mercredi 9 février 2011, par
Difficile de faire le compte de tous les mouvements qui se déroulent en ce moment. Mais déjà, en consultant la presse, des informations nous parviennent sur les diverses manifestations en cours du ras-le-bol et de la révolte sociale : coupures de routes, grèves, sit-in, grèves de la faim, rassemblements, menaces de suicide collectif…
En tout cas, beaucoup de catégories sont en lutte (chômeurs, ex-travailleurs contractuels, fonctionnaires, travailleurs de la santé et salariés des entreprises d’Etat, étudiants)… signe d’une indéniable effervescence.
Vers une montée progressive de la protestation sociale, prélude à une généralisation ?
12 février : La marche maintenue, le pouvoir menace : le bras de fer a commencé
Au lendemain de l’annonce du maintien de la marche du 12 février par la Coordination nationale, le ministre de l’intérieure, Dahou Ould kablia, passe à l’intimidation.
Non seulement il confirme l’interdiction de la marche mais il menace d’empêcher son déroulement, « Nous allons prendre les mesures nécessaires pour l’empêcher », a t-il déclaré. Il faut comprendre par cette menace directe que le pouvoir va utiliser tout son appareil répressif pour empêcher les citoyens de manifester pacifiquement dans leur propre pays. Les mesures sont connus : isoler la capitale en coupant les routes d’accès, arrêt de la circulation des bus et des trains à destination d’Alger, mobilisation de dizaines de milliers de policiers pour interdire les attroupements. Entre le pouvoir, renfermé, recroquevillé et la Coordination nationale, le bras de fer est engagé.
L’état d’urgence ne sera pas levé avant le 12 février
Concernant la levée de l’état d’urgence, le ministre de l’Intérieur Daho Ould Kablia a annocé la mise en place d’une commission composée de représentants des ministères de la Défense, de l’Intérieur et de la Justice sans donner de détails sur la date exacte de l’annonce de la levée de l’état d’urgence. Mais, selon lui, « cette levée ne sera pas avant 12 février », date de la marche populaire à Alger de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD).
Quoi qu’il en soit, la coordination a réaffirmé qu’elle maintenait l’appel à manifester malgré l’interdiction de la marche décrétée par la pouvoir politique algérien.
Petit problème : plein de gens ignorent cet appel à manifester...
Alger : des jeunes chômeurs tabassés et un autre tente de s’immoler devant le ministère du travail
Les forces de l’ordre ont durement malmené dimanche une centaine de chômeurs qui se sont rassemblés à partir de 11 H devant les portes du ministère du Travail pour crier leur rage contre leur marginalisation. Les policiers ont passé à tabac plusieurs manifestants venus observer pacifiquement un sit-in à Alger. Un autre chômeur originaire de la wilaya d’Ain Defla a tenté, quant à lui, de s’immoler pour exprimer sa détresse.
Une fois encore, la répression policière a frappé à Alger. Des chômeurs sont venus des quatre coins du pays pour manifester pacifiquement devant le ministère du Travail. Ils ont tenu à organiser un sit-in pour dénoncer leur précarité et le manque d’implication des pouvoirs publics dans la création de l’emploi.
Mais à cette initiative pacifique, les forces de l’ordre ont opposé un traitement policier des plus sévères. Deux jeunes ont été blessés et plusieurs autres se sont évanouis par terre, confient à elwatan.com Tahar Belabbes, coordinateur au comité national de défense des droits des chômeurs. "Nous sommes venus pour dire Barakat El-Hogra et ils nous ont répondu par des bâtons sur la tête !", s’indigne notre interlocuteur.
Selon plusieurs témoignages des jeunes chômeurs présents lors de ce rassemblement, les policiers ont continué pendant au moins une demi-heure à tenter de disperser les manifestants. Ces derniers ont résisté jusqu’à ce que des représentants de la presse nationale arrivent sur les lieux.
A ce moment-là, les autorités donnent leur accord pour accueillir au ministère du Travail deux représentants des chômeurs afin qu’ils présentent leurs revendications. "Nous avons rencontré des cadres du ministère qui ont reconnu que nos exigences sont légitimes. Nous voulons du travail et de la dignité. Nous réclamons l’arrêt des licenciements abusifs et des mauvais traitements auxquels sont confrontés les chômeurs Algériens", déclare Tahar Belabbes.
Face à ces revendications, les représentants du ministère du travail n’ont, toutefois, fait aucune promesse. Ils se sont juste contentés de les prendre en compte pour les étudier. A signaler enfin qu’un chômeur originaire d’Ain Defla a semé la panique dans ce rassemblement lorsqu’il a tenté de s’immoler devant les policiers.
Ces derniers sont intervenus rapidement pour l’empêcher ce jeune de commettre l’irréparable après s’être aspergé d’essence. Embarqué de force dans une ambulance, le jeune chômeur infortuné, âgé d’une trentaine d’années, marié et père d’un enfant, n’a pas cessé de crier sa colère contre "la hogra"...
(El Watan)
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Par cette action de protestation les chômeurs veulent faire aboutir leur plate-forme de revendications qui consiste, en premier lieu, en la création de postes d’emploi décents.
Des chômeurs de plusieurs wilayas du pays tiendront aujourd’hui à partir de 11h un rassemblement devant le ministère du Travail et de la Sécurité sociale à Alger, pour exprimer leur ras-le-bol et pour faire valoir leur droit au travail et à une vie décente.
Regroupés au sein d’une structure appelée Comité national de défense des droits des chômeurs (CNDDC), affiliée au Snapap, ces chômeurs veulent, par cette action de protestation, faire aboutir leur plateforme de revendications qui consiste, en premier lieu, en la création de postes d’emploi décents.
Le porte-parole de ce comité, Samir Larabi, a indiqué que cette organisation a été crée « pour défendre les droits des chômeurs, confrontés à l’absence de toutes perspectives d’embauche ».
Notre interlocuteur évoque plusieurs points liés à la situation précaire des jeunes chômeurs et l’inefficacité des politiques de l’éradication du chômage mis en place par le gouvernement. Le comité de chômeurs exige selon son porte-parole, une allocation de 50% du SNMG pour tous les chômeurs algériens, la relance des entreprises communales et les Epic de wilaya, la suppression des CDD qu’il faut remplacer par des CDI et la renationalisation des entreprises publiques cédées aux privés et aux étrangers.
Ainsi, Samir Larabi demande l’ouverture des postes budgétaires dans le secteur public afin d’absorber le chômage, la dissolution des agences d’emploi privées et l’amélioration de la qualité de services des différents dispositifs d’insertion professionnelle publique.
Ce comité exige également l’intégration de tous les contractuels dans leur poste, notamment ceux issus du filet social qui touchent un salaire mensuel de 3000 DA. Notre interlocuteur dénonce également la « précarité qui ronge le monde du travail » et les pratiques de certaines entreprises nationales, publiques et privées, et des multinationales qui « surexploitent » leurs employés avec des salaires de misère.
« On ne veut pas être une armée de réserve sur ceux q
ui travaillent déjà », dira Samir Larabi pour dénoncer la précarité des postes d’emploi et « les licenciements abusifs » des employeurs. Enfin, ce comité lance un appel à tous les chômeurs du pays à venir nombreux pour assister au rassemblement d’aujourd’hui. Une plateforme de revendications sera déposée au niveau du ministère à la fin du sit-in, précise notre interlocuteur.
Hocine L.
"Le jour d’Algérie"
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Mardi 08 février 2011
Les émeutes reprennent en Algérie : Naciria, El Harrouch, Sidi Amar, Boumerdes..
Dans plusieurs localités de pays à travers quatre wilaya, des émeutes localisées ont repris. Des jeunes réclamant une vie digne, des emplois, des logements et plus de justice sociale dressent des barricades, bloquent des routes et affrontent les forces de l’ordre.
Naciria (Bouira)
De violentes émeutes ont éclaté ce mardi 8 février entre les forces de l’ordre et les chômeurs de la localité de Naciria, à 45 km à l’est de Boumerdès. Les affrontements ont débuté vers 14h, après l’intervention des forces de l’ordre qui ont tenté vainement d’ouvrir la RN12, fermée par de jeunes chômeurs.
Ces derniers réclament des postes d’emploi dans le cadre du nouveau dispositif de contrat de formation et d’insertion (CFI). La circulation automobile y a été bloquée durant plusieurs heures. Des dizaines passagers ont été contraints de faire un détour via les routes de Boumraou et Tizi n’Ali n’Slimane pour rejoindre leur destination.
Les échauffourées se sont déroulées dans un premier temps sur la RN12, avant de se propager vers d’autres quartiers de la ville.
El Harrouch (Skikda)
De violents affrontements entre des jeunes manifestants et des gendarmes ont eu lieu ce lundi 7 février à Toumiate, un village d’El Harrouch, à 30 km au sud de Skikda.
Le premier bilan de ces accrochages fait déjà état de 13 gendarmes et de 3 citoyens blessés. Plusieurs manifestants ont également été interpellés.
Ces événements ont eu lieu après le blocage de la RN3 qui relie Skikda et Constantine par des manifestants qui formulaient des doléances en relation avec leur quotidien.
Suite à l’échec des pourparlers engagés, les gendarmes ont chargé les manifestants en usant de bombes lacrymogènes pour les disperser et en interpellant plusieurs d’entre eux.
La route a été rouverte à la circulation vers 14h 30 et les lieux vivaient encore un calme précaire.
Sidi Amar (Annaba)
Des centaines de chômeurs de la commune de Sidi Amar, dans la wilaya d’Annaba, ont repris possession de la voie publique mardi 8 février en début d’après midi pour demander de l’emploi.
A 13h00, les deux principales voies d’accès à Chaïba à proximité du siège du groupe Sider et celle de la nouvelle cité AADL, dans la même commune, étaient fermées à la circulation automobile. Les manifestants ont bloqué les routes à l’aide d’objets hétéroclites et incendié des pneumatiques usagés. Il était pratiquement impossible d’accéder en voiture à cette agglomération forte de 70.000 habitants.
Bordj Menaïel (Boumerdes)
Près de 200 jeunes au chômage ont bloqué, hier, de 12 h à 15 h, la route nationale reliant Alger à Tizi Ouzou à hauteur de Bordj Menaïel, pour réclamer des emplois durables, a t on appris sur place. Les manifestants, qui ont utilisé des pierres et allumé des pneumatiques usagés, veulent des emplois durables et rejettent la formule du pré emploi, qu’ils jugent sans avenir. Des responsables de la mairie de Bordj Menaïel ont réussi à convaincre ces chômeurs de mettre fin à leur mouvement, avec la promesse de prendre en charge leur revendication.
Tazmalt (Bejaïa)
A Bejaïa, des travailleurs de la laiterie « la Vallée » de Tazmalt ont fermé à la circulation, la route reliant Bejaia à Alger au niveau de la localité d’Allaghen en signe de protestation contre la compression des effectifs dans leur entreprise. En effet, cette laiterie a décidé de se séparer d’une quarantaine de salariés en raison de la baisse de sa production, due à la réduction de son quota de poudre de lait.
Synthèse Radio Kalima avec informations de presse.
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Menace de suicide collectif des ex-travailleurs contractuels d’une entreprise d’Etat
Les ex-contractuels de l’Entreprise nationale des détergents (Enad) se sont rassemblés, hier, sur la terrasse du siège de l’entreprise et ont menacé de se suicider collectivement. Depuis deux jours, les protestataires exigent une solution à leur problème et menacent de passer à l’acte si les autorités ne réagissent pas à leur cri de détresse. Ils exigent la réintégration à leur poste de travail. Il a été mis fin à leur contrat de travail par les responsables de cette entreprise au mois de mars 2010 avec des promesses de réintégration dès que la situation financière se sera améliorée. Depuis 10 mois, aucun contrat de travail n’a été renouvelé.
Les contestataires nous ont déclaré unanimement leur intention de se suicider collectivement “demain” (aujourd’hui, ndlr) si aucune mesure n’est prise en leur faveur. Interrogé, le directeur général de l’Enad a indiqué que son “souci majeur” est la sauvegarde des emplois. “L’entreprise est en difficulté financière, je suis un gestionnaire d’une entreprise publique, je ne peux prendre des décisions politiques. Nous avons un organigramme, donc nous ne pouvons pas recruter un surplus. Actuellement, nous sommes confrontés à une concurrence en matière de détergents tant par les entreprises installées en Algérie que par les importateurs, et nous devons faire face à cette situation pour pouvoir sauvegarder l’entreprise”, a-t-il expliqué.
Concernant les ex-contractuels, même si l’entreprise bénéficie d’un assainissement financier de la part de l’état, “moi je n’ai jamais promis leur réintégration”, dira-t-il.
(Liberté)
Grève de la faim de 13 travailleurs contractuels d’une ferme-pilote d’Etat
13 travailleurs contractuels de la ferme-pilote Si-Rabah bouclent leur semaine de grève de la faim. L’état de santé de six d’entre eux se détériore de plus en plus et oblige leurs camarades à les évacuer tous les jours vers les UMC du CHU de Sidi Bel-Abbès pour y recevoir les soins nécessaires. L’un des grévistes de la faim est asthmatique.
Mais, il reste déterminé, comme ses collègues, à mener loin leur mouvement, nous fait savoir leur représentant syndical. « Nous préférons mourir dignement que de continuer à vivre dans la misère et la hogra », ont-ils déclaré.
Une réunion, qui devait se tenir, hier lundi, entre la chef de daïra de Tessala avec le nouveau gérant de ladite ferme, les représentants des grévistes, le secrétaire du bureau de wilaya de l’UGTA et les autres instances concernées, dans l’intérêt de trouver un dénouement au problème, a été reportée pour ce mardi, a-t-on appris.
Le représentant syndical des grévistes lance un appel en direction des pouvoirs publics pour prendre les dispositions adéquates et rendre justice aux ouvriers, qui sont, selon lui, épuisés par les décisions arbitraires. Il convient de rappeler que les 13 ouvriers de la ferme-pilote Si-Rabah, mis au chômage depuis 2008, avaient entamé mercredi 2 février une grève de la faim, qu’ils ont décidé illimitée en signe de protestation contre le refus du gérant de cette exploitation agricole pilote d’appliquer la décision de la société de gestion des participations du développement agricole SGP-SGDA, portant leur réintégration à leurs postes de travail et ce, avant son affectation dans une autre ferme.
Fatima A. - Echo d’Oran
Les étudiants de plusieurs grandes écoles ont déclenché mardi une grève illimitée
Les étudiants de plusieurs Grandes Ecoles ont décidé d’entamer une grève illimitée. La protestation à également gagné les quatre écoles préparatoires sciences et techniques situées à Alger, Oran, Tlemcen et Annaba. Ces étudiants protestent contre le décret présidentielle datant du 17 décembre lequel rapporte que le diplôme de Master (BAC + 5) est, désormais, équivalent au diplôme de magister (BAC+ 7).
Ces étudiants n’acceptent pas aussi que le diplôme d’ingéniorat (BAC+ 5) devienne également équivalent à celui de licence + post graduation spécialisé (BAC+ 4).
Ainsi, l’application du système LMD dans les Grandes Ecoles et et les écoles préparatoires, une mesure prise à la fin de l’année 2010, a donné naissance à un mouvement de protestation estudiantin qui s’est propagé à tout le pays.
En vérité, tout a commencé lorsque pas moins de 800 étudiants inscrits à l’école préparatoire d’Oran dans les filières sciences économiques et sciences techniques ont déclenché durant la dernière semaine du mois de janvier de l’année en cours un mouvement de grève contre la généralisation du LMD dans leurs filières et les mauvaises conditions pédagogiques dans lesquelles ils étudient chaque jour.
Cette vague de colère a rapidement touché les autres écoles préparatoires d’Alger et de Annaba. Et depuis le début de cette semaine, c’est autour des étudiants des Grandes Ecoles d’entrer en grève pour exprimer leur colère contre l’application du LMD.
Dans ce sens, mardi, pas moins de 500 étudiants de l’Ecole Supérieur d’Informatique (ESI) ont boycotté les cours pour réclamer au ministère le retrait de ce décret qui met en place l’équivalence entre leurs diplômes et le système LMD. "Nous sommes les étudiants d’une école qui dispense une formation d’excellence et nous voulons sauvegarder ce cachet. Avez-vous vu en France l’application du LMD dans les Grandes Ecoles ? Cette mesure n’a aucun sens car elle dévalorise notre formation et compromet notre avenir", explique une déléguée d’étudiants de l’ESI.
A signaler que l’ école nationale d’Agronomie (ENA), l’école polytechniques d’architecture et d’urbanisme ainsi que l’école Nationale des Travaux Publics ont été durement touchées aussi, à l’instar de l’ESI, mardi par des mouvements de grève. Les délégués des étudiants de ces quatre grandes écoles ont, d’ailleurs, décidé de se réunir mardi pour discuter de l’organisation d’un grand rassemblement devant le siège du ministère de l’Enseignement Supérieur.
Ce rassemblement, prévu mercredi matin, devra regrouper des centaines d’étudiants qui viendront crier haut et fort leur ras-le-bol contre "l’amateurisme" des responsables du département de Rachid Harraoubia.
Rappelons enfin que l’Algérie compte pas moins de 16 écoles nationales supérieures, 5 écoles normales supérieures et 10 écoles préparatoires réparties sur le territoire national.
Abderrahmane Semmar
(El Watan)
Grève illimitée des paramédicaux
« Les ponctions sur salaires décidées par l’administration, les menaces et les intimidations du ministère de la Santé n’auront pas raison de notre détermination d’aller jusqu’au bout de notre action », soutiennent les paramédicaux.
La grève à laquelle a appelé le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) a été largement suivie. Hier, la paralysie a été perceptible au niveau des hôpitaux, polycliniques et autres centres de soin de proximité de santé publique.
À la polyclinique des brûlés à Alger, le débrayage a été suivi à hauteur de 95%. Un infirmier au niveau de cette structure de santé ne voulait plus croire aux déclarations du ministre de la Santé selon lesquelles les préoccupations des paramédicaux ont été prises en charge. Pour lui, ce ne sont que des simples promesses voire des paroles destinées à être trahies à l’avenir.
Au niveau national, le taux de suivi avoisine les 88%, nous a déclaré le secrétaire général du SAP, Ghachi Lounes. Et notre interlocuteur de confirmer que l’administration a usé de tous « les moyens illégaux pour parvenir à casser la dynamique de grève.
Pour le SG du SAP les paramédicaux n’ont pas reçu notification d’une quelconque décision de justice décrétant leur grève illégale. Au niveau de l’hôpital Mustapha Pacha à Alger, le service était au ralenti en ce premier jour. Une centaine de paramédicaux se sont rassemblés au Centre Pierre et Marie Curie.
Ces derniers n’arrivaient pas à comprendre les menaces de ponction sur salaires et les intimidations de l’administration de l’hôpital à leur encontre. Ils regrettent surtout la manière avec laquelle le département de Djamel Ould Abbès répond à leur action, « pourtant garantie par la constitution ». Les paramédicaux soutiennent, à cor et à cri que leur grève ne souffre d’aucune irrégularité. D’autant qu’un préavis a été déposé dans les normes requises à la tutelle.
Le service minimum a été assuré à travers tous les établissements de santé. Pour ces raisons et bien d’autres, le personnel du paramédical est déterminé à aller jusqu’au bout de son action, soit jusqu’à la satisfaction entière de ses doléances. C’est peine perdu d’avance, soutient-il, que de croire que c’est par ces pressions que le ministre pourrait venir à bout de notre détermination.
« Aujourd’hui, nous constatons que le ministère au lieu de nous répondre par des mesures concrètes à même de mettre fin à notre bras de fer qui n’a que trop duré, le voilà qu’il préfère la politique du bâton », annoncent-ils, avant d’affirmer, sans amertume, que le département de Ould Abbès a réagi à notre mouvement alors que le bon sens aurait été d’agir par une réponse de fait à nos revendications socioprofessionnelles.
Ces doléances n’ont rien à voir d’avec la politique. Et là, les paramédicaux voulaient, à coup sûr, rétorquer au premier responsable du secteur qui avait, lors d’une déclaration faite à la presse au cours de la conférence nationale sur la politique de la santé organisée du 3 au 5 février à Alger, déclaré qu’il ne voulait point de « la politique au sein de son secteur ».
Sur ce même registre, les revendications du corps médical sont : la promulgation de leur statut particulier et leur intégration dans le tableau « A » catégorie « 11 », la réintégration des cadres syndicaux suspendus, un salaire digne et une meilleure considération. Inutile de rappeler dans ce sillage, que le personnel paramédical a été exclu de la conférence sur la santé.
Une exclusion interprétée par les praticiens de la santé publique de « ridicule » et « d’inique ». Enfin, les paramédicaux réclament, également, à être intégrés dans le système LMD (Licencemaster- doctorat) pour bénéficier d’une formation (Bac+4).
Amokrane Hamiche "Le Courrier d’Algérie"
A suivre
Le 8 février