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Riposte contre la répression

L’affaire du 15 juin dans le Limousin

Rassemblement et comité de soutien en cours

vendredi 18 juin 2021, par Saint-Nazaire

Le mardi 15 juin, 6 personnes ont été interpellées, accusées de dégradation de biens au sein d’un enquête dans laquelle l’État a une nouvelle fois employé sans vergogne tous les moyens de l’antiterrorisme.


Voir en ligne : La Bogue : infos et luttes en Limousin

COMMUNIQUE DE L’OCL

Soutien aux victimes de l'opération policière du 15 juin dans la Haute-Vienne et la Creuse !

Mardi 15 juin, en divers lieux de la Haute-Vienne et de la Creuse, des personnes ont été réveillées brutalement au petit matin par une vaste opération policière. Une débauche de moyens policiers et gendarmesques qui rappelle celle de l’affaire de Tarnac. Là encore, c’est la « sous-direction antiterroriste » (SDAT) qui était à la manœuvre.

Plusieurs domiciles ont été perquisitionnés pendant des heures ; des ordinateurs, de la littérature « subversive » et même des chansons ont été saisis. Des jeunes enfants et des vieillards ont subi ces intrusions avec terreur. De nombreuses personnes ont été interrogées et six ont été placées en garde à vue. Comme on est sous une qualification d’atteinte à la sûreté de l’État, la garde à vue pouvait durer 96 heures, et certain·es l’ont subie presque intégralement.
Ces personnes sont soupçonnées d’avoir incendié une antenne-relais de TDF en début d’année, et des véhicules d’Enedis un an auparavant. Comme l’antenne est située sur un bout de terrain à statut militaire, c’est une circonstance aggravante. De là à traiter comme des terroristes des personnes qui auraient juste causé des dégâts matériels et privé un secteur de télévision pendant quelques jours…

Évidemment, l’unique quotidien local, devenu un véritable torchon, a fait trois pages dont sa une sur l’affaire, n’hésitant pas à balancer des informations sur le domicile, la profession et le lieu d’exercice de certaines personnes interpellées, et dénigrant le choix de mode de vie de plusieurs d’entre elles. Il a, surtout, repris le catalogage policier d’« ultragauche » et mis de côté la présomption d’innocence.

Au bout de quatre jours, cette « affaire » s’est en partie dégonflée. Il ne reste que trois personnes mises en cause et placées en liberté sous contrôle judiciaire. Mais, les chefs d’inculpation restant graves, elles auront besoin d’un fort soutien pour leur défense.

C’est bien l’Etat qui, par sa politique ultrasécuritaire et des interventions spectaculaires de ce genre à la veille des élections, cherche à terroriser les populations. L’Organisation communiste libertaire est solidaire de toutes les personnes victimes de cette opération policière.

Organisation Communiste Libertaire
Le 19 juin 2021

Appel à rejoindre le comité de Soutien de l'affaire du 15 juin

Ce samedi 19 juin à 11heures place d’Aine, à Limoges

Nous, premiers témoins et soutiens des personnes mises en cause par les arrestations du mardi 15 juin en Creuse et Haute-Vienne,appelons au rassemblement des soutiens les plus nombreux, ce samedi 19 juin à 11 heures, place d’Aine, à Limoges

Nous avons vu des policiers armés et cagoulés arrêter sept personnes ce mardi 15 juin à 6h, une scène brutale et choquante pour les voisins et amis présents sur place à cause de la débauche de moyens parfaitement disproportionnés qui a été déployée : la Sous Direction Anti Terroriste (qui s’est déjà tristement illustrée en Limousin lors de l’affaire Tarnac), le Peloton Spécial d’Intervention de la Gendarmerie, la police judiciaire et la gendarmerie du secteur, rien que cela : une dizaine de voitures pour interpeller une institutrice chez elle, avant sa journée de travail. Une rafle matinale, accompagnée de perquisitions, qui s’est déroulée au même moment à différents endroits du Limousin avant de conduire ses sept victimes dans les commissariats de Limoges, Saint Junien, Bellac, et d’autres encore, pour une garde à vue pouvant durer jusqu’à 96h.

Ils ont entre 45 et 70 ans : une directrice d’école, une potière, un plombier, une menuisière, un chargé de cours à l’université et une infirmière, à avoir fait les frais de cette opération ; ce sont surtout des citoyens, parmi les (trop) rares engagés professionnellement et bénévolement au service des gens et de la collectivité.

On les soupçonne de « destructions matérielles en bande organisée portant atteinte aux intérêts de la Nation » et d’« association de malfaiteurs » suite à deux événements : l’incendie, en début d’année, d’antennes TDF de diffusion de la TNT et de la téléphonie mobile, et celui un an auparavant de véhicules Enedis. Rien en tout cas qui ressemble de près ou de loin à des actes de terrorisme, alors que ce sont bien les moyens de l’antiterrorisme (SDAT, garde-à-vue prolongée) qui sont employés : la seule répercussion de l’événement en question a été une coupure de télévision de quelques jours. Absolument rien qui justifie qu’on déploie un dispositif aussi démesuré ; n’aurait-on pas pu les convoquer simplement dans le cadre de l’enquête ? C’était sans compter la montée de la violence d’État qui s’est opérée ces derniers temps à l’égard de tout citoyen par les moyens de plus en plus étendus donnés aux forces de police et l’élargissement des mesures d’exception de plus en plus intégrées au droit commun.

L’opération ressemble à un coup de filet assez large et mal ajusté pour faire du renseignement sur des gens dont les engagements humanistes déplaisent au pouvoir. Au moins trois perquisitions ont même été menées chez des personnes convoquées finalement en tant que témoins ! Il ne manquait plus que le spectre de l’ultra-gauche pour les amalgamer dans un discours grossier qui justifie la mise en scène policière, à quelques jours à peine des élections régionales et départementales qui verra surtout s’affronter l’ultra-droite et un ultra-centre de plus en plus extrémiste.

Nous constituons aujourd’hui un comité de soutien pour que ces personnes, prises malgré elles dans la trame de cette sordide pièce de théâtre politique ne soient pas isolées et puissent se défendre contre la violence qui leur est faite sans se retrouver broyées par cette grande machine à fabriquer des ennemis intérieurs que nous avons déjà trop vue à l’œuvre.

Nous constituons également ce comité pour dénoncer ensemble la radicalisation sans frein d’un pouvoir aux abois, qui use de terreur et de surveillance pour masquer sa peur d’avoir un jour des comptes à rendre à tous ceux qu’il maltraite au quotidien.

Tout cela alors même que quatre des personnes arrêtées ont déjà été relâchées sans charges !...

Nous donnons donc rendez-vous ce samedi à 11 heures, place d’Aine, à Limoges, pour une réunion publique et une conférence de presse ; nous appelons tous les soutiens à rejoindre ce comité.

A samedi !
Rejoignez-nous, contactez-nous, soutenez le comité par des dons et des interventions publiques. Notre numéro : 06.23.44.31.52

du fric et des flics

L'anti-terro fantasme (encore) le plateau infos du 15 juin

6 perquisitions et interpellations ce mardi 15 Juin, dont la directrice de l’école primaire de Gentioux, à 3 semaines de la retraite.

Avec le renfort de la cellule anti-terroriste de Paris, ce sont 6 perquisitions et interpellations, pour GAV (jusqu’à 96H) qui ont eu lieu ce matin mardi 15 Juin, sur le plateau de Millevaches et autour.

Ces interpellations ont été vécues comme un choc par les habitant.e.s du villages, face aux moyens disproportionnés, la matinée se finissant par des gaz lacrymos.

Les enfants n’ont rien à reprocher à leur maîtresse.

Après plusieurs attaques de l’extrême droite, dont une giflette contre Micron, nous voyons ici une manœuvre politique, à 5 jours des élections régionales, pour brandir la peur de l’ultra-gauche en faveur de l’ultra centre gouvernemental.

Gentioux - Creuse

Qui terrorise qui ?
Est-ce qu’une dégradation matérielle constitue une acte de terrorisme ?
Est-ce que saboter une antenne polémique et des véhicules d’entreprise, est plus ou moins terroriste que de débarquer cagoulés dans un village pour embarquer l’institutrice ?

« Cinq mois après l’incendie du relais des Cars (Haute-Vienne), l’enquête vient de faire un grand pas en avant avec l’interpellation, mardi 15 juin, en Creuse et en Haute-Vienne, de six personnes qui pourraient aussi être mises en cause dans les incendies criminels qui ont détruit des véhicules appartenant à Enedis, en février 2020, à Limoges. »

Voir toutes les infos « officielles » dans ce magnifique brouillon du Populaire

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