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Poubelle nucléaire de Bure

L’opposition à Cigéo en procès

mobilisations et solidarité

samedi 1er mai 2021, par Saint-Nazaire

1.2.3. PROCES ! La Coordination Stop Cigéo donne RDV les 1, 2 et 3 JUIN à Bar-le-Duc pour le clap final de l’association de malfaiteurs de Bure
La Coordination Stop Cigéo appelle tous ses soutiens et toutes les personnes qui se sentent reliées à la lutte contre le projet Cigéo à venir au procès des « malfaiteurs » de Bure les 1, 2 et 3 juin. Sept camarades de lutte comparaîtront devant le tribunal correctionnel de Bar-le-Duc. Le clap final de l’absurde accusation « d’association de malfaiteurs » qui aura lourdement affecté la lutte à Bure. Le point d’orgue d’une instruction liberticide qui aura duré quatre longues années.


Voir en ligne : En savoir plus sur le procès

Sept ami·e·s sont prévenu·e·s, mais tout le mouvement de résistance au projet Cigéo sera à la barre.

Nos ami·e·s ont été ciblé·e·s par l’appareil judiciaire et ont particulièrement subi ses foudres depuis quatre ans. Pourquoi elles, pourquoi eux ? Parce qu’ielles ont été identifié-es comme étant des personnes impliquées dans la lutte. La criminalisation de leur engagement est au coeur de la procédure. En cela, l’instruction pour association de malfaiteurs est une peine en elle-même, une condamnation anticipée. Une opération politique qui a sévèrement attaqué nos libertés de s’exprimer, de se réunir ou de se déplacer. Des atteintes personnelles mais aussi collectives : elle a considérablement et à dessein été utilisée pour désorganiser le mouvement de résistance à Bure. Comme une machine de renseignement aux moyens surréalistes, notamment issus de l’anti-terrorisme. Une totale dérive qui menace aujourd’hui l’ensemble de nos luttes.
Pour autant, en tentant d’éclater la lutte à Bure, loin de l’éteindre, elle n’a fait que l’essaimer. Aucun couvercle ne fut suffisant pour l’étouffer. Ces dernières années ont été riches malgré le harcèlement policier et judiciaire !

Le procès se déroulera en pleine année de demande d'utilité publique du projet Cigéo

Alors que l’instruction n’a été clôturée que récemment, en décembre 2020, l’annonce du procès "des malfaiteurs" pour début juin semble précipitée. Il arrive aussi à un moment fatidique, soit quelques mois avant le début de l’enquête publique de la demande d’utilité publique. La volonté de s’en débarasser ? La crainte que le procès fasse une mauvaise publicité à Cigéo ? Le souhait qu’il se déroule le plus discrètement possible pour ne pas salir l’Andra l’année où d’importantes décisions pourraient être prises pour sa poursuite ?
Nous ne laisserons pas ce procès se dérouler en catimini et nos ami·e·s subir l’isolement et les murs froids d’une salle d’audience.

Si coupables ielles sont, nous le sommes aussi. S’ielles sont des malfaiteur·e·s, alors nous en sommes aussi. Alors ce procès ne sera pas le leur, mais le nôtre et celui de tou·te·s ses opposant·e·s. Mais aussi et surtout celui de Cigéo, le projet de la démesure qui accumule depuis 30 ans scandales, manipulations politiques et scientifiques en tout genre, qui ne tient qu’à la collusion entre les différents acteurs du nucléaire et de l’appareil politico-judiciaire.

« Venir nous rejoindre les 1.2.3 juin, c’est à la fois affirmer son soutien à nos camarades et confirmer son opposition à Cigéo ! En particulier, nous appelons à participer massivement au cortège festif du 1er juin à 14h, départ place St Pierre ! »

Si vous avez partagé un bout de lutte à nos côtés, prenez le temps de lire ce texte « Lettre ouverte à toi qui partage des souvenirs avec Bure ».

Coordination Stop Cigéo : Asodedra, Burestop55, Bure Zone Libre, Cacendr, Cedra52, EODRA, Habitants Vigilants de Goncredourt-le-Château , Meuse Nature Environnement

Pour organiser votre venue, c’est par là :
L’appel du 1.2.3 procès, affiches et tracts à télécharger

Toutes les informations pratiques et le pré-programme

APPEL A DONS POUR LE SOUTIEN JURIDIQUE DES 7 PERSONNES :
Cliquez ici

Bure procès 1-2-3 juin 2021

P.-S.

Bure, dernier révélateur de la faillite du mirage nucléaire

Un des problèmes non résolus de l’industrie nucléaire est le stockage de déchets. Le projet Cigéo (Centre industriel de stockage géologique) à Bure dans la Meuse prévoit d’enfouir, à 500 mètres de profondeur, près de 80 000 mètres cubes de déchets à moyenne et haute activité et à vie longue ; soit 3 % des déchets seulement, mais qui concentrent 99 % de la radioactivité résiduelle
Ce projet est conduit par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA) qui imagine l’exploitation progressive de Cigéo pendant un siècle avant fermeture définitive. Le site de Bure a été retenu car la roche souterraine argileuse y est imperméable à l’eau. L’eau risquerait en effet de dissoudre les fûts contenant les déchets, libérant ainsi la radioactivité. Coût de l’opération : entre 32,8 milliards d’euros selon l’ANDRA et 20 milliards selon EDF et le CEA. L’argile pose cependant problème : imperméable, mais saturée en eau, elle peut provoquer une production d’hydrogène en présence de radioactivité ; d’où le risque d’explosion ou d’incendie. En dépit de toutes les parades imaginées, le risque est réel comme en ont apporté la preuve les accidents de ce type aux États-Unis dans un centre de stockage similaire au Nouveau-Mexique (Waste Isolation Pilot Plant) et en Allemagne où l’ex-mine de sel d’Asse ayant servi au stockage de déchets (126 000 barils entreposés) a été confrontée à des infiltrations d’eau. Qui peut assurer que pendant 500 000 ans le site ne subira ni inondation ni tremblement de terre ? Si l’océan a longtemps servi de poubelle nucléaire, cette solution expéditive est interdite depuis 1975 par la convention de Londres. Peut-être serait-il préférable de travailler à un stockage en subsurface permettant un éventuel retrait des déchets ? En attendant des réponses à ces questions, les déchets s’accumulent en surface dans les centres de retraitement de La Hague et de Marcoule.

Les nombreux opposants au projet de Bure s’interrogent sur l’opportunité d’y installer une nouvelle « zone à défendre », dont la première action consisterait à démolir l’enceinte qui protège désormais le site ; car beaucoup pensent qu’il n’y a pas seulement quelques sites (Sivens, NDDL, Bure) à défendre, mais tout le territoire. Et chaque mois qui passe apporte de nouvelles révélations sur la faillite du mirage nucléaire français, depuis l’impossible mise en service des réacteurs EPR de la nouvelle génération jusqu’à l’impasse finale du stockage des déchets à Bure. La convergence des intérêts des élites politiques, des puissances industrielles et du gratin de la technoscience nucléaire a conduit à minimiser, voire à occulter systématiquement, les risques et les dangers de l’industrie nucléaire. Il est vrai que les promesses de l’énergie atomique civile ont fait l’objet d’une intense propagande au niveau mondial, comme l’a savamment montré Yves Lenoir dans son dernier ouvrage qui fera date pour l’éducation des générations futures….
Cette politique irresponsable visant à faire croire que la technologie réglerait à terme tous les problèmes légués par l’industrie nucléaire conduit aujourd’hui, après les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima, à l’effondrement du fleuron national Areva et aux difficultés grandissantes d’EDF à monter le seul contrat de construction d’EPR en vue, celui d’Hinckley Point en Grande-Bretagne. La propagande en faveur du bas coût de l’électricité nucléaire reposait sur un mensonge d’État, et notamment l’ignorance entretenue des coûts non provisionnés du démantèlement des centrales et du stockage de leurs déchets pour des millénaires, à l’échelle des temps géologiques. La colère des militants antinucléaires convergeant vers Bure est le revers de la lâcheté des politiques qui ont décidé la politique nucléaire à la française, puis couvert, au nom du peuple, son opacité criminelle. Qu’en attendre vraiment d’autre que l’injonction donnée aux forces de police de faire régner l’ordre, dès cet automne, sur le site de Bure ?
source Revue écologie et politique n° 53 - 2016/2

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