mercredi 16 janvier 2008, par
Cela peut paraître paradoxal, mais le temps de l’histoire se conjugue au futur. Non pas que ce qui nous précède nous enseigne la vérité sur des cycles qui se répète à l’identique. Car ce qui est antérieur, nous enrichie de connaissances indissociables à l’action politique, à l’élan militant ou à l’utopie révolutionnaire. Les actes qui comptent ne sont ni ceux qui arrivent en retard ni ceux qui arrivent en avance. Les actes qui comptent sont ceux qui arrivent à temps. C’est en cela que notre militantisme prend du sens, quand il s’associe aussi à une fidélité aux valeurs de justice, de respect, de partage, d’égalité et de combat contre toutes les formes de domination.
Le groupe de Strasbourg a voulu faire dans ce numéro, un dossier sur un mouvement révolutionnaire dans notre région à partir de 1918 (p.12 à p.16), mouvement dont beaucoup a été fait (ou pas fait) afin qu’il soit oublié. En (re)parler, n’est pas pour nous une manière d’idéaliser ou de s’approprier, il s’agit de partager une histoire commune qui d’une manière ou d’une autre construit aussi les rapport de force, ici en Alsace-Lorraine comme ailleurs. La question sociale et la question des identités restent évidemment un riche débat dans la mouvance libertaire à laquelle nous appartenons. Que les éléments que nous livrons ici nous enrichissent donc, et ce sera déjà tant mieux.
Nous avons déjà beaucoup écrit dans les numéros précédents sur le mouvement social en court en France. Bien qu’il ne se soit malheureusement pas passé beaucoup de chose ce mois-ci (comme cela pouvait être prévisible), nous continuons de livrer des avis et des analyses (p.5 sur le mouvement étudiant et p.6 à p.8 sur les enjeux des retraites) qui peuvent contribuer à donner un peu de muscle à celles et ceux qui vont continuer, très bientôt, la bataille.
Bien plus que commémorer un anniversaire, revenir sur le congrès d’Amsterdam de 1907 (p.9 à p.11) revêt là aussi un enrichissement pour notre période. Les débats qui si déroulèrent il y a un siècle résonne aujourd’hui avec une certaine actualité.
En ce début d’année résonne déjà de l’intention de “ notre ” sinistre président. Quand dans ses vœux à la nation Sarkozy prétend avancer une “ politique de la civilisation ”, il fait, la aussi, mine d’inventer quelque chose alors que cette politique est malheureusement en œuvre depuis fort longtemps. Sa civilisation est celle des rafles que le siècle dernier connu sous de nombreuses formes, comme elle aujourd’hui pour les sans-papiers (p.20&21). Sa civilisation est celle des coups bas, de la mascarade et de la brutalité au nom de la raison d’état, comme l’a mal caché le procès d’Yvan Colonna (p.17 à 19). Sa civilisation est celle des rapports de classes qui ont stocké la classe ouvrière comme on stocke des marchandises (p.22&23). Enfin, sa civilisation est celle des l’impérialistes et des colonialistes qui pillent, détruisent, montent des coups, des coups d’état, des coups de guerre, à moindres coûts afin de sauver coûte que coûte le soldat capital. Derrière les façades du spectacle médiatique, se cache les enjeux de leur civilisation, celui des quelques-uns pour le malheur de tous les autres. Malheur à la population pakistanaise sur qui ces gens-là ont posé leur dévolu (p.4). “ L’ennemi islamiste ” a beau jeu afin de dissimuler leurs manœuvres, et ces gens-là appellent ce qui nous arrive le choc des civilisations ? On nous prend vraiment pour des sbires !
OCL Strasbourg