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Courant Alternatif octobre 2018 est sorti

mercredi 3 octobre 2018, par OCL Reims

Sommaire et édito


Sommaire

Edito
Luttes sociales
Air France, l’automne sera chaud !
Retour sur une bien étrange grève des cheminots
La lutte c’est classe – essai d’enquête ouvrière àToulouse

Politicaillerie
Le Bouffon et le président

Aménagement du territoire
L’opposition au projet de center parc à Roybon
Vers la construction de 6 EPR

Rubrique Vertement écolo

Linky : tous connectés … et seuls (brochure)

L’économie en brèves

Big Brother

Notre Dame des Landes
ZAD … Zone A Déminée ?
NDDL, une ZAD qui se normalise … ?

Notre mémoire – Film
Mai 68 filmé au jour le jour

International
Palestine/Gaza : piratage en haute mer

Colonialisme
Crise à Mayotte
Nouvelle Calédonie

  • Les débuts de la revendication indépendantiste kanake
  • Le référendum d’autodétermination, une mystification

Edito
Vous avez dit « rentrée sociale » ?

Alors, quoi de neuf en cette rentrée ?
Le Pouvoir continue à vouloir casser du chômeur-se, du retraité-e, du travailleur-se avec ou sans statut, … en d’autres termes du prolétaire : Il dit qu’il réforme ! « La France a besoin de réforme », le peuple en redemanderait nous disent nos politiciens rénovés qui ont pris le train en marche. Leur chef, qui ne rate aucune occasion d’exprimer son mépris de classe le plus profond, semble avoir de plus en plus de gamelles au cul ! Qu’il rejoigne le plus rapidement possible les poubelles de l’histoire ! Toute la classe politique, de Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon, n’a qu’une seule idée en tête : les prochaines élections en l’occurrence les européennes. Huit mois d’attente, cela va être long pour certains et certaines qui espèrent que le pouvoir « macroniste » prenne une claque dans les urnes. Quelle tristesse !

Mais pour patienter, rien de tel qu’une bonne classique rentrée sociale avec pour chef d‘orchestre les organisations syndicales. Que du rituel ! Pendant l’été, les dirigeants syndicaux font des pieds et des mains pour être reçus dans des salons afin que le dialogue social soit renoué. La masse des prolétaires pourrait leur souffler qu’ils perdent leur temps, mais non, ils s’obstinent et apparaissent à leur sortie à chaque fois déçus. C’est ainsi que le petit nouveau dans la cour des grands, le représentant de l’Union syndicale Solidaires a été reçu par le Premier ministre le 31 août et parle de pseudo-dialogue qui ne sert absolument à rien. Si ces bureaucrates quémandent le dialogue social, c’est surtout pour la survie de leurs propres structures. Pour le Pouvoir, Il n’y a plus de place pour un quelconque syndicalisme de lutte voire de remise en cause des réformes. La seule fonction du syndicalisme n’est même plus la négociation mais l’accompagnement des réformes du capital par l’Etat et le Patronat. Alors, que va-t-il se passer ? Du classique ! Des journées nationales pour les corporations les plus attaquées : Après les cheminots CGT le 18/9, cela a été le tour du Commerce, puis le secteur Santé le 3 ou 4/10 … pour converger vers le « tous ensemble pour 24 heures maxi » c’est-à-dire la Journée d’action nationale interpro. de la CGT, Solidaires, FO, UNEF, UNL le 9 octobre. Ce jour devrait donc être la première journée « saute-mouton » de cette rentrée sociale ! Pour la 2ème journée il faudra attendre un mardi ou un jeudi de début novembre… Au fait, pourquoi un mardi ou un jeudi ? Ces 2 jours sont très majoritairement choisis par les salarié-e-s ayant une décharge syndicale pour exercer leur mandat et donc pouvoir faire grève sans que cela ne leur coûte un centime… Mais attention les élections professionnelles arrivent ! Nous savons malheureusement où cela nous mènera : Droit dans le mur de la résignation !

Pour qu’il y ait une rentrée sociale, il aurait fallu déjà qu’il y ait eu une sortie sociale. Les grèves et les luttes n’ont pas cessé cet été. Citons, parmi bien d’autres, les 150 postiers du 92 qui sont en grève depuis le 26 mars. D’une grève de solidarité envers un syndicaliste en butte à la répression, le conflit s’est transformé en mouvement contre les réorganisations du travail à la distribution et la transformation du métier de facteur. Les grèves à la Poste sont nombreuses depuis des mois et des mois sans que cela ait pu déboucher sur un conflit national. Est-ce seulement la faute des bureaucraties des fédérations syndicales concernées ? C’est loin d’être aussi simple car il manque actuellement à la base une détermination pour lutter collectivement qui ne peut naître que s’il y a un espoir de gagner quelque chose de tangible.
Notons aussi les nombreuses grèves dans le secteur de la Santé, en particulier dans le secteur de la psychiatrie (Hôpital Pinel à Amiens par exemple). Ces grèves bien souvent très longues nécessitent une réelle solidarité de classe pour tenir. Des luttes gagnent : C’est ainsi que les postiers grévistes de Limours (Essonne) ont gagné après 43 jours de grève. Il en a été de même pour le personnel d’un Ehpad à Auch qui a obtenu 6 embauches et des hausses de salaires, des 4 bûcherons marocains de Châteauroux, … Mais il est de plus en plus difficile de gagner contre des attaques qui rentrent dans le cadre des réformes du Capital. Un rapport de force d’ampleur, favorable aux revendications, reste à créer. Pour ce faire, se pose le problème des outils car il n’y a aucune illusion à avoir dans les confédérations syndicales dont c’est le cadet des soucis. Alors, se reposera-t-il concrètement des pratiques de coordination de travailleurs en lutte afin qu’une réelle convergence prenne forme ? Il faudrait déjà que renaisse une volonté collective de ré appropriation de sa propre lutte, tant au niveau de son contenu, qu’au niveau de ses formes d’action. Les confédérations syndicales et toute leur bureaucratie dont la motivation première est de veiller à sa propre reproduction (qui semble être remise en cause par Macron voulant réduire le nombre de permanents syndicaux) gardent totalement le pouvoir sur le calendrier des mobilisations nationales, elles ne sont plus débordées par une base aujourd’hui massivement résignée. L’organisation et le contenu du travail ont changé et ont dilué l’identité de classe. Les filiales, les sous-traitances, l’auto-entreprenariat, l’individualisation, … compliquent les mobilisations, les solidarités. Nous sommes dans une période de transition où les anciennes identités cohabitent avec des nouvelles qui sont en train d’apparaître lentement.
La longue période de grève perlée à la SNCF qui a duré 3 mois est à ce titre riche d’enseignement. La fédération CGT est restée maître de la lutte de A jusqu’à Z, où il n’y a eu que très peu de débordements. La grande majorité des cheminots a suivi et accepté cette stratégie de la grève perlée avec calendrier. Les cheminot-e-s n’ont, à ce jour, rien gagné de tangible. Et pourtant la participation à cette grève (pas forcément active, ouverte, …) a été importante. Cela explique en grande partie la répression sans précédent qui s’abat aujourd’hui contre eux et elles : déjà des dizaines de demandes de sanctions dont au moins une dizaine de radiations sont possibles. Mais plusieurs centaines de cheminot-e-s se sont mobilisé-e-s à Bordeaux, dans d’autres villes puis à Lyon où le licenciement d’une cheminote a pu être évité. Cette guerre sociale touche aussi des électriciens et gaziers où au moins 300 d’entre eux sont traduits en conseil de discipline ou en justice. Il est temps d’exprimer une solidarité de classe contre la répression patronale et étatique.

OCL Reims le 16/9/18

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