelier, il a fait la preuve qu’il en était capable.
Or sur Parcoursup, les élèves doivent formuler leurs vœux avant mars et les réponses commencent à arriver avant le bac. Ce n’est donc plus ce diplôme qui ouvre les portes. Le bulletin scolaire du 2e trimestre de terminale, dernier bulletin réceptionné par les établissements, a pris une importance démesurée, et le bac est devenu la formalité à remplir pour s’inscrire là où on a été accepté (attention, je n’ai pas dit que c’était une formalité facile).
Deux épreuves finales sont conservées, le français en fin de 1ère et la philo en fin de terminale (caution pour l’élite réactionnaire intellectuelle ?). Y est ajouté un grand oral relativement bidon (en tous les cas les textes ne prévoient pas d’encadrement pour le préparer) avec dans le jury des personnalités civiles (comprenez des patrons, des élus locaux, des professions libérales et des cadres supérieurs). C’est ce qui permet d’afficher une simplification.
En guise de simplification, jugez sur pièce. La moyenne des bulletins scolaire fera 10% de la note finale. 30% viendront d’un contrôle continu sous forme d’épreuves cadrées par une banque nationale de sujets. Il faut savoir que ça existe déjà en langue et en EPS, ce qui suffit à perturber en moyenne 5 semaines de cours par an pendant lesquelles les élèves sont convoquées, etc... Là, ce sera dans presque toutes les matières. On ne sait pas très bien combien de temps on pourra faire cours entre deux évaluations. 60% de la note sera constituée par les épreuves terminales vues plus haut et deux épreuves terminales de spécialité à la fin du premier semestre de terminale. Sur ces pour- centages, il faudra affecter des coefficients par matière. En fait, le nombre d’épreuves à organiser va être considérablement multiplié. Pour le moment, chez les enseignants, personne n’arrive à bien comprendre. C’est dommage, ce sont eux qui devront l’expliquer aux élèves...

Les sujets seront pris dans des banques nationales mais les épreuves seront organisées et corrigées lycée par lycée (ou bassin par bassin ?). Il n’y aura plus de bac national. C’est ça qui permettra au gouvernement de faire des économies. Là encore, Parcoursup et les pratiques des écoles sélectives avaient anticipé en coefficientant les notes suivant le lycée d’origine. Mais là, ce sera officiel, on n’aura plus un bac S, ES ou L (les filières sont supprimées), on aura un bac 93 ou... Versailles. Le métier d’enseignant va également changer en profondeur sur au moins deux aspects fondamentaux. Actuellement, un prof de lycée a une espèce de contrat moral avec ses élèves, il est chargée de les amener au niveau qui leur permettra de réussir le bac. C’est ce qui légitime ses notes et ses pratiques pédagogiques. Demain, le même prof donnera, ou ne donnera pas, le bac à ses élèves. Ceci induit un rapport pédagogique très différent et instaure une relation d’autorité absolue, puisque l’élève n’aura plus d’échappatoire. Autre aspect, pour le moment, l’obligation des enseignants est d’enseigner le programme, mais avec ce qu’on appelle la « liberté pédagogique », c’est-à-dire la maîtrise de l’ordre de progression et des méthodes. Autrement dit, la possibilité de donner des sens différents, plus ou moins critiques au programme, la possibilité aussi d’adapter leur enseignement aux attentes particulières d’une classe donnée. L’organisation régulière d’épreuves communes induit une taylorisation de l’enseignement, tout le monde dans un lycée devra progresser au même rythme et dans le même ordre, progression cadencée par des évaluations régulières.

La réforme du lycée

Elle a un premier objectif pragmatique. Si on veut diminuer le nombre de profs, il faut diminuer le nombre d’heures de cours, ce que fait la réforme. Si on veut appliquer les principes de gestion des effectifs du privé, il faut supprimer les groupes-classes pour pouvoir regrouper plus d’élèves. Du coup, le programme doit être le même quelles que soient les spécialités suivies par ailleurs : plus besoin de cohérence entre les programmes des différentes disciplines. Avantage supplémentaire du point de vue du pouvoir : le savoir ainsi parcellisé ne donne plus aucune clef de compréhension du monde. Les séries sont supprimées, il y a un tronc commun et les élèves choisissent 3 spécialités en 1ère et en laissent tomber une en terminale. Plus de classe, donc de fait plus de suivi d’un groupe fixe et plus ou moins homogène d’élèves. Ca tombe bien, ça facilitera l’externalisation aux régions donc au privé (les régions sous-traitent systématiquement) de l’accompagnement à l’orientation.

On a du mal à trouver des profs de maths ? Les maths sortent du tronc commun et deviennent une spécialité. Bon, certaines matières et certaines études ne peuvent se poursuivre sans maths. Ce n’est pas grave. Les parents cadres supérieurs le savent et obligeront leurs enfants à prendre une spécialité maths. Les enfants des classes populaires ne le savent pas, ils pourront faire ce qu’ils aiment au lycée, et l’accès aux filières prestigieuses du supérieur leur sera ensuite interdit. Ils n’avaient qu’à savoir ce qu’ils voulaient faire plus tard au 2ème trimestre de 2de, au moment du choix des spécialités. Parcoursup trouvera enfin sa pleine efficacité : les établissements supérieurs pourront décliner leurs attendus en terme de spécialités choisies. Pourront choisir leur destin celles qui savent décrypter des attendus universitaires dès le début de la seconde.
Tout ça peut être vendu aux parents et aux élèves sous l’étiquette attrayante de liberté des choix. Après, les choix seront contraints par les ressources en effectifs. Donc, les élèves feront 4 vœux et les lycées en prendront 3 en fonction de leurs impératifs de gestion. Les bons dossiers auront un parcours cohérent, les autres n’importe quoi. Il faut rationaliser on vous dit : il va y avoir une carte d’offre de formations décidée par les rectorats, qui incluront l’offre du privé dans leurs choix. Il va donc y avoir une spécialisation progressive des lycées. Il faudrait vraiment avoir l’esprit mal tourné pour penser que cette carte aura un rapport quelconque avec le recrutement social des établissements...

Toujours pour rationaliser, le ministère invente des spécialités pluridisciplinaires sans flécher précisément qui enseignera quoi. Ca permet de mettre les disciplines en concurrence entre elles et d’assouplir la gestion. Evidemment, en contrepartie, ça demande des programmes enseignables par n’importe qui, sans enjeux, du par cœur. Ca colle parfaitement avec la caporalisation du métier. Et tout ça est ficelé. Programmes bouclés en octobre dernier sans que les associations disciplinaires n’en aient une version écrite, « consultation » ce mois-ci et publication le mois prochain... Emballé c’est pesé ! Et au point où on en est de la taylorisation, le gouvernement vient d’annoncer que les assistants d’éducation pourront assurer des cours... Circulez, il n’y a rien à réfléchir....
On voit donc que se dessine un ensemble cohérent de réformes, discrètement par décrets. Ces réformes en réalité sapent et le corps enseignant et ce qui faisait le cœur idéologique de l’école républicaine pour l’aligner sur le modèle du privé, de la gestion des effectifs et de la compétition du marché du travail. Elles se traduiront par une diminution du contenu intellectuel de la formation de la majorité de la population. Et pour le moment, si les syndicats ont leur abrogation dans leurs mots d’ordre, on ne voit pas vraiment se dessiner une opposition déterminée. Or, vu l’enjeu, il faudra un rapport de forces important pour les arrêter, d’autant qu’elles sont déjà promulguées.

Sylvie

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