lundi 21 février 2011, par
Le gouvernement grec s’est officiellement opposé le 12 février dernier aux exigences imposées par l’Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI) en échange du versement de nouvelles tranches du prêt de 110 milliards d’euros. Mais cette protestation n’aura aucune conséquence puisqu’au final il a accepté les termes qui lui sont imposés.
Par contre, le refus de payer la crise commence à entrer dans les faits, à se traduire très concrètement par la montée en puissance rapide d’un mouvement social auto-organisé qui passe à l’acte, qui ne paie plus les péages, les transports publics et les frais médicaux. Remarquable également le fait que ce mouvement se construit en relation étroite avec des salariés de ces secteurs.
Parmi les réponses collectives possibles aux offensives du capital contre nos conditions de vie, l’exemple de ce mouvement fournit une indication politique de toute première importance. Il pourrait donner quelques idées ailleurs à la fois dans sa thématique et dans ses formes..
50 milliards d’euros de privatisations
C’est la somme qu’exigent le FMI de Strauss Kahn et la BCE pour continuer de verser les prochaines tranches du prêt de 110 milliards censé sauver le pays.
La “protestation” du gouvernement grec – une première – fait suite à la visite, le 11 février à Athènes, d’inspecteurs de l’UE, de la BCE et du FMI venus contrôler la mise en œuvre du plan de sauvetage visant théoriquement à éviter la faillite du pays. Ces inspecteurs ont décidé de débloquer une nouvelle tranche de 15 milliards d’euros, mais auraient été beaucoup plus critiques que lors de leurs précédentes visites et ont exigé de nouvelles mesures de la part du gouvernement grec.
Les prêteurs ont estimé que les privatisations devraient permettre de recueillir 50 milliards d’euros entre 2011 et 2015. Le précédent objectif du gouvernement était de sept milliards d’euros entre 2011 et 2013. Un plan jugé irréaliste par le ministre des Infrastructures, Dimitris Reppas. « Recueillir 50 milliards d’euros d’ici à 2015 grâce à la privatisation de biens de l’Etat n’est pas possible », a-t-il affirmé samedi à la télévision publique TV Net.
Mais un responsable du ministère des Finances a néanmoins assuré vendredi que la Grèce avait accepté ce nouvel objectif de 50 milliards d’euros. Dans un entretien au quotidien To Vima, le représentant du FMI avait suggéré que l’État grec pouvait « vendre les plages pour développer le tourisme et le marché des propriétés touristiques ». Et aussi que « la Grèce pourrait facilement lever cinq milliards d’euros en vendant l’ancien aéroport d’Athènes, situé dans une zone côtière lucrative ». Il y a un an, certains avaient suggéré à la Grèce de vendre quelques unes de ses îles.
Après les ports, les aéroports, les chemins de fer, l’électricité, privatiser les plages, les terrains lucratifs, les îles… l’imagination des créanciers n’a pas de limites. Le socialiste Papandréou s’en serait d’ailleurs plaint auprès de son ami socialiste Strauss-Kahn…
Mais ces privatisations ne sont pas suffisantes. Lors d’une conférence de presse, le chef de la délégation du FMI, a également invité les Grecs à ne pas laisser « ceux qui ont des intérêts » personnels empêcher le plus grand nombre de profiter des privatisations. Evoquant des groupes opposés à l’ouverture de professions strictement réglementées, il a dit : « Certains des groupes qui descendent dans les rues, les chauffeurs routiers, les pharmaciens (...) se cachent derrière leurs privilèges qui leur permettent d’extorquer des prix élevés, d’imposer un lourd fardeau au reste de la société ». Selon le FMI, le programme de réduction de la dette « ne sera pas réalisé sans une accélération significative, et un élargissement des réformes ».
Le même refrain que partout : les frais de fonctionnement de l’État et les salaires coûtent trop chers.
Le gouvernement grec a déjà sabré dans ses dépenses (gel les pensions de retraite, baisse des salaires de fonctionnaires, non renouvellement de 4 emplois sur 5 dans la fonction publique, privatisations, augmentation de la TVA…) afin d’honorer les engagements pris lorsque la « troïka » UE/BCE/FMI lui a octroyé en mai dernier une aide de 110 milliards d’euros.
Cette tension avec les créanciers est le signe que la Grèce n’est absolument pas en mesure de faire résoudre sa dette par le plan de sauvetage de trois ans et qu’elle devra très certainement la restructurer à un moment ou un autre.
Mais la population qui depuis plus d’un an a expérimenté une succession de journées de grèves et de manifestation, semble avoir choisi d’autres méthodes de lutte, l’autoréduction totale par le refus de payer, dans une situation où la question du revenu est redevenue centrale.
« Je ne paie pas ! »
« Den Plirono », « Je ne paie pas » est le nom d’un mouvement qui s’est créé spontanément ces dernières semaines dans tout le pays et qui organise des autoréductions totales dans trois grands domaines : les péages routiers, les transports en commun, les frais médicaux.
A la mi-janvier, Apostolos Gletsos, maire de Stylida, une commune de 6800 habitants située à 140 kilomètres au nord-ouest d’Athènes, a pris les commandes d’un bulldozer de la voirie et a défoncé la barrière d’un péage autoroutier tout proche. « Je l’ai fait pour protéger les droits des citoyens qui devraient pouvoir se déplacer librement », a-t-il expliqué avant d’être arrêté. « Je ne le regrette pas et si c’était à refaire, je le referais. » Pour se rendre dans les villages environnants il devait payer un péage cher et sans route alternative. Il a été rapidement remis en liberté sous la pression des habitants qui se sont immédiatement solidarisés.
A travers tout le pays, les actes de désobéissance sociale de refus de payer les services publics se sont multipliés depuis quelques semaines. Outre les autoroutes, le mouvement des « Je ne paie pas » touche les transports en commun et les hôpitaux. Les billets de bus, de métro et de trains, comme le montant des péages, ont connu des augmentations fulgurantes, qui peuvent atteindre 80% dans certains cas (bus-métro). Lors de la dernière augmentation des tickets de métro et bus (40% d’un coup) le 1er février dernier, à Athènes, des assemblées et comités de quartier sont intervenus avec de grandes banderoles et des tracts dans une dizaine de stations pour inciter les usagers à ne pas payer et ont bloqué les machines à composter. Ce type d’actions coordonnées avait commencé le 10 décembre. Le 23 décembre, ce sont les travailleurs du métro qui s’y sont mis en collant des stickers sur les composteurs où était écrit : « Fini de payer maintenant. Cette machine a été sabotée ».
<img1181|center>
En janvier, à Athènes comme à Thessalonique, des interventions se sont multipliées, à l’initiative de collectifs d’habitants ou de groupes d’étudiants comme à Héraklion. Et pour ne rien gâcher, ces actions se font dans des ambiances assez festives, avec des sifflets et des chansonnettes sur l’air « Nous ne paierons par la crise des autres ! ». Ce même jour, les péages du pont reliant le Péloponnèse et la Grèce continentale était occupé par les ouvriers licenciés de l’entreprise française Vinci chargés de construire l’autoroute Patras-Corinthe.
Dans un pays où le chômage atteint 14% et le salaire minimum ne dépasse pas 592 euros, ces hausses détériorent encore un peu davantage les conditions de vie de la grande masse des Grecs. Les composteurs du métro sont rendus inutilisables, par sabotage (silicone ou plus définitif), ou même simplement en les recouvrant de sacs en plastique.
Le refus de payer les frais hospitaliers est organisé par des usagers mais il est intéressant de savoir que ce mouvement a été encouragé à l’origine par les médecins et soutenu par les personnels hospitalier qui protestent ainsi contre les coupes drastiques dans le système de santé et la fermeture de dispensaires dans les zones rurales. Le prix de la consultation à l’hôpital est passé de 3 à 5 euros et il en coûte maintenant 3 euros pour tout passage aux urgences. C’est à la fois un moyen de récupérer du pouvoir d’achat (qui a baissé d’environ 25% pour le plus grand nombre des Grecs depuis le début de la crise) et de créer un rapport de force avec l’État.
Ces protestations ne sont pas organisées par un parti ou une quelconque organisation. Les personnes à l’origine de cette rébellion se sont auto-organisés en comités de lutte pour agir localement et se sont progressivement coordonné, ont créé deux sites Internet.
Mouvement à la fois organisé et spontané, qui lui permet d’incorporer ponctuellement plein de gens, des non professionnels du militantisme, comme lorsque quelques dizaines de manifestants équipés de pancartes ont commencé à soulever régulièrement les barrières de plusieurs péages dans les environs d’Athènes. Le vrai démarrage de ce mouvement (la création de la coordination des comités de lutte contre les péages remonte à 2009) date du 12 décembre quand divers collectifs ont mené une action coordonnée en se retrouvant au péage de Afidnes, choisi parce qu’il voit passer le plus gros trafic. Pendant les deux heures qu’a duré l’action, des milliers d’automobilistes sont passés sans payer, avec des tracts leur expliquant le sens de cette lutte. Un dimanche de janvier, 19 postes de péage ont été occupés simultanément pendant 2 heures. Ces mouvements de « levers de barrière », généralement les dimanche de 15 à 17 heures sont devenus courants. Dans la semaine, ce sont plutôt des actes individuels qui deviennent prédominent et acquièrent un caractère de masse. Les autoroutes ont été privatisées ou concédées au privé mais c’est l’État qui fixe les prix. La colère vient aussi du fait que de nouveaux péages ont été introduits même dans les portions de routes en cours de construction, dans des routes d’accès aux autoroutes, sur des périphériques, dans les zones urbaines... Dans certaines zones rurales, des paysans doivent payer un péage pour accéder à leur champ, des habitants pour aller d’une petite ville à une autre…
Des agriculteurs qui sont aussi entré dans ce mouvement à leur façon. Dans plusieurs régions du pays, ils ont multiplié récemment les opérations « péages gratuits » quand ils ne procèdent pas à des blocages de route comme à la frontière avec la Bulgarie.
Les entreprises concessionnaires – souvent des entreprises du BTP constructrices d’autoroutes – commencent à réagir face à l’ampleur du mouvement anti-péages. Elles estiment à au moins 10% en moyenne (15% sur la principale autoroute Athènes-Thessalonique) le nombre d’automobilistes ne payant pas et 30% des camions ! Elles demandent que les infractions deviennent des délits. L’Autorité de la Protection des données a autorisé l’échange des données relatives aux conducteurs refusant de payer entre les différentes stations de péages. Un système automatique qui photographie les conducteurs et les plaques d’immatriculation est déjà en place et peut également servir à identifier les fraudeurs. A ce jour, il semble que seule l’autoroute de la société Olympia Odos (dont l’entreprise française Vinci possède 36% des parts) ait assigné en justice plusieurs dizaines de conducteurs, lesquels avaient délibérément communiqué leur noms et adresses et se déclarent prêts à se battre sur le terrain judicaire. Sur cette même autoroute (Athènes-Patras) la société concessionnaire s’est plainte que depuis deux ans, plus d’un million d’automobilistes ont refusé de payer, ce qui représenterait 100 millions d’euros de pertes.
La réponse de l’État se fait répressive et s’est d’abord traduite sur le plan juridique. Le 10 février 2011, un amendement a converti le refus de payer les péages en une violation du Code de la route, avec une amende de 200 euros si l’infraction est constatée par des policiers.
Ne plus payer la crise !
Ces mouvements de désobéissance sont nés dans la foulée des dernières journées d’action et de grève en novembre dernier au moment où me gouvernement bouclait son budget pour 2011 et prenait de nouvelles mesures de recul social.
D’abord dans les hôpitaux, à l’initiative de médecins. Du 22 au 28 novembre, à l’appel de la Fédération des Médecins hospitaliers (OENGE), le personnel médical de plusieurs hôpitaux publics a ainsi organisé une semaine de la gratuité, en occupant les bureaux et les caisses de ces établissements et les patients ont été invités à ne pas payer le tarif de 3 euros aux urgences décidé par le gouvernement, ni les traitements reçus, ni le prix des consultations. Pour la doctoresse Olga Kosmopoulou, médecin spécialiste des maladies infectieuses à l’Hôpital de Nikea et membre de la direction de l’OENGE, « à partir du moment où le gouvernement décide de priver le peuple de son droit à l’accès gratuit à la santé, nous, médecins internes, sommes obligés par notre engagement avec le code de déontologie médicale, à nous mobiliser. De fait, cette semaine, c’est une invitation à la désobéissance massive que nous lançons... Ce n’est pas une action philanthropique, c’est la défense des droits ». Propos relayé par le président de ce syndicat, le docteur Varnavas : « la crise financière a commencé à prendre l’allure d’une crise humanitaire. Nous, les médecins internes, nous ne pouvons pas rester indifférents devant la gravitée de la situation créée. La semaine d’accès libre à la santé est un premier pas dans notre riposte et nous invitons les organisations et les citoyens à collaborer avec nous pour un système de santé public, gratuit, de qualité et accessible à toutes les personnes »
Ce thème de la désobéissance a ensuite été repris par le célèbre compositeur Mikis Théodorakis (85 ans), qui, début décembre a lancé un appel clair : « Il faut désobéir aux décisions du gouvernement ! ». Dans son esprit, il s’agit de créer une sorte de mouvement « populaire de masse » indépendant des partis, appelé « Spitha » qui signifie « Étincelle », un mouvement de résistance et de désobéissance, « un mouvement pour aider les Grecs à s’exprimer et à développer des idées face à la crise ». Depuis, des comités locaux se sont créés, se réunissent, discutent et parfois rejoignent ceux qui passent à l’action.
Cette idée de désobéir s’est progressivement imposée et a vite été mise en pratique. D’après des informations officielles comptabilisant la baisse de vente des tickets, les passagers qui ne paient plus le bus sont passés à 40% et atteignent 15% pour les autres moyens de transports. Mais l’intéressant est sans doute que cette désobéissance n’est pas tant “civile” que sociale, ne s’enracine pas dans un simple refus “éthique” mais correspond bien à un refus politique d’être les otages de la dette et de commencer concrètement à ne pas payer les conséquences de la crise capitaliste, au moment même où les plans d’austérité et de recul social sont jugé insuffisants par le FMI et les dirigeants de l’UE. La crise est en train de faire naître de nouveaux espaces de lutte et de rébellion, en plus des comportements, diffus et en expansion, de non paiement des factures d’électricité et des remboursements d’emprunts.
Après la journée d’action des personnel de santé du 9 février (une centaine de médecins campent depuis une semaine devant le ministère de la Santé à Athènes), celle des transports publics le 15 (contre les réductions d’effectifs et le contournement de la conventions collective pour “flexibiliser” les travailleurs et ouvrir la possibilité de privatiser), une nouvelle journée de grève générale du secteur privé et des fonctionnaires est appelé pour le 23 février.
Les travailleurs des transports publics multiplient les débrayages hebdomadaires (parfois quotidiens) et tournants depuis le début de l’année mais annoncent qu’ils feront fonctionner une ligne du métro de la capitale pendant une partie de la journée du 23 février pour faciliter le transport des manifestants.
Tandis que le premier ministre grec, le socialiste George Papandreou a déclaré au Parlement qu’il était « préoccupé » par les cas de désobéissance civile, le porte-parole du gouvernement, Georges Petalotis, a été plus clair et a déclaré : « Ce n’est pas un mouvement, ce sont des profiteurs ». La panique semble s’emparer des sphères du pouvoir devant un mouvement autonome, construit à partir de la base, populaire, qui rencontre beaucoup de sympathie et de participations directes effectives, et qui s’articule avec d’autres mouvements, comme celui pour la défense des chemins de fer, ou les petits syndicats de base et les travailleurs du métro, les chauffeurs de bus, les cheminots, le personnel des hôpitaux… .
« Vous voulez la guerre ? Vous l’aurez ! »
Contre la volonté du gouvernement de criminaliser leurs actions, l’initiative « Je ne paie pas » a décidé de hausser le ton.
Dans un de ses derniers communiqué, la coordination des rebelles rappelle que « quand l’injustice devient la loi de l’État, la désobéissance à ces lois n’est pas seulement légitime, elle devient une obligation pour les citoyens ».
Le mouvement appelait pour le dimanche 20 février, à des levers de barrières de péage dans toute la Grèce de 14 à 18 heures.
Les gens sont très remontés car, en plus du coût exorbitant des autoroutes (5,40 euros aller et retour chaque jour pour emprunter pendant quelques kilomètres l’autoroute urbaine qui contourne Athènes), il y a le scandale de l’enrichissement des consortiums de constructeurs d’autoroutes. Ainsi, pour l’autoroute périurbaine de la région d’Athènes construite pour les JO de 2004, alors qu’une clause du contrat de concession prévoit la possibilité pour l’État de le rompre et donc d’en récupérer la gestion dès lors que les capitaux propres investis par les sociétés et avec un rendement annuel de 11,6% ont été remboursé par les péages. Or, en 8 ans de fonctionnement, cette autoroute a vu ses recettes augmenter à un tel niveau que l’ensemble des investissements sont depuis longtemps remboursés et que des dividendes en fortes croissances (55,7 millions d’euros entre 2005 et 2008) sont régulièrement versés aux actionnaires (20% des parts de Attikes Diadromes sont détenues par la société française Egis Projects).
Pour résumer, non seulement l’État ne récupère pas ce qui pourrait lui revenir mais en plus il envoie ses flics pour criminaliser les usagers – qui sont essentiellement des travailleurs (une enquête a montré que 73% des conducteurs l’utilisent pour des trajets courts et quotidiens pour se rendre à leur travail) – qui refusent que leur maigres revenus en baisse constante aillent directement dans la poche des grandes entreprises, dont quelques multinationales (françaises, allemandes…), du BTP.
Cette confrontation pose directement toute une série de questions, parmi lesquelles : qui sont les voleurs, qui est en train de piller le pays, les transports, les travailleurs ? Et aussi : à qui appartient la liberté de se déplacer, à qui appartiennent les routes et les voies de circulation ? Qui doit gérer et contrôler les métros, les bus, les trolleys, les trains, etc. ? Où encore : la santé a-t-elle un prix, qui le fixe, qui le paie, etc. ?
Mais ce n’est pas tout. Pour la première fois, les activistes du mouvement « Je ne paie pas » ont appelé à une manifestation de rue, un rassemblement Place de la Constitution (Syntagma), face au Parlement d’Athènes, le 1er mars avec ce slogan adressé aux autorités : « Vous voulez la guerre ? Vous l’aurez ! »
Le 19 février 2011
= = = =
Spitha : http://www.spitha-kinima.org/
Den Plirono : http://epitropesdiodiastop.blogspot.com/ et http://www.diodiastop.gr/
Action du 12 décembre
http://www.youtube.com/watch?v=2ik8Y-QchSU&feature=player_embedded
Une action du 9 janvier
http://www.youtube.com/watch?v=RQN_DT7QHkY&feature=player_embedded
Action du 28 janvier sur l’autoroute régionale de la Voie Attique (autours d’Athènes)
http://www.youtube.com/watch?v=WZV6xea46BM&feature=player_embedded
<img1182|center>
Machines à composter gentiment mises hors de service