Accueil > Courant Alternatif > *LE MENSUEL : anciens numéros* > Courant Alternatif 2020 > 301 juin 2020 > Corona et crise économique

Courant Alternatif 301 juin 2020

Corona et crise économique

dimanche 21 juin 2020, par OCL Reims


Qui va payer ?
Je vous spoile tout de suite la fin. C’est nous. Vous vous en doutiez. Mais ce qu’il faut comprendre, c’est qu’aucune loi économique ne nous oblige à payer. C’est juste parce qu’on est du mauvais côté du manche. Et il est important de comprendre quelques aspects obscurs de l’économie pour résister au tombereau de propagande de l’union sacrée pour le patronat, qui a d’ores et déjà commencé dès le confinement. Il est important aussi de les comprendre pour résister aux sirènes de la social-démocratie. C’est sûr qu’à défaut de révolution, si une révolution de palais pouvait nous améliorer l’ordinaire, on ne dirait pas forcément non. Sauf que ce n’est qu’illusion.

Un déficit public énorme
Oui, l’état est en train de creuser le déficit. Et pas seulement l’état français, à peu près tous les états du monde même s’ils ne prennent pas tous exactement les mêmes mesures.
Il a pris une première mesure sociale très importante : favoriser le chômage partiel. C’est la première fois que celui-ci est utilisé avec une telle ampleur. Le chômage partiel permet d’éviter des licenciements, il permet aussi d’éviter une perte trop importante de revenus des salariés. Pour une fois l’état a fait dans le social. Les smicards touchent l’intégralité de leur salaire, les autres 84%. Dans la législation ordinaire, c’était 70% pour tout le monde. Evidemment, il ne l’a pas fait par bonté d’âme, mais pour maintenir la consommation, principal débouché des entreprises. Et la différence entre un smicard et un riche, c’est que le smicard dépense tout son salaire alors que le riche en épargne une partie. C’est donc de l’argent qui retourne aussitôt dans le circuit économique. Cette allocation est remboursée aux entreprises en partie par l’état, en partie par les ASSEDIC, donc par nous (cf encadré 1). C’est donc du social qui ne coûte rien aux entreprises. C’est la France qui a le plus fait appel à ce dispositif en Europe : d’après « Le Monde », 12,4 millions de salarié.e.s sont concerné.e.s pour un coût de 3,25% du PIB.
Bon, n’exagérons pas trop dans le social, hein ! Les CDD et les intérimaires, eux, n’ont rien touché et ont grossi les rangs du chômage. Et la réforme de l’assurance chômage n’est que suspendue. Quant au chômage partiel, l’Etat prévoit de le lever progressivement à partir du 1er juin. Et là, les licenciements vont tomber probablement par centaines de milliers, sans doute à partir de septembre. Et, évidemment, l’Etat n’a rien demandé aux entreprises en contre-partie des 26 milliards qu’elles ont empochés grâce à cette mesure, et surtout pas aux très grandes qui auront bien profité de cet effet d’aubaine.
Ensuite, l’état a pris une mesure d’aide aux entreprises que nous allons financer entièrement : il les a exonérées de cotisations sociales. Jusqu’à présent, l’état était censé reverser à la sécu ce type d’exonérations. Mais il a été pris une loi peu de temps avant l’épidémie prévoyant que l’état n’y était plus obligé... Donc, on peut déjà prévoir une aggravation du déficit de la sécurité sociale, qui servira de prétexte à des mesures de déremboursement, de diminution des allocations, etc. Ces exonérations sont en fait financées sur nos salaires.
Enfin, troisième mesure phare du confinement, la garantie par l’état des emprunts des entreprises. Ca, ça coûtera plus ou moins cher selon que les entreprises arrivent à rembourser ou font faillite.
Au-delà, faudrait rien exagérer et notamment rien ne justifie qu’on touche à la propriété privée : pas de moratoire sur les loyers même pour les entreprises, pas d’obligation des assurances de les indemniser, rien qui ne contraigne aucune (grande) entreprise. Ca augure mal de « l’après » sur lequel d’aucuns fondent des espoirs.
Il va ensuite y avoir les mesures de relance. Le plan n’étant pas encore annoncé, je peux juste vous dire que ça devrait coûter assez cher. On n’a jamais eu de dépression aussi sévère depuis un siècle, donc....

Mais pourquoi cassent-ils donc la tire-lire ?
C’est comme pour le virus, ils ont peur. J’aimerais pouvoir écrire qu’ils ont peur de nous. Mais malheureusement, je ne crois pas. Non, ils ont peur de rééditer la crise des années 30. Depuis cette époque, on sait que la récession nourrit la récession. Les entreprises les plus fragiles font faillite, elles licencient donc, et la consommation ainsi que les salaires diminuent encore, ce qui entraîne d’autres entreprises dans la faillite et ainsi de suite. Le tout jusqu’à ce qu’il y aie suffisamment de capital productif détruit pour sortir de la crise de surproduction et renouer avec la hausse du taux de profit. Bien sûr, une bonne guerre accélère passablement le processus de destruction. Rajoutez à ça que si la dépression s’aggrave, elle peut facilement entraîner les banques dans la tourmente, banques déjà fragilisées par toutes les belles spéculations qui ont joyeusement repris depuis la crise des subprime (on ne change pas une stratégie qui perd, surtout quand elle permet des profits à court terme). A l’époque de la crise des années 30, les libéraux avaient eu gain de cause, et les états n’avaient pas trop cassé la tire-lire. La suite leur a montré ce que ça leur a coûté. Ils n’ont pas très envie de recommencer.
Pour la France plus spécifiquement, on peut dire aussi qu’il y a une tentative d’acheter la paix sociale. En effet, le chômage partiel fait que la baisse des revenus a été limitée pour la majorité de la population. Pendant ce temps, ils ont pris à toute allure une série d’ordonnances donnant tout pouvoir aux entreprises sur les congés payés, cassant l’encadrement de la durée du travail par le code du travail, exonérant l’état et les entreprises de leur responsabilité pénale dans la gestion de la crise sanitaire, pas de production de tests aussi pour éviter des reconnaissances de maladie professionnelle, poursuite et accélération de la casse des services publics tant hospitaliers qu’éducatifs, etc... La liste est longue et fait peur. Evidemment, ça passe plus facilement si la révolte sociale ne gronde pas sous l’effet d’une baisse brutale des revenus. Pas la peine de rêver à « l’après ». Ils y ont pensé dès le début du confinement : état d’exception, législation anti-sociale et anti-écologique (assouplissement des règles des labels, assouplissement des règles de protection de l’environnement...). Tout est prêt pour qu’il n’y aie aucune inflexion du système productif, pour que les grandes entreprises conservent les mains le plus libre possible, et que le pouvoir puisse se maintenir grâce à la force armée. Ca vaut bien quelques dizaines de milliards.

Mais où trouvent-ils tout cet argent ?
D’abord, relativisons. Combien tout ça va-t-il coûter au total, je ne sais pas. Le coût des premières mesures était estimé fin mars à 45 milliards d’euros. La France est un pays riche, en 2018 son PIB, c’est-à-dire l’équivalent monétaire de la richesse créée sur son territoire, était d’un peu plus de 2300 milliards. Ces mesures coûtent donc 2% du revenu annuel de la France. En ce qui concerne le budget de l’état, les recettes prévues pour 2019 étaient de 409 milliards, non compris la sécurité sociale. La BCE doit débloquer au niveau européen 750 milliards, à rapprocher d’un PIB de plus de 13000 milliards. Donc, ce sont certes des sommes très importantes, mais dans des pays très riches. On a fini par se laisser impressionner par le discours « les caisses sont vides », « l’état est au bord de la faillite », « on ne peut pas inventer de l’argent qu’on n’a pas », et j’en passe... Les caisses ne sont vides que de ce qu’elles ont été vidées par les cadeaux fiscaux, et il y a en fait de la réserve. Suffisamment ? Ca, c’est moins sûr, tout dépend de l’ampleur de ce qui va se passer.
Ensuite, il faut se rappeler que, comme nous, l’état peut emprunter, mais beaucoup plus facilement et beaucoup plus que nous. Il est en effet réputé bon payeur. Pour les marchés financiers, prêter aux états est doublement avantageux. Tout d’abord, c’est le placement financier le plus sûr. Vous imaginez bien que si un état était en cessation de paiement, ça signifie que toute son économie était déjà en faillite bien avant. Ensuite, tenir un état par la dette, c’est le moyen le plus sûr de contrôler sa politique économique.
Vous allez me dire, oui, mais quand il va falloir rembourser, ça fera mal. En réalité, les états ne remboursent jamais ou que très partiellement, et dans ce cas ils remboursent en faisant de nouveaux emprunts. Ce qui coûte cher dans la dette, ce sont les intérêts qui eux sont payés scrupuleusement. Et donc, je ne peux pas vous dire qui va payer, mais je peux vous dire qui va recevoir : les créanciers des états, c’est-à-dire les marchés financiers, ceux qui détiennent des placements financiers. Le financement du déficit par l’emprunt enrichit les plus riches.
Et normalement, un état a un troisième atout dans sa manche : lui, il peut fabriquer de la monnaie (la fameuse « planche à billets »). Donc, l’état peut toujours fabriquer la monnaie dont il a besoin. (voir encadré 2) Bon, ça peut poser quelques soucis. S’il en fabrique trop, il risque d’y avoir de l’inflation, et sa monnaie va se dévaloriser sur les marchés mondiaux, ce qui va renchérir le coût de ses importations, et l’obliger à payer des taux d’intérêt plus élevés pour ses emprunts. Donc ensuite prendre dans la poche des uns pour donner aux plus riches des autres. On y revient toujours.
Mais problème pour l’état français comme pour tous les états de la zone euro : il a renoncé à son pouvoir de création monétaire en adhérant. D’où les discussions européennes.

Les annonces de la BCE
La BCE vient d’annoncer qu’elle allait débloquer 750 milliards d’euros. C’est une nouvelle importante, mais pas seulement à cause de son montant. Elle avait déjà fait une entorse à l’orthodoxie libérale européenne (allemande plus exactement) en rachetant des dettes d’états européens sur les marchés financiers. Pourquoi est-ce une entorse à l’orthodoxie ? Parce que si la banque centrale rachète des dettes souveraines (c’est comme ça qu’on appelle les dettes des états), ça revient à créer de la monnaie donc à courir le risque de l’inflation. En même temps, une puissance de la taille de la zone euro qui s’interdit de créer de la monnaie, c’était un peu surprenant.
Là, elle franchit un pas supplémentaire. Elle emprunte au niveau européen pour financer des plans de relance qui seront forcément nationaux. Pourquoi est-ce une nouveauté ? Jusque là, l’Italie, la France ou l’Allemagne ne payaient pas les mêmes taux d’intérêt quand elles empruntaient. Rappelez-vous les taux qui ont été extorqués à la Grèce. Si c’est la BCE qui emprunte le taux d’intérêt sera européen, et les spéculations qui ont été faites sur la Grèce ne pourront pas avoir lieu. L’étranglement et la gouvernance par la dette ne pourront pas être les mêmes. C’est assez énorme.
Bien sûr, la BCE ne financera pas n’importe quoi, elle ne va pas se mettre à subventionner la ZAD de Notre Dame des Landes... Elle financera les grands projets qui respectent les priorités européennes. Mais c’est un pas en avant important vers le fédéralisme européen. Bonne ou mauvaise chose pour nous ? Je n’en sais rien. Mais ça limitera un peu le chantage de politique économique par la dette.
Evidemment, tout cet argent risque d’alimenter les spéculations financières, de donner des ailes aux banques, et nous précipiter donc ensuite encore plus violemment dans une crise financière, qui aura des effets délétères sur une économie déjà très mal en point.

Le monde d’après qu’on nous prépare, c’est celui d’avant dans ce qu’il a de pire
Si on regarde bien ce qu’a fait le gouvernement dès le début du confinement, la première mesure sanitaire qu’il aie prise, c’est de détruire encore un peu plus le droit du travail. Al’abri derrière le silence de journaliste qui ne sont que des porte-parole officieux du gouvernement, l’administration a poursuivi son œuvre de destruction des services publics : poursuite des fermetures de lits, poursuite de la politique de concentration des hôpitaux, poursuite en l’accélérant de cette même politique qui nous a enfermés faute de pouvoir nous soigner. Dans l’éducation nationale, c’est circulez il n’y a rien à voir : on en profite pour mettre un an plus tôt le bac en contrôle continu, on prend prétexte des « enfants défavorisés » pour imposer les cours à distance combinés au « présenciel » (il faut quand même oser), ce qui est prévu pour la rentrée ce sont des fermetures de classes dans le primaire, entasser encore plus les élèves dans le secondaire, et aucune heure de dégagée pour remédier aux dégâts scolaires du confinement. Par contre, la privatisation, que ce soit par le biais du numérique ou par « la nation apprenante » avance à grands pas. Pendant cette crise, je l’ai déjà écrit, les faillites des petites boîtes vont se mutiplier et la concentration de l’économie va encore s’aggraver. Autre grande mesure sanitaire qui a été prise, accélérer la liquidation de la petite paysannerie en fermant les marchés et les lieux de restauration. Dernière mesure sanitaire : permettre de transgresser le peu de lois de protection de l’environnement et/ou de notre santé qui existaient. En résumé, c’est business as usual, la bourgeoisie instrumentalise l’épidémie pour nous écraser dans la guerre de classe.
Pourtant, le confinement a été l’occasion d’une réflexion. Beaucoup de gens se sont interrogés sur l’utilité de leur travail. Une enquête menée par l’UGICT-CGT est intéressante à ce sujet (1). Ces discussions ont été plus nombreuses parmi ceux et celles qui continuaient de travailler sur leur lieu de travail (51%), et du coup elles semblent avoir été plus intenses chez les ouvriers et employés que chez les cadres et professions intermédiaires. La moitié des ouvriers et employés jugent leur activité essentielle (et 35% des cadres). C’est dans les secteurs de la production, de la manutention et des services à la personne que ce sujet a été le plus discuté. Je ne sais pas la validité exacte de cette enquête, mais elle suggère que cette réflexion n’est pas l’apanage de classes moyennes qui s’ennuient en confinement, au contraire, c’est une question qui peut se saisir comme question sociale discutée à la base. C’est plutôt encourageant.
S’est aussi posée la question de la relocalisation. Oui, bien sûr, la crise va avoir des effets de ce point de vue. Mais en suivant toujours la même logique : ce qu’il est rentable de relocaliser sera relocalisé, ce qu’il est rentable de délocaliser sera délocalisé. Comme avant. Les entreprises vont probablement mieux sécuriser leurs approvisionnements. Par contre, l’extension du télétravail et de l’usage du numérique risque d’accélérer les délocalisations dans les services. Certains ont essayé d’analyser notre dépendance à la mondialisation, ce qui donne la carte reproduite dans l’article. Comme toujours, les pays les plus développés s’en sortent le mieux. Cette carte n’indique rien en terme de tendance du capital. Par contre, connaître notre capacité d’indépendance en cas de tournant social ou politique peut avoir de l’importance. Certains pays peuvent être affamés plus facilement que d’autres. On notera cependant que d’après ces auteurs, nos capacités de production baisseraient au minimum de moitié.

Si on peut déjà avoir une conclusion, c’est que nous nous dirigeons vers une crise économique majeure dont nous n’observons que le tout début. Cette crise est complètement instrumentalisée par le capital pour poursuivre et accélérer encore son offensive. Cette accélération ne peut que nous mener vers des crises encore plus graves, que ce soit d’un point de vue écologique, sanitaire, social ou du risque de guerre. Mais non, l’avenir n’est pas joué. Si le pouvoir multiplie les lois libeticides et étale ses forces armées, c’est parce qu’il est conscient que la marmite bout et que le couvercle peut sauter. Partout dans le monde. Et chercher des compromis « patriotiques » avec le capital pour soit-disant redresser la situation ne peut que l’aggraver.

Sylvie, le 25 mai 2020

Encadré 1
Ne nous trompons pas de caisse !
Il ne faut pas confondre caisse de la Sécurité Sociale (ASSEDIC et retraite comprises) et caisse de l’état. La caisse de Sécurité Sociale est alimentée par nos cotisations et celles de nos employeurs. Le principe pensé par le Conseil National de la Résistance est celui du salaire différé. Les cotisations calculées sur nos salaires nous donnent droit à une rémunération en cas de maladie, de chômage ou pour notre vieillesse, à des remboursements de soin, et encore d’autres allocations. C’est-à-dire qu’on ne doit pas considérer ces cotisations comme des charges ou des prélèvements, mais comme un élément du salaire, que les économistes appellent tantôt salaire indirect, tantôt salaire différé, puisque c’est une partie du salaire que nous touchons en cas d’empêchement de travailler. C’est une forme de solidarité du travail.
Nous raisonnons trop souvent en terme de salaire net. Mais ce salaire n’est qu’une partie de notre salaire, le reste étant constitué des remboursements de soin (très peu d’entre nous pourraient se payer une nuit à l’hôpital sinon), d’allocations chômage, de pensions de retraite, d’allocations logement, etc...
S’attaquer à la sécu, prendre dans sa caisse, c’est donc en fait diminuer notre salaire.

Encadré 2
La monnaie c’est magique
En fait, la monnaie n’existe pas. Sauf que si on n’en a pas, on est dans la misère.
Quand on dit monnaie, on évoque encore l’or ou l’argent. Sauf que vous n’avez jamais payé votre loyer en pièces de monnaie, et que votre salaire non plus ne vous est pas versé sous cette forme. La monnaie métallique n’est utilisée que pour les toutes petites dépenses.
En fait, progressivement, on s’est mis à utiliser des billets. Qu’est-ce que ça change ? Presque tout. Sortez le dernier billet de 10 euros qui vous reste dans la poche et contemplez le avec fierté. Ce billet est une reconnaissance de dette de la BCE. Ce billet dans votre poche est la preuve que la banque de l’Europe vous doit 10 euros. Sauf que vous n’irez jamais lui demander le remboursement. Vous allez vous en servir pour payer votre prochaine bière. En fait, le bistrotier accepte ce bout de papier non pas pour réclamer sa dette à la BCE, mais parce qu’il a confiance dans les autorités, si elles disent que c’est 10 euros, ben c’est 10 euros. On l’appelle de la monnaie fiduciaire (fidéis = confiance en latin).
Mais votre paye, même maigre, on ne vous la verse pas à coup de billets de 10 euros ni même de 50 ou de 100. On vous fait un virement ou un chèque. Là, c’est encore plus magique. Ni vous ni votre boss n’êtes concernés. Tout se passe entre sa banque et la votre. Le montant de votre paye est effacé de son compte dans sa banque et inscrit sur votre compte dans la votre. Ce n’est qu’un jeu d’écritures comptables, et ça s’appelle d’ailleurs de la monnaie scripturale. Or c’est ça, l’essentiel de la monnaie qui circule. De simples lignes comptables entre banques.
Et du coup, la monnaie n’est plus complètement une affaire d’état. L’essentiel de la monnaie est créé par les banques. L’argent, ça sert d’abord à payer. Chaque fois qu’une banque fournit un crédit, elle crée de la monnaie puisqu’elle procure des moyens de paiement (monnaie détruite lors du remboursement).
L’état n’intervient que pour réglementer cette création (par exemple, obliger les banques à détenir au moins 1% de l’argent que vous avez naïvement déposé chez elles...). Tout notre système monétaire repose donc sur la confiance dans les autorités et la solidité des banques....

1. Thomas Coutrot, Mon activité est-elle essentielle ?, 15 mai 2020, la vie des idées, https://laviedesidees.fr/Mon-activi...

Répondre à cet article


Suivre la vie du site RSS 2.0 | Plan du site | Espace privé | SPIP | squelette